Réactions à l'événement
Jalousie – compersion… deux opposés?
Le vendredi 25 mars 2022 à 19h30 à Le Locle en Suisse.
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Siestacorta
le mercredi 16 février 2022 à 08h56
Je ne pourrai pas assister à l'évènement, mais c'est un excellent sujet. Si vous avez des témoignages ou des réflexions intéressantes sur le moment, hésitez pas à les retranscrire même brièvement, ça m'intéresse beaucoup !
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BleuPolaire
le samedi 14 mai 2022 à 07h53
(1/3)
Voici le retour du groupe de parole du 25 mars 2022 sur le sujet cité.
Faire un résumé qui puisse traduire de manière fidèle ce qui s’est partagé durant cet espace
d’échange n'est pas chose aisée. Deux personnes présentes ce soir-là se sont proposées
pour vous faire un retour d’une manière la plus parlante possible pour chacun·e. Nous
espérons que cette approche pourra vous apporter quelques réponses ou pistes de
réflexion.
Jalousie
Il apparaît clairement que la jalousie est un sentiment humain encore très présent dans
notre société actuelle. Elle est un héritage probable des temps où nous craignions de perdre
notre place, de ne pas accéder à un certain statut ou confort. Elle parle de la peur de perdre
l’être aimé, ce qui peut être aussi lié à une certaine possessivité sous-jacente.
La jalousie est l’expression d’un besoin qui n’est pas comblé, ou d’une blessure qui reste
ouverte, comme celle de l’abandon, par exemple ; à la différence de l’envie, qui est une
énergie allant sans doute nous mettre en mouvement pour accéder à ce que l’autre
possède.
Il s’agit bien de clarifier : L’envie c’est : "Je l’envie de ce qu’il·elle a". Cette approche nous
pousse alors assez souvent vers l’envie d’y accéder. On pourrait résumer à : "Je l’envie
de…" ; "J’ai envie de…"; "Je me mets en marche pour y arriver". La jalousie, quant à elle, est
plutôt une énergie statique qui nous pousse à nous complaindre et rester dans
l’expectative, l’observation et éventuellement la critique, en souhaitant que l’autre ne
possède plus la chose que l’on jalouse.
Ainsi vécue, la jalousie peut être un véritable poison mais sait se révéler positive si l’on peut
trouver ce qu’elle renferme. Il y a toujours une forme de questionnement à rechercher en
arrière-plan, même si, sur le moment, c’est clairement difficile. Cette question est celle du
besoin non nourri, de ce que l’on souhaite vraiment pour soi.
La jalousie peut-elle être exprimée ?
Chacun·e s’accorde sur le fait que ces émotions doivent être partagées, mais il apparaît en
Communication Non-Violente (CNV) que ce n’est pas toujours une bonne chose que
d’exprimer son sentiment de jalousie, ou même ses besoins, auprès de celui ou celle qui est
à l’origine du stimulus. La plupart du temps, c’est ce que l’on fait de manière automatique,
mais derrière cette expression de nos sentiments, il règne souvent le message caché : "Aidemoi, aime-moi, prends soin de moi et change, pour que cela soit plus simple pour moi".
De ce fait, il apparaît pour l’ensemble des personnes présentes que si l'on est disponible en
termes d’énergie, qu'on se sent bien dans sa vie et dans une bonne dynamique (vie en lien
avec ses valeurs, bonnes énergies ambiantes, peu de fatigue ou de problèmes ouverts, …)
notre disponibilité à l’autre et notre capacité à ne pas rentrer dans la défense face à un
sentiment de jalousie est plus facile à gérer. L’inverse est tout aussi vrai, et ne s’arrête pas à
cette problématique.
Parfois cette jalousie ressentie ou subie peut épuiser et faire perdre patience ; on a envie de
laisser l’autre se gérer tout·e seul·e et "faire le job"… Au final, c’est ce qu’il faudrait pour
chacun·e de nous : se pencher sur nos propres soucis, en prendre soin, et ne pas demander
aux autres de les régler. Cependant, ça peut être bien compliqué quand les sentiments
amoureux s’en mêlent… On a envie d’aider l’autre, de le·la rassurer (souvent de la manière
dont on aimerait être nous-même être rassuré·e, ce qui ne correspond pas forcément aux
attentes de l’autre), et de se montrer bienveillant·e. L'entrée dans le jeu du triangle
dramatique (bourreau – sauveur – victime) n’est parfois pas très loin. Il peut être difficile de
toujours rester soi-même et de dire à l’autre que cette énergie lui appartient et que l’on n’y
peut rien, finalement. La CNV propose de distinguer les émotions des besoins et de ne pas
mêler le tout ; c’est sans doute une bonne approche, tant pour qui s’exprime que pour qui
reçoit l’information.
Message modifié par son auteur il y a un an.
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BleuPolaire
le samedi 14 mai 2022 à 07h54
(2/3)
Compersion
La compersion est une émotion ressentie lorsque l’on éprouve de la joie pour une personne
aimée qui vit quelque chose de bien et de joyeux. Elle est très en lien avec la liberté, la joie
de vivre et la sérénité.
C’est un peu cette émotion que l’on ressent lorsqu’un·e enfant vient nous annoncer une
bonne note ou une histoire joyeuse. Nous éprouvons une forme de joie qui est une énergie
différente de l’empathie car cette dernière n’est pas tournée vers une personne aimée en
particulier, mais peut être ressentie même avec une personne inconnue.
Il se peut que la compersion soit une recherche volontaire et active d’une personne pour
son·sa partenaire, mais cette énergie est semblable aux autres émotions : elle ne peut être
forcée ou crée de toute pièce. Parfois c’est compliqué de ne pas ressentir de compersion
lorsque notre partenaire y arrive où que l’on voit des gens y accéder.
Une hypothèse propose le fait que la compersion puisse avoir un effet « boule de neige » et
puisse produire une forme de cercle vertueux. De la même manière, on peut supposer que
la jalousie provoque une forme de cercle vicieux. Au regard de cela, il semble que le fait
d’être bien avec nous-même et ancré·e dans notre existence puisse être une sorte de clé
pour mieux gérer ces états qui nous plombent vers le bas ou nous tirent vers le haut.
Une autre hypothèse a permis de mettre en lien la jalousie et la compersion face à la
hiérarchie relationnelle. Il serait plus simple de gérer la jalousie et ressentir de la
compersion lorsque l’on est défini comme « numéro 1 » ou dans le « couple
socle/historique ». Cette idée propose le fait que si l’on accorde plus de valeur à une
relation, la jalousie peut être moins présente. Ce n’est pas l’avis de tout le monde, mais cela
dépend aussi de comment l'on fonctionne dans la relation ; l’important étant de bien
communiquer et de se mettre d’accord sur ce que l’on souhaite.
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BleuPolaire
le samedi 14 mai 2022 à 07h56
(3/3)
Quelques pensées annexes
À travers ces échanges, quelques pensées ont gravité autour du thème principal. Nous
trouvons pertinent de les mentionner brièvement.
- Ce n’est pas la relation que l’on a avec une personne qui fait que l’on est aimé·e.
C’est quelque chose de plus profond et de plus large, au-delà du « faire ».
- Il est utile de se demander souvent quelle est la vraie raison de notre malheur. Il
apparaît, lors de cet exercice, que c’est rarement l’autre qui est responsable de ce
que l’on vit. Alors, à nous de retourner vers notre moi profond pour accueillir nos
blessures, comprendre nos besoins et se centrer le plus possible dans nos valeurs et
nos choix.
- Il existe cinq messages de l’Amour (Gary Chapman) mais le plus beau message ne
serait-il pas celui de pouvoir dire : "Je vais bien." ?...
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Diomedea
le samedi 14 mai 2022 à 08h55
@BleuPolaire
Merci beaucoup pour toutes ces réflexions et l'effort de les avoir si clairement formulé!
En plus de leur valeur intrinsèque, elles illustrent la bienveillance si nécessaire pour bien vivre le PA. Nous aurions beaucoup aimé être présents mais le Finistère n'est pas très près...
😊
Message modifié par son auteur il y a un an.