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BobMorloch

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(Belgique)

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Discussion : Valeurs du polyamour

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BobMorloch

le lundi 30 juillet 2012 à 12h08

@wolfram, désolé pour tes followers :-)

Effectivement, c’est cet « esprit de meute » qui nous différencie. Pour moi, si une famille (avec enfants, donc) dépasse la somme de ses membres, je ne trouve en revanche pas qu’un couple (ou un trouple) est plus grand que la somme des personnes qui le composent.

Mais donc, si je comprends bien, vous ne vous accordez et n’accordez pas aux autres membres du trouple la liberté d’aller aimer ailleurs. Cela est en fait assez particulier au regard de la vision habituelle du polyamour. Finalement, cela se rapproche assez bien d’une vision monogame classique, à la grosse différence près que le couple inclut plus de deux personnes. Non ?

Par ailleurs, si la nature des engagements est peut être un peu différente de ceux dans un trouple, je ne suis pas d’accord qu’il n’y a pas d’engagement dans une relation polyamoureuse. Il y a engagement mais c’est à chacun de voir sur quoi portent les engagements. Le texte y fait référence : « L’importance de la notion de fidélité, dans le sens du respect avec constance et bonne foi des engagements et des accords conclus entre partenaires, en vue de la création d’un lien de confiance durable »

Au fait, dans toute bonne meute qui se respecte, il y a une hiérarchie assez stricte entre les membres. Qu’en est-il dans les trouples ?

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Discussion : Valeurs du polyamour

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BobMorloch

le samedi 28 juillet 2012 à 14h55

Bonjour,

@ wolfram, merci, je saisis mieux la nuance entre vision individuelle et communautaire du polyamour en ce qui concerne la transparence. Il me semble à moi aussi évident que quand plus de deux personnes forment un couple, s’il y a des « cachoteries » et des comportements asymétriques entre certains membres du couple, cela risque fort de vite dégénérer… Et si un membre du trouple a une relation poly « extérieure » avec quelqu’un qui ne fait pas partie dudit trouple (et ne souhaite pas en faire partie), qu’en est-il de cette règle de transparence totale qui n’est peut être pas souhaitée par la nouvelle relation ?

Par contre, je ne perçois pas en quoi les autres valeurs proposées seraient difficilement compatibles avec la vision communautaire. Peux-tu m’éclairer à ce sujet ?

@ Eric 50, il est clair que la pratique du polyamour implique, pour ne pas dire impose, le respect de certains principes (ou valeurs) pour constituer une réussite épanouissante et durable. Comme je l’ai écrit ci-dessus, c’était d’ailleurs un des objectifs premiers de ce texte (plus que de tenter une hasardeuse définition) : attirer l’attention des candidats poly sur les exigences de cette voie et les changements de comportement qu’elle impliquait.

Cela dit, je pense que les personnes attirées par le polyamour ont (normalement) naturellement des affinités avec ce type de valeurs. Ce sont ces valeurs qui font qu’elles ne s’étaient pas senties totalement épanouies au sein d’un couple monogame classique et qui les a poussées « inexorablement » vers le polyamour. Il y aurait donc une part de choix et une part de « destinée » ( ?).

@ BenjaminL, Je ne pense pas que les polyamoureux soient plus valables que les autres (j’ai croisé assez d’abrutis pour en être sûr, en fait). Je crois en revanche que réussir sa vie polyamoureuse n’est pas facile et implique d’avoir (ou d’acquérir en cours de route, le plus souvent) un certain nombre de qualités. Et je constate que la plupart des poly de ma connaissance (inclus moi-même) sont loin d’avoir acquis toutes ces vertus et se débattent comme ils peuvent au milieu du chemin.

Les valeurs de ce texte sont une sorte d’idéal vers lequel tendre. Ce n’est pas un hasard si ce texte démarre par : « Les polyamoureux sont attachés à certaines idées et valeurs, qu’ils tentent d’intégrer au mieux dans leur vie quotidienne » et termine par : « L’humilité de savoir que le polyamour est un apprentissage progressif et dans la durée, n’excluant pas les tâtonnements, les erreurs, les périodes de doutes, voire de régression ».

Les poly qui tentent de leur mieux d’intégrer ces valeurs ne sont pas nécessairement plus valables que d’autres. Ils ont néanmoins le mérite de s’être remis en question et de tenter des voies de traverses a priori moins confortables que les boulevards habituels.

Mais cela ne justifie en rien un quelconque sentiment d’élitisme ou de sectarisme. Comme le sous-entend Coquelicot, à chacun de découvrir la vérité qui lui convient et ce n’est pas parce qu’on l’a trouvée (ou croit l’avoir trouvée) que celle du voisin doit être regardée avec dédain ou paternalisme. Au contraire, c’est en frottant sa vérité à celle de l’autre qu’on a le plus de chance d’évoluer et de progresser…

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Discussion : Valeurs du polyamour

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BobMorloch

le lundi 23 juillet 2012 à 16h59

J’avoue ne pas bien saisir la nuance qui distingue une vision individualiste du polyamour – qui serait la mienne – d’une vision communautariste qui serait celle des tenants de l’amour en couple de plus de deux personnes.

Il est peut être utile de préciser que le texte que je vous ai soumis n’est en rien un ensemble de règles à suivre sous peine de perdre l’étiquette de polyamoureux ou d’être banni du forum… Ce serait contraire à l’une des idées maitresses du polyamour qui est que chacun est libre de créer le modèle de couple qui lui convient (et donc, d’avoir sa vision personnelle du polyamour).

L’objectif de ce texte est uniquement de permettre aux nouveaux arrivants sur le site web de trouver, condensés en un seul endroit (et non disséminés sur tout le site et dans plusieurs bouquins), des informations permettant d’avoir une idée globale de ce que le polyamour signifie concrètement et, surtout, de ce que cela suppose comme remise en question du modèle classique, faute de quoi le risque de plantage est non négligeable...

Si l’idée a été d’être le plus « universel » possible, il est bien entendu impossible de prendre en compte chaque spécificité particulière. Ce texte étant informatif et indicatif, à chacun donc de se le réapproprier et de l’adapter à sa sauce s’il le souhaite.
Ainsi, concernant la transparence, le texte mentionne « le droit à un jardin secret et à l’absence d’obligation de transparence totale ». Ce n’est donc pas une obligation, ni dans un sens, ni dans l’autre. A chacun d’apprécier s’il préfère plus ou moins de transparence, sachant que les accords entre partenaires peuvent évoluer ou être revus si besoin.

A ce sujet, nous parlons souvent de « translucidité », à savoir une transparence partielle, montrant les grandes lignes mais masquant ce qu’il n’est pas souhaitable de montrer. A cet égard, ma règle personnelle est de me poser la question suivante : ce que je compte dire à ma partenaire est-il vrai, utile et gentil/bienveillant ? Si une de ces trois conditions n’est pas remplie, mieux vaut se taire…

Belle journée à toutes et tous

Bob

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Discussion : Valeurs du polyamour

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BobMorloch

le mercredi 18 juillet 2012 à 15h37

Bonjour à toutes et tous,

C'est ma première intervention sur ce site, étant de Bruxelles et plus actif sur le site belge www.polyamour.be.

Chacun ayant un peu sa conception personnelle des relations polyamoureuses, nous nous sommes rendus compte de la difficulté d'obtenir un consensus sur une définition du polyamour qui ne soit ni trop vague ni trop restrictive et qui n'exclut personne.

Plutôt qu’une définition, nous avons alors établi une liste de ce qui nous semblait être les valeurs principales sous-tendant le polyamour, que nous avons placée en vue sur notre site web, de façon à offrir aux nouveaux visiteurs un aperçu concret et condensé de ce que suppose le polyamour.

Je vous mets ce texte ci-dessous et serait heureux de recueillir vos sentiments, avis et commentaires à ce sujet.

Belle après-midi à toutes et tous
Bob

Les polyamoureux sont attachés à certaines idées et valeurs, qu’ils tentent d’intégrer au mieux dans leur vie quotidienne, et dont les principales sont :

Liens relationnels

- La conviction qu’il n’y a pas qu’un seul modèle de relation amoureuse valable, chacun ayant la liberté de créer le modèle qui lui convient.

- L'idée qu'il est possible d'aimer plusieurs personnes en même temps sans qu'il ne faille retrancher à l'un ce que l'on donne à l'autre, dès lors que notre capacité à aimer se trouve généralement augmentée au fur et à mesure du développement de nos relations.

- La volonté de s'offrir à soi-même, ainsi qu’à son (ses) partenaire(s), la possibilité de créer et d’entretenir simultanément avec une ou plusieurs personnes des liens et relations durables, qu’ils soient de nature amicale, affective, intellectuelle, amoureuse et/ou sexuelle (ces éléments pouvant se cumuler ou non).

- Un état d’esprit d’ouverture aux rencontres et aux relations, à la découverte d’autres univers, avec le souhait de laisser la porte ouverte aux potentialités, en s'autorisant à aimer si l’envie survient.

- Une nouvelle relation peut s’additionner aux relations plus anciennes sans nécessairement les chasser et les remplacer; les différentes relations pouvant s’additionner sans être concurrentes, se compléter et s’enrichir mutuellement de leurs différences.

- Le respect du caractère changeant des rythmes et des cycles du désir, permettant d’admettre qu’un creux dans une relation peut être temporaire et n’entraîne pas nécessairement sa fin.

- Le souhait de maintenir des relations sur la durée, tout en acceptant leur impermanence, c’est-à-dire le fait que la nature et l’intensité de ces relations ne sont pas figées mais évolueront et se transformeront naturellement avec le temps.

- Une vision pleine d’innocence, de gaîté, de légèreté et d’absence de culpabilité de ce que sont les échanges amoureux, avec l’idée que les relations sexuelles peuvent être un mode privilégié de rencontre et de communication.

Relations au(x) partenaire(s) :

- L’égalité et la réciprocité entre femmes et hommes, entre partenaires, indépendamment de l'orientation sexuelle et/ou l'identité de genre.

- Le respect mutuel et la bienveillance entre partenaires.

- L’absence d’appropriation de l’autre et d’exclusivité imposée, avec le souhait d’offrir à l’autre un espace de liberté où il/elle peut s’épanouir et se révéler pleinement. Cela implique la capacité à se réjouir du bonheur de l’être aimé, que ce bonheur se réalise avec ou sans nous.

- Le développement de l’autonomie affective afin d’éviter la dépendance amoureuse. Cela suppose de ne pas se sentir responsable et indispensable au bonheur de l’autre, ainsi que l’acceptation de ne pas être tout pour l'autre et qu'il ne soit pas tout pour moi.

- Le souci d’éviter d’imposer ses vues à l’autre, en recherchant le plus possible le consensus.

- La volonté d’entretenir des relations franches et assumées à l’égard de son (ses) partenaire(s), dans le refus du mensonge et de la dissimulation, tout en maintenant le droit à un jardin secret et à l’absence d’obligation de transparence totale.

- L’importance de la notion de fidélité, dans le sens du respect avec constance et bonne foi des engagements et des accords conclus entre partenaires, en vue de la création d’un lien de confiance durable.

- Un amour libre mais responsable, veillant à préserver au mieux l’estime et la confiance intérieure de l’autre, avec le souci d’éviter de blesser ses proches.

Relation à soi-même :

- L’authenticité et l’honnêteté vis-à-vis de soi-même, en veillant à se respecter et à n’accepter que ce qui procure le sentiment d’être juste par rapport à soi-même.

- La recherche d’une paix intérieure à travers la conciliation entre les pôles en apparence souvent contradictoires que sont la raison, les sentiments et les émotions.

- La conviction que la voie du polyamour n’est pas celle de la permissivité et de la facilité, qu’elle ne pourra être suivie avec bonheur que si elle est accompagnée d’un véritable travail sur soi : meilleure connaissance de soi et de ses désirs, développement et affirmation de toutes les facettes de sa personnalité, apprentissage de la confiance et de l’amour de soi, apprivoisement de l’égo, de la jalousie, de la peur de l’abandon, du besoin de comparaison et de la rivalité... Le polyamour a cette particularité que si sa pratique nécessite un travail sur soi, cette pratique constitue déjà une part de ce travail.

- L’humilité de savoir que le polyamour est un apprentissage progressif et dans la durée, n’excluant pas les tâtonnements, les erreurs, les périodes de doutes, voire de régression. L’exigence de cette voie ne signifie cependant pas pour autant qu’elle soit utopique ou irréaliste, ni qu’il faille être totalement accompli(e) pour l’essayer et y progresser.

Relations à la société :

- Un regard distancié et indépendant face aux règles morales et religieuses dominantes, tout en respectant ceux qui les suivent.

- Le souhait que le mode de vie et de pensée polyamoureux soit considéré par la société comme un modèle acceptable parmi d'autres.

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