Polyamour.info

Bonjour !
Je me lance après avoir lu de multiples discussions, passionnantes et aidantes, merci 🙏🏼.
J’ai rencontré mon mari à 17 ans. Nous nous sommes mariés avant la naissance de notre fils. J’en ai 48 maintenant… un passif d’amoureuse passionnée chronique aussi, mais que je me suis rarement autorisée à vivre.
Ce qui m’amène ici, c’est que ma vie a pris une drôle de tournure depuis un peu plus d’un an.
Un ami de 30 ans, duquel je suis devenue très proche, est tombé amoureux de moi … j’ai lutté pour ne pas l’être à mon tour (c’est aussi un ami de mon mari), jusqu’à ne plus pouvoir lutter, et en vivant très mal cette réciprocité de sentiments puisque je ne pouvais pas en parler à mon mari, qui n’a jamais été très réceptif à l’idée de tenter d’ouvrir notre couple, malgré des infidélités de l’un ou de l’autre.
Au plus mal, j’ai cru avoir à prendre une décision, mais mon ami n’a pas pu envisager quitter sa femme ni ses enfants. Alors je n’ai rien décidé non plus…
Ainsi, nous étions tous les deux avec notre désir et cette impossibilité… j’ai alors rencontré un homme, une rencontre improbable, polyamoureux, curieux, nous nous sommes vite rapprochés, et rapidement aimés. J’ai alors compris que j’aimais 3 personnes en même temps. J’ai réalisé que c’était possible, vivifiant, épuisant aussi… j’ai voulu en parler avec mon mari, après de multiples allusions, sans jamais cacher le temps que je passais avec cet homme, mais il n’a pas voulu entendre. J’ai cru qu’il acceptait mais ne voulait pas de détails. En réalité, il était en relation lui aussi, sérieuse, et m’a annoncé, sans avoir jamais prononcé le prenom de cette femme, sans avoir jamais voulu parler avec moi des problèmes de couple que j’évoquais, qu’il me quittait voilà 2 mois.
Pendant le temps où je découvrais cet homme polyamoureux et ma propre capacité à aimer plusieurs hommes, la relation avec mon ami est devenue plus intime. Mais lorsqu’il a compris qu’il y en avait un autre en plus de mon mari, ça n’a pas été possible pour lui de poursuivre une forme de relation amoureuse avec moi. Heureusement, nous sommes restés amis…
En l’espace de quelques mois, j’ai donc eu 3 hommes dans ma vie, puis 2, et maintenant il n’en reste qu’un seul : celui qui est polyamoureux
!
Et là, rien n’est simple non plus puisque sa «  compagne » (relation socle) l’a quitté, juste après que mon mari soit parti, parce que ma relation avec son compagnon avait pris trop de place.
Nous avons tous les deux vécu ces moments avec tristesse, mais aussi joyeux de pouvoir disposer du temps libéré… en ayant l’impression que la vie avait fait ce choix pour nous.
Grâce à lui, à l’amitié de mon autre ami, je tiens le coup et me trouve plutôt battante et optimiste, moi qui suis coutumière des dépressions lorsque quelque chose de l’ordre de la perte se profile…
Cependant, hier, cet homme m’a posé une question somme toute banale, mais qui a eu l’effet d’un tsunami : comment vis-tu mon mode de fonctionnement ?
Et là… une vague d’angoisse a déferlé, une intense sueur froide. Je n’ai pas su quoi répondre.
J’ai entendu derrière cette question son inquiétude, son désir, son amour… mais surtout le fait de devoir me confronter à ce qui ne m’avait pas effleurée dans ce moment déstabilisant : son désir de vivre ses autres liens comme il l’a fait jusque là, d’en construire d’autres, aussi, de ne pas tout attendre de moi.
Je lui ai dit aujourd’hui que ça m’angoissait, sans savoir expliciter le pourquoi, et alors que tout me montre qu’il tient à moi énormément, alors qu’il me dit pouvoir renoncer à ces autres liens «  secondaires » (je n’aime pas cette façon de les définir d’ailleurs) … moi je trouve que cette question est un piège, car la seule façon noble à mes yeux d’y répondre serait : mais oui, vas-y, je le vis bien.
Et pourtant je ressens : Alerte ! Danger ! Ce n’est pas le moment ! Tout est déjà si déstabilisant…
Alors je ne suis plus sûre de rien : est-ce que j’ai cru que le polyamour pouvait me correspondre quand c’était arrangeant pour moi ? Serais-je finalement une incorrigible mono cachée derrière des discours qui prônent l’ouverture et la liberté ? Est-ce qu’il est simplement trop tôt pour le savoir ?
Je pense que vos questions peuvent m’aider à trouver mes réponses… ou peut-être à attendre que la tempête émotionnelle passe.

Needtolove

En l’espace de quelques mois, j’ai donc eu 3 hommes dans ma vie, puis 2, et maintenant il n’en reste qu’un seul : celui qui est polyamoureux
!
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Cependant, hier, cet homme m’a posé une question somme toute banale, mais qui a eu l’effet d’un tsunami : comment vis-tu mon mode de fonctionnement ?
Et là… une vague d’angoisse a déferlé, une intense sueur froide. Je n’ai pas su quoi répondre.
(....)
Et pourtant je ressens : Alerte ! Danger ! Ce n’est pas le moment ! Tout est déjà si déstabilisant…

Bonjour

"ce n'est pas le moment", dans ton contexte, c'est une réponse très entendable.
Tu as fait des rencontres et vécu des choses, il y a eu du mouvement... Tu n'en es pas encore à en faire des projets, juste à vivre quelque chose qui, aujourd'hui, te fait du bien.

Le danger pas imaginaire réel mais encore plus sensible en venant d'un passif exclusif, c'est de te projeter dans un avenir de pénurie quand tu as bénéficié de ressources plutôt assurées.
Tu crains de te retrouver seule.

Pour répondre à sa question, il faut que tu saches si tu saurais être confiante malgré cette possibilité de solitude, et que tu te sois convaincue que l'histoire avec ton poly, si elle devait se définir non-exclusive, n'aurait pas moins de durabilité qu'une autre.

Ce chemin-là n'a pas à être fait en quelques mois.

Message modifié par son auteur il y a 11 jours.

"Alors je ne suis plus sûre de rien : est-ce que j’ai cru que le polyamour pouvait me correspondre quand c’était arrangeant pour moi ? Serais-je finalement une incorrigible mono cachée derrière des discours qui prônent l’ouverture et la liberté ? Est-ce qu’il est simplement trop tôt pour le savoir ?"

On sait qu'on est vraiment polyamoureux quand ce sont les autres qui ont d'autres relations et non quand c'est nous ...
Bienvenue dans le monde de l'insécurité affective constitutive du polyamour.

Testé et non approuvé
"Alors je ne suis plus sûre de rien : est-ce que j’ai cru que le polyamour pouvait me correspondre quand c’était arrangeant pour moi ? Serais-je finalement une incorrigible mono cachée derrière des discours qui prônent l’ouverture et la liberté ? Est-ce qu’il est simplement trop tôt pour le savoir ?"

On sait qu'on est vraiment polyamoureux quand ce sont les autres qui ont d'autres relations et non quand c'est nous ...
Bienvenue dans le monde de l'insécurité affective constitutive du polyamour.

"Sécurité", c'est souvent ce que le gardien dit au prisonnier.

Mais, renversement sémantique manichéen à part, la construction de conforts et de sécurités affectives est généralement un travail d'écoute mutuelle que beaucoup de gens n'aprennent pas à faire.

Le polyamour ne fait que multiplier les occasions de s'en apercevoir. Est-ce que ce qui est plus facile est meilleur ? Parce que c'est le meilleur argument de l'exclusivité, oui.

Bref, que chacun fasse les efforts de soin des autres qui correspondent à ce qu'il attend des relations avec eux.
Avec ceux qui le peuvent et le souhaitent.

Merci pour vos réponses.
C’est assez étrange ce qui se produit. J’étais heureuse qu’il ait une relation longue et secure avec sa compagne principale. Moins à l’aise dans la nébuleuse de femmes qui l’entourent et avec lesquelles il a des relations espacées.
Mais cet aspect me rassurait puisque ça évitait que cet homme prenne trop de place dans ma vie bien remplie.
J’avais évoqué l’idée de plusieurs relations avec mon mari il y a plusieurs années, mais il l’avait mal pris, visiblement il est plus à l’aise avec l’infidélité…
Je ne crois pas souhaiter être l’unique femme dans la vie de cet homme, j’étoufferais rapidement je crois… mais j’ai dû inconsciemment vouloir reporter mon besoin de stabilité (illusoire, je le sais bien) sur lui dans cette période de bouleversements. Au lieu de bosser sur moi et, oui, d’accepter la douleur liée à une séparation, celle qui vient d’advenir
qui en laisse présager de futures.
Oui, l’insécurité affective, c’est l’histoire de ma vie, et je pensais être en train d’acquérir avec ce mode relationnel de quoi l’apaiser …
Siestacorta, merci de me rassurer sur le fait que c’est encore trop tôt, moi qui suis toujours si pressée

Testé et non approuvé,

C’est plutôt bienvenue dans le monde de l’irrespect et de l’amour piétiné…