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Discussion : La jalousie est causée par le désir de possession...

gabou
le dimanche 04 septembre 2011 à 20h20
Hello,
Bien des mois après je me mêle de la discussion. Bon il faut évidemment que je me situe, même si j'espère ne pas être enfermé que dans cela du genre "il dit ça juste parce qu'il est comme ça" etc. J'avais déjà écrit un post dans lequel j'expliquais que je ne me sentais pas polyamoureux, plutôt polysexuel (j'ai dû me définir par ce terme pour faire la différence) et mono amoureux. Ou alors, "polyamoureux", mais avec une relation clairement, explicitement, très franchement, hiérarchiquement supérieure aux autres.
Bref, j'avoue que je suis assez...choqué, c'est exagéré mais bon, c'est un peu l'idée. Je trouve qu'il y a un mépris de la part de beaucoup de la jalousie et un renvoi du jaloux à lui-même. Evidemment il y a de l'égoïsme dans la jalousie, tout comme il y a de l'égoïsme dans le fait de renvoyer quelqu'un à sa propre jalousie en mode "deal avec ton truc, c'est le tien". Comme je dis souvent, je suis responsable de moi, mes merdes intérieures sont sous ma responsabilité, mais les autres et moi sommes responsables des relations que nous entretenons. En gros, quand j'aime un mec, je le considère tout autant responsable de la relation qu'on a que moi-même. Donc pour moi, si une jalousie se manifeste au sein d'une relation, elle doit être traitée ensemble. Y'a évidemment une part individuelle de la chose, mais pour moi, étant quelqu'un qui souffre bcp affectivement pour des raisons que je ne développerai pas ici, les progrès peuvent se faire par des dynamiques relationnelles.
Beaucoup de gens quand je discute me donnent l'impression de se croire meilleurs parce qu'ils ne sont pas jaloux. Ou parce qu'ils maîtrisent leur affect mieux que d'autres, et nous ressortent le blabla sur la volonté etc...moi je suis la preuve vivante que les discours individualiste, volontariste ne marchent pas sur tout le monde. Je n'ai pas l'impression de vouloir rester jaloux, de me délecter du fait que l'hypersensibilité me rende malheureux etc. Je n'ai pas l'impression que ça ne disparaît pas parce que "je ne veux pas". Par contre je vois qu'un travail patient personnel (demandent beaucoup d'attention et d'énergie) m'appaise, et que c'est vraiment dans les dynamiques apaisantes que je crée avec des gens qui font l'effort de s'investir en prenant en compte qui je suis, que des progrès voient le jour. Autrement dit, pas avec ceux qui se branlent sur l'idée d'être trop méga subversifs parce qu'ils ont "déconstruits " la jalousie. D'ailleurs je commence à avoir horreur du mot déconstruction, car tout est construit sauf que les gens déconstruisent que ce qui les arrangent. Bon je déborde ...:) Mais bref l'idée ici c'est de dire qu'il faut arrêter de croire que les gens guérissent hors relation avec autrui. On est tous faits d'inter dépendance, on est liés à des gens. Enfin, je parlerai à la première personne, Je fais des efforts, je me force à avoir un regard critique (pas toujours aisé!) sur ce que je fais, mais je me construis aussi dans les relations avec les autres, et je peux dire merci au fait de trouver des gens qui ne me renvoient pas à mes propres faiblesses et qui construisent des relations qui te sécurisent, puis t'apprenne à trouver la sécurité en dehors.
D'après ce que je vois, le besoin de sécurité à travers une relation, ça aussi c'est méprisé par beaucoup. Mais pour moi, encore un exemple que j'aime prendre : je dis que c'est bien de dire à quelqu'un qu'il faut apprendre à nager et arrêter de compter sur des boués, sauf qu'on apprend pas à nager au milieu de l'océan atlantique, mais dans une petite piscine, ou un petit rivage. Pour moi le stade petite piscine, c'est le fait que les relations avec les autres aident à se sentir sécurisé , car comme l'ont dit très justement ici, les gens ne sont pas de gros imbéciles masochistes qui trouvent ça génial de souffrir. Il y a des raisons objectives, même inconscientes, aux peurs de rejet et d'abandon. C'est trop facile de clôre le chapitre en parlant " d'irrationnalité".
Aussi ce que je voulais dire, avec mon esprit hyper emmêlé ce soir (sorry!) c'est que les gens non jaloux, ou qui le sont très peu, croient que c'est forcément une bonne chose. Or certaines personnes ont besoin de ressortir la jalousie de l'autre, car celle ci est traduite par eux comme un désir très fort. Et oui, certaines personnes aiment se sentir posséder, voire objet, mais pas dominé, car il reste sujet de la représentation désirante de l'autre. Bon en gros, moi les gens qui me disent "mais tu es libre chéri, va aimer qui tu veux, je ne suis pas jaloux" euh...cette personne me fera 50 000 fois plus de mal que l'autre qui me dit "bébé, euh tu es libre, mais sincèrement je peux pas supporter l'idée que tu en aimes d'autres", quitte à ce que j'en aime d'autres quand même et qu'on le gère ensemble. Bref l'idée des relations épurées de jalousie comme forcément meilleures que les autres, ça ne vient que des gens qui eux ne veulent pas ressentir la jalousie de l'autre. Mais des gens comme moi s'en portent très bien. Et sincèrement en quoi un désir de possession, lorsqu'il est consenti par moi, est un mal ? Donc même si jalousie = désir de possession, et alors ? je comprends que certains n'aiment pas ça, à condition de pas ériger leur conception en "progrès" des relations sentimentales.
Bon voilà...je sais pas si je suis clair, mais j'avais quelques idées en vrac comme ça...après voilà, chacun, chacune son idée...
Discussion : Un mono amoureux, respectueux de l'idée du polyamour, mais complètement perdu...

gabou
le mardi 23 août 2011 à 18h30
Merci Grenouille,
j'essaie vraiment de pas faire passer de pression ou quoi. De profiter, sans faire chier l'autre, mais bref ça continue à s'agiter en moi.
En tout cas, pour faire part d'une avancée de mes réflexions, je crois que je pourrai supporter des compromis qui vont jusqu'à plusieurs relations sentimentales, mais non horizontales. Bref, si j'ai bien compris les termes ici, j'aimerais qu'on soit "primaires", et qu'il aille avec ses secondaires si je ne suis pas suffisant, et qu'il faut absolument avoir "tout".
(un peu grincheux aujourd'hui ;))
Discussion : Un mono amoureux, respectueux de l'idée du polyamour, mais complètement perdu...

gabou
le vendredi 19 août 2011 à 17h45
Merci pour vos réponses à tous les deux.
C'est vrai que je parle de conditionnement, mais j'ai l'impression que même en sachant qu' un truc est construit, ça tient ...c'est comme une baraque quoi, ça pousse pas dans le sol pourtant, à moi d'un ouragan, ça tient...et effectivement même en ayant déconstruit d'autres trucs, c'est violent de se dire que là faudra encore se refaire une violence...
J'essaierai de revenir ici pour lire des trucs. Je pense que je passerai par différentes phases. Aujourd'hui j'étais un peu en mode haineux contre lui, mais bon je sais bien que c'est un peu une perte d'énergie de me mettre à le haïr ou à me culpabiliser d'être mono...au fond c'est comme si on se forçait à changer son orientation sexuelle etc, des fois t'arrives pas même si tu sais que y'a du culturel et compagnie.
A bientôt et encore merci
ps : oui c'est vrai je me rends pas compte qu'il y a des poly qui renoncent pour les mono.
Discussion : Un mono amoureux, respectueux de l'idée du polyamour, mais complètement perdu...

gabou
le vendredi 19 août 2011 à 00h36
Bonjour à toutes et tous,
je tiens d'abord à m'excuser si quelque part où je n'aurais pas vu, vous avez abordez un sujet similaire au mien. Ensuite, je m'excuse de la longueur du propos, mais j'ai besoin de me lâcher un peu, et à part ici, je ne vois pas du tout où...
Il y a quelques mois, j'ai rencontré un mec. Je passe les détails, l'essentiel (à mes yeux) arrive : on tombe amoureux l'un de l'autre. J'en suis content, euphorique plus je me rends compte que c'est partagé. Un soir on se déclare la chose. Merveilleux tout est dit, et réciproque en prime. Puis il me dit "mais je ne suis pas monogame". Ma réaction vous semblera bizarre vu la suite, mais quand il m'a dit ça j'ai été soulagé. Parce que pour vous dire la vérité, j'avais peur de lui dire que je le kiffais de peur que ça n'implique pour lui des choses dont je n'étais pas sûr. [Ah oui et détail important, mon loulou habite une autre ville, un autre pays. Mais c'est en Europe aussi, donc y'a le bus , le train mais quand même....] Bref, j'étais persuadé d'être celui à craindre, car je sais que je peux tomber amoureux tout en pouvant baiser à côté. Donc je me suis dit merveilleux il n'est pas monogame, cela ne veut donc pas dire que je doive renoncer à d'éventuels plan cul. Tout va bien, on se rapproche, je plane, sainement, mais je plane quand même. Puis un jour au téléphone, il me parle d'une amie en commun en me disant "t'inquiète pas, si jamais vous avez envie de vivre des trucs ensemble, vu tout ce que vous partagez, n'hésitez pas. D'ailleurs je lui ai dit la même chose." Et dans ma tête ce fut "what the fuck ?!" Et vous savez pourquoi ? Parce que moi quand je disais ne pas être monogame, ça voulait dire "deux personnes qui s'aiment, mais on ne se prive pas dans le respect l'un de l'autre de plan cul, chacun de son côté ou ensemble". Alors que lui visiblement, il peut concevoir plusieurs relations affectives, amoureuses en même temps. Je ne sais pas trop quoi demander comme conseils vu le caractère subjectif de chaque histoire, mais je tenais à partager ma déception, et comment ce malentendu me blesse.
Je n'en veux pas à mon chéri, il est comme il est. En plus il s'agit d'un malentendu. J'en veux à la société de vouloir faire de tous des hétérosexuels monogames quand tout peut être plus vaste. J'en veux donc au fait que la propagande monogame ait fonctionné sur moi (le reste ayant complètement foiré :) ). Mais en même temps ça me saoule par rapport à lui quand je me rappelle certaines conversations où il disait qu'avec quelqu'un comme moi la monogamie, voire le mariage n'était pas exclu. Aussi ses arguments vantant le polyamour ne me plaisent pas. D'ailleurs c'est nuancé sur ce site aussi. Il critique la violence psychologique de ses anciennes relations monogames. Mais le problème ne peut pas être une configuration en soi, mais peut-être une question de personnes? Et puis il dit aussi que la monogamie est un rêve, qu'elle lui fait peur, qu'il avait une fois envie de me demander de l'épouser (quand j'allais répondre au téléphone), mais qu'il pense que ça doit seulement rester un doux rêve.... Bon, j'écris car je trouve le site très bien écrit, avec beaucoup d'informations sur le polyamour et puis il faut avouer que les arguments sont très bien développés. Etant moi même dans une sexualité minoritaire, je ne me vois pas minoriser, mépriser d'autres, au motif que je ne rentre pas là-dedans. Du coup ce n'est pas tant le polyamour que je fustige, voire pas du tout, puisque chaque configuration dépend des personnes concernées, mais je suis triste, blessé, en colère, déçu, de voir que je dois repenser tout mon être (oui oui je n'exagère pas) pour vivre quelque chose avec celui dont je suis tombé amoureux. Je n'ose même plus dire pour "être en couple"..Je dis devoir repenser "tout mon être" parce que je suis à fond socialisé monogame. Enfin pas si monogame, puisque je baise à côté dans des relations où c'est dit. Pas quand ce n'est pas décidé au préalable dans une relation. Quoiqu'il en soit, à côté d'un polyamoureux je me sens monogame. Je ne peux pas partager mon coeur. Je sais, vous l'avez dit il n'y a pas une fiole qui contient une quantité d'amour qu'on doit partager entre tous ces polyamoureux, mais bon...je suis l'homme d'un homme. Et ça me rend quand même assez malheureux tout ça.
Pour l'instant, je suis le "seul". "Le seul pour qui je ressens ça et à qui je pense comme ça" dit-il. Je me sens donc en sursis, et je n'ai pas envie de miser sur ça, car ça peut changer. Ma frustration vient aussi du fait que d'après ce que je lis, c'est toujours au monogame de s'adapter au poly pour ne pas le perdre...moi je compte avoir une discussion avec lui. Une discussion apaisée (je vais essayer). Une discussion dans laquelle je lui dirai que je refuse de le brimer dans ce qu'il est, mais que je refuse la même chose pour moi. Alors nous avons des choses à travailler en commun. Non pas pour savoir qui des deux gagnera selon l'évolution de la relation. Mais juste pour que chacun, si nous voulons vraiment tous les deux être ensemble, fasse sa part. Pour qu'on fasse un pas dans la connaissance de l'autre. Je refuse un polyamour où ce sera à moi d'être malheureux, de me sentir insuffisant, moins aimé etc. Je ne veux évidemment pas qu'il soit malheureux lui non plus. Autre détail d'importance, j'ai 24 ans, il en a 34 donc je ne vais pas faire de généralités à la con sur "l'immaturité" que devrait me conférer mon âge, mais c'est plus en terme pratique : à côté de lui, en terme de temps je suis oisif. Alors super la relation poly dans laquelle moi, mono, j'aurais la sensation qu'il n'a jamais le temps pour moi, vu toutes ces occupations, et où en plus j'aurais le spectre de "il passe du temps avec les autres". Super l'angoisse...! J'ai bien lu sur ce site ce qui est dit de la jalousie, mais tant pis. Je ne serai pas subversif, peut-être vieux con réac, mais ma manière de me sentir aimé implique certaines choses. Et puis il y a tout simplement le fait que je trouve ça trop dur de me faire à telle point violence. Enfin râté, puisque depuis qu'on en a parlé, je ne vis que pour essayer de comprendre le polyamour (ce qui me rend encore plus malheureux quand je vois le décalage avec mes attentes).
Je suis d'accord avec l'idée qu'on ne doit pas tout attendre d'une personne, mais moi j'accepte de ne pas tout avoir et me dis l'épanouissement peut passer dans le fait d'accepter l'imperfection que contient une histoire à deux.Bref je suis vraiment hyper sensible et pas très bien. Je me sens coupable dès que j'imagine faire pression sur lui, mais l'idée de le partager me rend juste malade. Peut-être qu'il faut juste que j'accepte que c'est comme ça que je suis (mono en sentiment, et parfois polysexe), quitte à rompre toute relation avec lui...? Donc voilà ce soir j'écris tout ça, car j'aimerais bien pouvoir dormir un peu correctement ...
Merci de votre lecture, et bonne continuation. N'y voyez pas d'hostilité au polyamour en soi. Puissent vos histoires être belles et riches, mono, poly, homo, bi, hétéros etc.