Recensement de stats et d'études sur le polyamour
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Intermittent
le dimanche 08 juin 2025 à 00h20
Le résumé fait par l'IFOP donne une version plus nuancée que le "cherry-picking" de Siestacorta
– L’infidélité sexuelle au sens traditionnel du terme – c’est-à-dire la réalisation de rapports sexuels extraconjugaux à l’insu du conjoint – semble perdre du terrain en France si l’on en juge par la proportion de Françaises qui admettent avoir déjà été infidèles au cours de leur vie : 26% en 2025, contre 33% en 2016 (-7 points en neuf ans). Cette érosion de l’infidélité classique tient probablement en partie à la montée en puissance de modèles conjugaux alternatifs où les couples décident explicitement la possibilité d’avoir d’autres partenaires sexuels. 15% des Français(es) ayant déjà été en couple déclarent ainsi avoir déjà vécu une relation où ils/elles étaient libre d’avoir des rapports sexuels en dehors de leur couple.
– 8% des Français(es) se disent actuellement dans une relation « ouverte », cela est sans doute le fruit d’une banalisation continue au cours des dernières années au regard de la proportion de Françaises désormais en couple libre : 5% en 2025, contre 4% en 2023, 3% en 2019 et 1% en 2017.
– L’expérience d’une relation ouverte au cours de sa vie est beaucoup plus répandue à Paris (23%) que dans le reste de l’Hexagone (15%), tout comme elle est une pratique plus courante chez les personnes actuellement en relation : 17% des Parisien(ne)s actuellement en couple sont dans une relation ouverte, soit deux fois plus que la moyenne nationale (8%).
– Un « avenant » au contrat d’exclusivité a généralement lieu, notamment pour se cacher de l’entourage. En effet, la règle la plus souvent établie – après le fait de porter un préservatif (61%) – dans les couples libres exprime une volonté d’« invisibiliser » l’acte, telle que l’interdiction d’en parler à leur entourage (54%) ou de piocher des partenaires dans leur cercle d’amis proches (44%).
– La règle de ne pas ramener de partenaires sous le toit conjugal – partagée par 52% des couples libres – exprime la même volonté de préserver l’intimité conjugale, tout comme celle qui consiste à s’autoriser des escapades seulement en déplacement (36%).
– Le couple libre est pour ses adeptes un choix relationnel épanouissant, en particulier pour les femmes. En effet, 89% des Français(es) en couple libre sont satisfait(es) de leur relation depuis qu’elle est ouverte et cette satisfaction est sensiblement plus élevée chez les femmes (91%) que chez les hommes (88%), en particulier à Paris où 94% des femmes (contre 85% des hommes) en sont satisfaites.
– Dans ce contexte, le couple libre est-il un modèle conjugal plus épanouissant que le couple exclusif ? Cela dépend de l’indicateur. Si le degré d’épanouissement sexuel est beaucoup plus élevé dans les couples libres (84%) que dans les couples exclusifs (75%), le niveau de satisfaction quant à sa vie sentimentale est, lui, aussi fort dans les couples exclusifs (83%) que dans les couples libres (85%).
Le point de vue de François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l’Ifop :
Au regard de ces résultats, force est de constater que le couple libre, longtemps marginal en France, s’installe lentement comme une alternative au couple monogame et hétérosexuel traditionnel. Avec la vague féministe post-#metoo, qui a favorisé une remise en question des normes conjugales ancestrales, le modèle du couple ouvert recueille un écho grandissant dans les grandes agglomérations et dans les milieux les plus progressistes.
Loin d’être une simple mode passagère, cette évolution s’inscrit dans un mouvement de fond de remise en cause des institutions traditionnelles mais aussi d’individualisation des parcours affectifs et sexuels. Dans un contexte où les unions sont de plus en plus fondées sur la recherche du bonheur personnel plutôt que sur des obligations sociales, le couple libre apparaît ainsi comme une façon de concilier le désir d’engagement affectif durable avec des aspirations à l’autonomie sexuelle et à la diversité des expériences.
Pour autant, le couple libre reste une pratique minoritaire et assez socialement située, qui suppose des conditions favorables en termes de capital culturel, de liberté sexuelle et d’équilibre dans le couple. S’il constitue une option relationnelle globalement positive pour ceux qui la choisissent, notamment en termes d’épanouissement sexuel, il n’est pas pour autant, sur le plan sentimental, un modèle supérieur au couple exclusif traditionnel.
1130 personnes sur Paris et 2000 sur le reste de la France, ce n'est pas ce que j'appelle un échantillon équilibré.
Ca représente une population sociologiquement particulière.
Gleeden prêche pour sa paroisse ...et son cœur de cible.
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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Tiao88
le dimanche 08 juin 2025 à 12h09
Là on parle beaucoup de sexe mais moins d'affectif /sentimental, j'ai l'impression...Et puis où commence le sexe / tromperie si pas discussion d'ouverture de relation avant? Est-ce qu'embrasser c'est tromper? Est-ce que dormir avec quelqu'un d'autre (et j'insiste sur le mot 'dormir' et non pas embrasser/pénétrer/sucer etc) c'est tromper? Est-ce que sucer c'est tromper? Tout le monde n'a pas forcément la même définition de "tromper" (ou d'actes que ça ne serait pas ok d'omettre)...
Après comme quelqu'un d'autre l'a déjà souligné, on oublie les personnes qui ne sont pas "en couple" mais qui pour autant fréquentent une voir plusieurs personnes...
Quant à "l'interdiction" d'en parler à des proches montre quand même que l'incompréhension / shaming (ou en tout cas sa peur) est pas loin et que c'est donc encore assez marginalisable.
Même si la tromperie au sein d'un couple censé être exclusif c'est quelque chose d'assez "banal" (un peu moins de la moitié des gens qui auraient déjà trompé leur conjoint, je trouve que ça fait beaucoup).
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Siestacorta
le dimanche 08 juin 2025 à 14h33
Oui, ça parle essentiellement de l'exclusivité sexuelle, pas de la vie sentimentale.
Le polyamour n'est pas nommément cité dans l'alternative à la conjualité exclusivr traditionnelle.
Mais le sondage m'intéresse néamoins comme poly parce que l'exclusivité sexuelle demeure un casus belli encore central.
Le famoso "ah mais je trouve ça intellectuellement très beau mais mes tripes me font espionner ton tel, parce que j'ai des images dans ma tête", c'est d'abord l'intégration de l'exclusivité sexuelle.
Pour répondre à "par où commence la tromperie", et rester sur le sujet, la définition utilisée par l'IFOP dans son sondage a le mérite de la clarté :
" L’infidélité sexuelle au sens traditionnel du terme – c’est-à-dire la réalisation de rapports sexuels extraconjugaux à l’insu du conjoint".