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Discussion : Le jour où il a dit « et si je proposais un câlin à ton amie… ? »

Lyana
le samedi 26 décembre 2015 à 13h23
Merci Leolu pour ton partage....
C'est exactement dans cet esprit que je voudrais savoir vivre ma/mes relations: je me sentirais libérée (au sens d'un lâcher-prise sain) tout en le libérant.
Sauf que là, tout de suite, maintenant, je n'y arrive pas.
Nurja, tu me demandais la forme qu'avait prise sa demande, c'était "et si je proposais un câlin à X" mais, il ne connaît X que par moi. Ils se connaissent depuis 1 an parce que justement j'avais "organisé" leur rencontre, 2 amis célibataires qui recherchent un partenaire... mais ils n'ont jamais ni l'un ni l'autre manifesté de l'intérêt et pris l'initiative d'une rencontre à eux. Depuis qu'il est en relation avec moi, nous passons beaucoup de temps ensemble et il l'a voit beaucoup plus dans des moments où elle confie aussi ses besoins de tendresse. Il a glissé avec moi dans le statut de "confident" et il a entendu un appel.
Mais comme tu dis Nurja, je crois que pour le moment, il y a une limite de ma part à respecter, une règle à poser. La comparaison avec une relation avec une sœur est bien choisie car, peut-être parce cela fait 20 ans que je vis outre-mer, loin de ma famille, cette amie depuis 14 ans, est un peu comme une sœur (à la fois, je l'adore et j'ai besoin de la voir... À la fois elle m'agace sur certains petits trucs...)
Puisque c'est une limite, je me dois aussi de bien la comprendre et/ou de la "travailler" pour la faire évoluer vers cet idéal que nous avons en partage.
La "difficulté", enfin là où les choses ne semblent pas justes à mes yeux... C'est que de mon côté, j'ai toujours une autre relation (presque 2) mais pas lui. Et comme il se dit réservé, peu entreprenant et lent à entrer en relation, il a l'impression qu'il ne pourra jamais exercer sa liberté (d'autant plus si je le bride dès qu'il trouve un élan). Et comme c'est sa premiere demande concernant sa liberté... se la voir refuser ne lui donne pas beaucoup d'espoir pour la suite. Le "et si en fait tu n'acceptais jamais que j'ai une autre relation sous couvert de plusieurs limites personnelles comme "trop proche", "pas désirable", etc..."
Peut-être devrais-je me/nous contraindre à garder plus de temps pour l'autonomie de chacun? Nous obliger à moins se voir... pour que personne ne néglige son jardin...
Mais ce serait aller contre l'élan naturel du moment...
Moarf!
Discussion : Le jour où il a dit « et si je proposais un câlin à ton amie… ? »

Lyana
le jeudi 24 décembre 2015 à 13h08
Avant même le début de notre relation, je me suis présentée comme polyamoureuse. Parce que depuis 12 ans, la personne à laquelle je suis la plus fidèle, c'est mon amant... Parce que cet amant était toujours là, avant une nouvelle relation puis après mon ancienne relation. Oui, au début je l'écartais quand je vivais quelque chose, il l'acceptait en me disant qu'il restait là, qu'il attendrait... Et tout à coup, ce rapport au temps m'a semblé stupide (il était là avant... Il sera là après... Au fond il est déjà là pendant). J'ai en parallèle découvert l'existence du polyamour (je suis de celles qui se sont senties rassurées juste à découvrir que je n'étais pas seule, que je n'étais pas un monstre et qu'un mot existait pour nommer cet "état"). J'ai tenté de l'expliquer à ma dernière relation mais ça n'a pas été possible, c'était trop douloureux pour lui et pour moi... Bref tout ça pour dire que dans la mesure où me découvrir poly m'a valu de perdre une relation qui m'était chère, désormais quand je sens une relation naissante, j'annonce d'emblée (j'en ai fait fuir quelques-uns comme ça! Pas drôle quand ça arrive mais j'me suis pas mal interrogée sur la pertinence de l'annoncer avant mais c'est ce qui reste pour moi le plus honnête)
Mon amoureux actuel, à cette présentation, a été plutôt séduit... Lui parlait plutôt d'amours libres... de liberté de disposer de son corps... de libertinage... de compersion (sans nommer le mot mais l'idée...) et il se disait heureux de pouvoir (enfin) vivre ça.
Ça a été un grand soulagement de se rencontrer sur ce point et depuis une belle relation se construit chaque jour. Beaucoup (trop?) de temps ensemble, mon autre relation se trouve un peu en retrait, un peu mise en suspens par manque de disponibilité du moment et oui, je peux dire, passion amoureuse... mais je la sais tellement solide, cette relation de fond, que je ne m'inquiète pas tant.
Alors que je disais à mon ami que j'avais pris un petit moment, tout petit moment avec mon amant de toujours et que je voulais savoir comment il le vivait, s'il voulait savoir ou non quand ça arrivait... Il m'a dit qu'en effet, il préférait que je lui dise et d'ailleurs il voulait savoir comment je prendrais moi le fait qu'il pense demander à ma bonne amie une rencontre câline.
Et là... Bouloum bam bam... J'ai découvert une de mes limites d'un coup d'un seul!
Il était sans relation au moment de notre rencontre... Et je pense qu'il aimerait lui aussi jouir de cette liberté qu'il m'offre. Mais j'avoue que là!
Pour plusieurs raisons, je suis en panique:
-c'est une très bonne amie et confidente de longue date; elle me parle énormément de ses relations et moi aussi je lui parle des miennes. Elle se définit comme sans attentes dans ses relations mais passe de longues heures à me confier ses attentes et déceptions d'ailleurs. Je passe un temps fou à lui "faire prendre conscience" qu'elle souffre au regard des "attentes" qu'elles nient pourtant... Du coup...
-elle est fatiguée de papillonner, elle recherche une relation durable, fixe, normale... Un homme avec qui on partage tout le quotidien.
-je la trouve pas désirable (Ben, j'avoue, je ne m'étais jamais posée la question et j'ai clairement honte de la réponse... après je sais bien que ce n'est pas à moi de la désirer mais ça ne m'aide pas à être empathique avec le désir de mon ami)
-nos enfants, nos petites ados sont toujours l'une chez l'autre. Et mon ami est "officiellement" mon ami bien que j'ai expliqué à ma fille que nous tenions à nous offrir la liberté d'aimer... (En principe apparement!)
Du coup dans les 24h qui ont suivi, je suis passée par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et je lui ai à peu près exprimé tout ce qu'il était possible d'exprimer du "vas-y... Tu es libre... Amuse-toi... Sois léger..." Avec l'ajout progressif de règles du type "je veux pas qu'elle me parle des soucis dans votre relation... Je ne pourrais être sa confidente sur cette relation là" puis "je ne veux rien savoir... Fais le mais ne me dis rien" puis "mais elle veut un homme à elle... Et tout le temps... Elle va te prendre, j'ai peur de te perdre" jusqu'au "mais comment tu peux avoir envie d'elle! Tiens j'ai même plus envie de la voir!" Ou "mais y'a pas assez de nanas sur Terre, faut que tu prennes MA pote?!" Ou encore "purée y'a 6 mois, je vous avais organisé une rencontre, u. Dîner parce qu'elle a besoin d'un chéri... et vous n'aviez pas accroché alors c'est pas maintenant que...!"
En somme... pas un grand moment de fierté pour la poly que je crois être! Donc là... culpabilité maximale!
Il s'est même senti, peut-être obligé, de s'excuser, de reculer... en disant qu'il voyait bien que c'était sensible pour moi et que vu notre bonheur du moment, il n'avait aucune envie de me tracasser autant pour si peu.
Re-culpabilité!
J'ai conclu en lui disant que, pour l'instant, c'était trop difficile pour moi, trop "haut niveau" dans la liberté parce que trop proche de moi, avec des répercussions presque inévitables sur ma relation d'amitié. Je manque encore de maturité pour aller jusque là sans tracas.
Enfin j'ai du mal à conclure... Je lui en reparle souvent car je suis sur mon os... ma limite... Et grrrrrrrrr... Ça me travaille! Ça me travaille!
Je m'en veux de lui avoir dit tout ça.
Si je confie ce tout ça là aussi, c'est pour recevoir vos ressentis...
Ne serais-je poly que quand ça joue en ma faveur?!
Manquerais-je à ce point d'empathie, de compersion?
Est-ce une limite compréhensible?
Je me demande s'il ne s'agit pas de notre différence... Il est libertin version tendre et câlin... Je suis poly (pour moi y'a un préalable ou une supposée dimension amoureuse...)?
Une lecture à me conseiller?
Je vous remercie pour vos éclairages... de plus loin... de plus haut... de côté...
Discussion : Avoir un diable... Et ses conséquences... Où il est question d'une passion juste charnelle.

Lyana
le jeudi 07 août 2014 à 18h06
Bonjour à tous et merci pour vos réflexions qui m'offrent à la fois recul et capacité à me positionner.
Pinklady
Amour ou dépendance ? Quand on réussit déjà à éclaircir cette question avec soi même on arrive à avancer et à choisir.
J'ai été dans la tourmente avec cet homme autour de cette question... Le "mais qu'est ce que c'est que cette relation? À la fois, pourie et exceptionnelle!!"
À la question, amour ou dépendance? Je répondrais maintenant évidence. Au point que je ne suis plus dans la tourmente. Ni les moments d'attente, ni ceux où il dit que la relation ne le satisfait pas (il lui arrive d'exiger l'exclusivité!) qu'il préfère rompre... Tous ces moments, je les accepte avec beaucoup de sérénité, je regarde plus loin que lui, je garde confiance. Du coup, ma balance plaisir/souffrance vacille juste côté plaisir, ça en fait une belle histoire, qui n'est plus toxique.
Sauf quand ça vient briser une relation qui me nourrissait d'une manière plus complète, peut-être...
Mais au fond, ce serait accuser le diable de dégâts qu'il n'a pas commis! C'est l'encouplement que je fuyais, le désir tel un dû, la présence qu'on ne voit plus. C'était un homme qui avait besoin d'une femme au quotidien, pour s'y vouer... dans une relation trop fusionnelle qui me faisait fuir. Il a cru que je le manipulais car dés qu'il remettait de la distance, je me rapprochais de lui. Vivre séparés me permettait à moi de me retrouver, de vivre mes projets, ma vie avec mes 2 enfants et je retrouvais l'énergie de la passion amoureuse qui nous unissait. Alors que sous le même toit, je m'usais à ne tout faire qu'à moitié et ça ne satisfaisait personne...
Actuellement, ne me reste plus que le diable... J'ai l'impression qu'il jubile (discrètement!) de la fin de mon histoire, je le mets en garde sur l'insatisfaction qu'il me restera toujours près de lui, je veux pas qu'il se raconte d'histoire. Le charnel est puissant mais ne comble pas mes besoins de tendresse, d'empathie, d'harmonie, de partages plus "intellectuels". J'espère ne pas trop sombrer dans une sorte de quête compulsive, pour combler le manque. Ça m'angoisse pas mal...
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Avoir un diable... Et ses conséquences... Où il est question d'une passion juste charnelle.

Lyana
le mercredi 06 août 2014 à 13h57
MagentadeMars
Je peux bien imaginer que la femme qui lui fait t'oublier ne soit enfin qu'une déception, un départ dans un fantasme de couple idéal de son côté. Ce ne serait pas une bonne idée de camper sur l'espoir qu'il revienne, mais... cela ne choquerait pas.
Ouaip...
True love is about letting him go and see if he returns.
Alors j'inspire, j'expire...
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Avoir un diable... Et ses conséquences... Où il est question d'une passion juste charnelle.

Lyana
le mercredi 06 août 2014 à 12h09
Merci pour vos témoignages et votre empathie.
Virgile, je t'envoie du courage (bien que je sois moi-même en train de chercher le mien ;-))
Dans mon histoire avec ce diable, j'ai finis par prendre le parti de ne plus m'attacher à la forme, de ne plus m'aliéner avec la forme, à accepter juste l'évidence de ce qu'il y avait dans le fond. J'accepte qu'il ne puisse pas nourrir mon besoin d'harmonie sur les autres plans. Ça a été un long chemin, sur lequel je me suis écorchée souvent et c'est pour ça, oui, que je l'appelle mon diable.
Comme tu dis, MagentadeMars... parce qu'il me fait évidement renoncer à l'idéal du couple harmonieux et complet (d'autres petits traits de ma personnalité et de mon histoire m'y aident aussi...), parce que ce qu'il m'apporte m'importe, je ne saurais le définir, disons une puissante expérience d'harmonie des corps qui ne nourrit pas que ma sexualité.
Et je vais vous avouer qu'il m'a fallu découvrir le concept de polyamour pour enfin assumer que même dans mes autres relations, il me manquait, sans me dire que j'étais juste une salope ou un monstre tordu et qu'il fallait impérativement freiner ces désirs tellement pervers et irrespectueux de mon partenaire du moment. J'étais tellement enchaînée aux valeurs communément partagées que le polyamour, je ne l'aurais pas inventé non. Petit big up aux créateurs du site! Et à ceux qui ont assumé sans besoin de repères!
Enfin, oui, Câline, l'annonce de l'homme que j'aimais sur son besoin de m'oublier, ça a été une grosse claque et j'accuse encore le coup. C'est en quelque sorte, un retour de manivelle... Je l'avais trop éloigné de son idéal d'amour avec le mien, ça a été une "douce violence" contre ses besoins et c'est sa manière de me jeter à la figure qu'il a besoin de retrouver ce qui lui le fait vibrer, l'exclusivité et l'appartenance... C'est vrai que son besoin d'être fidèle à une fille rencontrée depuis 3 jours ne me parle pas et autant j'ai été heureuse qu'il puisse à nouveau se nourrir à une source qui l'inspire, autant j'en accuse le coup puisque je m'en trouve exclue, je me sens punie. Bref, une triste histoire de mono-poly!
Discussion : Citations sur le polyamour

Lyana
le mercredi 06 août 2014 à 03h21
Moi, j'aime bien cette petite phrase extraite d'une chronique sur France Inter, Océane Rose Marie a lâché un:
"Moi je crois que pour être polyamoureuse, il faut être suffisamment humble pour accepter qu’on ne peut de ne pas tout apporter à l’autre, et suffisamment mégalo pour être sûre que ce qu’on lui apporte est unique."
Le texte intégral est ici