Le polyamory est-il réservé aux ventres pleins ?
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Siestacorta
le jeudi 11 septembre 2014 à 12h31
Apsophos
On décide plus facilement de sauter dans le vide quand on a les pieds attachés à un élastique, mais ce n'est pas nécessaire en effet.
Abahoui, si se poser des questions est comparable à une activité extrême, effectivement, on peut pas attendre ça de tout le monde tout le temps.
Mais de bonnes conditions matérielles, je vois plus plus leur avantage dans la difficulté de se poser des questions et de tenter d'y apporter des réponses dans un long terme.
Notemment s'il s'agit de polyamour, d'une réflexion sur ses engagements, dont les conséquences dépassent le coup d'un soir ou le coup d'un saut.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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bodhicitta
le jeudi 11 septembre 2014 à 14h17
Tu l'as dis c'est réfutable, enfin je pense que ce que tu évoques est vrai mais... l'opposé l'est aussi... :-/
Siestacorta
- c'est plus pratique dans une grande ville, dans l'anonymat... donc, payer un loyer de grande ville peut être perçu comme plus facile que de faire avec le jugement plus direct d'une petite communauté
Je pense que le fait d'habiter dans une petite ville à la campagne pousse un peu à devoir assumer ce que l'on fait et vie.
Sachant qu'a l'opposé on est rarement anonyme, il y a de fortes chances qu'on finisse par recroiser tel ou tel personne ou qu'à un moment tel personne soit l'amie de un tel etc...
En ville je pense que ça pousse aussi à en finir avec une relation, tout plaquer, et basta on raye cette personne de notre vie. :-(
Si je fait la garce avec quelqu'un ça va vite faire le tour! donc je serait obligeai de m'en expliquer! ça me pousse encore plus à bien peser le pour et le contre des choses avant de les faire et à élaborer ma ligne de conduite!
Ce qui d'un sens aide aussi (je pense) c'est que vu la faible population on a envie de conserver les rapports de camaraderie qu'on a avec les (rares en nombre si faible populas') gens autour de nous surtout si méme classe d'age etc. Je pense que c'est pour ça aussi qu'on juge p t etre un peu moins, et que c'est d'avantage chacun fait ce qu'il veut de sa vie.
ça c'est aussi mon coté positif, enfin j'vie à la campagne donc j'y voix des avantages pour me remplir le ventre!
<3
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Tcheloviekskinoapparatom
le jeudi 11 septembre 2014 à 17h20
Apsophos
Qui parle encore de "prolétariat" de nos jours à part les marxistes de droite ?
Des marxistes de gauche :) (c'est à dire des marxistes tout court....)
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Apsophos
le jeudi 11 septembre 2014 à 23h33
Siestacorta
Abahoui, si se poser des questions est comparable à une activité extrême, effectivement, on peut pas attendre ça de tout le monde tout le temps.
Ben vu le nombre de réflexions qu'on m'a fait toute ma vie du type "tu te poses trop de questions" "tu te compliques la vie" etc. (je passe les plus "flatteuses") c'est difficile de ne pas faire un lien avec les privilèges dont je jouis, notamment celui de pouvoir survivre confortablement dans l'oisiveté à l'âge adulte.
Difficile également de ne pas se dire qu'une "force supérieure" (qu'on pourrait appeler vulgairement éducation si on est auto-conspirationniste) s'emploie à dépeindre la réflexion et la remise en question comme une activité rébarbative, non rémunératrice, voire dangereuse. (et donc réservée à ceux qui ont les moyens d'échapper à la force en question)
Si j'avais suivi les conseils, si j'avais été un bon élève, un bon fils aussi, je ne serais pas là à troller en comparant une simple réflexion à la cascade spectaculaire du protagoniste d'un mauvais jeu vidéo.
Tcheloviekskinoapparatom
Des marxistes de gauche :) (c'est à dire des marxistes tout court....)
J'ai bien précisé "de nos jours".
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Siestacorta
le vendredi 12 septembre 2014 à 00h15
Apsophos
Difficile également de ne pas se dire qu'une "force supérieure" (qu'on pourrait appeler vulgairement éducation si on est auto-conspirationniste) s'emploie à dépeindre la réflexion et la remise en question comme une activité rébarbative, non rémunératrice, voire dangereuse. (et donc réservée à ceux qui ont les moyens d'échapper à la force en question)
Ben même si ya une force supérieure qui essaie de te faire croire ça, t'es pas obligé de la croire.
Tu te fais un joli casque en papier alu et puis les ondes éducatrices.. non ? Moui.
Je veux dire : je trouve également embarrassants les deux icônes possibles d'une réflexion méritoire : le petit saint issu du caniveau qui a réussi à tout changer à la seule force de son cortex (vouais, le bon mot est plus réussi que la métaphore) comme le richard pénitent qui ferait sa B.A en pensant un peu aux autres.
Pourtant, dans les deux cas, ça peut faire des gens intéressants (si tu suspends une seconde ta misanthropie, oui, juste à côté de l'incrédulité)... Mais comme modèles de l'autonomie de la réflexion, ils filent plus de complexes que de billes.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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LuLutine
le vendredi 12 septembre 2014 à 00h28
Apsophos
Peut-être parce que celles/ceux/coin pour qui c'est une réalité ne s'appellent pas eux-même "poly" ?
Mouais, cela dit, je pourrais tout-à-fait écrire aussi que la personne "super débauchée qui a tout ce qu'elle veut, tout le temps", je la cherche encore... ;)
Ce serait vrai aussi. :)
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LuLutine
le vendredi 12 septembre 2014 à 00h33
MagentadeMars
Ah oui, dans le sens de la hiérarchie de Maslow, c'est clair :-) (+)
J'ai besoin de dormir pour me relever à 6h et...je suis sur le forum. Mais je confirme, le besoin de dormir passe avant mes questionnements sur le polyamour :P (ou peut-être pas toujours ;) ?)
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Siestacorta
le vendredi 12 septembre 2014 à 00h51
LuLutine
Mouais, cela dit, je pourrais tout-à-fait écrire aussi que la personne "super débauchée qui a tout ce qu'elle veut, tout le temps", je la cherche encore... ;)
Hm, là, pour le coup, c'est une question de persévérance dans le travail d'investigation.
Si tu veux de la troisième main, tu lis quelques nouvelles de Bret Easton Ellis. Ou le roman Glamorama, si t'as un peu plus de temps.
De la seconde main, tu lis "la violence des riches" des Pinçon Charlot, ou tu te fais une doc sur les vacances de Jean-François Coppé.
De première main, tu fais un peu de tourisme dans quelque boutique pour quelques objets qu'a priori t'imagines pas que c'est un besoin.
Après, "tout ce qu'elle veut tout le temps" est peut être une exagération :-) mais pour ce qui est de trouver des gens qui vivent dans la classe supersupérieure et qui connaissent très très peu de limites à leurs désirs, si, si, yen a.
Mais bon, pour le coup, leur compétitivité intellectuelle est largement insuffisante par rapport à l'ampleur de leur capital de départ. Comme quoi, j'insiste, la corrélation entre réflexion et richesse est pas évidente :-)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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LuLutine
le vendredi 12 septembre 2014 à 00h57
Siestacorta
Après, "tout ce qu'elle veut tout le temps" est peut être un grand mot :-)
Ah mais oui mais moi, tu me connais non ?
Je prends les mots au pied de la lettre !
Donc, on est d'accord !
Sinon, ma foi, j'ai pas l'impression de manquer de grand-chose, alors on pourrait très bien dire que je fais partie de ces fameuses personnes qui ont "tout ce qu'elles veulent tout le temps" (mais en fait non, c'est pas vrai, mais à partir du moment où tu prends le "tout" dans un sens "non-absolu", ben tu la mets où la limite ? Je suis très heureuse moi, donc j'ai tout ce que je veux - parce que sinon je serais malheureuse - donc j'en fais partie ?)
Siestacorta
mais pour ce qui est de trouver des gens qui vivent dans la classe supersupérieure et qui connaissent peu de limites à leurs désirs, si, si, yen a.
Comme dit plus haut, j'ai pas dit le contraire.
D'ailleurs je ne fais pas partie de la classe "supersupérieure" mais l'immense majorité de mes désirs sont comblés (peut-être parce qu'ils n'ont rien d'extraordinaire, aussi ? Mais t'as pas précisé ce critère... ;) En fait ça me refait penser à cette citation de je-sais-plus-qui : "Le pauvre manque de beaucoup de choses ; le riche de tout." ;) )
Siestacorta
Mais bon, pour le coup, leur compétitivité intellectuelle est largement insuffisante par rapport à l'ampleur de leur capital de départ. Comme quoi, j'insiste, la corrélation entre réflexion et richesse est pas évidente :-)
Toutafé...
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Siestacorta
le vendredi 12 septembre 2014 à 01h03
LuLutine
Je suis très heureuse moi, donc j'ai tout ce que je veux - parce que sinon je serais malheureuse
Je prend le raisonnement au pied de la lettre, ou bien... ? :-)
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LuLutine
le vendredi 12 septembre 2014 à 01h04
Siestacorta
Je prend le raisonnement au pied de la lettre, ou bien... ? :-)
:P
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Apsophos
le vendredi 12 septembre 2014 à 12h10
Siestacorta
Ben même si ya une force supérieure qui essaie de te faire croire ça, t'es pas obligé de la croire.
Tu te fais un joli casque en papier alu et puis les ondes éducatrices.. non ? Moui.
Métaphoriquement, oui, probablement.
Je veux dire : je trouve également embarrassants les deux icônes possibles d'une réflexion méritoire : le petit saint issu du caniveau qui a réussi à tout changer à la seule force de son cortex (vouais, le bon mot est plus réussi que la métaphore) comme le richard pénitent qui ferait sa B.A en pensant un peu aux autres.
Pourtant, dans les deux cas, ça peut faire des gens intéressants (si tu suspends une seconde ta misanthropie, oui, juste à côté de l'incrédulité)... Mais comme modèles de l'autonomie de la réflexion, ils filent plus de complexes que de billes.
Du coup j'ai la chance d'être si éloigné de l'un comme de l'autre que je ne peux en prendre aucun comme modèle ?
Ma misanthropie je la suspends aux lèvres (ou autre) des gens que j'aime, j'imagine. Tant qu'elle n'en tombe pas tout va bien. En ce moment ça va, il y a un paquet de personnes avec des lèvres assez crochues.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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jaguar
le mercredi 17 septembre 2014 à 13h39
hier j'ai trouvé ce passage chez Rilke dans Lettre à un jeune poète, que chacun peut relire et apprendre sur l'existence humaine sans vouloir être toutefois un poète :
"ce n'est pas en effet, la paresse seule qui est responsable du fait que les rapports humains se répètent sans innovation et de manière si indiciblement monotone; c'est plutôt la crainte d'une quelconque expérience inédite et imprévisible qu'on s'imagine ne pas être de taille à éprouver."
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jaguar
le mercredi 17 septembre 2014 à 13h45
ce que je veux dire : quand une personne ne peut sauter dans le vide sans filet, elle trouve des arguments pour le reprocher aux autres...
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jaguar
le mercredi 17 septembre 2014 à 13h46
vivre selon son propre désir est toujours difficile à supporter pour ceux qui subissent leur propre pression ou celle de l'extérieur (société, conjoint, croyances, etc...)
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MagentadeMars
le mercredi 17 septembre 2014 à 17h10
jaguar
ce que je veux dire : quand une personne ne peut sauter dans le vide sans filet, elle trouve des arguments pour le reprocher aux autres...
<3 ... pour se déculpabiliser de ne pas faire.
Ce qui complique la chose, c'est qu'on peut dire la même chose de ceux qui refusent de se jeter dans, par exemple, des théories de complot les plus hallucinantes.
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ScottBuckley
le jeudi 18 septembre 2014 à 02h55
Bonjour,
Dans la phrase : ' le polyamory est-il réservé aux ventres pleins ' ,
on pourrait remplacer ' polyamory ' par :
- Exercer un métier passionnant & en vivre,
ou :
- Reconquérir du pouvoir sur sa propre vie / empowerment,
ou :
- Être une personne bisexuelle,
ou :
- Se libérer des normes d'une société est-il réservé aux ventres pleins ?
.... Tout en sachant que des millions de personnes ont pû changer la société depuis l'âge de pierre (des révolutionnaires, des Suffragettes pour les droits des femmes, des Résistant-es pendant la 2nde guerre mondiale...), et ont peut-être aussi changé de vie ou la vie...
... parce qu'illes avaient faim (et qu'illes n'avaient pas le ventre plein), nan ?
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Siestacorta
le jeudi 18 septembre 2014 à 09h11
Oui, on peut tendre vers une émancipation parce que la force de la contrainte matérielle et celle de la société ont finit ensemble par être trop oppressantes, atteindre le seuil humain où il y a un refus et parfois une révolte.
Mais ça n'annule pas totalement l'argument qui dit que pouvoir vivre sa vie selon des choix sortis des normes de l'époque est généralement plus facile quand on se tappe pas en plus des difficultés matérielles.
- un boulot épanouissant : faut avoir eu le temps de choisir, un peu d'aisance matérielles pour avoir plus de chances de trouver ce que tu aimes en plus de devoir chercher à bosser pour bouffer (vive le revenu universel, au passage)
- prendre du pouvoir dans sa propre vie est très très éxigeant si on a personne pour nous soutenir (bref, un confort affectif)
(Pour la bisexualité, les conditions me paraissent un peu différentes. La confrontation avec les normes et les attentes des autres contient aussi des éléments de dialogue. D'autant que la bisexualité peut se pratiquer dans une alternance moyenne ou longue, sans simultanéïté, du coup l'individu ne doit pas répondre en continu à deux injonctions contraires)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.