Polyamour.info



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Je veux faire les choses bien

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Miamou (invité)

le samedi 10 août 2024 à 17h10

Je n'imagine pas que ce n'est rien.
"J'aime l'idée que l'équilbre est pas évident, parce que le mien, en solitaire, ne l'est pas".
Qu'est-ce que tu veux dire?
"Savoir que la discussion sera nécessaire, la disponibilité à se comprendre malgré le temps, les changements, les découvertes, ça ça me met en confiance.".
Savoir que ce sera nécessaire ou savoir que ça va se faire?
Bon c'est peut être indiscret de demander plus de précisions, je ne sais pas.

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Miamou (invité)

le samedi 10 août 2024 à 17h30

"que l'autre aura toujours besoin que de moi, toujours, besoin, de moi, que moi j'aurai que besoin de lui... Pfou, non".
"quand à la fois on tire beaucoup sur la corde du soutien mutuel en disant "seul toi peut me soutenir"".
Oui, mais non, parce que la monogamie ne dit en rien que le soutien est uniquement dans cette relation! Que le partenaire a tout le poids et cette charge là, si tant est qu'on considère cela comme une charge ou non, mais c'est autre chose.
On peut avoir plein d'amis vers qui se tourner, des personnes privilégiées en fonction de tel ou tel sujet..je ne vois pas le couple monogame comme étant le seul lieu de soutien, vraiment pas dutout.

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Profil

Siestacorta

le samedi 10 août 2024 à 17h33

Je suis pas ultrapudique.
Mon équilibre est pas une évidence. Ce qui va m'inquiéter ou me rassurer... mes sensibilités. Je suis un inquiet de nature. Donc j'ai besoin de réassurances. Je me les fabrique maintenant bien, je les demande de façon diffuse aux gens selon la situation, mais c'est rare que je me dise "ok c'est stable, ça va le rester".

Cette habitude que le monde me surprenne toujours à pas être aussi facile à vivre que je le voudrais, ça me fait plutôt craindre les cadres amoureux trop figés (dans leur forme). J'ai besoin de gens, de cadre avec de la souplesse, de la compréhension, de la capacité à être seul et à laisser du champs libre. Et en échange, j'en ai aussi...

Donc oui, que le polyamour rende tous ces questionnements nécessaires, qu'on s'attende à ce qu'ils reviennent, que d'emblée on ait à la fois la confiance en un attachement aimant et à la fois qu'il puisse se manifester de façon un peu changeante (temps passé, habitat, disponibilités), ça me donne plus confiance. On me vend un endroit où j'ai la place d'être un individu qui doute, sans douter pour autant que l'attachement sera là - de ma part, de celle de l'autre.
CA oui, c'est sécurisant pour moi.
Alors qu'habiter ensemble, pas voir personne, non, là tu sais que je vais tout le temps me demander ce que je vais finir par abîmer.

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Miamou (invité)

le samedi 10 août 2024 à 18h21

Merci!
Si je comprends bien, l'inquiétude fait partie de toi et tu as besoin de te rassurer au travers de ce cadre où tu sais que tu peux être toi, avec tes doutes, tout en ayant l'impression de la persistance du lien ainsi que l'attachement malgré les changements éprouvés constamment par les différents systèmes?
Tu parle de l'importance d'être seul aussi.
Ça me marque que tu dises, et je crois que tu parles du cadre mono, mais peut être que je me trompe, "Alors qu'habiter ensemble, pas voir personne, non, là tu sais que je vais tout le temps me demander ce que je vais finir par abîmer". Tu as l'impression que la cohabitation monogame c'est de l'enfermement? Autant je comprends quand tu te demandes ce que tu vas finir par abimer dans ce cadre là, autant ça me semble fort réducteur de voir la monogamie comme ça.
Ça veut dire que l'idéal pour toi c'est vivre seul et mener tes relations en dehors de la cohabitation et c'est un mode de vie qui te convient ou rien avoir avec ça?
Mais comment on fait pour gérer des insécurités relationnelles importantes dans une relation, lorsqu'on sait qu'il y a une part importante de la vie de la personne concernée qu'on ne connaît peut être pas dutout par exemple? Je sais qu'on ne connaît les gens que partiellement, même en vivant avec, je n'ai aucun doute là dessus mais on parle de plus que ça dans ce contexte là je crois?

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Profil

Siestacorta

le samedi 10 août 2024 à 18h40

C'est un équilibre entre les difficultés.

Pour moi, la monogamie s'inscrit dans l'escalator relationnel.
Les modalités de l'enfermement y sont multiples, plus ou moins concrètes.
Et ça avance, à sens unique, les arrêts et changements de direction sont des chutes.
Je chute tout l'temps, moi.

J'ai peur de ce que je connais pas, oui.
Ma confiance est donc pas dans la certitude de connaître presque tout, mais dans l'engagement de continuer à cultiver un lien auquel on tient, quel que soit ce qui se vit en dehors.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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CharliePrincesseDesEnferts (invité)

le samedi 10 août 2024 à 20h30

Bonjour Siestacorta et Miamou,

Votre discussion est très intéressante
Je n'y participe pas mais merci de l'avoir en public et pas en privé ça donne matière à réflexion.

En théorie je suis plutôt en accord avec Siestacorta en pratique c'est compliqué..

En pratique, en ce moment un de mes partenaires relationne avec une personne profondément mono et si cette personne s'est dit être en accord avec les relations polyamoureuses notamment pour le respect de la liberté de chacun, en pratique elle demande plus de temps avec notre relation commune, elle demande à être avec lui sur tout son temps disponible à lui, demande à être présentée aux enfants, aux parents, aux amis de notre relation commune, demande à être "officielle"...
Bref l'escalator relationnel typiquement mono ( selon moi).
Sans tenir compte des autres relations existantes.

Alors la théorie c'est bien mais la pratique c'est plus dur.
Ça me fait dire qu'une relation entre un(e) et un(e) poly ça ne fonctionne pas.

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Miamou (invité)

le samedi 10 août 2024 à 21h22

Je pense que ça me rassure (bon, c'est peut être pas le terme) de lire que ce n'est pas forcément simple. Même si je préférerais pour toi que ça le soit. Mais à te lire, même si j'ai bien perçu les responsabilités, le besoin de dialogue, de patience, de tolérance, de réajustement, la nécessité de prise de recul, de réfléchir sur soi, sur l'autre, avec l'autre, l'éthique, les questionnements toussa quoi, j'avoue que ça me donnait plutôt la sensation d'une telle évidence, dans ce que tu transmets, que c'est facile de se sentir finalement assez naze à côté. Je suis trop braquée? C'est moi qui comprends pas tooooous les mégas bienfaits que je devrais imaginer ou ressentir ?

Alors, les chutes...ben j'imagine que ça dépend ce qu'on entend par là.
Tu parles de sens unique et je ne suis pas sûre de comprendre ce que tu veux dire.
Pour ce qui est de connaître presque tout, c'est peut être un souci de la monogamie, mais je n'en suis pas sûre.
J'ai clairement la certitude que je ne connais pas tout. Ni même probablement toute la complexité de la teneur des enjeux de ma relation, ni de quoi demain sera fait, et je connais bien, je crois, mon compagnon, mais je sais que je ne connais pas tout de lui. Je ne ressens pas le besoin de tout connaître pour me sentir bien. Je suis rassurée par le fait de cultiver le lien aussi, mais par contre c'est vrai que c'est pas "peu importe ce qui se passe en dehors".

Tu amènes l'idée de l'escalator relationnel, je ne connaissais pas. Oui, c'est vrai qu'il y a ces espèces de palliers un peu prédéfinis qui constituent ce qu'on se représente dans l'imaginaire ou l'idéal collectif de ce que doit être la vie de couple.
Et en même temps, il y a plein de manières d'être monogame. Vivre ensemble, ou pas, avoir des enfants ou pas, tout claquer pour voyager ensemble, être sédentaires, être en couple libre,...je crois qu'il y a des façons de ne pas faire se sentir enfermé.
Peut-être que je suis carrément naïve, mais même si j'ai sûrement été influencée, assurément d'ailleurs, par tout ça, les questions je me les suis posées et me les pose. Celles de si je suis bien dans cette relation, de si je suis heureuse, de si je réitère aujourd'hui comme hier ce choix d'être dans cette relation. Et c'est finalement assez consciemment que mon souhait serait de poursuivre sur cette voie là, avec les contraintes (mais pour moi ça ne tient pas dans la monogamie, parfois c'est super chiant de t'adapter au mode de fonctionnement de quelqu'un d'autre et c'est une contrainte).
Dans une relation monogame, je ne me sens pas enfermée parce que je pense que j'ai le choix. Même si ce n'est pas forcément le choix d'avoir une autre relation, des choix, j'ai l'impression d'en avoir. Et dans ce cadre monogame, ça me suffit pour être rassurée quant à la liberté dont moi j'ai besoin pour que ce soit ok. Même si je suis une personne anxieuse de nature. Et peut être bizarrement, le changement de mode relationnel, ça ne me donne pas dutout cette impression.

Je crois qu'on est beaucoup à réfléchir et à vraiment retourner les choses dans tous les sens, sans savoir mettre de pause à nos pensées. Que la monogamie c'est des ajustements, des compromis, du dialogue, de la patience, de l'engagement, de la responsabilité, de l'éthique (ben ça semble pas différent hein) et que ça va aussi dépendre de l'individualité de chacun et de comment on réfléchit ses relations et du soin qu'on en prend. Relations multiples ou pas...Tout ça, c'est pas juste une manière de se rassurer, de ne pas penser et de se laisser porter par ce qu'on peut imaginer être pour tout le monde une question de facilité? Y'en a pour qui ça l'est, clairement et pour d'autres pas, comme pour tout j'imagine.

Et alors il faut que je le dise, cette phrase "Je chute tout l'temps, moi." me touche vraiment particulièrement.

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Miamou (invité)

le samedi 10 août 2024 à 21h34

CharliePrincesseDesEnferts,
Contente de lire que ça t'intéresse. J'ai hésité à créer un compte pour ne plus que cette conversation soit en public parce que c'est particulier, pour moi, d'imaginer la lecture par d'autres, mais bon, c'est le principe même et tant mieux si ça peut donner matière à réflexion.

Je ne te serai pas d'une grande aide cependant, parce que j'ai la même impression que toi, que mono poly, c'est vraaaaiiiment compliqué. Même si j'imagine que ce n'est pas impossible.

Je me pose surtout les questions de comment votre relation commune réagit à ces demandes qui lui sont faites? Comment le dialogue est amorcé? Comment il est envisageable de faire la place aux relations qui étaient déjà existantes?

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CharliePrincesseDesEnferts (invité)

le dimanche 11 août 2024 à 00h30

Miamou,

Je comprends que tu aies eu envie de continuer cette conversation en privé,
Et je comprendrais que ce soit ce qui arrive finalement.

Pour répondre à tes questions,

Comment notre relation commune réagi aux demandes qui lui sont faites?
Il a clairement privilégié sa relation principale : elle lui a demandé qu'elle le voit plus que moi.
Je l'ai vu qu'1 fois en juin, 3 jours en juillet et je ne le verrai pas du tout en août car c'est elle qu'il va voir en août.

Comment le dialogue est-il amorcé ?
Alors de leur côté je ne sais pas, moi je cherche encore du temps pour pouvoir en parler avec lui...
J'apprends la patience ( et vraiment ce n'est pas mon truc) pour avoir une conversation par message qui s'étale sur plusieurs jours...c'est compliqué pour moi

Comment est-il envisageable de faire la place aux relations qui étaient deja existantes?
F est sa relation principale et c'était celle deja existante.
Elle est privilégiée, a un droit de regard et de veto sur notre relation.
C'était établi au début et je savais où je mettais les pieds, j'ai accepté.
Par contre au début de notre relation je n'avais qu'un jour de disponible.
F et notre relation commune se voyait 3 jours par semaine.
Il avait encore du temps pour lui.
Maintenant ils se voient 5 jours par semaine.
Moi j'ai beaucoup plus de temps disponible mais il reste que deux jours dans la semaine si il veut garder du temps pour lui, il n'y en a plus pour moi.

Alors moi je dirais comment faire de la place aux relations dites "secondaires"?

On n'est pas du tout dans la même configuration toi et moi.
Moi je suis une relation secondaire de quelqu'un toi tu vis l'ouverture forcée de ton couple par une relation apportée par ton conjoint.
Là où on se retrouve c'est : accepter l'évolution de la relation ou la perdre.?

Pour ma part j'essaie de me detacher de cette relation ( mais ce n'est pas facile) pour éviter de trop souffrir quand je vais voir mon amoureux franchir les "étapes" du "vrai" couple avec son autre partenaire.
La présentation aux amis ça n'a pas été facile pour moi, j'avoue.
Et probablement que je vais arrêter avec lui si je vois qu'il s'engage sur un chemin trop mono pour moi.
C'est bête à dire mais oui la fréquence de nos rencontres va compter dans cette décision.
Et non je n'oublie pas mon partenaire historique ( où arrivé en premier dans ma vie) on se voit et on passe du temps de qualité ensemble en faisant des choses qu'il aime faire avec moi.
Mais mon partenaire historique et moi sommes tous les deux poly et donc on ne vit pas notre relation sur le mode "escalator relationnel".

Moi ça me rassure car je sais qu'il choisi d'être avec moi quand on se voit.
Son autre partenaire ne cherche pas à me faire disparaitre de son emploi du temps et moi non plus. On se connait et on se respecte.

Ça ne fait pas trop romantique mais on a des jours réguliers où on se voit ( d'autres fonctionnent autrement).
Moi ça me rassure sur le fait que normalement il y a une date où on se voit, je d'avance que du temps à été pensé pour moi et pour les autres. Ça peut ne pas être du temps de même durée, ni même de même fréquence ( ça serait ridicule de voir égaliser le temps, on n'a pas tous les mêmes envies ni besoins a ce sujet).
Avec mon partenaire historique il n'y a pas de notions de partenaire principal ou secondaire.
On essaie de juste se donner suffisamment pour répondre au besoins émotionnels des uns et des autres.
On se prends tous en compte quand une décision importante doit être prise.

Avec mon second partenaire je suis sa relation secondaire, la principale est mono elle réagit en mono et ne me prends pas du tout en compte dans ses demandes à notre partenaire commun.
Elle y a droit c'est établi comme ça...
Je me rends compte que ça ne me convient pas...

Je pensais que cette hiérarchie et le fait qu'elle soit mono ne changerai pas vraiment les choses pour moi car ce n'est pas avec moi qu'elle est en relation...mais en réalité ça change beaucoup.
Alors c'est probablement plus lié à sa personnalité qu'au fait qu'elle soit mono cependant ses attentes sont elles liées à sa vision du couple, sa vision du couple est déterminée par le fait d'être mono et de ce que la société attend d'un couple, d'un vrai couple ( monogame et exclusif).

Le résultat : des conflits entre elle et notre partenaire commun à chaque fois que je suis avec lui ( envoie de messages qui exprime sa colère par ex, voir appel la dernière fois ).
Ce n'est pas agréable pour moi.
Donc je pense sérieusement à tout arrêter.
A quoi bon si cela rends quelqu'un malheureux ?

Égoïstement je pourrais me dire : c'est son problème à elle, à eux moi je m'en moque et je vis ce que j'ai a vivre avec lui.
Seulement ce n'est pas comme ça que j'envisage le polyamour.
Non pas qu'il doive y avoir une injonction au bonheur de tous mais pour ma part je préfère éviter les souffrances inutiles.
Les miennes et celles des autres.

Pour le moment je sais qu'ils en discutent tous les deux.
Lui et moi on ne se voit pas en août.
On verra si ça change quelque chose.

Après on ne peut pas forcer les gens à changer.
Si elle envisage sa relation en mode "escalator relationnel" et que notre relation commune veut la suivre ça sera tant pis pour moi.
Comme je disais un changement est possible: cette femme peut vouloir fermer son couple et cet homme qui n'a jamais été mono peut essayer de le devenir par amour.

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Miamou (invité)

le dimanche 11 août 2024 à 10h08

Bonjour,

Il privilégie sa relation avec F qu'il voyait moins avant ta présence (si je comprends bien). D'après ce que ce que je comprends, cet homme a toujours affiché qu'il était non-exclusif? Est-ce que tu sais si ça a toujours été clair entre eux ou si ce n'était pas le cas? Depuis combien de temps êtes-vous en relation?

Tu parles de droit de véto sur votre relation. Je pense comprendre ce qu'il y a derrière ces mots. Et pourtant, au vu de tout ce que j'ai déjà pu lire, j'ai l'impression que c'est ce que je pourrais appeler "de la poudre aux yeux"? Alors que ce soit plus compliqué, que tu sois (et lui) contrainte de faire preuve de patience, sûrement, mais il me semble compliqué qu'elle ait un réel droit de véto. Parce que ça finirait sûrement par abimer leur relation, parce que s'il est prêt à passer à mettre autant de choses en place pour la rassurer, ça me fait penser que ça reste dans l'optique de pouvoir poursuivre la relation avec toi (et avec elle)? Et puis aussi, parce que je pense qu'il a été évoqué plein de fois que ça a des impacts importants, y compris en termes d'amour, de se voir contraint de cesser une relation dans ce cadre là.

Tu exprimes que la présentation aux amis n'a pas été vécue facilement de ton côté. Cela fait combien de temps qu'ils sont en relation? Est-ce que c'est quelque chose dont tu as pu parler avec lui, ce que tu avais ressenti?

Tu parles aussi de la fréquence, non ça ne me paraît pas bête dutout que cet élément rentre en jeu dans les décisions que tu prendras pour te protéger. Mais qu'est ce qui serait une fréquence, pas seulement acceptable, mais une fréquence avec laquelle tu te sentiras à la fois avoir une place et exister? Sans te sentir toi en danger dans la relation.

Par rapport à ton partenaire historique, j'ai envie de te demander si vous avez toujours été en couple de cette manière ou si auparavant vous étiez dans une relation monogame? Et je ne sais pas si le romantisme à de l'importance, je crois que c'est plus important, en effet, de pouvoir vivre de la manière dont vous en ressentez le besoin, de la façon qui va vous sécuriser et vous permettre d'être heureux ensemble. Si c'est en prévoyant des jours fixes, c'est parfait!

Pour ce qui est de la réaction de F et sa vision des choses, alors oui, j'imagine bien que le fait qu'elle se sente profondément monogame va conditionner ses demandes, prises de positions et peut être bien le fait qu'elle ne soit pas en mesure de tenir compte de toi.
Je crois que c'est une des possibilités mais il y a aussi le fait qu'il est possible que nier ton existence, faire comme si tu ne devais pas impacter sa vie, et que rien ne dépendait de toi, ce soit juste un moyen de protection. Ça c'est pas juste monogame. C'est peut être une manière de se convaincre que rien ne change pour elle (ce qui n'est pas lié à la monogamie spécifiquement non plus). Je pense qu'il est souvent moins question d'une vision que l'on aurait de ce qui est attendu par la société mais sans doute plus une vision, qui a été influencée par la société, mais qui reflèterait essentiellement la vision que l'on peut avoir, pour soi, de nos propres besoins. Qui, s'ils ont été ceux là, pendant 20-30-40 ans, sont difficilement appréhendables autrement.

Tu évoques les conflits entre eux, notamment quand vous êtes ensemble. Je peux imaginer que cela soit désagréable pour toi. Qu'est ce que tu vis mal là dedans?

Alors, pour ce qui est de "a quoi bon si cela rend quelqu'un malgeureux. Tu parles de qui exactement? D'elle, toi, lui? Vous 3?

Je dirais...le temps. Les changements prennent du temps. Peut-être que le temps n'est pas encore suffisant pour que F se sente apaisée ? Peut-être que la situation n'est pas destinée à être malheureuse pour l'un de vous sur du plus long terme. Peut-être qu'elle aurait besoin d'être rassurée sur tes sentiments et intentions vis à vis de lui? Peut-être aurait-elle besoin de connaître des éléments de ta vie?
La possibilité de passer par un écrit qui transiterait par votre relation commune, si un dialogue oral n'est pas envisageable pour l'instant, serait une option?
Mais ça veut dire aussi être prête a accepter une possible non réponse, donc je crois que réfléchir à tes attentes dans le cas d'une démarche visant à amorcer une forme de dialogue serait nécessaire, pour ne pas que toi tu t'abimes plus.

De mon petit point de vue, je trouve sain que tu n'envisages pas que ce ne soit pas ton problème et que ça ne les concerne que eux. Déjà, parce qu'en termes de cause à effet, tu sais que ce n'est pas vrai. Mais par contre, je crois vraiment que c'est important que tu puisses te protéger, des souffrances déjà vécues et des éventuelles à venir, que tu puisses aussi te recentrer sur tes propres limites (au moins autant que les siennes), savoir que la fréquence est une question essentielle pour toi, mais est-ce que votre mode de communication actuel peut te convenir (pour le moment? Sur du Moyen-long terme?)? Est-ce que c'est uniquement vivable pour le moment de devoir passer par messages écrits pour une conversation importante ou peux-tu y trouver des avantages, pour toi?

Tu disais savoir où tu mettais les pieds et avoir accepté. Mais il me semble que les choses ont changé dès lors que tu as pu expérimenter que le fait qu'elle soit monogame, changeait en fait tout dans votre relation. En résumé, je crois que c'est important de ne pas rester cloisonnée par le fait que tu avais accepté en connaissance de cause au départ. Ca signifie aussi pouvoir se donner le droit de nommer les choses, au delà de ce que tu avais accepté initialement. Et je pense important que votre relation commune puisse conscientiser mais aussi prendre soin de ton ressenti (et peut être qu'il le fait déjà), pas en vous voyant plus pour l'instant, ce qui serait peut être contreproductif, mais au minimum en instaurant une qualité de communication et de dialogue, qui pourrait te permettre de te sentir réellement prise en considération. J'imagine que les ajustements devraient aller dans tous les sens.

Pour répondre à ta question, je crois qu'accepter l'évolution de la relation n'est une possibilité qu'en fonction du bonheur qui sera présent pour toi. Ou pas. Et dans ce cas là, le renoncement, me semble évident aussi.
Alors, comment faire de la place aux relations secondaires? Je crois que ça découle de ça aussi. Le problème, c'est qu'il faut laisser l'occasion de tester pour savoir si c'est le cas. Je crois que faire semblant de rien et empêcher la relation de se construire ne peut pas permettre de savoir si on est heureux ou pas dans cette nouvelle configuration. Sans pour autant que ce soit à n'importe quel prix. Et j'imagine que ce prix n'est perçu que de manière très personnelle. Et ça, ça ne dépend que peu de toi, sauf si tu parvenais à savoir si elle a besoin de certaines choses en lien avec toi.

Bonne journée !

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Profil

Siestacorta

le dimanche 11 août 2024 à 11h38

Je suis en vadrouille, mais @CharliePrincesse, je ferai des échos en fin de semaine si t'en veux !

Message modifié par son auteur il y a un an.

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CharliePrincesseDesEnferts (invité)

le dimanche 11 août 2024 à 12h59

Bonjour Miamou,

Je vais tenter de répondre à tes questions ( en discuter me permet d'avancer dans ma réflexion).
D'après ce que je sais de cet homme il a toujours annoncé clairement qu'il est non-exclusif.
Je le connais depuis 8 ans en tant qu'ami et il a toujours été clair à ce sujet.
Je ne sais pas comment il l'a annoncé à F, ni comment il lui a parlé de moi. Par contre je sais que la conversation entre eux au sujet d'une évolution possible de notre relation à été évoquée avant que celle-ci ne commence.
Ils se connaissent depuis décembre et nous avons commencé la relation entre lui et moi en avril.
Oui ce sont des relations toutes récentes.

Le droit de veto sur notre relation est réelle. Oui elle peut l'appliquer. S'il met tout en œuvre pour la rassurer c'est pour la rassurer elle, afin de continuer à être qui il est : poly.
Ce n'est pas pour protéger notre relation où tenter de la sauvegarder c'est pour protéger son mode vie et garder sa relation avec elle. ( Mais je ne suis
peut-être pas objective à ce sujet).

Pour la présentation aux amis que je n'ai pas bien vécue, je ne lui ai rien dit, rien exprimé à ce sujet car mes ressentis sont mon problème et qu'il fait bien ce qu'il veut avec son autre relation.
Ça ne me regarde pas. Dans l'absolu.
Au final il n'y a aucune raison objective pour moi de mal le vivre.
C'est juste un état de fait c'est mon problème je pense.

Pour la fréquence oui je sais ce qui me permettrait de me sentir prise en compte et rassurée. Malheureusement ce n'est pas possible cet été j'espère qu'en septembre avec les vacances terminées les choses pourront à nouveau me convenir.

Pour mon partenaire historique et moi nous avons toujours été poly, que ce soit dans nos relations ensemble où dans les relations précédentes ou même en étant pas en relation.
Mon autre partenaire à été 22 ans mono avec la mère de ses enfants. Il est poly depuis environ 10 ans.

Les conflits entre eux me gène car c'est à cause de moi qu'ils existent.
Je n'aime pas l'idée d'être la source, la raison d'un conflit.
Et quand je parle de rendre quelqu'un malheureux c'est bien à moi, à elle et lui que je pense.
Les 3 personnes.

Tu parles du temps pour que les choses puissent se passer mieux et c'est bien pour ça que je n'ai pas pris de décision impulsive de tout arrêter.
Par contre j'ai deja proposé deux fois à notre relation commune d'arrêter la relation entre nous si cela le rend malheureux ou qu'à son avis F n'est pas heureuse. Il n'a pas voulu.
Qu'elle en sache plus sur moi où sur ma vie ?
La démarche à été faite, je lui ai écrit ( j'ai demandé si ça pouvait être autorisé par elle et elle a accepté) juste un mot pour me présenter et lui donner mon numéro de téléphone afin qu'on puisse communiquer si elle voulait c'était en juin et c'est sans aucune réponse.
Pour moi je suis ignorée, hors si je suis ignorée alors notre relation n'est pas respectée et est vouée à disparaitre...et dans les faits c'est ce qui est en train d'arriver : je ne le voit pas en août et je ne sais même pas si je le reverrai car rien n'est fixée aucune date.

Alors pour ce qui est de la communication entre moi et notre relation commune : il y a des messages oui, le temps imposé me permet de réfléchir à comment tourner mes phrases.
On a pu parler de ce qu'on ressentait l'un pour l'autre mais pas du tout de F et de ma peur de disparaitre progressivement de sa vie à cause de sa relation avec elle.
C'est un sujet qui avait ete abordé en juin mais pas depuis.
Je veux bien essayer de le croire quand il dit que je ne peux pas disparaitre comme ça de sa vie.
Je me dis aussi que la situation d'août avec les vacances est particulière et donc qu'il faut voir quand on sera tous retourné au travail.
Oui il essaye de me rassurer comme il peut.
Il m'écoute et prends en considération ce que je dis.

En parler actuellement va être compliqué il est en vadrouille lui aussi comme toi Siestacorta.
Bonne vadrouille et oui je veux bien de ton avis.

Merci Miamou pour tes questions qui me permettent de continuer ma réflexion.

Bonne journée

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Miamou (invité)

le dimanche 11 août 2024 à 13h10

Je ne suis pas en mesure de répondre tout de suite non plus, mais je le ferai, si tu le souhaites, parce que ce que tu amènes m'évoque pas mal de choses.
Peut-être que plein d'autres personnes vont être inspirées!

Bonne journée

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Miamou (invité)

le lundi 12 août 2024 à 10h45

Que la relation soit récente, entre F et votre relation commune, me semble être une indication quant à la réassurance qu'F peut lui demander au travers de ce que tu as évoqué. Est-ce qu'il est possible que la relation ne soit pas perçue comme suffisamment stable et ancrée pour elle? C'est peut être ce dont elle aurait besoin, avant de laisser les choses se faire autrement. De se sentir assurée, du lien, de la qualité de celui-ci, et qu'elle aurait besoin d'abord de temps avec lui pour créer une histoire commune sur laquelle s'appuyer. C'est piégeant par contre, pour tout le monde. Mais le fait qu'il parvienne à maintenir 2 jours seul, me fait penser à un signe encourageant pour ne pas se renier lui-même ? Le fait également qu'il ait refusé que votre relation ne se termine.

Le droit de véto : oui, elle peut dire qu'elle veut que ça s'arrête. Mais il y a des enjeux et elle semble le savoir, sinon, probablement que ce serait déjà mis en application?
Même s'il veut protéger son mode de vie avant tout, il me semble que tout est en lien: la rassurer elle, c'est protéger son mode de vie, c'est aussi chercher a préserver votre relation à mon sens. Je sais les questionnements que j'ai évoqué ailleurs que sur ce fil à ce propos là, mais ce n'est pas un jugement de ma part.
Si l'accord est qu'elle est prioritaire étant donné que vous ne souhaitez pas forcément avoir la relation qu'elle entretient avec lui (en termes de temps et de partage du quotidien...), ça signifie que l'ancrage de la relation est prioritaire pour le moment...mais pas les sentiments ni l'attachement. Ce qui me renvoie à l'envie de préserver la relation, même si ça demande de l'investissement ailleurs au départ. Bon, je ne sais pas si je suis claire.

Le ressenti qui serait ton problème. Oui... et non. Parce qu'il me semble que c'est très contextuel. Si la situation n'était pas aussi clivée actuellement, peut-être l'aurais tu vécu différemment ? Peut-être pas, mais le contexte me semble cependant primordial. Là, c'est comme si tu étais presqu'invisibilisée et tu dis ne pas te sentir respectée, en tous cas, ne pas ressentir que votre relation l'est. La présentation aux amis me semble avoir une symbolique importante, d'autant plus dans ce contexte. Ça ne signifie pas qu'il faille en parler, simplement que c'est peut être intéressant de te questionner quant à la fonction de ton ressenti et ce qu'il peut, éventuellement signifier.

"Les conflits entre eux me gène car c'est à cause de moi qu'ils existent."
Je t'inviterais à la relativisation. Je crois que tu me sembles être le symptôme mais pas la cause (ce qui est contradictoire avec ce que j'ai dit précédemment, mais je reviens sur ces propos cités). La cause, c'est pour moi une manière différente d'être en relation et malgré cela, l'envie de faire fonctionner la relation. C'est tout. Si ce n'était pas toi, maintenant, ce serait quelqu'un d'autre, à un autre moment, et les difficultés, auraient sans doute lieux, même si pas forcément les mêmes. Ou peut-être les mêmes. On ne sait pas.

La démarche de dialogue, je la trouve belle. Malheureusement, les sentiments que cela déclenchent chez toi sont sans doute à la hauteur de l'énergie que tu sembles t'employer à mettre dans la relation ( en termes de patience, d'acceptation de l'Autre, de tolérance et puis peut être d'oubli de toi?).

Par contre, j'aimerais attirer ton attention quant au fait, qu'évidemment c'est un ressenti et je ne le remets pas en question, mais l'ignorance et le non respect, c'est un lien qui se fait chez toi mais peut être uniquement pour toi. L'ignorance, c'est une manière de dire quelque chose. Ça dit quelque chose de son ressenti mais pas nécessairement celui que tu penses. Et ça dit peut être qu'aucun lien entre vous ne sera possible dans un futur proche mais pas forcément éternellement. Et que même sans cette possibilité, ta relation pourrait aussi évoluer.

On parlait de temps. Finalement, avril, ça me semble plutôt court. Pas tant par rapport au fait que tu souhaites que la relation puisse être autre que ce qu'elle est actuellement pour toi, mais pour laisser du temps à ce qu'on va appeler la relation principale, de s'adapter? Je ne sais pas si le temps permettrait d'autres possibles, mais je suis une personne convaincue que le temps fait partie intégrante d'un processus et que le processus, se vit au travers lui. Même si c'est dur, et peut être particulièrement pour toi qui dis que la patience n'est pas ton truc.

Je ne peux pas te conseiller, je n'ai aucune légitimité pour ça. Mais j'ai l'impression que, sans te déresponsabiliser, l'essentiel serait de ne pas culpabiliser, de pouvoir te respecter et de savoir si ce fameux temps qui passe peut être un allié pour toi. Cette attente ne mènera peut être pas à ce que tu souhaites, mais te permettra peut être de mettre en place d'autres compétences, de ne pas cesser cette relation sans avoir une forme plus grande de certitude que ça ne serait pas être une relation dans laquelle tu pourrais te sentir épanouie?

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CharliePrincesseDesEnferts (invité)

le mardi 13 août 2024 à 11h18

Merci Miamou pour ta réponse qui me donne matière à réflexion.

Et si finalement ces questions de relations primaires et secondaires n'étaient qu'une vision des relations vu sous un prisme mono où " escalator relationnel" ?

Et si j'apprenais à juste apprécier le moment présent sans anticiper des choses qui n'arriveront peut-être jamais ?

Et si on repartait sur une version moins engageante de notre relation pour moi et pour lui ?
Pas pour laisser de la place à F, mais pour me protéger moi.

Bref je réfléchis

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Miamou (invité)

le mardi 13 août 2024 à 14h36

Avec plaisir!
Peut-être bien que c'est une vision influencée...
Quoi qu'il en soit, ça me semble être de bonnes pistes! Et te protéger toi, me semble être une excellente idée!
Après, ça reste un exercice de prise de recul et de lâcher prise...mais en y parvenant, je crois que tu peux te sentir plus sereine. C'est tout ce que je te souhaite!!

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