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Discussion : Mon bilan… Et ma tristesse

Olympio
le vendredi 30 mai 2014 à 15h23
Je te comprends fort bien CLM !
Après rupture des multiples filins qui maintenaient l'ancienne structure en place, un nouvel équilibre se fait naturellement sur les actuels besoins/désirs/envies :)
Et si un jour tu changes d'envies et désirs ben... faut refaire l'exercice. Oui, çà peut aboutir à des cycles dans une vie, tantôt monoamour, tantôt polyamour, tantôt juste libertin(e), mais bon, faut vivre en accord avec ce qu'on est.
Bien sûr on change aussi avec le temps car le temps nous change (je me répète là ?)
Discussion : L'idée que je m'en fais...

Olympio
le vendredi 30 mai 2014 à 13h26
Bonjour à tous,
Je suis nouveau ici, je ne suis pas polyamoureux pur, ni monogame pur, ni libertain pur, je suis un peu de tout et à des moments différents.
Je n'ai certainement pas votre vécu, et de toutes façons chaque vécu est unique hein... :)
Mon truc à moi c'est d'avoir une couche cartésienne particulièrement développée, ce qui ne veut pas dire que les autres engrenages de mon cerveau dédiés à la passion/folie/illusions/jalousie/coups_de_coeur ne fonctionnent pas.
En fait je vois de plus en plus notre fonctionnement comme un ensemble (attention, là je grossis le trait, la caricature fait mieux ressortir l'idée) de rouages pré-programmés par l'évolution (car ils participent tous quelque part au succès reproductif de ceux qui les possèdent) mais qui s'activent de façon indépendante les uns des autres.
Par exemple rien n'empêche d'éprouver un sentiment amoureux pour une personne à l'instant t, avec envie de fidélité, vie commune et descendance, et 5 mn plus tard en voyant passer une autre jolie paire de fesses hop un autre circuit pré-programmé s'enclenche et une envie de toucher ces fesses (et bien plus !) envahit la partie consciente du cerveau. D'où les tiraillements, les incohérences, les contradictions dont on a tous ressenti les effets et contre lesquels la partie consciente du cerveau (qui est elle aussi un mécanisme hérité de l'évolution pour mettre un peu d'ordre dans tout çà) a fort à faire pour garder une image de soi cohérente, sinon c'est la perte de repère, la folie, etc...
L'idée c'est que ces pulsions sont assez indépendantes les unes des autres, et peuvent être contradictoires (pour nous, mais pas pour la nature)
La partie consciente a une tâche très délicate à accomplir : se construire une identité cohérente et auto-justifier ses actes. Et là des fois c'est compliqué : il faut justifier à postériori ce qu'on n'a pas décidé de façon consciente ! Dur labeur...
Bon, donc ok, j'ai l'impression d'avoir compris en gros comment je (on) fonctionne. Mais c'est très flippant tout çà ! Je sais qu'à n'importe quel moment je peux éprouver du désir pour une femme alors que ma volonté est de ne pas regarder ailleurs. Toute relation est soumise aux lois des probabilités, il suffit que certaines conditions soient réunies pour qu'un des partenaires reçoive une impulsion centrifuge qui peut briser sa relation actuelle.
C'est sûr, vivre à deux dans une île déserte çà doit aider à maintenir un couple...
On n'est que les jouets des circuits neuronaux/hormonaux qui nous régissent. Notre partie consciente croit à tort qu'elle peut comprendre/gérer sa vie. Mais au fond on décide très peu de choses dans notre vie. Le hasard tient la toute première place. On peut passer une vie sans jamais croiser la bonne personne qui conviendrait le mieux, ou bien la croiser dès le début. On peut croiser la bonne personne mais au mauvais moment : elle est 'branchée' sur quelqu'un d'autre. Etc...
Je sais aussi que finalement le concept même de 'bonne personne' est biaisé.
Car revenons aux mécanismes qui nous gèrent. C'est quoi l'amour ? Je crois que l'amour tient de l'apprivoisement. On n'a pas inventé çà. Cà vient de très loin dans l'évolution des espèces. De même que le sentiment amoureux n'est pas spécifiquement humain. Eh oui, dans toute la littérature c'est présenté comme LA chose qui nous rend spéciaux et beaux et qui fait de nous une espèce admirable (bouhhh les méchants extraterrestres qui ne savent pas ce que c'est !), mais je pense que presque toutes les espèces utilisent CE mécanisme pour procréer. Chez certaines ils est tellement fort que çà en fait des espèces monogames, au point que si un des partenaires meurt l'autre perd toute envie de vivre.
Bon, revenons à l'humain : l'amour c'est un apprivoisement. C'est pour çà qu'on peut tomber amoureux de quelqu'un qui au départ ne correspondait pas à nos 'critères'. C'est normal, nos mécanismes sont assez souples pour pouvoir s'adapter à la situation réelle, sinon les chances de descendance seraient moindres. Tous ceux qui n'étaient pas assez souples ont eu moins de descendants, donc on est majoritairement descendants de ceux qui étaient les plus souples (et aussi les plus infidèles, mais çà c'est un autre point qu'on verra une autre fois).
Bon j'arrête, mon bla-bla commence à être trop long, personne ne le lira en entier. Mais je pourrais en parler pendant des heures sur ces mécanismes qui nous tiennent par des fils invisibles, et dont nous sommes les marionnettes.
Ma question ici est : n'avez-vous pas le même sentiment que finalement on a beau théoriser nos comportements amoureux, mettre des garde-fous à gauche et à droite, eh bien nos relations sont en majorité guidées par le hasard et l'irrationnel ? Que même le plus expert en polyamour peut à tout moment se ramasser et entrer en pleine contradiction avec tout ce qu'il a dit/pensé avant ?
Chacun va regarder son vécu mais.... ce vécu a lui-même été régi par le hasard des rencontres... qui sait ce qui serait arrivé si......