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Discussion : Douloureuse découverte du polyamour

mamamanon11
le mercredi 02 octobre 2013 à 20h24
Merci Green-Man-Outside !
Pour ma part, je n'ai pas compris la même chose dans ce que dit D. : il dit que la personne qu'on aime (d'amour de monogame) est celle avec qui on partage tous ses secrets (et que normalement c'est réciproque). Si j'aime d'amour plusieurs personnes, j'ai des secrets avec chacune d'elles et je ne peux donc pas partager tous mes secrets avec D. Je ne sais pas si c'est très clair ce que j'ai dit, mais je ne pense pas qu'il y ait d'incohérence dans ce raisonnement : D. pense et veut savoir tous mes secrets, ce qui ne serait pas possible si 'j'aimais d'amour' plusieurs personnes.
En revanche, je suis assez d'accord sur le caractère infantile et je n'aime pas quand j'ai cette impression d'être "sa mère".
Green-Man-Outside
Tant que ce sera le cas vous ne serez pas deux, vous serez 1,5... ;-)
Je suis tout à fait d'accord. Mais je ne sais pas comment gérer ça !
Merci Atthis, j'essaye de ne pas analyser, mais j'ai tendance à le faire malgré moi. Ceci dit, je ne mets aucun jugement de valeur dans cette analyse, et je n'en parle que rarement.
atthis.pachamama
Sinon pour ce qui est de la question de lui parler du fait que lui aussi peut "aller voir ailleurs", c'est à prendre avec des pincettes. J'ai vu que bien souvent pousser un aimé à aller voir ailleurs ça fait l'effet contraire, il panique, pense que tu veux t'en débarrasser etc.
Je n'y avais pas pensé, mais maintenant que tu le dis, je ferai très attention. Merci !
Evavita
Je relève vite fait ce truc là parce que j'ai l'impression que cette phrase révèle que la maturité de quelqu'un serait proportionnel au temps que durent ses relations.
Pardon si j'ai donné cette impression, je ne voulais pas du tout dire que la longueur d'une relation reflète d'une maturité. Mais il est quand même vrai que je trouve les étudiants peu matures ! Et je ne trouve pas que les deux années et des brouettes que j'ai passées avec D. ait duré si longtemps. Je commence à peine à le comprendre vraiment et à mesurer sa complexité d'être humain. Une relation plus courte me paraîtrait donc "incomplète", mais pas moins mature, ce n'est pas ce que je voulais dire...
Siestacorta, tu dis :
"Mettre quelqu'un dans ses projets, parce qu'on a soi-même tendance à projeter, sans tenir compte assez de la probabilité que la vie de l'autre change (ça peut arriver, au hasard, si l'autre est jeune, étudiant... ... .... ), ça peut être plus de l'impensé que de la maturité. "
Je trouve ça très vrai et je pense que c'est un peu le cas de D....
LuLutine
Mais....votre relation n'appartiendra jamais qu'à vous deux !
Je suis la seule qui voit une incohérence dans le fait de supposer qu'entretenir plusieurs relations amoureuses signifie que toutes les relations "appartiennent" à tout le monde ?
Je suis bien d'accord avec ça, LuLutine, mais ça n'est pourtant pas forcément facile à expliquer de front à quelqu'un, si ?
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Douloureuse découverte du polyamour

mamamanon11
le mardi 01 octobre 2013 à 21h10
Merci encore de vos réponses !
Pourquoi est-il difficile de faire durer une relation à nos âges ? Éloignement dû aux études ? Caractère encore enfantin ? Tentation de tout découvrir ?
La jeunesse c'est surtout une question de façon de réfléchir. Je ne dis pas ça comme une expression toute faite, je pense vraiment (et je vois) que des étudiants sont déjà aigris et désabusés. Comme c'est triste...
Oui, impossibilité viscérale, je pense que ça convient pas mal.
Je n'ai pas demandé à D. s'il voulait quelqu'un d'autre dans sa vie, mais je pense que ça faisait partie de son idée de départ : autarcie amoureuse. Et j'ai tout brisé, rien que ça est difficile pour lui.
Je sais bien que je ne dois pas le mettre au pied du mur, je le rassure (j'essaie) mais je ne peux pas lui mentir en lui disant que c'est pas grave ou autre. Et comme tu dis, si je lui propose des axes de réflexions, je ne pense pas que ça passe... Je ne connais aucun intermédiaire à qui je pourrais souffler quoi que ce soit, et mon espoir est que D. se renseigne lui-même, mais je ne pense pas qu'il ait envisagé un "travail" sur lui du tout.
Je ne sais pas non plus si je peux/dois lui dire que je risque de "faner"...
Comment puis-je lui imposer le polyamour (au moins pour moi) alors que lui ne m'imposerait pas la monogamie (il aurait pas trop le choix, le pauvre) ?
C'est en fait assez déséquilibré... Bref, j'ai vu nombre de sujet "poly et non-poly" ou "poly+mono=impossible", etc, j"irais me renseigner plus en profondeur.
Merci Tchelo (je raccourcis, désolée) pour ces idées de règles à mettre en place. Je trouve ça intéressant et bien pensé, mais comment parler de règles alors que quelqu'un ne joue pas au jeu ?
Discussion : Douloureuse découverte du polyamour

mamamanon11
le lundi 30 septembre 2013 à 19h40
Merci beaucoup pour vos réponses si rapides !
Merci gcd68 pour les titres de livres, je te donne mon adresse volontiers pour ta documentation. Je n'irais pas jusqu'à dire que je trouve des réponses dans les livres, mais ils me permettent de trouver les mots que je cherche, les idées que je vis inconsciemment.
Le dialogue me parait primordial parce que je déteste les quiproquos. Mais ça n'est pas toujours facile car D. a des difficultés à exprimer ce qu'il ressent. Je pense que le dialogue est un apprentissage constant, pour lui comme pour moi.
Merci papagab pour tes réflexions qui me font prendre conscience que j'en demande beaucoup en peu de temps. Tout d'abord, j'ai souri en lisant ça "Je constate que contrairement à moi et à plusieurs exemples similaires lus sur ce forum, ta demande arrive alors que vous êtes un couple encore très récemment formé." parce que dans le monde des étudiants de mon âge, on me dit toujours "oh, ça fait longtemps". Mais je dois dire que je ne trouve pas la plupart des étudiants très mature. Bref.
C'est en effet très intéressant de pouvoir avoir ton point de vue, toi qui est passé par là, car j'essaye toujours de me mettre à la place de D. (empathie), mais ça n'est pas toujours facile.
Je ne sais pas si D. a passé les étapes de base, mais pas toutes je pense. Il pouvait s'en douter et me connaît très bien, mais les pleurs sont advenus tout de même. Je ne pourrais dire pour la syncope, je n'étais pas là à l'ouverture du mail...
D'ailleurs, le passage " ta proposition par mail (!)" insinue-t-il que c'est choquant ou regrettable ? Je ne sais pas si c'est justifiable.
Je ne verrai ni D. ni M. dans les prochaines semaines, et les rassembler pour leur en parler aurait été impossible. J'ai préféré aussi ne pas attendre que le temps fasse pour moi un choix. D. m'a dit que c'était mieux pour lui de le savoir le plus vite, mais je ne sais pas non plus s'il a raison...
Oui, j'ai tout d'abord pensé que le refus de D. était catégorique, tout d'abord parce qu'il m'en a fait part très rapidement, et aussi parce qu'une réponse si directe chez lui n'est pas habituelle.
Je comprends que cela ressemble à une sorte de deuil, et D. aussi, et il m'a dit qu'il ne supporterait pas. D. ne bloque pas seulement sur les secrets : savoir que ce que je fais avec lui (embrasser, dire "je t'aime",...), je le fais avec quelqu'un d'autre, il ne pourrait pas le supporter (dit-il).
Toutes ces raisons me font penser que les dires de D. sont définitifs.
Je m'imagine très mal à sa place : comment peut-on cesser de ressentir les choses comme cela (exclusivité) quand c'est très naturel pour nous ? Comment cesser de penser aux autres s'il est avec moi ? Je dois dire que je le comprends. Pour ma part, j'ai l'impression que j'accepterais que D. ait d'autres personnes dans sa vie. Je ne peux que supposer car la question ne se pose pas : D. ne veut personne d'autre dans sa vie. Peut-être aurait-ce facilité les choses si D y avait pensé. J'ai l'impression qu'une part de moi a toujours été "poly", et ça me semble "naturel", mais j'imagine, je le répète, très mal comment on peut devenir poly sans l'avoir ressentir par soi-même, naturellement.
Je serais très intéressée d'en savoir plus sur ton vécu/ressenti pour essayer de comprendre comment une évolution est possible. N'est-ce pas extrêmement douloureux ?
Parce que j'ai vraiment l'impression d'être un monstre, si simplement j'étais sage et je restais avec D. pendant toute ma vie, ça lui irait très bien, mais au contraire je le fais beaucoup souffrir...
J'ai oublié de dire : je pense que D. a bien compris les avantages du "couple fissionnel", car il y a bien réfléchi. Mais il 'sait' aussi qu'à lui, ça ne conviendrait pas.
Discussion : Douloureuse découverte du polyamour

mamamanon11
le lundi 30 septembre 2013 à 11h52
Bonjour à tous !
J'ai découvert ce site un peu au hasard mais au fond c'est ce que je cherchais ! Je vous suis reconnaissante de partager expériences, conseils et soutiens pour tous ceux qui se sentent concernés par le polyamour.
Je viens donc quémander vos réflexions et conseils.
Pour ça, le passage obligé : raconter mon histoire.
J'ai 18 ans et je suis en couple depuis 2 ans et demi avec D. Je ne me suis (m'étais) jamais posée la question de monogamie ou presque, même si au fil du temps j'ai compris que D. était beaucoup plus dépendant de moi que l'inverse. Nous avons des projets de vie à long terme, et nous entendons très bien.
L'année dernière, j'ai changé d'environnement et rencontré tout un tas de personnes, dont M. Notre amitié me semblait plus forte qu'avec les autres rencontres, même si nos confidences n'allaient pas bien loin. A la fin de l'année, j'ai fini par percevoir l'amour de M. pour moi. J'ai alors réalisé que, étant déjà en couple, je m'étais caché mon attirance pour M. pour éviter de remettre en cause ma relation avec D.
C'était très douloureux de comprendre que j'aimais deux personnes en même temps. Je me suis imposé un choix, même si je ne l'ai jamais explicité : je n'ai rien changé, donc, implicitement, j'ai choisi D.
J'ai encore changé d'environnement : je suis loin de D et de M, mais je parle à tous les deux. M. est profondément triste car je lui ai dit l'aimer aussi, mais notre éducation (respect de la monogamie, aucune remise en cause ou choix) nous a interdit toute relation amoureuse.
Comme on ne peut arrêter d'aimer, j'ai aimé et j'aime D. et M. en même temps, tout en restant 'en couple' avec D.
Mais je n'ai pas pu continuer comme cela et je me suis retrouvée sur wikipédia à "polygamie", puis "polyamour".
J'ai fini par trouver le livre "Au-delà du personnel" qui fait une grande critique à la monogamie. Je l'ai bien évidemment lu et j'ai compris que c'est ce que je voulais, que je ne pouvais faire autrement : pratiquer la non-exclusivité responsable (c'est un peu comme le polyamour, non ?).
Me voilà donc, rassemblant mon courage, écrivant un mail à M et D pour leur faire part de cette proposition.
M. m'a demandé du temps pour se forger une opinion tandis que D. était déjà catégorique : "je ne peux pas"
D. dit : "ce qui me gêne c'est que dans une relation je veux pouvoir tout dire et tout partager avec la personne que j'aime, et dans le même temps je pense qu'on a forcément des secrets avec les gens qu'on aime, donc si on est dans une relation avec deux personnes à la fois, on ne peut forcément pas tout partager avec les deux. T'es la seule personne avec qui je peux tout dire avec qui je peux être vraiment moi, et ça ça serait plus possible. J'ai besoin que la relation sentimentale et amoureuse que j'ai avec toi n'appartienne qu'à nous deux, j'ai besoin de ça pour vivre"
Même en dehors de la situation actuelle, j'ai peur de l'avenir parce que je sens une énorme responsabilité peser sur moi. Je ne me sens pas capable d'être nécessaire à la vie de quelqu'un, et je sais que la relation de D et moi est donc déséquilibrée.
Puis-je essayer d'argumenter ? De convaincre D ? Ça me semble impossible, je ne vois comment convaincre quelqu'un de quelque chose que l'on ressent (mais qui ne s'explique pas vraiment...)
Et je suis toujours face à ce choix finalement, D ou M ? Et c'est quelque chose que je ne pas faire. Je nie un bout de moi en choisissant.
Je suis ouverte à toute question, réflexion et à tout conseil.
Et je vous remercie d'avoir lu ce pavé pas très clair, j'ai du mal à être objective car la douleur m'aveugle.