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Une réaction disproportionnée

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Yrvarto

le mercredi 13 juillet 2022 à 21h46

Bonsoir,

Je vais essayer de faire court pour vous exposer mon problème :

Il y a un peu moins de 2 ans, je suis tombé très amoureux d'une collègue de travail (bisexuelle, féministe et militante LGBT). Surtout, elle a été victime de plusieurs viols par le passé. Nous nous entendions très bien et étions sortis plusieurs fois ensemble tous les deux. Elle m'appréciait beaucoup, mais j'ignore si elle ressentait quelque chose pour moi. J'ai fini par lui révéler que j'avais des sentiments à son égard.

Elle était très surprise et m'a affirmé qu'il ne se passerait jamais rien entre nous deux. Je précise qu'elle sortait surtout avec des femmes à ce moment-là. Pour ma part, je suis un homme pansexuel ; mais je ne lui ai jamais dit la vérité pour plusieurs raisons (notamment parce que je ne voulais pas que ça soit un critère pour qu'elle sorte avec moi, étant donné que je savais qu'elle ne sortait qu'avec des mecs bi). Je lui en aurais parlé si nous étions sortis ensemble. En tout cas, j'ai bien accepté son refus et nous avons décidé d'être amis.

Je pensais que l'histoire allait se terminer là, mais deux semaines plus tard, elle est devenue distante avec moi. On en a reparlé ensuite tous les deux, et m'a expliqué qu'elle se demandait si je ne voulais pas juste coucher avec elle. Je l'ai rassuré en lui répondant qu'évidemment non. Durant cette discussion, elle m'a également dit que ma déclaration l'avait beaucoup troublée et fait douter (jusqu'à en discuter avec sa mère) ; qu'elle trouvait que j'étais une très belle personne, que son refus n'était pas lié à un problème d'attirance physique, mais qu'elle ne sortait qu'avec des hommes bi). L'échange s'est bien achevé et je pensais que l'histoire était terminée. Encore raté.

Deux à trois semaines après cet épisode, je lui proposais de faire une sortie ensemble (en tant qu'amis). C'est alors qu'elle m'expliqua qu'elle ne voulait pas être toute seule en ma compagnie, car elle avait peur que je la viole. Elle ajouta qu'elle savait très bien que je ne lui ferais rien, mais que ça n'était ni de sa faute, ni de la mienne. De mon côté, j'étais choqué et je me sentais impuissant. Comme j'avais évidemment encore des sentiments pour elle, je culpabilisais et j'en souffrais (d'autant plus que j'ai un manque de confiance en moi avec les femmes). Cela me renvoyait une très mauvaise image de moi-même. La fille en question m'a prévenu qu'il lui faudra du temps pour que ses angoisses disparaissent. Bref, j'ai décidé de prendre sur moi et j'ai fait preuve de compréhension à son égard. Je me disais que ce n'était pas de sa faute, qu'elle avait vécu un traumatisme.

Entre temps, elle s'est mise en couple avec un homme trans, environ trois semaines après ma déclaration amoureuse.

Bref, j'avais abandonné tout espoir d'être en couple avec cette fille. Je voulais me contenter d'être ami avec elle, mais elle ne le voulait/pouvait pas, sous prétexte que je pourrais la violer...

Deux mois plus tard, à l'occasion d'un diner chez un collègue/ami en commun, j'ai finalement pété les plombs. Son mec était là avec elle (elle m'avait demandé avant si sa venue me dérangeait ou pas). La fille a été distante avec moi, et son mec aussi, que je rencontrais pour la 1er fois. Le pire, c'est que nous sommes tous rester à dormir chez notre collègue, et que j'ai dû m'endormir en entendant ses gémissements car elle baisait avec son mec. Je me sentais tellement mal sur le moment et j'étais très énervé contre le monde entier. Du coup, le lendemain, j'ai été l'embrouiller par messages sans savoir pour quelles raisons. Je lui en voulais aussi d'avoir peur que je la viole (et de me l'avoir dit), alors que rien ne justifiait cette peur. Mon comportement a toujours été irréprochable dans ce registre. Cependant, afin de ne pas la blesser et de ne pas la fâcher, je ne lui ai pas dit que je lui en voulais. Finalement, je me suis excusé pour mon comportement. Elle était très énervée contre moi.

Nous avions décidé de prendre un peu de distance pendant quelques semaines. Puis, pendant quelques semaines, nous nous sommes réconciliés et nous recommencions à bien rediscuter au travail. Nous ne nous voyions pas ailleurs. J'étais cependant content, car j'espérais que notre relation trouvât un équilibre. Toutefois, sans en comprendre la raison, elle s'est subitement éloignée de moi en s'isolant.

Mon histoire (qui se termine assez mal) a une suite, que je vous raconterai peut-être, mais j'aimerais avoir vos avis sur sa réaction à mon encontre.

J'aimerais notamment savoir ce que vous pensez de sa peur d'être violée par moi. Je me demande en fait, avec le recul, si ce n'était pas un prétexte pour s'éloigner de moi..?

Je vous remercie pour vos réponses :)

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Siestacorta

le mercredi 13 juillet 2022 à 22h18

Bonjour, @Yrvarto

Et si, lorsque qu'elle t'a dit qu'elle avait peur d'être violée, "qu'elle savait très bien que tu ne lui ferais rien, mais que ça n'était ni de sa faute, ni de la tienne", c'était la vérité toute nue ?

Je surinterprète, mais une femme ouvertement LGBT, qui t'a parlé de son passé de victime de viol, ne sort qu'avec des hommes bi, que tu vois par la siite en relation avec un homme trans... et si elle ne pouvait plus dépasser dans l'intimité son rapport à certaines formes de masculinité, et que même si t'avais eu une auréole autour du crâne et un halo lumineux, elle n'aurait pas pu s'empêcher de projeter ses craintes ?
Ce serait triste, pour toi à ce moment, et quand même beaucoup pour elle, avant.
Et elle aurait dit tout ce qu'elle pouvait te dire.

Je ne la connais pas, mais ça me paraît au moins aussi possible qu'un "prétexte" alors que vous vous entendiez bien.
Et tout ce qui sera venu après a pu être un couteau trop près d'une plaie.
Si c'est bien ça l'essentiel, qu'en se mettant à sa place , avec ce qu'on connaît d'elle, une approche avait de quoi être mal accueillie. C'était pas une situation favorable, et tu en étais informé. Après ton approche, et un rateau, on aurait pu avoir un temps de malaise qui passe, compréhensible de sa part, et en rester là comme tu pensais le faire. Mais arriver à un moment ou tu la bombardes de sms et exprime ta frustration de façon tendue, les chances que la suite s'améliore me semblent pas avoir de bonnes raisons d'augmenter...

Juste à partir de ce que tu as dit, c'est une version envisageable : ses réactions à elle ne sont pas faciles pour toi, mais compréhensibles de sa part - toujours en imaginant qu'une approche de mec qu'elle identifie à ce qu'elle rejette dans un cadre intime, suivi d'une embrouille tendue font effectivement partie des scénarios qui la mettent en stress.

Message modifié par son auteur il y a 8 mois.

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(compte clôturé)

le jeudi 14 juillet 2022 à 05h28

Ah, c'est intéressant ça : une militante féministe qui s'assoit sur les notions de respect et de consentement (je parle de la scène de sexe alors que des gens sont présents dont toi et qu'ils n'ont rien demandé), c'est pas mal ça...

ça ferait hurler de rire ma fille.

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kairos

le jeudi 14 juillet 2022 à 08h18

Etant donné qu'il n'y a pas mention de polyamour de quel côté qe ce soit, en interprètant d'un point de vue mono, la froideur de son mec peut s'expliquer par la jalousie, surtout si elle lui a fait part des mêmes réflections qu'elle a eu avec sa mère. Ou peut-être que le couple avait passé une sale journée, et que ça s'est fini par une réconcilitation sur l'oreiller. Est ce que l'ami/collègue à perçu de la froideur de leur part?

Sa préférence pour les hommes (cis?) non hétéros, au vue de son histoire, peut-être plus un filtre qu'une sorte de fétichisme. Ca aurait été intéressant de savoir si le critère "bi" s'applique aux hommes trans. Si ce n'est pas le cas, j'imagine que pour elle, ça lui permet de filtrer les hommes cis qui ont (potentiellement) une approche de la sexualité, des rapports homme-femme différente (ça n'a pas été précisé, mais je suis parti de l'idée que les viols qu'elle a subi ont été perprétré par un/des homme(s) cis qui lui semblait hétéro).

Désolé, je fais beaucoup de présupposés.

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kairos

le jeudi 14 juillet 2022 à 08h31

Yrvarto
Je lui en voulais aussi d'avoir peur que je la viole (et de me l'avoir dit), alors que rien ne justifiait cette peur. Mon comportement a toujours été irréprochable dans ce registre.

Tu ne te rends probablement pas compte, mais tu pars du présupposé que le comportement d'un violeur serait différent. Je te conseille fortement "Promising Young Woman" (Lien IMDB, liste des plateformes sur lesquelles le film est dispo)

Message modifié par son auteur il y a 8 mois.

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Yrvarto

le jeudi 14 juillet 2022 à 10h17

@Siestacorta

Merci pour ta réponse.

La fille en question informe assez rapidement les gens avec lesquels elle discute des viols qu'elle a subis. Du coup, ce n'était pas vraiment une "confidence", dans la mesure où elle le disait aussi à des collègues de travail avec lesquels elle n'était pas spécialement proche.

Je précise également que, jusqu'à récemment, je la croyais encore complètement quand elle disait avoir peur de moi. La preuve, c'est que cela avait un impact très négatif sur moi. Avec le recul, je me dis que j'aurais dû tout simplement prendre mes distances avec cette fille. C'était le mieux à faire, mais à l'époque ce n'était pas une option envisageable à mes yeux.

Elle me disait effectivement que cela la stressait beaucoup, mais de mon point de vue, je trouvais qu'elle ne faisait aucun effort pour surmonter ses angoisses. Du coup je me disais qu'elle n'était pas du tout attachée à moi, et alors je ne la croyais pas quand elle me disait qu'elle tenait à moi. Je pense encore que si nous n'avions pas été des collègues de travail, mais de simples connaissances, elle aurait rapidement coupé les ponts avec moi. En définitive, j'avais le sentiment d'être mené en bateau, qu'elle n'était pas honnête avec moi.

Pourquoi est-ce qu'avec le recul, je me dis que c'était peut-être un prétexte de sa part ? Elle m'a dit une fois, quand on s'entendait encore très bien, qu'elle avait fait souffrir des hommes gratuitement, alors qu'ils ne lui avaient rien fait de spécial. Peut-être voulait-elle me blesser tout en s'éloignant de moi en me confiant qu'elle avait peur d'être violée ? Du reste, un mois et demi après ma déclaration amoureuse, elle m'a dit par SMS que ses angoisses à mon encontre s'étaient calmées. Pourtant, 15 jours encore plus tard, elle a refusé de faire un trajet de 1h en voiture, toute seule avec moi. J'avoue que cet épisode m'a particulièrement froissé, car ça m'a donné l'impression qu'elle était angoissée quand ça l'arrangeait.

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Yrvarto

le jeudi 14 juillet 2022 à 10h21

Donald
Ah, c'est intéressant ça : une militante féministe qui s'assoit sur les notions de respect et de consentement (je parle de la scène de sexe alors que des gens sont présents dont toi et qu'ils n'ont rien demandé), c'est pas mal ça...

ça ferait hurler de rire ma fille.

Je précise que nous ne dormions pas dans la même chambre, mais chacun à notre étage (j'étais à l'étage inférieur). C'était mal isolé.

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Yrvarto

le jeudi 14 juillet 2022 à 10h39

kairos

Étant donné qu'il n'y a pas mention de polyamour de quel côté qe ce soit, en interprètant d'un point de vue mono, la froideur de son mec peut s'expliquer par la jalousie, surtout si elle lui a fait part des mêmes réflections qu'elle a eu avec sa mère

J'ai déjà pensé à de la jalousie de sa part. Une scène me conforte dans ce sens : vers 2h du matin, nous avions fait une partie de Time's Up!. Nous étions en binômes tirés au sort. Comme par hasard, je suis tombé en duo avec la fille en question. Nous avons remporté les deux premières manches assez facilement, mais juste avant que cela soit notre tour, son mec est sorti précipitamment dehors sans rien dire. La fille l'a suivi 30 secondes plus tard, et ils sont restés dehors pendant 20 minutes sans nous fournir d'explication. On a arrêté le jeu quand ils sont revenus dans la maison et on en a jamais entendu reparler.

kairos

Est ce que l'ami/collègue à perçu de la froideur de leur part?

Non, pas vraiment. Son mec a beaucoup discuté avec certaines personnes (femmes et hommes gays). Il faut dire qu'il a surtout passé énormément de temps avec sa copine. Les deux avaient une relation très fusionnelle et théâtrale qui frisait parfois le ridicule.

kairos

Sa préférence pour les hommes (cis?) non hétéros, au vue de son histoire, peut-être plus un filtre qu'une sorte de fétichisme. Ca aurait été intéressant de savoir si le critère "bi" s'applique aux hommes trans. Si ce n'est pas le cas, j'imagine que pour elle, ça lui permet de filtrer les hommes cis qui ont (potentiellement) une approche de la sexualité, des rapports homme-femme différente (ça n'a pas été précisé, mais je suis parti de l'idée que les viols qu'elle a subi ont été perprétré par un/des homme(s) cis qui lui semblait hétéro).

Je pense que tu as raison. Peu de temps après que je lui avais déclaré mes sentiments, elle m'avait confié qu'elle trouvait les rapports sexuels avec les hommes violents et peu chaleureux. Ce que je peux comprendre étant donnée sa situation. Lorsqu'elle a rencontré son copain, celui-ci n'avait fait qu'une transition sociale et non biologique (ce qu'il a commencé il y a quelques mois). Il se définissait néanmoins comme "lesbien".

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Yrvarto

le jeudi 14 juillet 2022 à 10h44

kairos
Tu ne te rends probablement pas compte, mais tu pars du présupposé que le comportement d'un violeur serait différent. Je te conseille fortement "Promising Young Woman" (Lien IMDB, liste des plateformes sur lesquelles le film est dispo)

Oui, mais j'avoue que j'ai beaucoup de mal à comprendre sa peur en ce qui me concerne. Je trouvais ça super déterministe en plus. La fille m'a d'ailleurs dit que si je sortais avec une autre fille, alors ce serait beaucoup plus facile à gérer de son côté. Je ne comprends pas car, à mon sens, être en couple ne veut rien dire. Beaucoup de violeurs étaient des hommes déjà en couple non ? Je ne vois en quoi cela l'aurait rassuré...

(Merci pour la ref ! Je ne connaissais pas ce film !)

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kairos

le jeudi 14 juillet 2022 à 14h25

Yrvarto
Oui, mais j'avoue que j'ai beaucoup de mal à comprendre sa peur en ce qui me concerne.

Je pense que tu pars de deux mauvais postulats:

1) Que tu peux comprendre

2) Que ça TE concerne

Au mieux tu peux accepter, mais tu ne peux pas plus comprendre sa peur que comprendre par exemple la peur de quelqu'un qui est clostrophobe si tu ne l'est pas toi même. Et elle t'a clairement dit qu'elle avait conscience que c'était probablement irrationnel, mais qu'elle ne pouvait pas le controler :

Elle ajouta qu'elle savait très bien que je ne lui ferais rien, mais que ça n'était ni de sa faute, ni de la mienne")

Yrvarto
Elle me disait effectivement que cela la stressait beaucoup, mais de mon point de vue, je trouvais qu'elle ne faisait aucun effort pour surmonter ses angoisses. Du coup je me disais qu'elle n'était pas du tout attachée à moi, et alors je ne la croyais pas quand elle me disait qu'elle tenait à moi.

Elle ne te doit pas du surmonter ses angoisses. Et si elle le fait, ça doit être pour elle, pas pour toi, et pas avec toi. C'est quelque chose qui, vu la nature du trauma, peut nécessiter une professionelle qui l'aidera à déterminer quels sont les déclencheurs, comment les anticiper, comment les désarmer. C'est un processus qui peut être long. Quelque chose qu'elle n'est pas forcément prête à confronter à ce jour.

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Topper

le jeudi 14 juillet 2022 à 18h54

Bonjour @Yrvarto,

Yrvarto
J'aimerais notamment savoir ce que vous pensez de sa peur d'être violée par moi. Je me demande en fait, avec le recul, si ce n'était pas un prétexte pour s'éloigner de moi..?

Sa peur est légitime. Elle a été violée plusieurs fois par des hommes. Tu es un homme. Elle a peur.

De nombreuses femmes refusent d'être en relation avec un homme suite à des mauvaises expériences. Elles n'ont pas besoin d'être violées pour ça. Manipulations, comportements toxiques, violences... Celles qui sont bisexuelles ou pansexuelles peuvent se tourner vers d'autres genres qui ne sont pas assimilés à leurs traumatismes (et ça ne veut pas dire que ces relations n'en subissent pas les dégâts). Celles qui sont hétérosexuelles préfèrent rester célibataires.

Ce n'est pas un prétexte pour s'éloigner de toi. C'est plus simple de dire qu'elle n'a aucun intérêt/désir pour toi plutôt que de le justifier par un blocage lié à un traumatisme.

Yrvarto
Finalement, je me suis excusé pour mon comportement. Elle était très énervée contre moi.

Elle a des raisons d'être énervée.

Yrvarto
Pour ma part, je suis un homme pansexuel ; mais je ne lui ai jamais dit la vérité pour plusieurs raisons (notamment parce que je ne voulais pas que ça soit un critère pour qu'elle sorte avec moi, étant donné que je savais qu'elle ne sortait qu'avec des mecs bi).

Yrvarto
Cependant, afin de ne pas la blesser et de ne pas la fâcher, je ne lui ai pas dit que je lui en voulais.

Tu ne trouves pas ça malsain ? C'est ta conception des relations de cacher la vérité ? Je ne comprends vraiment pas cette motivation de ne pas évoquer ton orientation sexuelle et ne pas te montrer tel que tu es. Cela n'a pas de sens pour moi. En outre, tu es en colère et tu lui pètes un câble sans qu'elle sache pourquoi. Tu ne penses pas qu'il y a un problème ?

Message modifié par son auteur il y a 8 mois.

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Yrvarto

le jeudi 14 juillet 2022 à 19h59

Topper

Ce n'est pas un prétexte pour s'éloigner de toi. C'est plus simple de dire qu'elle n'a aucun intérêt/désir pour toi plutôt que de le justifier par un blocage lié à un traumatisme.

C'est ce que je me suis également dit sur le coup et pendant des mois. Et c'est aussi en partie ce que je pense aujourd'hui. Mais comme j'ai vraiment besoin de comprendre, je ne peux pas me permettre d'exclure toutes les possibilités.

Topper

Tu ne trouves pas ça malsain ? C'est ta conception des relations de cacher la vérité ? Je ne comprends vraiment pas cette motivation de ne pas évoquer ton orientation sexuelle et ne pas te montrer tel que tu es. Cela n'a pas de sens pour moi. En outre, tu es en colère et tu lui pètes un câble sans qu'elle sache pourquoi. Tu ne penses pas qu'il y a un problème ?

Comme je l'ai écrit dans mon message initial, un tas de raisons me poussaient à ne pas lui révéler la vérité. En dehors de celle que j'ai déjà évoquée, une autre raison est que je n'étais moi-même pas certain de mon identité sexuelle à ce moment-là (j'avais déjà couché avec un homme et des trans). Le dire à cette fille, ç'aurait officialisé les choses et l'on m'aurait identifié ainsi. Cependant, quelques jours après mon "pétage de câble", j'ai voulu le lui dire car à mes yeux elle en valait le coup. Mais elle a refusé que je me confie à elle désormais, car cela lui imposait une charge mentale trop lourde à supporter... Ensuite, il était trop tard, d'autant plus qu'elle se trouvait en couple.

Je pense que mon pétage de câble était multifactoriel (jalousie, frustration, colère, peine, déception...). J'avais encore des sentiments à son égard.

Topper

Sa peur est légitime. Elle a été violée plusieurs fois par des hommes. Tu es un homme. Elle a peur.

J'ai compris trop tard que j'aurais dû couper les ponts avec elle, dès la première fois où elle m'a confié qu'elle avait peur de moi. Cependant, je trouve ça trop facile de soupçonner quelqu'un juste pour cette raison. C'est une sorte de discrimination, c'est juste de la misandrie. Elle ne m'a jamais raconté le récit de ses viols (et je n'ai jamais voulu/osé le lui demander), mais d'autres facteurs que le genre entrent en ligne de compte dans ce cas-là.

Message modifié par son auteur il y a 8 mois.

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Yrvarto

le jeudi 14 juillet 2022 à 20h14

kairos
Je pense que tu pars de deux mauvais postulats:

1) Que tu peux comprendre

2) Que ça TE concerne

Au mieux tu peux accepter, mais tu ne peux pas plus comprendre sa peur que comprendre par exemple la peur de quelqu'un qui est clostrophobe si tu ne l'est pas toi même. Et elle t'a clairement dit qu'elle avait conscience que c'était probablement irrationnel, mais qu'elle ne pouvait pas le controler :


Elle ajouta qu'elle savait très bien que je ne lui ferais rien, mais que ça n'était ni de sa faute, ni de la mienne")


Elle ne te doit pas du surmonter ses angoisses. Et si elle le fait, ça doit être pour elle, pas pour toi, et pas avec toi. C'est quelque chose qui, vu la nature du trauma, peut nécessiter une professionelle qui l'aidera à déterminer quels sont les déclencheurs, comment les anticiper, comment les désarmer. C'est un processus qui peut être long. Quelque chose qu'elle n'est pas forcément prête à confronter à ce jour.

Ce que tu dis me semble très juste. J'ai clairement manqué de patience. Mais dans la mesure où sa "peur" ne dépendait pas du tout de mon comportement personnel, je ne vois pas ce qui aurait pu améliorer les choses. Il est clair que cela ne dépendait que d'elle. C'est en se confrontant à une peur que l'on parvient à la vaincre à la fin, pas en la fuyant. Après ma déclaration amoureuse, nous avons été tous les deux seuls dans le même bureau, à de nombreuses reprises, et je ne lui ai jamais fait d'avance ou fait quoi que ce soit d'autres. Pourtant cela n'a visiblement rien changé pour elle : à ses yeux, je pouvais l'agresser à tout moment.
D'où mon impuissance et mon énervement contre elle. C'est pourquoi j'aurais dû arrêter tout simplement d'être en contact avec elle et la laisser se débrouiller. Mais comme elle a connu la solitude quand elle était ado, je ne voulais pas la laisser seule seulement à cause des traumatismes qu'elle avait vécus. Et ce n'est pas dans mes habitudes de baisser les bras.

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cactus

le samedi 16 juillet 2022 à 11h09

Yrvarto
C'est en se confrontant à une peur que l'on parvient à la vaincre à la fin, pas en la fuyant.

On parle de peur, mais c'est plus que ça là : il s'agit d'un traumatisme. Et on ne se débarrasse pas des conséquences d'un traumatisme de cette ampleur en se confrontant à la source de ce traumatisme. Je ne pense pas que tu sois bien au fait des mécanismes qui se mettent en place dans un cerveau humain suite à ce type de trauma. Arriver à gérer ça dans sa vie de tous les jours prend des années et des années - plus de 20 ans pour moi - et je ne pense pas qu'on s'en débarrasse jamais.

Yrvarto
Après ma déclaration amoureuse, nous avons été tous les deux seuls dans le même bureau, à de nombreuses reprises, et je ne lui ai jamais fait d'avance ou fait quoi que ce soit d'autres. Pourtant cela n'a visiblement rien changé pour elle : à ses yeux, je pouvais l'agresser à tout moment.

Parce que tous les mecs sont des violeurs en puissance, et elle le sait. On vit dans une société de culture du viol. Le viol c'est pas forcément qqch d'hyper démonstratif comme dans les films, c'est en réalité beaucoup plus insidieux - une absence de consentement - et la très grande majorité des violeurs sont des personnes de notre entourage proche ou moins proche.
Ce documentaire - je n'ai malheureusement pas réussi à le retrouver en streaming - le montre très bien :
https://youtu.be/TJ21m-AfceI

Yrvarto
D'où mon impuissance et mon énervement contre elle. C'est pourquoi j'aurais dû arrêter tout simplement d'être en contact avec elle et la laisser se débrouiller. Mais comme elle a connu la solitude quand elle était ado, je ne voulais pas la laisser seule seulement à cause des traumatismes qu'elle avait vécus. Et ce n'est pas dans mes habitudes de baisser les bras.

En disant ça, tu l'infantilises. Tu pars du postulat qu'elle ne voulait pas être seule, mais elle est assez grande pour exprimer ce qu'elle veut ou pas.
Baisser les bras par rapport à quoi ?

Yrvarto
J'ai compris trop tard que j'aurais dû couper les ponts avec elle, dès la première fois où elle m'a confié qu'elle avait peur de moi. Cependant, je trouve ça trop facile de soupçonner quelqu'un juste pour cette raison. C'est une sorte de discrimination, c'est juste de la misandrie. Elle ne m'a jamais raconté le récit de ses viols (et je n'ai jamais voulu/osé le lui demander), mais d'autres facteurs que le genre entrent en ligne de compte dans ce cas-là.

Et bien en fait : non. Le fait que tu sois un homme suffit. Et c'est ce qu'ont tenté de te dire plusieurs personnes ayant répondu à ton post déjà.
C'est pas de la discrimination, c'est la résultante des violences faites aux femmes dans le fonctionnement actuel de notre société.

Le mieux que tu aies à faire d'après moi est effectivement de la laisser tranquille et de couper les ponts.

Message modifié par son auteur il y a 8 mois.

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Siestacorta

le samedi 16 juillet 2022 à 13h52

yrvarto
j'aurais dû couper les ponts avec elle, dès la première fois où elle m'a confié qu'elle avait peur de moi. Cependant, je trouve ça trop facile de soupçonner quelqu'un juste pour cette raison. C'est une sorte de discrimination, c'est juste de la misandrie. Elle ne m'a jamais raconté le récit de ses viols (et je n'ai jamais voulu/osé le lui demander), mais d'autres facteurs que le genre entrent en ligne de compte dans ce cas-là.

cactus
Et bien en fait : non. Le fait que tu sois un homme suffit. (...)
C'est pas de la discrimination, c'est la résultante des violences faites aux femmes dans le fonctionnement actuel de notre société.

C'est pas, au départ, de la discrimination au sens politique. C'est juste son choix à elle, qu'elle t'a expliqué. Elle veut pas coucher avec des mecs. Elle dit pas aux autre quoi faire.
C'est le résultat de violences subies par elle. Pas venant de toi... jusqu'à ce que tu aies envie de le lui prouver malgré elle. Et c'est au moment où tu dis "elle a tort de penser que je suis le même danger que son passé" que tu risques de devenir une partie de son stress face ce danger, et pourquoi pas, si l'opposition dure, avoir des attitudes agressives.
Et c'est pas elle qui aurait un biais misandre, elle est probablement cap' de trouver qu'un mec est capable d'être quelqu'un de bien : c'est toi qui à ce moment-là devient le type de mec qui écoute pas.

Même si tu serais jamais allé jusqu'à lui faire du mal... t'as déjà de la colère qui cherche à s'exprimer contre elle. Tu l'écoutes déjà moins, tu écoutes ce que tu ressens toi. Et c'est justement en parlant de cette situation là que tu t'énerves. Elle aurait dit "je couche pas avec des collègues, "tu me plais pas désolée", ou même "je craque que pour les profs de muscu", t'aurais pas aimé mais tu en ferais peut-être moins. Mais bon, elle t'a parlé de ses blessures, et toi tu te dis : "moi je suis un mec bien, je gère, ça c'est pas un vrai problème".

Tu lui prêtes des intentions, de la mauvaise foi en pensant que c'est pas seulement ce qu'elle t'a déjà dit et qu'elle te voit pas comme tu es, qu'elle réfléchit de travers avec ses filtres de genre.

Elle pense comme elle peut après un probable traumatisme. Tu vas pas la soigner par l'imposition des mains.
Et par ailleurs, peut-être moins intensément mais pas moins significativement, traumatisme ou pas, elle pense ce qu'elle veut. C'est pas un débat, une question de bonne ou mauvaise foi, pas tes qualités inconnues et pas reconnues, c'est une séduction puis un "non". Ben tant pis, t’arrêtes. C'est pas grave.
Elle dit ce qu'elle ressent, c'est ce qu'elle dit, ya pas de doute ou de réponse à faire, au mieux tu peux te dire "elle a dû douiller".

Pour revenir à la peur, et oui au probable traumatisme...
Tu aurais été noyé volontairement par quelqu'un de proche dans ton jeune âge, à plusieurs reprises, peut-être qu'aujourd'hui tu aurais peur de l'eau.
Et aucun maître-nageur ne devrait
- le prendre personnellement si vous en parliez
- ni tenter de changer ce que tu ressens sans que tu lui aies demandé,
- ni se vexer et insister avec colère si tu refuses de faire ce qu'il pense bon pour toi, en pensant "bah pourtant l'eau est bonne et calme ici ?".

Toi tu décides de nager quand tu veux. Mais toute personne qui penserait savoir à ta place quoi faire, reviendrait t'en parler plusieurs fois, et voudrait t'emmener à l'eau alors que tu as spécifiquement dit que tu ne voulais pas y aller serait en train de prendre une position que tu pourrais légitimement trouver agressive.

Ben si t'avais poussé ta logique de "mais je peux pas la laisser comme elle est, je peux lui faire du bien", tu aurais sans doute fait quelque chose de semblable.

Et bon, le fait que tu penses à la fois que tu peux l'aider et qu'elle peut t'aimer, c'est deux motivations qui s'entre-justifient un peu trop opportunément.
Si tu pensais pouvoir l'aider sans rien attendre d'elle sur un plan amoureux, mais sans écouter exactement ses besoins... Yaurait sans doute déjà un soucis, parce que tu l'accompagnes déjà dans le triangle dramatique de Karpman, où vous échangerez les rôles selon ce que chacun a ressenti.
Alors en ajoutant ta blessure narcissique ("comment ??? on me dit que je ne peux rien ? Que peut-être mon expérience ne vaut pas tout le temps ?") à une autre ("quoi, elle m'aime pas ? Pourquoi ?"), tu te mets à donner des raisons à ses choix qui te permettent de te raconter l'histoire à toi, et à t'éviter un mauvais rôle. Sauveteur, oui, victime peut-être tu viens nous le demander, mais bourreau, non, c'est pas envisageable.

Tu es sûrement frustré de pas avoir été compris et entendu. Elle aussi, tout aussi sûrement.
Et... en te racontant ton histoire où elle aurait pas été honnête, où ses raisons peuvent pas être aussi déterminantes que ça, et où toi tu ne pouvais pas être un sale type... tu as fini par être lourd, et être plus proche du sale type potentiel. Alors ça te vexe, vous pouvez encore moins vous parler à coeur ouvert, ça te frustre, donc tu évacues la vapeur à un moment, peut-être avec elle, peut-être ici.

Mais en réalité, c'est simple : elle ne voulait pas, elle a donné une explication. Que tu la croies ou non, que tu penses qu'il aurait pu se passer autre chose n'aurait pas dû entrer en ligne de compte. C'était marqué "terrain miné", et ensuite c'était marqué "non je veux pas que tu entres", explicitement.
Si ça fait mal aujourd'hui, ben... c'est plus parce que tu as pas écouté que parce qu'elle aurait eu tort de pas mettre de pancarte au départ. Que c'était une fois où t'aurait pas pu savoir. Et que ç'aurait dû être tant pis, peut-être un peu triste mais pas plus grave que ça n'était au départ.

Message modifié par son auteur il y a 8 mois.

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Yrvarto

le samedi 16 juillet 2022 à 15h02

Siestacorta


C'est pas de la discrimination au sens politique. C'est juste son choix à elle, qu'elle t'a expliqué. Tu lui prêtes des intentions en pensant "oui mais MOI, je suis un mec bien enfin ! Si elle me fait ça c'est que c'est elle qui pense de travers !"

Non, elle pense comme elle peut après un traumatisme.
Tu aurais été noyé volontairement par quelqu'un de proche dans ton jeune âge, à plusieurs reprises, peut-être que tu aurais peur de l'eau.
Et aucun maître-nageur ne devrait
- le prendre personnellement
- ni tenter de changer ce que tu ressens sans que tu lui aies demandé,
- ni se vexer et insister avec colère si tu refuses de faire ce qu'il pense bon pour toi.

Et bon, le fait que tu penses à la fois que tu peux l'aider et qu'elle peut t'aimer, c'est deux motivations qui s'entre-justifient un peu trop opportunément.
Si tu pensais pouvoir l'aider sans rien attendre d'elle... Yaurait déjà un soucis, parce que tu l'accompagnes déjà dans le triangle dramatique de Karpman, où vous échangerez les rôles selon ce que chacun a ressenti.
Alors en ajoutant ta blessure narcissique ("comment ??? on me dit que je ne peux rien ? Que peut-être mon expérience ne vaut pas tout le temps ?") à une autre ("quoi, elle m'aime pas ? Pourquoi ?", tu te mets à donner des raisons à ses choix qui te permettent de te raconter l'histoire à toi.

Tu es sûrement frustré de pas avoir été compris et entendu. Elle aussi, tout aussi sûrement.
Et... en te racontant ton histoire où elle aurait pas été honnête, où ses raisons peuvent pas être aussi déterminantes que ça, et où toi tu ne pouvais pas être un sale type... tu as fini par être lourd, et être plus proche du sale type potentiel. Alors ça te vexe, vous pouvez encore moins vous parler à coeur ouvert, ça te frustre, donc tu évacues la vapeur à un moment, peut-être avec elle, peut-être ici.

Mais en réalité, c'est simple : elle ne voulait pas, elle a donné une explication. Que tu la croies ou non, que tu penses qu'il aurait pu se passer autre chose n'aurait pas dû entrer en ligne de compte. C'était marqué "terrain miné", et ensuite c'était marqué "non je veux pas que tu entres", explicitement.
Si ça fait mal aujourd'hui, ben... c'est plus parce que tu as pas écouté que parce qu'elle aurait eu tort de pas mettre de pancarte au départ. Que c'était une fois où t'aurait pas pu savoir. Et que ç'aurait dû être tant pis, peut-être un peu triste mais pas plus grave que ça n'était au départ.

Message modifié par son auteur il y a quelques instants.

Merci pour ta réponse.

Pourquoi, dans la mesure où ce n'était pas de ma faute, ni de la sienne, et que ni elle ni moi ne pouvions visiblement changer quoi que ce soit à la situation ; pourquoi m'a-t-elle dit qu'elle avait peur que je la viole ? Je ne crois pas qu'elle me l'a dit par sincérité. Pourquoi m'avoir mêlé à ses angoisses personnelles ? Les miennes valent autant que la sienne. Quand je lui ai proposé de rester bons amis, elle a accepté. J'aurais préféré qu'elle me dise non sur le coup, quitte à mentir. J'aurais complètement accepté sa décision, même si cela aurait été difficile sur le moment.

Je crois qu'elle me l'a dit parce qu'elle m'en voulait de lui avoir déclaré mes sentiments et de l'avoir fait douter. Et c'est ce qui m'a été reproché plus tard d'ailleurs : le fait simplement de lui avoir dit que j'étais amoureux d'elle. Je la soupçonne d'avoir voulu me blesser tout en justifiant sa prise de distance. En invoquant son malaise vis-à-vis de moi (le mot "peur" me semble trop fort), c'est aussi un moyen de se déresponsabiliser et de me déresponsabiliser sur ce point-là.

Ce qui m'a surtout mis en colère, c'est que dans mon dos, elle a raconté à son entourage professionnel qu'elle avait peur de moi. Lorsque je l'ai découvert, cela m'a naturellement vexé et j'ai décidé de couper les ponts avec cette fille. Or, deux mois plus tard, elle a déposé un signalement contre moi aux RH, je cite : "Parce qu'elle avait peur que je la viole, et qu'elle voulait donc prendre ses précautions au cas où je passerais à l'action" (!!!). Je n'ai évidemment pas été sanctionné, dans la mesure où même elle a avoué que je n'avais rien tenté ou fait contre elle.

Je me suis retrouvé dans cette situation uniquement parce que j'ai été honnête avec elle et que j'ai voulu que notre amitié perdure. Amitié dans laquelle elle n'a jamais crû, de toute évidence. Contrairement à ce que tu sembles alléguer, j'avais accepté sa décision me concernant. Malheureusement, et je ne la blâme pas vraiment pour ça, elle paraît avoir considéré le moindre geste amical ou gentil de ma part comme suspect. J'ai donc dû me justifier à plusieurs reprises d'être sympa avec elle. Mais quand j'ai décidé de mettre fin à cette relation toxique (pour elle comme pour moi), cela n'a fait qu'aggraver la situation. Le fait que je ne lui parle plus ou presque n'a fait qu'accroitre son stress. Elle m'a accusé de vouloir m'emparer du bureau dans lequel nous travaillions, en mettant ça sur le dos de la domination masculine. C'est l'une des raisons pour lesquelles elle a été se plaindre aux RH.

C'est vrai qu'à présent, je regrette la façon dont les choses se sont déroulées. Mais je suis quelqu'un qui cherche à progresser dans la vie et à apprendre de mes erreurs. Mais avant d'apprendre de ses erreurs, il faut savoir les identifier. Je n'ai pas du tout l'intention de la côtoyer de nouveau, même si j'ai toujours de la sympathie et de la peine pour elle. Elle m'a trop fait souffrir, et ce serait trop dangereux pour moi.

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Yrvarto

le samedi 16 juillet 2022 à 15h42

cactus


Parce que tous les mecs sont des violeurs en puissance, et elle le sait. On vit dans une société de culture du viol. Le viol c'est pas forcément qqch d'hyper démonstratif comme dans les films, c'est en réalité beaucoup plus insidieux - une absence de consentement - et la très grande majorité des violeurs sont des personnes de notre entourage proche ou moins proche.

Tous les mecs ne sont pas des violeurs en puissance, non. Tous les hommes qu'elle a rencontrées l'ont elle violée ? Je ne crois pas non. La majorité d'entre eux n'a rien fait. D'ailleurs, si on se base uniquement sur la statistique, le pourcentage de violeurs parmi les hommes est moins élevé que le pourcentage de femmes chez les violeurs (1 sur 10). Dire que tous les hommes sont des violeurs potentiels, c'est à la fois aussi vrai (d'un sens) et faux (de l'autre) que de dire, par exemple, que tous les musulmans sont des terroristes potentiels.

S'en convaincre, c'est le meilleur moyen d'être islamophobe et de flipper dès qu'on croise un musulman.
C'est exactement pareil en ce qui concerne les hommes. Les mécanismes sont identiques.

Je suis en revanche d'accord avec toi quand tu écris que les violeurs sont à 90% des proches des victimes. Mais ce sont en général des compagnons, des ex, des amants ou bien des membres de la famille (père, frère, oncle...). Or, pour ma part, je ne suis qu'un collègue pour elle, qui, en fin de compte, ne la voyait jamais plus seul ensuite en dehors de notre lieu de travail.

cactus

En disant ça, tu l'infantilises. Tu pars du postulat qu'elle ne voulait pas être seule, mais elle est assez grande pour exprimer ce qu'elle veut ou pas.
Baisser les bras par rapport à quoi ?

J'ai connu la (véritable) solitude dans mon enfance et adolescence. Je sais ce qu'elle peut nous faire, et c'est pourquoi j'ai l'habitude de ne pas laisser les gens seuls avec eux-mêmes. Je n'ai pas non plus insister. Après mon pétage de plomb, je ne lui ai plus jamais proposé de faire une sortie rien que tous les deux.

Considérer que c'est de l'infantilisation, c'est manquer de confiance en soi. Ce n'était pas mon intention et, si elle l'a pris ainsi, c'est de sa faute et non de la mienne.

cactus

Et bien en fait : non. Le fait que tu sois un homme suffit. Et c'est ce qu'ont tenté de te dire plusieurs personnes ayant répondu à ton post déjà.
C'est pas de la discrimination, c'est la résultante des violences faites aux femmes dans le fonctionnement actuel de notre société.

Le mieux que tu aies à faire d'après moi est effectivement de la laisser tranquille et de couper les ponts.

Tu tiens, comme cette fille d'ailleurs, le même discours déresponsabilisant. Je connaissais quelqu'un qui, pour le moindre échec personnel dans son entreprise, accusait l'État, les politiques, la société d'être responsables de ses malheurs. Il a sans doute en partie raison, mais au bout du compte ce type de discours ne fait qu'engendrer de la haine. Eh bien là c'est pareil. Que ce soit bien clair, je ne veux pas te faire la leçon. De nombreux hommes ont un comportement problématique avec les femmes, sans aller jusqu'au viol. Ce que je veux dire, c'est que chacun à mon avis mérite d'avoir sa chance. Moi j'ai horreur qu'on me dise que, sous l'unique prétexte que je suis un homme, alors je serais un "violeur potentiel". J'entends le mot "potentiel" ; mais je ne sous-estime pas la performativité du langage et surtout de ce genre de slogan. Je suis sûr qu'on peut lutter contre les VSS sans en arriver à ce genre de déclaration simpliste. Je crains à terme les prophéties autoréalisatrices, et qu'au lieu d'arranger les choses cela ne les aggrave. Mais bon, je parle sans doute dans le vent.

Oui, il y a des violences faites aux femmes, c'est un fait. Et pourtant, je ne lui ai rien fait, et c'est aussi un fait. Moi, j'avais peur qu'elle finisse par porter plainte contre moi en inventant une histoire. Elle a fini effectivement par effectuer un signalement aux RH (voir ma dernière réponse à @Siestacorta). En définitive, elle ne fait que confirmer ce que je craignais. Aujourd'hui, elle s'est isolée de tout le monde.

Message modifié par son auteur il y a 8 mois.

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Siestacorta

le samedi 16 juillet 2022 à 15h44

Yrvarto


Pourquoi, dans la mesure où ce n'était pas de ma faute, ni de la sienne, et que ni elle ni moi ne pouvions visiblement changer quoi que ce soit à la situation ; pourquoi m'a-t-elle dit qu'elle avait peur que je la viole ?

C'est très possible qu'elle aurait pu dire "j'ai peur que TU me violes" à n'importe quel mec qui ne rentre pas dans ce qu'elle a voulu poser comme cadre pour elle.
Elle te le dis à toi personnellement parce que toi personnellement t'as essayé de rentrer en relation.
Malgré ce cadre, dont tu penses ce que tu veux, mais que tu aurais pu respecter juste parce que c'est le sien et que tu le connais.

Quand elle te dit "c'est pas de ta faute, pas de la mienne", elle dit que son regard est, après ce qu'elle a vécu, désormais comme ça, c'est, comme, ça, vous n'y pouvez rien ni elle ni toi.

Ce qui se passe après, ses éventuels doutes, le fait que l'angoisse augmente même après que tu aies proposé de rester juste pote...
Se passe après ta déclaration.
J'essaie pas de te dire qu'elle gère biee ; j'essaie de te dire que si elle a eu mal quand tu ne pensais pas faire mal, mais qu'elle te l'a dit, tu dois la croire et que c'est plus important sur le moment que d'imaginer que ça pourrait aller mieux, encore plus avec le type excellent que tu dois être. Tu peux la croire, comme tu aurais d'emblée dû entendre que les signes de passé traumatique étaient en partie destinés à s'assurer que tu ne ferais pas de proposition - que les mecs dans son environnement aient connaissance de ce contexte.

Après, elle a pu aller et venir sans savoir être mieux avec toi, et vous bossez dans le même bureau, ça devient de plus en plus confus et tendu sur des petites choses. Mais au départ, ben tu déclares et demande une relation à quelqu'un
- dont tu sais qu'elle a subi des viols,
- qui affiche ne pas sortir avec des cis-mecs,
- qui est bloquée à partager un lieu de travail avec toi quoi qu'il arrive.

Et sa réponse "j'ai peur de toi parce que j'ai déjà eu peur dans les relations avec les mecs", dans cet environnement par ailleurs physiquement limitant du travail, et toute la tension qui augmente après, te semble pas compréhensible. Elle est coincée avec cette proposition dont elle ne voulait explicitement pas, et sur un lieu qu'elle va devoir partager.

Honnêtement, ça a dû être désagréable pour toi, je vais pas faire semblant de pas le voir. Mais, par rapport à la question que tu poses, tout ce qu'elle a dit, fait, atermoiements, "on reste amis" soupçon, malaise, interprétations et demande RH un peu foireuse", c'est un paquet de stratégies de défenses, contradictoires, qui à terme participent à la tension, mais dans son contexte : je comprends un peu qu'elle réagisse comme ça, oui. C'est peut-être disproportionné par rapport au pire que tu aurais pu faire, ça ne l'est pas par rapport à ce qu'elle met tant de forces à fuir.
Ça ressemble bien à quelqu'un qui a peur et tente de trouver comment gérer. Essaie d'imaginer que c'est quelqu'un de flippé et qui doute qui fait tout ça : c'est cohérent.

Peur de toitoitoi peut-être à tort, mais en fait, tu ne pouvais rien et comme tu l'as dit, t'aurais dû laisser tomber et maintenir une ligne "j'ai compris, mon intention n'était pas de te blesser mais je suis désolé si ça l'a fait quand même, je dis plus rien".
Ça aurait peut-être pas marché, mais toi tu aurais pu aller voir les RH en disant "bon on est en tension, je crois pas que ça ira mieux malgré mes efforts, je voudrais changer de bureau".

Déclarer son amour est pas une faute, mais son contexte fait que c'est un erreur que t'as faite en connaissance de cause : tu savais que c'était miné. Non seulement "no zob in job" mais "and I really mean no cis-man zob" .

C'était déjà une idée potentiellement tendue, proposer quelque chose à un collègue dans le même bureau. Je suppose que ça t'étais déjà conscient. La collègue a plein de sensibilités extrêmes, affichées publiquement. Ca aussi, t'es conscient. T'as pas tenu compte, parce que quand même, tu te sens pas être une menace.

Donc oui, t'as dépassé une limite, plusieurs, et explicites. Tu pouvais pas devenir que ça exploserait, peut-être bien que tu aurais pu faire mieux, mais quand même, prends ta responsabilité de départ : t'es allé où yavait plein de bonnes raisons claires de pas aller.
Sans la connaitre elle, sans dire que ce qui suivrait aurait pu se passer moins mal, sans insinuer que tu es en vrai la menace qu'elle craint : au départ, t'as déconné alors que beaucoup de choses étaient claires. Et bon, elle a eu peur, et ces choses qui lui semblaient claires à elle aussi étaient à mettre en doute. Qu'elle arrive pas à se rassurer, que tu arrives pas à la rassurer, tout ça se joue après ton initiative.
Je dis pas que tu es coupable d'un truc grave, mais responsable d'être au départ de l'embrouille alors qu'yavait bien moyen d'éviter , et responsable de l'avoir à un moment intensifié, oui.

Et je te crois quand tu dis vouloir progresser, par ailleurs.

Message modifié par son auteur il y a 8 mois.

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Siestacorta

le samedi 16 juillet 2022 à 16h02

Yrvarto
Tous les mecs ne sont pas des violeurs en puissance, non. Tous les hommes qu'elle a rencontrées l'ont elle violée ? Je ne crois pas non. La majorité d'entre eux n'a rien fait. (...) Moi j'ai horreur qu'on me dise que, sous l'unique prétexte que je suis un homme, alors je serais un "violeur potentiel". J'entends le mot "potentiel" ; mais je ne sous-estime pas la performativité du langage et surtout de ce genre de slogan. Je suis sûr qu'on peut lutter contre les VSS sans en arriver à ce genre de déclaration simpliste. Je crains à terme les prophéties autoréalisatrices, et qu'au lieu d'arranger les choses cela ne les aggrave. Mais bon, je parle sans doute dans le vent.

Oui.
J'ai déjà eu un débat similaire ailleurs ya moins d'un mois, c'est trop frustrant pour tout le monde de faire entendre ce qu'il y a de sain dans ce qu'on dit. Je l'ai eu ici quelques fois au cours des années.
Aujourd'hui je me sens pas cap' de t'expliquer pourquoi c'est raisonnable d'avoir peur, en fait, pas cap' d'entendre que tu dises "ho ça va c'est pas grave tout ça, moi je l'ai la solution qu'il faut aux féministes qui exagèrent", surtout.

Bref. On sort des questions qu'on peut se poser à soi, de la situation pratique et réelle qui permet éventuellement de se mettre à la place de l'autre pour comprendre ce qui a foiré...

Donc pour aujourd'hui j'esquiverai le débat.

Message modifié par son auteur il y a 8 mois.

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Yrvarto

le samedi 16 juillet 2022 à 16h18

Siestacorta
Oui.
J'ai déjà eu un débat similaire ya moins d'un mois, c'est trop frustrant pour tout le monde de faire entendre ce qu'il y a de sain dans ce qu'on dit. Je l'ai eu ici quelques fois au cours des années.
Aujourd'hui je me sens pas cap' de t'expliquer pourquoi c'est raisonnable d'avoir peur, en fait, pas cap' d'entendre que tu dises "ho ça va c'est pas grave tout ça, moi je l'ai la solution qu'il faut aux féministes qui exagèrent", surtout.

Bref. On sort des questions qu'on peut se poser à soi, de la situation pratique et réelle qui permet éventuellement de se mettre à la place de l'autre pour comprendre ce qui a foiré...

Donc pour aujourd'hui j'esquiverai le débat.


Message modifié par son auteur il y a 10 minutes.

Personnellement, je ne prétends pas avoir la solution miracle pour mettre fin aux VSS. Je sais aussi que les féministes continueront de reprendre ce slogan, non pas parce qu'il serait (partiellement) vrai, mais parce qu'il est mobilisateur en ce sens où il donne une représentation de la société divisée en deux camps ("nous" contre "eux"). Son caractère provocateur est aussi apprécié. Il relève du registre politique, et non scientifique.

Mais oui, inutile de débattre car ce serait s'écarter du sujet du topic.

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