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Discussion : Relation libre finissant mal
Siestacorta
le vendredi 23 août 2024 à 10h09
Considères-tu cette séquence comme un traumatisme à proprement parler ? C'est à dire : tu as des moments de dissociation ou des crises d'angoisse, par exemple, juste quand tu as des flash-backs et des situations qui te renvoient à ça ?
Ou c'est plutôt des pensées parasites, un peu obsessionnelles ?
C'est très bien que tu te fasses aider.
Après hésite pas à aller à fond dans ce sujet, à mobiliser du temps thérapeutique juste pour ça.
Je dis ça parce que j'ai des proches qui vont en thérapie mais qui n'osent pas rentrer dans le vif de leur peine : honte, peur de déclencher l'expression brute d'émotions... Si c'est le cas, je voudrais dire : faut vraiment se dire que si les émotions sont souffrantes, c'est que la structure qu'on a construit pour pas qu'elles soient là tout le temps est pas ce qu'il nous faut, qu'il faut se remettre plus consciemment au boulot. Oui ça va faire mal en sortant, mais une blessure qu'on garde dans l'ombre, qu'on traite pas pour elle-même, ça s'infecte. Une blessure qu'on traite vraiment ça handicape et ça oblige à regarder des trucs durs, mais on reconstruit... et on apprend.
Lea thérapeute, iellle est pas télépathe, ya pas un magie qui fait qu'ielle tombe direct sur ce qu'il faut dire si on a pas craché sa valda.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Accepter une autre relation et se confronter à ses émotions
Siestacorta
le jeudi 22 août 2024 à 08h03
C'est bien que tu cherches à t'informer, RomanSky.
Tu fais ce que tu peux faire.
Mais si elle fait pas ce travail de reflexion aussi, ça raconte pas un changement abordé responsablement mais "j'ai craqué pas pu m'en empêcher alalala le Daésir la Fatâlité je suis Spantânée"..
Non, si ya quelqu'un qui doit prendre du recul sur ses émotions et besoins, c'est elle : pour pouvoir t'en parler honnêtement et constructivement, au lieu de juste se les laisser vivre.
Donc déjà, c'est elle qui devrait mettre le nez dans des lectures et reflexions, maintenant.
Les bisoos par texto, c'est pas ça le changement de fond, ça c'est juste des émotions.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Poursuit-on la relation historique par confort ou par amour ?
Siestacorta
le mercredi 21 août 2024 à 01h16
Je dirais que si on subit et se sent obligé,
- c'est pas (encore ?) du polyamour, c'est pas vraiment consenti
- c'est pas forcément sain que la situation dure longtemps telle quelle
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Relation libre finissant mal
Siestacorta
le mercredi 21 août 2024 à 01h14
Heureux de lire que c'est derrière.
Pour avoir glissé comme ça, il a fallu que tes défenses soient inadaptées.
Je pense que ta colère envers eux est un écho de ton sentiment d'impuissance, d'une image de toi abîmée.
C'est normal qu'une expérience triste comme ça te hante, c'est assez dur quand même.
Moi je t'encouragersis à aller raconter ça en thérapie psy.
Tout déballer à quelqu'un de payé pour t'écouter.
Parce que même si en partant t'as fait l'essentiel du boulot materiel et symbolique, comprendre quelles failles étaient ouvertes, et comment être plus aguerri et moins coupé de tes besoins à l'avenir, ça me paraît une bonne option pour passer à un autre chapitre
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Relation libre finissant mal
Siestacorta
le mardi 20 août 2024 à 17h36
Laru
Elle a choisis lui. J’ai accepté la chose, notre amour battait clairement de l’aile de toute manière et ce mec l’avait à moitié rendu complètement apathique. Seulement pour des questions de moyens nous avons du continuer à vivre ensemble et à dormir dans le même lit, donc la règle du lit était maintenu.
(..)
je ne sais pas quoi faire pour faire taire cette angoisse et cette haine que j’ai en moi pour ces deux personnes.
Partir
La situation est très clairement toxique. S'il ne reste rien de votre lien comme tu sembles le dire, et même le respect de base entre "colocs proches", vu les incidents, est très très abîmé...
Tu dois au moins commencer toutes les démarches pour que ce lit et ce lieu de vie ne soient plus communs.
Ceci n'était pas du polyamour, c'est devenu une non-exclusivité imposée et maintenant c'est juste un comportement de maerde.
Je connais pas le détail de la situation matérielle, mais mieux vaut se tanker des changements progressifs et momentanément insatisfaisants à ce niveau, même pénibles, plutôt que rester dans cette impasse personnelle.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Poursuit-on la relation historique par confort ou par amour ?
Siestacorta
le mardi 20 août 2024 à 16h45
Florflore
Merci bcp pour toutes ces réflexions. C'est très enrichissant à mon niveau.
Mais alors comment fait on pour se considérer aussi importante si je reprends les mots "Dessert - tout de suite, tout le temps" pour cette seconde relation ??
En pratique, je parle souvent de cultiver la relation existante.
Valoriser ce qu'on a ensemble, quand, dans une relation exclusive on aurait pu juste se dire "cette satisfaction je l'ai pas maintenant mais je l'aurai plus tard, ya pas d'urgence qui remette en cause notre lien", et quand dans une relation non-exclusive oublieuse, on ne vit que la crainte de l'évènement, on réagit à la minute au lieu de compter sur ce sur quoi on base assez de confiance à long terme pour avoir accepté de changer le cadre.
Cultiver, dans mon esprit ça veut dire :
- maintenir et continuer à faire des projets ensemble. Des petits (sorties, vacances) et des grands (habitat, parentalité...). Ils peuvent être modifiés, mais on ne les abandonne pas.
- identifier les temps heureux et plaisirs de la relation, ceux qui comptent. Et se les offrir.
- identifier la quantité de quotidien qu'on investit et qu'on veut ne pas changer.
Une partie changera, forcément. Mais le tiers-aimé, même s'il occupe, surtout lors de la NRE, beaucoup de place dans l'imaginaire, n'occupe que certains temps et espaces. Par exemple : quelle place on laisse aux messageries sur le téléphone. La présence d'un.e nouveauelle aimé.e montre à quel point le tel est invasif en intimité... Donc la part d'intimité qu'on veut tranquille, tant qu'on est sensible à ça, on la pose. Perso j'aime pas que l'autre soit sur sa messagerie quand on mange ensemble, et oui si c'est avec une relation naissante, ça me sensibilise. Donc je vois avec ma partenaire le temps qu'elle peut me réserver, celui dont elle a besoin... Pas forcément tous les jours pareil !
Attention, hein, le mode forteresse et frontières étouffantes non-négociables ça protège pas tant que ça... C'est plutôt qu'il s'agit de dire "'j'ai besoin de sentir ça entre nous" avant de dire "ça est interdit" (sinon les limites sonnent arbitraires et on ne sait pas ce qu'on doit faire ensemble pour compenser les tensions).
Pour voir les choses en termes de besoins et demandes plutôt qu'en termes de craintes, tu peux t'inspirer de la logique de la Communication Non-Violente : ça vous permet de mieux décrire vos ressentis et besoins. On peut investir le côté protocolaire dans certains dialogues à deux ou juste se servir de ce cadre
https://fr.wikipedia.org/wiki/Communication_non_vi...
Notemment la partie sur les besoins : c'est ça qui vaut la peine d'être identifié puis concrétisé sur des demandes concrètes (n'annule pas un rendez-vous à nous pour un rendez-vous ailleurs) plutôt que globale sans limite (préfère-moi).
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Poursuit-on la relation historique par confort ou par amour ?
Siestacorta
le samedi 17 août 2024 à 13h46
Je récupère le post de Miamou qui donne lieu à ce fil :
Miamou
J'ai souvent l'impression d'un déséquilibre, notamment pour le côté "maison, confort, sécurité, quotidien" et le côté "amour, passion" de la relation "secondaire". Tes propos me confortent là dedans en me faisant penser à "la sécurité et la vie familiale en société" d'une part, "l'amour, le vrai", de l'autre. D'ailleurs, tu parles de "source". Là où G est "le nid, maison, monde (mais c'est G lui-même qui l'appelle comme ça).
Je me pose plein de questions. J'ai l'impression, et c'est très personnel, que la relation socle, c'est la relation de la raison, celle qui pourrait ne pas être s'il le fallait, mais qui est, parce que, rationnellement, c'est difficile à lâcher. C'est quelque chose de compliqué pour moi et c'est mon principal questionnement actuellement concernant le polyamour.
Je comprend qu'on ait la peur de ça de l'intérieur d'une relation exclusive qui se propose l'ouverture.
D'autres ici te répondront que ça vaut rien de tenter de faire du mono dans un cadre poly... Je préfère parler aux gens là où ils en sont, en précisant quand même qu'une configuration non-exclusive choisie à tel moment (mettons, socle/ extérieure) change pas seulement la forme, mais la dynamique des relations.
Il y a d'autres chemins qui s'ouvrent encore après, ça dépend pas tellement des "règles" et des concepts mais des gens où ils en sont, leurs besoins à explorer, et c'est surtout cet inconnu qui fait contraste avec le cadre précédent.
Cette précision faite, parler du confort (sous-entendu : le côté connu plan-plan) de la relation socle n'est que la lecture face au côté passionel, en fait. Je comprend qu'on ressente ça comme ça, ça ne peut pas être complètement faux, mais c'est très incomplet.
Ce que je crois, c'est qu'il ne faut pas confondre le besoin d'une nouvelle relation et le besoin de plusieurs relations (là, je parle de relations suivie, de sentiments, ça s'applique pas forcément à d'autres configurations).
C'est pas la personne qui est socle, c'est les deux partenaires ensemble. Cette relation n'est pas qu'un confort, mais une force, une nécessité, une condition de joies. Joies internes à la relation et externes à celle-ci.
On pourra me reprocher d'être imagé, mais c'est pas parce que j'adore les desserts que je vais pas vouloir profiter du plat principal, et le plat principal n'est pas forcément du comfort food steack haché - purée, ça peut être aussi fin, délicat, riche, imaginatif que tu veux. Et c'est l'ensemble du repas qui est festin.
Bon, ok, les desserts te mettent pas sur 6 mois- trois ans de NRE où tu les appelles à tous bouts de champs et qui te bouffe de la dispo à toi.. Je conçois bien les limites de la métaphore, c'est pour proposer une perspective de désirs.
Bref, ta relation socle, t'en as aussi envie, pas juste de son confort, de sa nécessité, mais parce que c'est quelque chose que tu veux. Dès lors, ce qui compte, c'est de cultiver la relation. Ce qu'on y aime et ce dont on a besoin ne sont déjà pas des acquis en exclusivité, alors en polyamour, c'est encore plus des objets d'attention. C'est ça le travail des partenaires de cette relation-là. C'est plus difficile à ressentir dans la NRE (du DESSERT ! tout de suite ! tout le teeeeeemps !!!), mais entre partenaires qui communiquent, se parlent... c'est ça qui peutfaire que même cette relation-là va s'améliorer dans l'ouverture.
Et j'ai l'impression que tu es dans cette situation où ce ne serait pas toi, la personne qui rencontrerait quelqu'un. Et le problème, là, c'est que ça devrait pas être toi qui cherche le plus à penser la question.
Le polyamour naissant, c'est pas un partenaire qui se découvre poly et n'a qu'à aimer ailleurs pour l'être, et un autre qui tente de faire vivre l'existant : c'est les deux qui cultivent leur propre joie et le poly qui se tanke un travail interieur et relationnel pour que tout le monde se sente respecté et aimé.
C'est pas parce qu'il a pas peur maintenant (dopé au sucre) qu'il n'a pas de risque pour la suite. Pour moi, un partenaire pivot endosse plus de responsabilité puisqu'il s'engage dans plus de relations désirées.
C'est là où c'est pas de la consommation facilitée, mais un art de vivre.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Merci
Siestacorta
le samedi 17 août 2024 à 10h57
les politburos, la parole libre...
Bon, référence américaine obligée dans le cas (même si je relativise la conclusion, c'est juste qu'un lieu peut décider de quelles quantités de quel contenu y sont à leur place)
Discussion : Je veux faire les choses bien
Siestacorta
le dimanche 11 août 2024 à 11h38
Je suis en vadrouille, mais @CharliePrincesse, je ferai des échos en fin de semaine si t'en veux !
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : J'ai tout perdu par égoïsme...
Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 23h15
benhur
Quand tu dis ‘Et moi ça me met grave un doute sur ce que ça dit de la valeur de l'amour amoureux mono, si la fidélité de "je te reviens toujours quoiqu'il" vaut moins que celle de "je ne connais que toi, et tu as le droit de me nier sinon".Je m’inscris en faux contre cela. OUI le ‘je te reviens toujours quoiqu'il ’ vaut largement moins que le ‘tu as le droit de me nier sinon".
Noté.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Je veux faire les choses bien
Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 18h40
C'est un équilibre entre les difficultés.
Pour moi, la monogamie s'inscrit dans l'escalator relationnel.
Les modalités de l'enfermement y sont multiples, plus ou moins concrètes.
Et ça avance, à sens unique, les arrêts et changements de direction sont des chutes.
Je chute tout l'temps, moi.
J'ai peur de ce que je connais pas, oui.
Ma confiance est donc pas dans la certitude de connaître presque tout, mais dans l'engagement de continuer à cultiver un lien auquel on tient, quel que soit ce qui se vit en dehors.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Je veux faire les choses bien
Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 17h33
Je suis pas ultrapudique.
Mon équilibre est pas une évidence. Ce qui va m'inquiéter ou me rassurer... mes sensibilités. Je suis un inquiet de nature. Donc j'ai besoin de réassurances. Je me les fabrique maintenant bien, je les demande de façon diffuse aux gens selon la situation, mais c'est rare que je me dise "ok c'est stable, ça va le rester".
Cette habitude que le monde me surprenne toujours à pas être aussi facile à vivre que je le voudrais, ça me fait plutôt craindre les cadres amoureux trop figés (dans leur forme). J'ai besoin de gens, de cadre avec de la souplesse, de la compréhension, de la capacité à être seul et à laisser du champs libre. Et en échange, j'en ai aussi...
Donc oui, que le polyamour rende tous ces questionnements nécessaires, qu'on s'attende à ce qu'ils reviennent, que d'emblée on ait à la fois la confiance en un attachement aimant et à la fois qu'il puisse se manifester de façon un peu changeante (temps passé, habitat, disponibilités), ça me donne plus confiance. On me vend un endroit où j'ai la place d'être un individu qui doute, sans douter pour autant que l'attachement sera là - de ma part, de celle de l'autre.
CA oui, c'est sécurisant pour moi.
Alors qu'habiter ensemble, pas voir personne, non, là tu sais que je vais tout le temps me demander ce que je vais finir par abîmer.
Discussion : Je veux faire les choses bien
Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 16h57
Miamou
.
Tu disais ne pas vouloir être le préféré mais avoir uniquement le besoin d'être aimé. Je peux très bien entendre ça. Mais, est-ce que c'est un tort de vouloir être le préféré ? De vouloir avoir une place unique? Je ne sais pas.
Oui je dis ça mais c'est pas rien, hein. Quand je dis que ça demande de la responsabilité une relation non-ex, c'est que justement, ce dont je vais avoir besoin par sécurité peut être plus variable, dans le temps.
Après, la confiance ça se construit, les symboles (pas découcher / pas plus de 24h / pas plusieurs jours / pas chez nous...) changent et parfois tombent, parfois non.
J'aime l'idée que l'équilbre est pas évident, parce que le mien, en solitaire, ne l'est pas.
Savoir que la discussion sera nécessaire, la disponibilité à se comprendre aussi malgré le temps, les changements, les découvertes, ça ça me met en confiance.
Je préfère tabler qu'il y aura des moyens de faire avec les changements ensemble que de dire que, sentimentalement, il n'y en aura pas, que l'autre aura toujours besoin que de moi, toujours, besoin, de moi, que moi j'aurai que besoin de lui... Pfou, non. L'attachement sera là, j'y crois fort, et je crois aussi que s'il ne peut plus y être, un engagement exclusif n'y pourra rien (voir aura fragilisé, quand à la fois on tire beaucoup sur la corde du soutien mutuel en disant "seul toi peut me soutenir", je perd mes appuis internes et externes).
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : J'ai tout perdu par égoïsme...
Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 15h22
benhur
Quand à la définition de la fidélité définie autrement, je veux bien t’en dire un mot.
La définition de la fidélité est contexte-dépendant. Moi je dis que la fidélité définie dans le cadre de LEONNA et K était d’une clarté de cristal : il s’agit de la fidélité sexuelle, sentimentale telles que ACCEPTEES par les deux parties dans le cadre MONOGAME !!!!!!!.
LEONNA les a transgressées sans hésitation et quelle est la raison ? LE POLYAMOUR, pardi !
Non.
La raison, c'est la rencontre et l'attirance.
Ce n'est pas une forme d'engagement, aimer et être attiré.
Le polyamour, si. Donc il n'est pas question de ça. Ils ont vécu par les règles monos, rompu aussi pour ça.
Elle a employé le mot "polyamour", s'est confiée ici, mais tout le monde à ce moment-là et après sait que c'est hors de propos, il n'a jamais été question de créer ce cadre. Elle voulait dire "j'en aime deux". Et ça s'est arrêté là.
C'est triste, et banal, et compréhensible (coup de poing et refus de dialogue à part. Même rompre peut être aimant. Si ne pas monter qu'on est capable de respect quand on est blessé est normal, alors le respect c'est seulement quand ça va bien ?).
Oui, la fidélité est contextuelle, puisque ça peut dépendre d'une parole...
Il se trouve que la promesse mono est tellement par défaut que même quand on a pas vraiment discuté les bases de l'engagement, c'est celle qui est implicite.
Mais c'est qu'une partie du sens de fidélité.
On est fidèle à un ami, à des attachements cultures, à des goûts, à des engagements, pas parce qu'on ne fait rien d'autre de sa vie, mais parce qu'on y revient.
La fidélité par l'exclusivité est non seulement contextuelle, mais spécifique au couple monogame. (et aussi en religion, tiens)
Et moi ça me met grave un doute sur ce que ça dit de la valeur de l'amour amoureux mono, si la fidélité de "je te reviens toujours quoiqu'il" vaut moins que "je ne connais que toi, et tu as le droit de me nier sinon".
C'est comme la différence entre pratiquer une religion par les rites et avoir vraiment la foi, pour moi...
J'insiste : "pour moi". Je ne prescris rien, juste je propose de dire "ho, hé, faites pas semblant de croire que ce n'était plus de l'amour". Même si ce n'était plus de l'exclusivité, même si ce n'était pas du polyamour.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Je veux faire les choses bien
Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 14h59
Oui, nos attachements conditionnent beaucoup ce qu'on est prêts à faire.
Moi j'ai tendance à croire que l'exclusivité, c'est tenter de sécuriser ça en biffant d'emblée des situations..."moyen de défense relationnel", comme tu dis. On a dit que ça n'arriverait pas, soit parce que biensûrmoijamé, soit parce qu'on est trop respectueux pas comme tous ces sauvages qui savent pas se tenir, donc si on s'engage à ça, ça menace moins.
C'est pas totalement faux, mais en fait on ralentit et déforme plutôt les menaces qu'on ne les annule, pour moi (les besoins changeront ; et comme un amour en chasse l'autre, un amour "d'avant" n'a pas une valeur différente pour une autre forme de relation, mais une valeur nulle).
Le poly expose plus vite que la mongamie, mais croire que la monogamie protège est illusoire. Encore une fois : les autres existent, chacun change, on ne vit pas toute sa vie dans des hameaux isolés.
Et si ça tient qu'à la qualité des gens, qu'on puisse être en sécurité, ben ça vaut dans les deux cadres... Sécurité comme insécurités.
Mais bon.
Oui, ok, ça protège un peu. Par la promesse et la perception "tu es unique" qu'exprime l'autre. Les deux ! On imagine l'avenir "stabilisé" par cette assurance là.
Donc oui, on gère une forme d'attachement, et pourquoi pas comme ça.
D'un autre côté, certaines mauvaises façons de gérer ses attachements sont poly aussi, je nierai pas ça.
Au lieu de tendre vers une dépendance, soit on tend vers un évitement, soit aussi vers une poly dépendance. Plutôt que de stresser sur une seule personne, on espère être pris dans un tourbillon d'amours... Et ça non plus ça marche pas : quelques fois personne n'est libre en même temps, quelque fois une tension dans une relation est contagieuse sur les autres.
Donc.
Oui, la contrainte aura lieu sur certains, ou à certains moment...
Après, je crois pas que les profils d'attachement soient des déterminismes univoques : que les monos sont insecure comme ci et les poly insecure comme ça.
Je le sais pas, d'autant que les théories de l'attachement, toute opérantes qu'elles soient, ne sont que des grilles de lectures, pas des descriptions objectives (poids, taille, langue parlée...).
Alors lecture pour lecture, je crois qu'on va vers ce dont on a besoin pour grandir.
Réussite comme échecs : se prendre 10 échecs monos parce qu'au fond on a besoin de plus, se prendre des claques poly jusqu'à savoir ce qui n'a pas besoin d'être satisfait, ce qui est indispensable...
J'ai tendance à voir le polyamour comme un accélérateur d'expérience sentimentale.
Ca ne crée pas les menaces en soit, ça accélère.
Tout le monde aura pas besoin de s'exposer ou de se nourrir comme ça affectivement.
Mais le côté protecteur d'une expérience plus focalisée me semble illusoire, parce qu'on a qu'une personne à poser une question de suite amoureuse. Ca donne beaucoup, beaucoup, beaucoup de sens à ce que fait cette personne, beaucoup de responsabilités, peut-être trop parfois.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : Je veux faire les choses bien
Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 10h54
On est en train de parler des engagements en relation.
Miamou
Tu dis "On attend de l'autre... qu'il soit responsable du lien, pas responsable de la seule promesse de l'exclusivité". J'ai ici l'impression que beaucoup de monos sont en attente des deux. Du fait que l'un et l'autre nourrissent le lien et l'exclusivité. Pour moi, l'un n'empêche pas l'autre. Ça me semble trop dichotomique de dire ça. .
Ah mais je suis d'accord, en amour mono on soigne la relation. Je parle du défi non-exclusif qui fait que ça demande encore plus de taf (pis ya plus de gens donc plus d'expérience à prendre sur ça).
Chu pas sectaire sur la réalité des soins, responsabilités, engagements multiples à l'intérieur de la monogamie, hein ?
Sauf qu'on a décidé qu'en cas de non-exclusivité, la relation n'existait plus.
Et toutes les histoires où un partenaire se réveille face à l'arrivée d'un tiers en disant "du coup j'ai repris des attentions, le sexe a jamais été aussi bien, j'ai voulu montrer qu'on avait un truc à nous", le forum en contient plein...
Ben c'est que la crise de l'apparition d'un tiers-aimé éclaire les manques, les besoins oubliés comme les nouveaux, les besoin d'autre chose... et la satisfaction à ne pas vivre la relation que parce qu'elle est déjà là et sans changement.
Et ya pas que dans les situations du tiers qui débarque que ces besoins existent. Parce qu'ils ne sont pas seulement liés à ce que le premier partenaire peut offrir, et... c'est normal.
Je dis pas que l'exclusivité entraine toujours des manques, par contre je crois assez qu'elle les favorise en ayant posé une condition de relation qui y gagne une apparence de satisfaisante : si cette condition n'est pas remise en cause, dans le paradigme exclusif ça a la même valeur que si on parle pas de se quitter : c'est que pour l'essentiel, ça vaaaa.
Pour moi, l'engagement à l'exclusivité est une façon de s'éviter de remettre à l'épreuve les engagements, le soin de la relation. C'est moins la peine de vérifier si et par quoi ça tient.
Ca va, puisqu'on dit qu'y a que nous, ya que nous, ça va.
On a dit que les autres ne sont plus là.
On le dit.
C'est pas vrai.
On peut dire qu'on ne les désirera jamais, qu'on a pas de besoins, qu'on se suffit en termes d'affection.
C'est très souvent pas vrai.
On peut dire qu'on sait qu'on ne fera rien de ce désir.
Beaucoup l'ont dit et c'était finalement pas vrai.
Je trouve pas ça relationnellement intelligent de compter que cette promesse tienne et de rejeter l'autre quand il n'a pas pu la tenir.
Je comprend l'espoir, il s'appuie pas sur rien non plus, mais j'invite à voir plus loin que le bout de la bague de fiançailles.
Encore une fois : les autres sont là. La vie bouge, et les autres sont toujours là. Et mon cœur un jour ne sera pas comme un diamant, il aura assez été plus vivant qu'objet pour qu'on puisse comprendre qu'à un moment, peut-être, pas sûr mais peut-être, s'il est ouvert à d'autres alors qu'il ne l'était pas avant, c'est normal : ils sont là, vivants, moi aussi. SI je suis surtout cette promesse pour toi, je peux moins devenir.
Or personne ne te demande d'aimer d'autres gens en poly. C'est possible, mais pas nécessaire. Ya pas une attente. On ne va pas se quitter parce que tu n'as besoin que de moi (manquerait plus que ça).
J'attends rien d'autre que d'être aimé, pas être préféré, le seul. Et moi je t'aime. Tu peux ressentir que c'est pas vrai parce que j'en aime d'autres, mais ça vient pas de la forme de notre relation à nous, ça.
Tu peux me demander à moi de restreindre mes besoins, et ce sera effectivement un retour en arrière et un changement de la relation difficile.
Je trouve que c'est pas la même chose "nous devons faire ça" et "on vit chacun avec ses besoins" (chacun avec ses moyens, non ? bon.).
Si nous devions rompre (tout ça est allé trop vite, Miamou !), c'est pas à cause du besoin de relation, (tu as besoin d'être en relation avec moi, et on a une relation) mais de ceux que je ne devrais plus avoir.
Ça me semble un amour plus conditionnel, donc une relation plus conditionnelle.
Encore une fois... je radicalise ma posture pour la rendre plus lisible. En vrai, en pratique, dans la vie, tout est plus riche, côté mono aussi.
C'est sur le fait qu'une relation exclusive contraint pas plus les partenaires qu'une ouverte qu'on est pas d'accord... Pour moi, c'est dans le terme "exclusif" : exclure des autres et des regards vers l'extérieur, surtout de la part d'un partenaire (parce que moi, évidemment !, jamé !)... Ça fait partir du projet, cette attente supplémentaire.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : J'ai tout perdu par égoïsme...
Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 09h23
Ah mais perso je suis d'accord, pour K. , accepter la non-exclusivité n'était pas une option.
Je comprend qu'il ait choisi de conserver son choix de forme de relation (ou son orientation relationnelle, c'est pareil dans ce contexte).
Sans me permettre de condamner, je suis plus jugeant sur l'absence de suite mono de sa part. Là on a une fidélité qui est exclusivité mais pas résilience de l'attachement ; donc oui, jugeant en termes de valeurs, parce que c'est aimer avec un conditionnel fort : "tu fautes, je t'exclue de ma vie".
Mais allez !, ça c'est que ma façon à moi de ressentir, même ça si je trouve pas ça fondé sur ce que j'appelle aimer, il aurait pas su faire autrement et je vais pas nier sa peine, et de là je peux et comprendre sa colère cette conclusion pour lui (beaucoup moins sa brutalité, ça va la culture de l'excuse un moment (je trolle, justement je crois que je peux comprendre aussi ça, tout en trouvant que c'était clairement nul)).
Maintenant, je boucle sur le cadre de cette façon d'aimer, la part de norme et de peurs apprises, le manque d'éducation à la confiance et à ses (re-)constructions : quand on parle de la violence d'un fleuve sans parler de celle de ses rives - je la radote parfois ici celle-ci.
L'adultère est une violence faite à la relation, à la confiance de l'autre.
La règle de l'exclusivité en est le contexte.
Léona disait qu'il était mono par choix, puisqu'il connaissait le polyamour, il avait eu la curiosité de s'y intéresser.
C'est déjà bien, s'intéresser, et on peut effectivement penser que son choix mono était plus informé que d'autres.
Mais c'est quand même relatif comme "connaissance".
Je pourrais dire que je ferai jamais de grande rando, parce que j'ai vu des gens en faire, que je trouve ça plutôt admirable vu de loin, mais que je suis sûûûr que je saurais JAMAIS faire ça.
Ben... Voici une montagne, sur le chemin (chuis paysager aujourd'hui).
Demi-tour, contourner, changer de chemin, faire une pause pour vérifier ce qui passe ou pas, pourquoi pas ; dire "impossible jamais je vais mourir et c'est déjà un CRIME de m'avoir amené là, parce que j'avais dit que j'avais déjà vu des montagnes"... Bon.
(montagne = le changement de situation, hein ? le mensonge n'en est que la falaise la plus périlleuse, et oui faut y pousser personne ok, mais aucune montagne n'est qu'une falaise (enfin si, ya un volcan comme ça qu'a poussé à pic, mais généralement, si on sait que les montagnes existent, on sait qu'il y a des flancs et des passages et des chemins, quoi)).
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : J'ai tout perdu par égoïsme...
Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 08h22
Noune
Ça me donne l’impression des gens qui parlent uniquement pour la joute verbale.
Derrière les désaccords, il ya des vécus et des convictions.
Des prosélytismes (peu efficaces sans doute, j'admet pour mes propres interventions), mais donc aussi un désir d'informer sur quelque chose qui tient à cœur.
Aimer plusieurs personnes, en termes de sentiments, c'est juste aimer.
On parle d'aimer-relationner... et bon, là on a l'usage utilisable du terme polyamour.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : J'ai tout perdu par égoïsme...
Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 07h54
benhur
Elle a agi égoïstement en ne pensant qu’à elle. Et quand elle est prise sur le fait, elle sort la potion magique : je suis polyamoureuse !
Ils ont tous les deux conscience que c'en était pas, du polyamour.
C'était l'utilisation mal informée et irréfléchie du terme.
Des tas de monos sont capables d'aimer plusieurs personnes, et... le font.
Ça peut être de l'adultère, ou du sacrifice silencieux (oui parce que même pêcher par la pensée suffit parfois à dévaster cet engagement-là).
J'insiste : c'est une histoire banale de monos, le polyamour n'y était qu'une virtualité annulée avant même d'être évoquée.
Les options réelles étaient celles de l'exclusivité : mentir ou rompre avec la relation ancienne (le pardon, c'est pour les gens sans fierté...).
Finalement, les deux on été choisies.
Amour, empathie, tout ça.
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : J'ai tout perdu par égoïsme...
Siestacorta
le samedi 10 août 2024 à 01h22
benhur
Mais SIESTCORTA parle de l’égoïsme comme d’un réflexe très mono, comme celui de rompre brutalement sans chercher d'option.
NON, l’égoïsme est un réflexe très humain ! SIESTACORTA a-t-il la candeur de croire que les polys sont tous non égoïstes ?
Je n'ai pas parlé de L'égoïsme en général, mais de celui-ci en particulier.
Un mensonge, vivre une autre relation en secret, plutôt qu'assumer deux relations.
De fait, c'est pas le cadre poly.
Il y a des égoïsmes dans des relations poly, aucun doute là-dessus.
On progresse pas dessus foecémdnt en redevenant exclusif, pour dire ça comme ça.
benhur
Dans le monde qui est le mien (ce n’est pas le seul et ce n’est pas le meilleur), il existe des mots dont le sens semble se perdre :
- Fidélité
- Amour (moins flamboyant, mais amour quand même)
- Empathie
- L’assurance d’être aimé par des êtres chers
- La solidarité
Beh on a des bases en commun, donc.
Ptett qu'on définit fidélité différemment, mais à part ça...
Message modifié par son auteur il y a un an.