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Remise en question poly

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Lariastoha

le dimanche 22 novembre 2020 à 01h49

Bonjour, c’est mon premier message sur ce site mais j’ai déjà bien parcouru tous les sujets et trouvés énormément d’infos super intéressantes. Alors voilà, je suis dans une situation très problématique et je n’arrive plus à y voir clair, j’ai besoin de quelques conseils externes. Bien sûr ceci est mon récit et celui de ma compagne pourrait être sensiblement différent, je tâcherai donc de rester le plus neutre possible (mais gardons cela en tête).

Nous sommes en couple depuis bientôt 18 ans, un enfant en bas âge. Il y a quelques mois, ma compagne a rencontré une autre femme avec qui elle passait la plupart de son temps (elle était en pleine dépression depuis presque 2 ans donc je me suis dit que c’était une bonne chose). Je sentais qu’il y avait plus que de l’amitié entres elles mais je ne voulais rien dire, j’étais finalement juste heureux pour elle.

Je ne sais pas si c’est cet événement le déclencheur mais j’ai commencé à parlé de libertinage, que finalement si je la voyais avec un autre mec et que ça lui faisait du bien, Ben ca me dérangerait pas etc. Je souffrais bien entendu depuis un certain temps d’effacement et je ressentais plusieurs besoins : celui de vivre autre chose et celui de la voir heureuse enfin.

A ma grande surprise, elle m’a répondu que elle non plus, finalement, ça ne la dérangerait pas... et ainsi est très vite arrivé la discussion de la relation ouverte... mais je n’aimais pas le concept de “juste pour le s..x” je ressentais le besoin de plus... de contenu, de partage, ... j’en suis donc arrivé à la conclusion que le poly amour était une éventualité. Et en me renseignant, que le principe de compersion me parlait énormément. J’ai aussi énormément adoré discuté avec ma femme pendant tout ce temps (2-3 mois) où nous découvrions d’autres manières de communiquer nos besoins , ressenti et emotions. Ca m’excitait même et j’avais un peu retrouvé l’appétit en elle!

Puis nous avons fais nos premières expériences, elle avec une sortie dans les bois et moi mon premier rencard. J’étais excité comme une puce. Et en meme temps je sentais comme une attirance encore plus grande pour ma compagne tellement j’appréciais ce qui semblait être son ouverture d’esprit.

Son rendez vous se passe mais ne va pas spécialement plus loin mais elle me dit qu’elle apprécie le côté amitié de la relation.

Vient mon rendez vous. Je tombe sur une personne qui vit aussi en non monogamie éthique, et on se découvre une attirance incroyable l’un envers l’autre. Tellement que, j’en passe la nuit chez elle à discuter et s’embrasser. Je suis bien et heureux.

Retour à la maison : ma compagne est dans tout ses états, je ne la reconnais plus. Elle est submergée par ses émotions, me tiens un discours de peur, d’anxiété pour notre relation. Je comprends qu’il s’agit de jalousie (elle l’est depuis tjs mais avec le temps, l’a bien masqué d’où mon admiration du départ). On en discute, je lui parle de compersion, de communication bienveillante mais rien n’y fait. Elle ne supporte pas de me voir avec une autre femme et surtout de manière si intense le premier soir. Elle me dit que jamais elle aurait pensé embrassé au premier rencard, que ce n’est pas ce qu’elle imaginait et qu’il fallait qu’elle le vive pour se rendre compte de son état.

Elle me demande donc d’arrêter de voir cette femme, pour notre couple. Je me sens dévasté, trahis mais j’essaye de faire preuve d’empathie. Je lui explique tout de même que quelque chose de spécial est arrivé et que je ne m’y attendais pas, et maintenant que c’est arrivé, c’est une torture d’imaginer m’en priver. On parle de fuite de la réalité de notre couple, qu’il faut d’abord nous retrouver etc. Mais je reste très frustré, triste très triste. Le lendemain matin, elle me dit qu’elle veut bien faire des efforts pour sa jalousie, qu’elle m’autorise à la revoir mais sous certaines conditions : cela doit rester de l’amitié! Je lui dit que ce n’est pas les termes du poly ou de relation non monogame mais je crève tellement de revoir l’autre que j’accepte à contre cœur.

Évidemment, arrive ce qui arrive, c’était irrésistible. Je ne suis pas fier mais je ne pouvais pas me voiler la face et aurait dû ne pas accepter ses termes.

Aujourd’hui, on vit un déchirement qui met en péril notre couple, je ne veux pas revenir en arrière, pas juste pour cette personne mais car cela va à l’encontre de mes valeurs et convictions, et aussi car la situation d’avant ne me convenait pas et que j’ai découvert un monde qui me parle tellement plus.

Ce qui me dérange énormément c’est cette jalousie et possessivité qu’elle montre envers moi, elle essaye de m’avoir exclusivement et ce contrôle, je n’en peux plus. J’en souffre tellement, je suis à l’opposé de cette façon de faire.

Elle m’a avoué m’avoir menti également droit dans les yeux concernant sa relation avec son amie ou elle m’a dit qu’il ne s’était rien passé ou juste un bisou, et moi je sentais bien qu’il y avait plus. Elle me l’a avoué après m’avoir mis dehors de chez nous et menacé de devoir faire un choix... notre couple et famille ou cette personne.

Je trouve que ce choix est profondément injuste et malhonnête, nous étions d’accord à la base sur les termes du contrat. Je me retrouve dans une situation très compliquée et j’ai l’impression que c’est à nouveau pour assoir un contrôle sur moi, une possession.

Je ne supporte plus cette sensation, suis-je fou ?
Que feriez vous ? La discussion tourne en boucle et tant que je ne fais pas l’impasse de ma nouvelle relation, en gros, je peux dire bye bye ma famille...

Merci d’avoir tout lu ;)

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jpartage

le dimanche 22 novembre 2020 à 07h56

Bonjour,
Votre récit m'inspire également à écrire, pour la première fois sur ce site..
Ayant bien lus en pleine conscience votre histoire, je ressent le besoin d'exprimer que la malhonnêteté n'est pas ma tasse de thé, surtout en échanges finales (tiens prends ça ..).
Une blessure et incompréhension profonde réside maintenant en vous.
La peur de l'inconnu, pour votre couple après 18ans…
La vie nous amène ces épreuves, nécessaire à notre bonheur, même si sur le moment, nous ne le voyons pas toujours..
Pour mes premiers écrits, je vais m'arrêter là.
Je vous souhaites pleins de belles choses sur votre chemin !

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Lariastoha

le dimanche 22 novembre 2020 à 09h30

Merci pour votre retour, est-il normal que c’est à moi de choisir alors que c’est elle qui change les règles car elle ne les supporte pas ?
Dois-je accepter cette jalousie ? Elle compte travailler dessus mais elle a besoin de temps et cela prouve qu’elle m’aime et veut réparer notre couple si je décrypte son message.

Ces sentiments négatifs me terrifient, mais la voir dans cet état me ravage encore plus. Je ne veux pas accepter quelque chose car j’ai de la peine pour quelqu’un et que j’accepterais alors une situation qui ne me convient pas pour elle.. ceci étant, c’est
Aussi ce que je lui demande en continuant. Dans les deux cas, l’un d’entre nous souffre.

Je ne sais pas quelle attitude adopter vis à vis de cela.
J’ai aussi l’impression d’être victime de chantage ou de manipulation : «  tu ne vas pas laisser notre couple de 18 ans pour une fille que tu as vu 2x... » «  tu penses à nous, ce qu’on a construit ? » «  oui mais moi avec ma copine il n’y avait pas de sentiments, et puis c’était l’alcool... » «  de toute manière, ton choix est fait... »

Je ne reconnais plus ma compagne, ses mots sont dictés par sa jalousie et peur de me perdre alors que je lui dit tjs que je l’aime et que je l’aiderai à surmonter quoi qu’il arrive... je suis 100% honnête, j’éprouve encore des sentiments pour elle sinon je ne serais pas ici à me poser 1000 questions.

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bonheur

le dimanche 22 novembre 2020 à 11h24

Bonjour Lariastoha,

Je vais tenter, et je dis bien tenter de réagir. Je ne suis ni en toi, ni en elle. Alors je vais certainement avoir tout faux, ou partiellement tout faux. S'il y a un soupçon de justesse dans ma réaction, bingo (+)

Lariastoha
Merci pour votre retour, est-il normal que c’est à moi de choisir alors que c’est elle qui change les règles car elle ne les supporte pas ?

La notion de règles en amour... m'interpelle. Une limite n'est valable qu'à l'instant T où elle est intellectuellement fixée. Surtout elle est intellectuelle, si elle n'a jamais été vécue.
Peut-être que pour elle, l'arrangement était de l'ordre du libertinage uniquement (couple libre). Or toi, tu as vécu autre chose. Sa limite à elle était peut-être là. Donc, si j'ai raison, vous n'êtes pas sur la "même longueur d'ondes".

Lariastoha
Dois-je accepter cette jalousie ? Elle compte travailler dessus mais elle a besoin de temps et cela prouve qu’elle m’aime et veut réparer notre couple si je décrypte son message.

La jalousie vient de l'intérieur. On peut tenter de comprendre, oui. Exprimer les rouages est difficile et seul, à mon sens un bon climat entre vous, permettra la compréhension et l'expression.
Je suppose qu'il y a aussi de la colère en elle et il est important que celle-ci s'apaise avant tout. Je reprends mon précédent propos, si vous n'êtes pas sur la même longueur d'ondes, et sachant que ni elle ni toi n'est dans le vrai, mais bel et bien chacun-e dans une réalité différente, vous vous sentez tous les deux trahis. Effectivement, tu n'es plus "juste pour le s...e", mais bien dans un lien d'affect amoureux. Alors que ta compagne s'est fait diligence par rapport à son amie, de ne pas l'aimer alors qu'elle l'aime, qu'elle est allé avec un homme (si j'ai bien compris) qu'elle n'aimait pas, toi tu t'offres de l'amour de ton côté.
Je te laisse cogité cela.

Euh ? des "preuves" d'amour ? Il y a à prouver que l'on aime ? Réparer ? Décrypter ?
Là encore, je te laisse cogité tout ceci.

Lariastoha
Ces sentiments négatifs me terrifient, mais la voir dans cet état me ravage encore plus. Je ne veux pas accepter quelque chose car j’ai de la peine pour quelqu’un et que j’accepterais alors une situation qui ne me convient pas pour elle.. ceci étant, c’est
Aussi ce que je lui demande en continuant. Dans les deux cas, l’un d’entre nous souffre.

Je pense que vous allez l'un contre l'autre, et non l'un avec l'autre. Vous cassez la dynamique commune qui existait. Vous vous "opposez" au lieu de vivre heureux, avec l'autre tel qu'il est. Tant que vous penserez rendre l'autre malheureux (et c'est le cas), vous serez mal, l'un comme l'autre.
Avancer ensemble n'implique pas être identique. Elle peut s'épanouir à sa façon et toi à la tienne. Je n'ai jamais compris cette volonté de penser que si l'on s'aime, on doit aimer les mêmes choses, les mêmes activités, les mêmes amis, les mêmes personnes... Faites avec vos différences, sans que ce soit des divergences.

Lariastoha
Je ne sais pas quelle attitude adopter vis à vis de cela.
J’ai aussi l’impression d’être victime de chantage ou de manipulation : « tu ne vas pas laisser notre couple de 18 ans pour une fille que tu as vu 2x... » « tu penses à nous, ce qu’on a construit ? » « oui mais moi avec ma copine il n’y avait pas de sentiments, et puis c’était l’alcool... » « de toute manière, ton choix est fait... »

Ah, j'avais mal lu, elle et sa copine, a bien eu lieu. Je m'excuse. Enfin, de toute façon, homme ou femme, cela ne change rien. Elle ne veut pas, pour elle même ressentir de l'amour, juste une sexualité multiple. En plus, si elle a eu besoin de l'alcool... c'est que ce n'était pas réellement sa volonté. Elle a voulu être quelqu'un qu'elle n'est pas, pour être dans l'action de votre accord. Du coup, je ne sais pas si elle a bien vécu cela. Elle s'est renfermée sur un instant "négatif" ? Elle ne supporte pas que toi tu le vives bien, plus que bien même.

Lariastoha
Je ne reconnais plus ma compagne, ses mots sont dictés par sa jalousie et peur de me perdre alors que je lui dit tjs que je l’aime et que je l’aiderai à surmonter quoi qu’il arrive... je suis 100% honnête, j’éprouve encore des sentiments pour elle sinon je ne serais pas ici à me poser 1000 questions.

Je suppose qu'elle ne te reconnais pas non plus. Quand ça va mal dans un couple, le tort est parfois de rejeter la responsabilité, la culpabilité, sur l'autre. Il est facile, alors qu'il y avait eu discussion, de rejeter sur autrui ce que l'on a finalement mal vécu. Aussi, il était tout de même hasardeux, cet accord, alors qu'elle était dans un état d'origine compliqué.

Le libertinage, comme le polyamour, comme le couple libre ou tout autre forme de continuité sortant du moule (pour lequel on est conditionné, et non celui qui nous convient), implique de l'acceptation et d'assumer. D'ailleurs, vouloir "naviguer" parmi ces possibilités relationnelles demandent plus qu'une petite discussion. Surtout, ce type d'expérience révélera les failles inconnues. Alors, si l'un des deux était déjà dans une situation difficile, penser que ça arrangera est illusoire.

Ce sont, je trouve, vraiment des complications à répétitions, qui mettent en évidence, les unes les autres.

100% honnête : Je reprends tes mots.

Lariatoha
Je ne sais pas si c’est cet événement le déclencheur mais j’ai commencé à parlé de libertinage, que finalement si je la voyais avec un autre mec et que ça lui faisait du bien, Ben ca me dérangerait pas etc. Je souffrais bien entendu depuis un certain temps d’effacement et je ressentais plusieurs besoins : celui de vivre autre chose et celui de la voir heureuse enfin.

A ma grande surprise, elle m’a répondu que elle non plus, finalement, ça ne la dérangerait pas... et ainsi est très vite arrivé la discussion de la relation ouverte... mais je n’aimais pas le concept de “juste pour le s..x” je ressentais le besoin de plus... de contenu, de partage, ... j’en suis donc arrivé à la conclusion que le poly amour était une éventualité. Et en me renseignant, que le principe de compersion me parlait énormément. J’ai aussi énormément adoré discuté avec ma femme pendant tout ce temps (2-3 mois) où nous découvrions d’autres manières de communiquer nos besoins , ressenti et emotions. Ca m’excitait même et j’avais un peu retrouvé l’appétit en elle!

Tu as parlé de libertinage. Tu as parlé à la base de relation ouverte. Le libertinage, pour une personne qui ne connait pas, dans le sens de ne pas l'avoir vécu, est inconnu. Donc, on parle avec un imaginaire et non avec une idée précise, juste.

Le polyamour est pour toi une déduction, de ton vécu. A l'origine, avais-tu indiqué cela ? Je ne crois pas. Tu passes d'une volonté de sexe en dehors du couple, chacun de son côté, à j'ai "consommé" (sans approbation ni accord préalable ?) de l'amour. Et là, je crois qu'à sa place je me sentirai mal.

Aussi, tu as "retrouvé l'appétit en elle !". C'est bien, sauf que ton appétit finalement n'a rien à voir avec votre amour, mais plus avec la possibilité d'aller voir ailleurs.

Je te souhaite, je vous souhaite, ainsi qu'à son amie (qu'en pense-t-elle ?), ainsi qu'à cette femme que tu fréquentes (idem), un agréable dimanche et que vous trouviez un équilibre dans l'équité (et non l'égalité).

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barbu

le dimanche 22 novembre 2020 à 18h58

Salut,
J'ai eu une réaction similaire d'une compagne qui m'a avoué qu'elle projetait sur moi ses propres émotions et schémas de pensées. Elle se posait des questions sur notre relation, donc pensait que je m'en posais aussi et envisageait de la quitter pour une autre. Etc.
La solution a été de la rassurer, d'être à l'écoute de ses besoins. Processus long et toujours en cours :)
Avez-vous lu le livre Compersion de Hypatia from space? Ça donne des pistes pour arriver à se mettre d'accord, analyser et exprimer ses besoins pour voir en quoi il sont ou pas respectés par l'autre.
J'en ai fait un résumé, si ça peut vous donner envie.
Bon courage à toi en tous cas!

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Lariastoha

le dimanche 22 novembre 2020 à 19h58

Merci Bonheur et Barbu pour vos réactions et infos!

Alors je vais vite répondre ce qui me passe par la tête.
- oui j’avais abordé le sujet du poly amour indiquant que ça me parlait bcp plus que juste un plan Q . Elle semblait accepter le fait elle aussi qu’il faudrait plus que juste du s..x. Alors en discutant on a parlé compersion et j’adorais le concept, pas de surprise pour elle.

- après la crise, plusieurs réactions de sa part dans le déni : oui mais je ne m’attendais pas à ça (une app de rencontre c’est pas pour faire un poker...) et ce genre de réactions.

J’essayerai de réagir encore aux autres questions posées mais là, moi j’aimerais votre avis sur un point précis :

En gros elle ne peut plus imaginer refaire marche arrière et m’interdît de voir la personne dont je suis tomber amoureux.
Elle me dit que c’est la seule façon pour elle de se reconstruire et de reconstruire notre couple. Elle me met un ultimatum.

Comment réagir à cela ?

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bidibidibidi

le lundi 23 novembre 2020 à 11h18

Lariastoha
Comment réagir à cela ?

Les besoins de ta femme ne sont pas que tu arrêtes de voir ton amoureuse. Arrêter de voir ton amoureuse, c'est la solution simple qu'elle a trouvé pour répondre à ses besoins, mais il en existe peut-être d'autres. Poser un ultimatum, c'est poser une rupture. On ne peut mettre sur le dos de celui qui subit l'ultimatum la responsabilité de celui-ci.
Donc, pour moi, il faut que vous arriviez tous les deux à comprendre ce qui arrive à ta femme, et chercher à voir s'il n'existe pas des solutions consensuelles à son problème. Au premier abord, ça me paraît difficile, vu les besoins radicalement opposés que vous avez, mais ce serait fou que de ne pas chercher une telle solution.

L'autre chose qui transparaît dans ta description c'est la sensation que ta femme perd complètement toute rationalité. Je ne sais si c'est la réalité ou si c'est ta manière de le présenter qui me fait sentir ça. Ce qui est sûr c'est qu'aussi important que soient les émotions, on ne peut discuter sainement sous le coup de celles-ci. Il faudrait donc en premier lieu calmer ses ressentis pour que la discussion se fasse calmement et pas dans la colère.

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Lariastoha

le lundi 23 novembre 2020 à 11h20

bonheur

La notion de règles en amour... m'interpelle. Une limite n'est valable qu'à l'instant T où elle est intellectuellement fixée. Surtout elle est intellectuelle, si elle n'a jamais été vécue.

Peut-être que pour elle, l'arrangement était de l'ordre du libertinage uniquement (couple libre). Or toi, tu as vécu autre chose. Sa limite à elle était peut-être là. Donc, si j'ai raison, vous n'êtes pas sur la "même longueur d'ondes".

Effectivement elle est intellectuelle, et elle l’a vécu avec, j’ai l’impression, un ravage émotionnelle et des sensations négatives (jalousie / possessivité / peur ...). Je ne lui en veux pas mais j’essaye de comprendre, ceci était peut être enfoui tellement profond en elle ? Traumatisme de l’enfance ? Elle m’a confirmé même après qu’elle était toujours d’accord intellectuellement et qu’elle appréciait l’idée du poly, de la compersion mais émotionnellement en était incapable.

L’arrangement uniquement libertinage, non. Je lui avait envoyé plein d’article sur le poly, on en avait discuté avant ce rdv. Maintenant à nouveau, je pense qu’elle avait imaginé autre chose et sûrement pas que je tombe amoureux. Elle m’avait dit : ok mais il faut que rien ne change... (très vague pour moi, j’avais compris dans notre situation maison/enfant mais pas entre nous deux)

bonheur

La jalousie vient de l'intérieur. On peut tenter de comprendre, oui. Exprimer les rouages est difficile et seul, à mon sens un bon climat entre vous, permettra la compréhension et l'expression.

Je suppose qu'il y a aussi de la colère en elle et il est important que celle-ci s'apaise avant tout. Je reprends mon précédent propos, si vous n'êtes pas sur la même longueur d'ondes, et sachant que ni elle ni toi n'est dans le vrai, mais bel et bien chacun-e dans une réalité différente, vous vous sentez tous les deux trahis. Effectivement, tu n'es plus "juste pour le s...e", mais bien dans un lien d'affect amoureux. Alors que ta compagne s'est fait diligence par rapport à son amie, de ne pas l'aimer alors qu'elle l'aime, qu'elle est allé avec un homme (si j'ai bien compris) qu'elle n'aimait pas, toi tu t'offres de l'amour de ton côté.

Oui mais je l’ai tjs connu très rancunière, sa colère ne se dissipera pas tant que je n’aurai pas tiré un trait sur mon autre relation. Juste le fait d’en parler la rend dingue pour l’instant, voire hystérique. Très difficile de renouer un dialogue, elle m’a foutu dehors de chez nous ...
Je ne sais pas ce qu’elle s’est autorisé ou non, elle pourrait me dire la vérité comme pas du tout et d’ailleurs c’est ce qu’elle a fait en me cachant que ça avait été plus loin avec son amie. Moi j’étais juste heureux pour elle... juste heureux. J’ai l’impression qu’elle se justifie en se déculpabilisant, en disant «  oui mais moi y a pas d’amour, c’était l’alcool, le gars c’était juste de l’amitié » tout ça pour me faire changer d’avis ou avoir du poids dans son argumentaire, mais je me sens faussé.


bonheur

Je pense que vous allez l'un contre l'autre, et non l'un avec l'autre. Vous cassez la dynamique commune qui existait. Vous vous "opposez" au lieu de vivre heureux, avec l'autre tel qu'il est. Tant que vous penserez rendre l'autre malheureux (et c'est le cas), vous serez mal, l'un comme l'autre.

Avancer ensemble n'implique pas être identique. Elle peut s'épanouir à sa façon et toi à la tienne. Je n'ai jamais compris cette volonté de penser que si l'on s'aime, on doit aimer les mêmes choses, les mêmes activités, les mêmes amis, les mêmes personnes... Faites avec vos différences, sans que ce soit des divergences.

Ça me parle beaucoup ceci, mais je n’ai aucune idée de comment y arriver quand nous nous braquons. Si je respecte sa demande, je dois me sacrifier. Si elle doit respecter ma demande, elle doit se sacrifier (ou du moins travailler sur elle même pour ses sentiments de jalousie chose qu’elle me dit impossible à faire tant que je vois l’autre).
J’aimerais bien quelques conseils sur cette partie ? Quels sont les compromis pouvant être acceptés ? Comment voyez vous les choses?

bonheur

Ah, j'avais mal lu, elle et sa copine, a bien eu lieu. Je m'excuse. Enfin, de toute façon, homme ou femme, cela ne change rien. Elle ne veut pas, pour elle même ressentir de l'amour, juste une sexualité multiple. En plus, si elle a eu besoin de l'alcool... c'est que ce n'était pas réellement sa volonté. Elle a voulu être quelqu'un qu'elle n'est pas, pour être dans l'action de votre accord. Du coup, je ne sais pas si elle a bien vécu cela. Elle s'est renfermée sur un instant "négatif" ? Elle ne supporte pas que toi tu le vives bien, plus que bien même.

Je suppose qu'elle ne te reconnais pas non plus. Quand ça va mal dans un couple, le tort est parfois de rejeter la responsabilité, la culpabilité, sur l'autre. Il est facile, alors qu'il y avait eu discussion, de rejeter sur autrui ce que l'on a finalement mal vécu. Aussi, il était tout de même hasardeux, cet accord, alors qu'elle était dans un état d'origine compliqué.

Le libertinage, comme le polyamour, comme le couple libre ou tout autre forme de continuité sortant du moule (pour lequel on est conditionné, et non celui qui nous convient), implique de l'acceptation et d'assumer. D'ailleurs, vouloir "naviguer" parmi ces possibilités relationnelles demandent plus qu'une petite discussion. Surtout, ce type d'expérience révélera les failles inconnues. Alors, si l'un des deux était déjà dans une situation difficile, penser que ça arrangera est illusoire.

Ce sont, je trouve, vraiment des complications à répétitions, qui mettent en évidence, les unes les autres.

En fait, elle a rencontré cette fille avant que nous ayons discuté de quoi que ce soit. Mais moi, comme j’étais heureux pour elle (et que je me doutais de qq chose) j’ai apporté des discussions, d’abord libertines, ensuite relation ouverte pour finir sur de la non monogamie éthique qui me semblait le mieux adapté à notre situation.

Alors oui je me sens blessé quand elle s’est «  octroyé » ce qui lui semblait être bon pour elle (peu importe si ce n’était pas une bonne expérience) et que maintenant elle m’interdît de faire la même chose... par jalousie. Je ne comprends pas ce sentiment t de peur de perdre l’autre, je ne lui appartient pas (et cette idée me ronge).

bonheur

Tu as parlé de libertinage. Tu as parlé à la base de relation ouverte. Le libertinage, pour une personne qui ne connait pas, dans le sens de ne pas l'avoir vécu, est inconnu. Donc, on parle avec un imaginaire et non avec une idée précise, juste.

Le polyamour est pour toi une déduction, de ton vécu. A l'origine, avais-tu indiqué cela ? Je ne crois pas. Tu passes d'une volonté de sexe en dehors du couple, chacun de son côté, à j'ai "consommé" (sans approbation ni accord préalable ?) de l'amour. Et là, je crois qu'à sa place je me sentirai mal.

Aussi, tu as "retrouvé l'appétit en elle !". C'est bien, sauf que ton appétit finalement n'a rien à voir avec votre amour, mais plus avec la possibilité d'aller voir ailleurs.

En effet, j’ai commencé par indiquer que je pourrais la voir avec un autre homme, ça me dérangerait pas. Elle aussi m’a répondu la même chose après. Puis on parlait de libertinage en club, d’essayer... mais on est vite parti sur rencontrer d’autres gens en relation ouverte. Elle parlait même de trio avec une autre femme. J’adorais bien entendu son ouverture d’esprit et je me disais qu’un déclic s’était fait. Ce n’était pas juste une discussion d’un soir, on en parlait réellement. Je lui ai même dit et avec ton amie ? Elle me disait : elle ne veut pas car elle a trop de respect pour moi (j’avais bien compris que sa copine était juste amoureuse d’elle.). Quand on a commencé à avoir des contacts avec d’autres personnes, on continuait à discuter. Elle me disait aussi : oh tu sais, je pourrai jamais avoir juste un plan Q je trouve pas ça bien. Et moi de rajouter : je suis d’accord, j’ai aussi besoin de contenu. On en a reparler, et je lui envoyait des articles sur la compersion et la communication bienveillante : explique moi ce que tu ressens. C’est ça qui a ravivé la flemme et pas le fait d’aller voir ailleurs. On se parlait et a bâtons rompus. Tout y passait, de notre couple à la façon de voir la vie, les relations humaines, le respect des autres, la vision des autres, et nous au centre de tout cela à trouver un peu de bonheur où nous avions envie. Ce sentiment de liberté me grisait, certes, mais c’est son ouverture d’esprit qui me rendait à nouveau amoureux d’elle. Je me suis rendu compte que j’avais énormément besoin de sapiosexualite en fait, plus que du reste. Et cette dernière semaine avant mon rendez vous à été la plus torride en 17 ans ....

Aujourd’hui, j’ai l’impression de retourner au bagne, d’être puni pour quelque chose que je n’ai pas commis. Je l’aime toujours mais ces sentiments sont altérés par ce que je vois et vis, ce que j’entends, et qui ne laisse aucune place à la discussion ou presque (la seule discussion possible étant : tu laches cette femme ou tu dégages)

Oui je trouve cela profondément injuste. Oui j’ai bcp d’empathie pour elle et la voir souffrir me dévaste. Mais je me pose cette question : dois-je abandonner quelque chose qui me rend heureux pour quelqu’un d’autre ? Dois je m’effacer encore une fois alors que cela fait 17 ans que j’ai l’impression d’être effacé?
Peut être la solution n’est elle pas de faire ce chemin ensemble ? Pourtant j’ai envie de l’accompagner et de l’aider à surmonter ses démons... et je me rend bien compte que ce ne sera pas au prix qu’elle me demande.

Merci encore de m’avoir lu et répondu

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Lariastoha

le lundi 23 novembre 2020 à 11h32

bidibidibidi
Les besoins de ta femme ne sont pas que tu arrêtes de voir ton amoureuse. Arrêter de voir ton amoureuse, c'est la solution simple qu'elle a trouvé pour répondre à ses besoins, mais il en existe peut-être d'autres. Poser un ultimatum, c'est poser une rupture. On ne peut mettre sur le dos de celui qui subit l'ultimatum la responsabilité de celui-ci.

Donc, pour moi, il faut que vous arriviez tous les deux à comprendre ce qui arrive à ta femme, et chercher à voir s'il n'existe pas des solutions consensuelles à son problème. Au premier abord, ça me paraît difficile, vu les besoins radicalement opposés que vous avez, mais ce serait fou que de ne pas chercher une telle solution.

L'autre chose qui transparaît dans ta description c'est la sensation que ta femme perd complètement toute rationalité. Je ne sais si c'est la réalité ou si c'est ta manière de le présenter qui me fait sentir ça. Ce qui est sûr c'est qu'aussi important que soient les émotions, on ne peut discuter sainement sous le coup de celles-ci. Il faudrait donc en premier lieu calmer ses ressentis pour que la discussion se fasse calmement et pas dans la colère.

Oui ça me parle tellement ce que tu as écris. Mais j’ai beau chercher partout quelles seraient les pistes de solutions consensuelles, je n’en vois pas. Elle est super rancunière, elle crystallise tout autour de cette femme et lui fait porter le chapeau alors que c’est ma décision. J’ai envie de laisser un peu de temps à la réflexion, mais elle va me demander d’arrêter de la voir pour qu’elle puisse se reconstruire. Je ne trouve pas ça correct, je suis aussi en pleine construction, d’un nouveau mode de vie, de raisonnement cognitif sur la relation humaine, j’aborde les choses, je pense, avec beaucoup de profondeurs et également d’émotions mais celles ci restent étonnement bien sous contrôle alors que c’est d’habitude moi l’hypersensible et hyperémotif. Aujourd’hui elle retourne la situation en disant que c’est elle l’hyperemotive, mais moi je ne vois juste qu’un débordement incontrôlable d’émotions a un moment T qui explose de manière erratique. Mes émotions sont là et se bousculent toute la journée, la nuit. Des montagnes russes pour ma part, mais cela ne m’arrive pratiquement jamais de manquer de rationalité car cela fait des dizaines d’années que j’ai l’habitude de les gérer. Pour elle, on dirait que le fait qu’elle soit dépressive depuis 2 ans, et cet événement, on eu l’effet d’un volcan. A moment, je la trouve même bi-polaire. C’est une girouette et impossible à cerner.

J’étais arriver à la conclusion qu’il fallait qu’on se laisse le temps, qu’on aille chez nos psy, qu’on fasse une thérapie de couple, et que ce temps là, ce soit comme un break. Qu’est ce qui l’empêche de se reconstruire personnellement avant, je veux même bien l’aider... mais comme elle dit, pour reconstruire notre couple, je dois laisser tomber l’autre. C’est du chantage et je ne veux pas y céder.

Tu as bien ressenti ce que j’expliquais, ses réactions manquent de contexte et de rationalité.
Mais quelles seraient les pistes pour essayer de renouer le dialogue, sans qu’elle se crystallise sur l’autre femme? Je sais que personne n’a une réponse toute faite mais n’hésitez pas à donner vos pistes, conseils, ...
Merci encore

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LeaBridou

le lundi 23 novembre 2020 à 12h32

Bonjour,
Est ce que si tu lui expliques que: "tu vois sa souffrance, que ça te rend très triste, que tu souhaiterais la garder dans ta vie, reconstruire une belle relation avec elle et que du coup pour lui permettre de prendre soin d'elle, de se réparer, de faire le point sur ses limites et besoins, tu es prêt à faire une pause dans ta nouvelle relation mais que, comme ça va être profondément douloureux pour toi et cette nouvelle personne, tu as besoin de fixer une durée déterminée de cette pause. Et qu'après cette pause vous reprendrez en douceur, en tenant compte de son rythme à elle." tu penses qu'elle pourrait reprendre le dialogue?

C'est sur que ça suppose que tu te sacrifies de nouveau un moment ( quelques semaines? Quelques mois?) et cette nouvelle personne aussi.
Et si j'ai bien compris, tu trouves ça profondément injuste... Mais comme vous êtes entrés dans un rapport de force " ça ou rien " si l'un de vous 2 ne met pas son ego de côté, le temps de réinitier le dialogue, je vois pas trop de porte de sortie,,,,

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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Lariastoha

le lundi 23 novembre 2020 à 12h45

LeaBridou
Bonjour,

Est ce que si tu lui expliques que: "tu vois sa souffrance, que ça te rend très triste, que tu souhaiterais la garder dans ta vie, reconstruire une belle relation avec elle et que du coup pour lui permettre de prendre soin d'elle, de se réparer, de faire le point sur ses limites et besoins, tu es prêt à faire une pause dans ta nouvelle relation mais que, comme ça va être profondément douloureux pour toi et cette nouvelle personne, tu as besoin de fixer une durée déterminée de cette pause. Et qu'après cette pause vous reprendrez en douceur, en tenant compte de son rythme à elle." tu penses qu'elle pourrait reprendre le dialogue?

C'est sur que ça suppose que tu te sacrifies de nouveau un moment ( quelques semaines? Quelques mois?) et cette nouvelle personne aussi.

Et si j'ai bien compris, tu trouves ça profondément injuste... Mais comme vous êtes entrés dans un rapport de force " ça ou rien " si l'un de vous 2 ne met pas son ego de côté, le temps de réinitier le dialogue, je vois pas trop de porte de sortie,,,,




Message modifié par son auteur il y a quelques instants.

Le problème n’est pas tant de faire des sacrifices et des compromis, le problème c’est que je n’ai aucune idée de ce qu’elle veut vraiment. En pleine phase de colère, elle m’a quand même dit qu’elle ne pourrait jamais me voir avec une autre femme et que si je ne voulais pas vivre exclusivement avec elle, ben j’avais qu’à dégager...

Ok c’était sous le coup de la colère, mais je ne vais pas moi faire des sacrifices, peut être tuer ma relation qui est la seule chose qui me fait du bien aujourd’hui, pour une personne qui ose prononcer ces phrases remplies de sentiments négatifs et de possessivité qui me détruisent.

Je lui ai proposé de faire un break entre nous, de prendre du temps pour se reconstruire chacun et de comprendre ce qui était vraiment important pour nous : vivre avec l’autre sous forme d’emprise ou souffrir mais voir l’autre heuruex et trouver dans cette vision un peu de bonheur. Je souffrirais énormément si elle me quittait mais cela me permettrait de me dire que, peut être, elle va commencer un processus de reconstruction pour elle, afin de se sentir mieux. Je me voile peut être la face mais comment faire face à quelqu’un qui veut imposer sa vision du couple unilatérale, ce qui ressemble à un emprisonnement pour moi, sans qu’elle émette la moindre once de compassion?

Ce serait tellement simple si on pouvait juste recommencer sans avoir vécu ces événements, mais ils ont réveillé une blessure profonde pour nous deux, et nous ne sommes semble t’il pas prêt de sacrifier nos pansements l’un pour l’autre, ou du moins pas de cette façon...

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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bonheur

le lundi 23 novembre 2020 à 13h41

Merci Lariastoha pour ces éclaircissements.

Il n'y a pas grand chose à faire lorsqu'une personne se braque et ne veut rien entendre. Obliger n'est pas une solution, pour personne. Ni en faveur du dialogue, ni en sa défaveur.

Je me suis aperçue, qu'il arrivait parfois, que des personnes vivent bien une situation et ne supporte pas que son entourage, y compris amoureux, s'autorise à vivre une situation similaire. C'est ainsi.

C'est dommage que ce ne soit pas elle, qui vienne s'exprimer ici. Pour toi, la clarté est faite, à mon sens. Tu as beaucoup appris sur toi-même et c'est primordial.

L'injustice et l'enfermement. Quand c'est passager, ça se vit. Sur la durée, c'est plus difficile. Pour moi, en tout cas. Ce que je peux indiquer, c'est que ces moments existent. Y compris lorsqu'intellectuellement tout est clair. On ne choisi pas ces émotions. Elles existent et il faut faire avec. On choisi en revanche ses actes.

Il arrive que l'on s'engage dans un projet à plusieurs, et qu'au final on se retrouve seul. Quitter, surtout après tout ce temps, tout ce vécu, c'est lourd de sens. Ne pas quitter, tu sais déjà ce que ça te coûte. Dans les deux cas, la liste est longue.

Et là, je ne m'aviserai surtout pas à conseiller. Je comprends cette forme de liberté, qui consiste à tomber les tabous et mettre en avant l'émotionnel. C'est super, tant que l'on ne prend pas un mur en pleine face en retour. Je compare ce type de situation à un boomerang. On le lance, il s'envole, on l'oubli, et un jour il revient nous percuter par surprise. L'envol est magnifique, l'autonomie aussi. L'objet vole seul, à sa guise. Et puis, bim ! A qui doit-on en vouloir ? Ben à personne. Il faut oser lancer, il faut sortir du commun et vivre. Avoir conscience de l'effet parfois pernicieux. Dans l'idéal, ne pas oublier le lancement et ses effets imprévisibles. Anéantir l'effet de surprise, est un début. Je l'ai aussi appris, à mes dépens. Tu n'es pas le premier à essuyer les plâtres. Après, la dynamique commune, on l'accepte sans qu'il y ai de conditions. Etre humain est faire de son mieux. Fais-tu de ton mieux ? Déjà tu cherches à faire mieux, et c'est bien. Fait-elle de son mieux ? Elle seule peut répondre.

La rancune, si elle ne s'estompe pas avec le temps, se renforce avec le temps.

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bidibidibidi

le lundi 23 novembre 2020 à 14h21

J'avoue que j'ai du mal avec la colère. Je sais que je ne supporterai pas que quelqu'un que j'aime soit en colère contre moi. Ce qui fait que comme Bonheur, je ne suis pas sûr de pouvoir être de bon conseil. J'ai tendance à considérer que la colère n'est que destructrice et que rien de bon ne peut en sortir. J'aurais donc tendance à traiter le problème pour moi, qui est sa colère, avant de m'attaquer au problème pour elle.

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bonheur

le lundi 23 novembre 2020 à 14h42

De ce que je sais, la colère est une émotion primaire. Elle est donc incontournable et doit exister. Le hic, c'est quand on retourne son émotion à l'encontre d'autrui. Il est là, je pense, le danger.

J'aime beaucoup cette chanson : https://www.bing.com/search?q=ma+col%C3%A8re+julie...

Si la colère perdure, qu'elle se transforme en obsession, en haine, en violence... alors ce n'est plus de l'émotion.

Je suis de nature à ressentir la colère. Avec la vie, j'ai compris qu'elle était naturelle et que claquer les portes étaient désagréable pour tout le monde (y compris la pauvre porte). Il m'a été difficile de dire, que si j'avais besoin de ruminer seule, et bien c'était justement pour ne pas infliger. Au final, quand on lui accorde crédit, la colère s'auto évapore et ensuite la lucidité revient. Aussi, mon chéri a appris à ne pas forcer la discussion. Si je suis en pétard, je m'isole et quand je suis calmée, je reviens.

Certains caractères sont plus "colériques" que d'autres. Il ne faut pas lutter contre sa nature. En revanche, les autres ne doivent pas subir (les portes non plus). J'ai été longtemps ainsi, à claquer les portes, jeter des objets... C'est stupide et ça ne sert à rien. Vivre une émotion, c'est l'exprimer, et non en projeter la responsabilité sur autrui.

Il vaut mieux aller faire un jogging, une rando, autres. Etre avec soi-même.

Voilà ce que je peux exprimer concernant le sujet de la colère. En aucun cas, la colère n'a pour vocation de régler des comptes. La colère est un état ponctuel et il a droit à la reconnaissance qui lui est dû. Dire à sa colère qu'elle est présente et qu'on lui reconnait d'exister pour ce qu'elle vaut. Se complaire dans la colère, au point de la transformer, c'est dangereux. Un peu comme l'amour qui devient possession.

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bonheur

le lundi 23 novembre 2020 à 14h44

Un hasard, je tombe sur ce post :

https://www.linkedin.com/posts/b%C3%A9atrice-p-93a...

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bidibidibidi

le lundi 23 novembre 2020 à 15h13

bonheur
De ce que je sais, la colère est une émotion primaire. Elle est donc incontournable et doit exister. Le hic, c'est quand on retourne son émotion à l'encontre d'autrui. Il est là, je pense, le danger.

Oui, je n'ai peut-être pas été assez clair. C'est la colère dirigée contre moi que je ne supporte pas. Rien de bon ne peut en ressortir. A mes yeux, la colère est l'émotion qui détruit les relations le plus vite.

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Lariastoha

le lundi 23 novembre 2020 à 16h39

bonheur
Merci Lariastoha pour ces éclaircissements.

Il n'y a pas grand chose à faire lorsqu'une personne se braque et ne veut rien entendre. Obliger n'est pas une solution, pour personne. Ni en faveur du dialogue, ni en sa défaveur.

Je me suis aperçue, qu'il arrivait parfois, que des personnes vivent bien une situation et ne supporte pas que son entourage, y compris amoureux, s'autorise à vivre une situation similaire. C'est ainsi.

C'est dommage que ce ne soit pas elle, qui vienne s'exprimer ici. Pour toi, la clarté est faite, à mon sens. Tu as beaucoup appris sur toi-même et c'est primordial.

L'injustice et l'enfermement. Quand c'est passager, ça se vit. Sur la durée, c'est plus difficile. Pour moi, en tout cas. Ce que je peux indiquer, c'est que ces moments existent. Y compris lorsqu'intellectuellement tout est clair. On ne choisi pas ces émotions. Elles existent et il faut faire avec. On choisi en revanche ses actes.

Il arrive que l'on s'engage dans un projet à plusieurs, et qu'au final on se retrouve seul. Quitter, surtout après tout ce temps, tout ce vécu, c'est lourd de sens. Ne pas quitter, tu sais déjà ce que ça te coûte. Dans les deux cas, la liste est longue.

Et là, je ne m'aviserai surtout pas à conseiller. Je comprends cette forme de liberté, qui consiste à tomber les tabous et mettre en avant l'émotionnel. C'est super, tant que l'on ne prend pas un mur en pleine face en retour. Je compare ce type de situation à un boomerang. On le lance, il s'envole, on l'oubli, et un jour il revient nous percuter par surprise. L'envol est magnifique, l'autonomie aussi. L'objet vole seul, à sa guise. Et puis, bim ! A qui doit-on en vouloir ? Ben à personne. Il faut oser lancer, il faut sortir du commun et vivre. Avoir conscience de l'effet parfois pernicieux. Dans l'idéal, ne pas oublier le lancement et ses effets imprévisibles. Anéantir l'effet de surprise, est un début. Je l'ai aussi appris, à mes dépens. Tu n'es pas le premier à essuyer les plâtres. Après, la dynamique commune, on l'accepte sans qu'il y ai de conditions. Etre humain est faire de son mieux. Fais-tu de ton mieux ? Déjà tu cherches à faire mieux, et c'est bien. Fait-elle de son mieux ? Elle seule peut répondre.

La rancune, si elle ne s'estompe pas avec le temps, se renforce avec le temps.


J’aime bcp tes analogies, c’est très juste. Je ne désire pas obliger ma compagne a changer mais je ne tolère pas non plus qu’elle me l’impose. De plus, me demander de choisir avec ultimatum, c’est un peu forcer la main non?

J’ai reparlé avec elle, je lui ai exprimé que pour moi c’était clair, vivre des moments de colère et de haine sous fond de jalousie et co., je ne veux plus!

Elle m’a dit que ce sont des sentiments qu’elle ne gérait pas.
Que dois-je faire ? Car je suis emprunt d’empathie, dois-je annuler ma relation (ce qui me dévastera plus que probablement) et me tenir à sa disposition pour l’aider à gérer ces sentiments ? Je sais que moi seul peut savoir mais j’ai la sensation aussi qu’on ne peut pas attendre que quelqu’un change comme ça. Cela risque de me décevoir doublement.

Le fait de lui laisser de l’espace et du temps sans que je ne sois là me paraissait la meilleure solution mais bon, en pratique ça devient difficile avec un enfant et un seul domicile.

Merci encore pour ton analyse que je trouve excellente et très pertinente. Ça m’aide déjà à voir plus clair.

Faire de mon mieux ? J’espère que oui, je m’y applique et je ne serais pas dévasté à ce point si tout cela ne me touchait pas avec la ferme intention de faire au mieux pour tous. Pour moi, je pense que oui, cette étape de ma vie est importante, elle m’ouvre vers de nouvelles frontières.
J’essaye aussi de l’ouvrir à d’autres formes de réflexion mais c’est bcp plus difficile pour elle semble t’il.

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Lariastoha

le lundi 23 novembre 2020 à 16h40

bidibidibidi
J'avoue que j'ai du mal avec la colère. Je sais que je ne supporterai pas que quelqu'un que j'aime soit en colère contre moi. Ce qui fait que comme Bonheur, je ne suis pas sûr de pouvoir être de bon conseil. J'ai tendance à considérer que la colère n'est que destructrice et que rien de bon ne peut en sortir. J'aurais donc tendance à traiter le problème pour moi, qui est sa colère, avant de m'attaquer au problème pour elle.

Quand tu dis traiter le problème pour toi, quelles solutions envisagerais tu ?

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Lariastoha

le lundi 23 novembre 2020 à 16h46

bonheur
De ce que je sais, la colère est une émotion primaire. Elle est donc incontournable et doit exister. Le hic, c'est quand on retourne son émotion à l'encontre d'autrui. Il est là, je pense, le danger.

J'aime beaucoup cette chanson : https://www.bing.com/search?q=ma+col%C3%A8re+julie...

Si la colère perdure, qu'elle se transforme en obsession, en haine, en violence... alors ce n'est plus de l'émotion.

Je suis de nature à ressentir la colère. Avec la vie, j'ai compris qu'elle était naturelle et que claquer les portes étaient désagréable pour tout le monde (y compris la pauvre porte). Il m'a été difficile de dire, que si j'avais besoin de ruminer seule, et bien c'était justement pour ne pas infliger. Au final, quand on lui accorde crédit, la colère s'auto évapore et ensuite la lucidité revient. Aussi, mon chéri a appris à ne pas forcer la discussion. Si je suis en pétard, je m'isole et quand je suis calmée, je reviens.

Certains caractères sont plus "colériques" que d'autres. Il ne faut pas lutter contre sa nature. En revanche, les autres ne doivent pas subir (les portes non plus). J'ai été longtemps ainsi, à claquer les portes, jeter des objets... C'est stupide et ça ne sert à rien. Vivre une émotion, c'est l'exprimer, et non en projeter la responsabilité sur autrui.

Il vaut mieux aller faire un jogging, une rando, autres. Etre avec soi-même.

Voilà ce que je peux exprimer concernant le sujet de la colère. En aucun cas, la colère n'a pour vocation de régler des comptes. La colère est un état ponctuel et il a droit à la reconnaissance qui lui est dû. Dire à sa colère qu'elle est présente et qu'on lui reconnait d'exister pour ce qu'elle vaut. Se complaire dans la colère, au point de la transformer, c'est dangereux. Un peu comme l'amour qui devient possession.

Je ne suis pas contre l’expression de la colère tant que celle ci se base sur des limites acceptables pour tous. Comme tu as dis, claquer des portes, casser des objets, hurler devant les enfants, c’est inacceptable! Par contre exprimer sa colère et après se défouler à sa manière comme tu disais, bien sûr.
Le problème ici c’est qu’elle ressasse constamment et s’invente des scenarii dans sa tête. Alors que finalement, il n’y a pas toujours de raison.

Un ami m’a donné cette expression très juste : elle «  crystallise » tout autour de l’autre personne. Elle est devenu pour elle l’ennemi, elle en fait un bouc émissaire. Je ne peux pas prononcer son nom en sa présence car cela engendre une crispation intense et de la haine et colère.

Je crois qu’elle focalise tout sur ça et n’arrive pas à sortir de ce cercle. Tant que je verrai l’autre, je serai associé à l’ennemi aussi...

Quelle tristesse, je ne sais que faire

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bidibidibidi

le lundi 23 novembre 2020 à 17h16

Lariastoha
Quand tu dis traiter le problème pour toi, quelles solutions envisagerais tu ?

C'est compliqué parce que vous avez une longue relation et qu'il y a donc tout un passif derrière.

Mais pour moi il n'est pas acceptable qu'un partenaire amoureux montre de la colère à mon égard. Ca arrive, parce qu'on a tous des coups de sang. Mais quand ça arrive et si ça monte trop fort, je peux lui demander de se calmer et de continuer la conversation après. Et je m'adapte pour que la personne puisse laisser s'échapper sa colère (comme Bonheur dit, certaines personnes vont avoir besoin de solitude, d'autres de mots doux, etc...). Mais il n'est pas possible pour moi de rentrer dans une conversation aussi importante que celle là avec une émotion aussi destructrice. D'ailleurs, si on me pose un ultimatum sous la colère, je l'ignorerai tout bonnement, il n'aura pas de valeur à mes yeux. Une telle conversation doit se faire dans le calme et la raison.
De même, je fais toujours en sorte de dissocier l'émotion des sentiments. La colère est une explosion émotionnelle. Mais après la colère, il est primordial pour moi de reconstruire ce qu'elle a détruit, reconnaître que l'émotion est transitoire quand le sentiment est pérenne. Et donc, notamment, ne pas se coucher en colère.

Mais comme dit tout en haut, vous avez une longue relation, je ne sais si ce genre de choses peuvent se mettre en place facilement si ce n'est pas votre manière habituelle d'interagir.

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