Devenir l'actrice de ma propre vie
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(compte clôturé)
le jeudi 25 décembre 2008 à 12h22
En me retournant sur les trente dernières années, et peut-être même sur celles d'avant, j'aime ce que je vois, et encore plus les épreuves traversées. Comment grandir sinon?
Tout ce que j'ai fait, tout ce que je fais encore, tout ce que je ferai je pense, c'est devenir moi-même, en repérant pour les évacuer les choses qui m'ont permis de survivre pendant un temps mais ne m'appartiennent pas profondément. Elles m'ont été données, je me suis appuyée sur elles; désormais, elles sont désuètes, coquilles vides et inutiles que je dois abandonner.
Voilà ce que j'ai trouvé le plus dur: accepter que quelque chose qui me vient de mes parents, ou me heurte de prime abord, soit bon pour moi. Démêler les écheveaux, extraire la pure essence, comprendre que finalement je peux vivre à ma guise, mais que rien ne me force à me heurter à mes contemporains. Certaines causes m'ont vue pasionaria, le bûcher ne m'attire pas...
Ce matin, je me suis dis que j'avais trouvé ici peut-être ma tribu la plus forte, celle qui est prête à vivre une vie encore plus difficile. C'est vrai, quoi! Remettre en question la vie douce que nous pouvons avoir, accepter de se mettre en danger, chercher comme une initiation perpétuelle à la vie, à travers la pérégrination sentimentale, mais quelle idée!
Le vent souffle, le ciel est bleu, la mer agitée; je monte délibérément en bateau, le pont tangue et me met parfois à genoux. Tant pis! La vie c'est risqué, autant en prendre le plus de trésors possibles. Mon ambition c'est qu'à ma mort je ne regrette plus rien, même de ce que j'ai pu regretter (cela faisait partie du jeu, et me donnait faim d'autre chose), et finalement que je ne sente pas confusément, comme il y a quelques années, que j'étais en train de passer à côté de quelque chose de fondamental.
Je voudrais collecter, pour ma mosaïque, les plus belles tesselles, ou les plus poignantes. Et que mises ensemble, elles parlent non pas de bonheur, mais d'une succession de joies, de peines, de déchirements et d'extases jusqu'au mystique, d'une communion de plus en plus profonde avec l'essence vitale. Mon temps est court à l'échelle cosmique, fugace. Je voudrais écrire les pages les plus chavirantes possibles tant que je suis là... et qui passent par le même chas: oser, oser, oser.
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Menora
le lundi 05 janvier 2009 à 16h44
Chère Clémentine,
Beaucoup de sensibilité dans ce que tu écris. Tes mots me parlent car je traverse une phase un peu similaire, il me semble. Généralement cette phase est le fruit d'une bonne claque de la vie...me trompe-je? Beaucoup de remise en question et de questionnements. Peut être est-ce le lieu de quelques réponses au moins. Et puisse la sagesse nous venir, eventually...
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(compte clôturé)
le lundi 05 janvier 2009 à 22h52
Bonsoir Menora
Une grosse claque vers 19 ans, ou comment se retrouver quasi-orpheline. Je me suis heureusement tournée d'instinct vers des personnes de remplacement qui étaient formées en psychologie, et le développement personnel est devenu une seconde nature.
Alors je dis aujourd'hui, à 48 balais bien trempés: célébrons, jubilons, même la douleur sert à quelque chose!
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ibisrouge (invité)
le samedi 10 janvier 2009 à 15h25
J'aime beaucoup le titre de cette disucssion. Le bonheur est en nous et c'est à nous de le construire. Devenir l'acteur ou l'actrice de sa propre vie est une très bonne idée; une position responsable .
Heureusement aujourd'hui les polyamoureux ne sont plus seuls au monde et peuvents'exprimer entre eux et se soutenir .
Je crois qu'il y a beaucoup de bonheur à ressentir en étant généreux et en donnant de l'amour sans compter à ceux qui peuvent le recevoir et qui le méritent.
Personnellement j'essaye petit à petit de convaincre mon épouse qui est très jalouse et très possessive. En qualité d'artiste ,dans les ateliers, je me retrouve régulièrement au beau milieu de femmes ( comme par hasard !) . Ce qui exaspère mon épouse ! Mais je n'ai pas cédé ! Je n'ai rien changé et aujourd'hui elle ne dis presque plus rien.
Peut être aurais-je un coup de pouce du destin. Il se trouve que mon épouse fréquente une amie qui a deux amants ! Bien sûr elle n'est pas d'accord , mais elle peut la comprendre
et n'a pas du tout l'intention d'interrompre cette amitié pour autant. Cette amie pourrait bien devenir une alliée !
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Sorelle
le dimanche 25 janvier 2009 à 18h25
Nous ne pouvons que l'être, l'acteur de notre propre vie
et même créateur dans une certaine mesure.
En tous cas, c'est touchant de constater que des gens
soient suffisemment ouverts et intelligents et délicats pour permettre à leur compagne ou à leur compagnon d'atteindre
avec le temps, à cet état d'autonomie qu'est le polyamour.
Bravo
Sorelle