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Phoebus

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(France)

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Discussion : A-t-il un manque d'empathie ?

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Phoebus

le jeudi 18 juillet 2024 à 14h13

pas important
Je n’en peux plus de voir tout cela qui se répète inlassablement, les vrais coupables qui continuent à courir tandis que les personnes qui s’en sont prises plein la tronche plongent et se noient parfois.

Je suis profondément désolé que ça te provoque cela et je comprends totalement. Je rebondirai donc seulement sur ton message pour te remercier encore, tu m'as nourri de ressources et de possibilités pour gérer cela, c'est d'une grande aide ! Je te souhaite en effet de reprendre du calme et de remettre toutes ces histoires loin de toi. Je fais le même constat désolant que toi, mais il y a du réconfort dans le fait de réussir à en parler ainsi, même sur un forum comme ici, et d'essayer de partager ce qu'on a pu chacun vivre, là où à une époque cela aurait été mis sous le tapis rapidement. Merci encore à toi et bon courage !

En passant
Avec le recul, je perçois mieux que ce genre d’homme est tout simplement dangereux pour l’autre. Ils sont séduisants , d’où leur succès et leurs nombreux amants/amantes… mais dans le fond ils n’aiment personne…

C'est en effet extrêmement similaire ! Je pense que de toute façon, comme tu dis, ce sont des cas psychiques et donc ils se ressemblent beaucoup dans leurs techniques, vampirismes et exploitations de l'autre. Je suis désolé que tu aies traversé cela également, ça laisse des séquelles et ça ne devrait tout simplement pas avoir sa place dans une relation amoureuse. Quelqu'un qui aime réellement l'autre ne s'engage pas dans une sorte de faux semblant avec pour objectif de générer de la dépendance ou de la manipulation. Il faut aussi se réconforter en se rappelant que ces personnes ne connaitront jamais une connexion émotionnelle profonde avec quelqu'un.
Et oui, je suis d'accord, il y a un manque de moyens véritable pour que la société nous protège de ce genre d'homme. En attendant, on se rassemble comme on peut dans nos témoignages et vécus et on peut tenter de se relever ainsi.

Merci en tout cas aux personnes qui ont répondu, je pense arrêter là mon post pour le moment. Il n'y a plus rien à rajouter j'ai l'impression, et on finirait par tourner en rond. Si, malgré cela, d'autres personnes ont envie de faire remonter des vécus similaires, c'est toujours une bonne chose de se reconnaître dans nos témoignages et s'écouter les uns les autres. Moi, en tout cas, ça m'a aidé. Je reviendrai sur ce post si jamais j'ai du nouveau positif au sujet de ce pervers, si quelque chose se passe pour le stopper ou autre. Portez-vous bien !

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Discussion : A-t-il un manque d'empathie ?

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Phoebus

le mardi 16 juillet 2024 à 22h08

Merci énormément pour vos messages de soutien, merci vraiment beaucoup pour cette argumentation sur les procédés légaux et autres, je suis vraiment touché et je vais les prendre en note.

pas important
Je connais très peu le milieu queer, un peu plus le mouvement punk et beaucoup plus le milieu anar, mais je trouve globalement que plus le milieu est radical dans les propos, sans cadre formel, et plus les rapports humains y sont violents, en dissonance cognitive avec les actes et très souvent basés sur une domination sans aucun cadre. Des travaux existent sur les violences sexuelles en milieu militant.

Mais je suis à 1000% d'accord avec toi ! Avec lui j'ai trainé justement dans une sphère un peu plus punk, mais ce que tu dis sur la radicalité qui induit une absence de cadre, c'est totalement ce que j'ai observé dans la sexualité dans ce milieu. Je suis d'ailleurs sur un bouquin en ce moment qui m'a aidé à y voir plus clair, Vers la Normativité Queer de Pierre Niedergang, qui explique justement qu'il est urgent que le milieu queer s'interroge sur son histoire d'opposition aux autres sexualités (hétéro). Car, en effet, en étant dans une radicale liberté, à exiger l'abolition des cadres, on a oublié depuis les années 80 ce que ça pouvait impliquer, c'est-à-dire des vss, des formes de domination ou de la pédophilie. Ce que tu dis rejoint beaucoup son discours.

pas important
il ne sera jamais mis au courant de ta main courante

Eh bin ça je l'ignorais totalement ! C'était justement ma crainte, je pensais que la personne était directement mise au courant du dépôt à son encontre ! Je vais donc sérieusement y réfléchir, au moins pour ce que tu mets en avant concernant le témoignage si besoin.

pas important
fuient lorsqu’ils ont été découverts et qu’ils comprennent qu’ils n’ont plus de pouvoir sur leur victime

C'est totalement ce qu'il s'est passé. Il m'a bloqué de partout et il a disparu pendant plusieurs semaines. Un de ses anciens proches m'a contacté récemment ; c'est un proche qui le connaît depuis bien 8 ans, il en a été amoureux mais ce n'était pas réciproque, et il a donc énormément subi de sa part. Et justement, il m'a montré des échanges de textos où il s'est montré très insultant et violent juste après notre histoire. Il a apparemment vrillé avec beaucoup de gens et a perdu confiance - je pense que c'est dû à ma confrontation et au fait que ses secrets sur les vss ne sont plus si secrets, mais je ne sais pas.

Pour le reste, j'ai un avis assez différent sur le changement de la personne. De mon point de vue, j'ai la sensation qu'il ne pourra absolument jamais changer, ou se rendre compte du mal qu'il fait. La seule façon que cela arrive, ce serait par l'intervention que tu décris, avec un groupe de personnes qui incarnent les victimes de vss. Là oui, je pense qu'il y a possibilité d'une remise en question, clairement. Mais ça me semble à des kilomètres de ce qu'il m'est possible de faire pour le moment, je suis extrêmement solitaire dans mon envie d'aller plus loin.
Et cela rejoint ce que tu disais en début de message sur le milieu : la situation me parait totalement bloquée, sans soutien, car le milieu a tendance à légitimer ce genre d'actes, à les rendre très habituels. Et force est de constater que, depuis le peu de temps que je relationne dans ce milieu militant/queer (une petite année), j'y ai vu une grande majorité d'hommes un peu similaires, volontairement détachés émotionnellement et dans l'exigence de consommer sexuellement. Pourquoi pas, mais ça stimule une confusion des formats relationnels, et les gens comme l'autre prédateur sexuel sont confondus dans ces formats, et sont alors défendus au nom d'une certaine libération des normes.
Les gens qui sont de mon côté ou qui en savent autant, voire plus que moi (ses victimes de vss, ses anciens amis, etc.) ne sont pas suffisamment nombreux, et surtout, ils ne veulent plus du tout avoir affaire à lui. C'est désolant, mais c'est comme ça.

Pour la fin de juillet, je vais rester dans une autre ville. Mais en août, je vais devoir revenir. Et il y a une grande possibilité qu'on s'y croise. Il y est artiste chorégraphe (donc oui, par ailleurs : il organise bien des ateliers avec des enfants et adolescents sur de la danse !) et j'ai pris un travail de diff/prod qui va croiser sa pratique. Comme tu dis, je pense que je partage comme toi une forme de contact en continuant de parler de lui, de combattre ce qu'il fait, etc. C'est compliqué de se libérer de ça, car en même temps, il y a une envie de justice très forte, alors que pour être totalement détaché de lui, il faudrait clairement renoncer à cela. Vraiment notre société est assez perdue sur ce sujet, l'impression qu'il y a peu de moyens d'action.

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Discussion : A-t-il un manque d'empathie ?

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Phoebus

le jeudi 11 juillet 2024 à 12h19

Je comprends le jeu du chat et de la souris, on peut raconter ce qu'on veut à son psy au final, si on n'a pas débuté dans sa tête une démarche honnête de rédemption, ça ne sert à rien. Je sais aussi qu'il suit une thérapie, il m'en parlait régulièrement, mais ça ne l'a jamais empêché d'assumer des propos franchement border, sur l'utilisation violente des gens pour assouvir ses pulsions (notamment en cruising ou sur les applis).

Tes solutions sont bonnes en vérité, je ne m'étais pas posé la question de "comment il a eu accès à cet adolescent sdf ?" et très certainement qu'il s'agit d'une structure ou d'une association d'hébergement d'urgence. Je vais m'informer. Je suis toujours en contact avec un ancien ami à lui qui m'a soutenu au moment de fuir, et qui a rencontré en personne cet adolescent.

La main courante m'avait déjà été proposé par les victimes qui m'avaient contacté, c'est ce qu'une d'entre elles a effectué par ailleurs. J'ai la sensation que mon cas n'est pas aussi violent malgré tout, et que je peux encore à peu près gérer sa présence. Ça me permet, du moins, d'avoir un œil sur lui et d'être bien avec moi-même : je ne me sentirais pas bien si je lâchais complètement ma vigilance, j'aurais la sensation d'avoir le même comportement d'aveuglement que ses proches. Certes, je ne peux rien faire concrètement, physiquement, en public, mais je me sentirais trop lâche de me terrer dans un coin pour guérir tout seul en pensant "advienne que pourra pour les futures victimes".

pas important (invité)
Je n'ai pas eu de réussites personnelles lorsque j'ai voulu avoir des discussions pour comprendre et tenter de faire modifier un comportement et au final ça m'est retombé sur la tronche par mon exclusion du groupe social, ce qui révèle un échec dans ma façon de procéder.

L'exclusion du groupe social, c'est aussi ce qui m'a fait peur et ce qui semble classique dans ce genre de cas. Les victimes à qui j'ai parlé ont subi également ce traitement. J'aurai pourtant cru que les valeurs qui soutiennent le milieu queer et militant auraient suffies à entendre ce qui se passe et à procéder à une écoute bienveillante - je suis un peu tombé de haut à ce sujet.

pas important (invité)
Par contre, si un jour il est avéré que ton "ami" a violé et que la victime souhaite qu'il y ait une forme de justice qui soit faite, je serai ravi de donner des tips : il existe des façons de faire qui sont efficaces et qui évitent d'être soi-même en porte-à-faux avec la justice.

On parle de formes de sexualité non consenties ; c'est encore très flou ("gestes brutaux", "oblige à exécuter tel truc", etc.) car les personnes n'ont pas voulu aller plus loin, de peur que je n'utilise leur parole. Mais ça me suffit à tirer une sonnette d'alarme personnelle, notamment si on a en tête les situations d'abus psychologiques avérées et passées sur un tas de gens. Une amie à moi qui a eu affaire à un prédateur du genre m'a conseillé quelque chose qu'elle avait alors mis en place : en parler autour de soi, à des gens de confiance, en leur demandant de répandre ce témoignage sans jamais donner le nom de la victime ou de la source. Cela a permis de protéger son milieu et que la personne soit identifiée un peu plus publiquement pour ce qu'elle est intimement. Je ne sais pas si c'est ce que tu avais en tête, mais je suis preneur si tu as des tips, au cas où.

Merci beaucoup beaucoup en tout cas pour ton message et ton témoignage ! ça aide beaucoup !

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Phoebus

le jeudi 11 juillet 2024 à 01h55

Je déterre un peu ce vieux sujet d'un mois... Beaucoup de choses ont changé depuis et j'aurai quelques pistes de réflexion à soumettre, si par hasard certaines personnes sauraient quoi faire dans cette situation.

J'ai eu raison de craindre un retour de flamme, puisque pour la Pride notre relation est repartie de plus belle, avec beaucoup d'intensité encore une fois. Cela n'a heureusement pas duré plus longtemps qu'une semaine. Il souhaitait reprendre notre relation avec des bases plus soft, avec la promesse de s'aimer, mais sans aucune sorte de définition relationnelle, sans question sur "nous". J'ai été d'accord, car je me sentais sur le moment bien seul et en manque de cette relation.

Mais voilà, dès notre retour ensemble, j'ai eu d'autres témoignages de son passé et de ce qu'avaient pu subir d'autres ex : ça a commencé à parler sérieusement de brutalité dans la sexualité, sans consentement, de gestes franchement violents et que des personnes ont été blessées par sa façon de les consommer/utiliser. Et puis, un proche à lui, surtout, m'a pris à part en pleine soirée pour me dire de fuir, car il se jouait de moi. À cette soirée-là, j'ai entendu sa remarque, je me suis dit que j'allais y penser plus tard ; le love bombing était de nouveau très présent et il y avait un contraste fort entre ce qu'on m'apportait aux oreilles et ce que lui m'offrait : il m'avouait de nouveau qu'il était sublimé par notre concordance mentale, qu'il me trouvait extrêmement sexy, qu'il me comprenait plus que n'importe qui, etc.
À la même soirée, on finit par rentrer chez lui, où une autre fête avait été organisée par ses colocs. Mais là, il vrille d'un coup et je n'existe plus du tout, il ne me touche plus, ne me parle plus, se met loin. Il séduit un autre garçon devant moi. Puis, il disparait de la soirée et je comprends qu'il est parti se coucher sans me prévenir, sans me dire si je pouvais rester.

À partir de là, ça se passe très mal, je m'effondre mentalement chez lui, car je doute de nouveau de ma légitimité d'être ici, de son affection qui était si forte il y a quelques heures à peine. Ses colocs appuient les propos que j'ai entendus juste avant, me disent aussi qu'ils ne cautionnent pas son comportement, qu'il teste mes limites sans arrêt, que ça le fait rire avec ses potes de jouer le chaud/froid avec moi pour voir à quel point c'est facile de m'avoir, que ça leur brise le cœur depuis le début...
Le lendemain, je le confronte à tout ce que j'ai entendu et à ses actes, aux violences sexuelles qu'on m'a rapportées, en lui expliquant que je n'arrive plus à lui faire confiance entre ce que j'entends et ce qu'il me fait subir. Et là, c'est une personne très calme qui me dit, sans absolument rien nier : "Il n'y a pas de fumée sans feu". Il avoue être doué pour les violences psychiques, qu'il aime la brutalité dans sa consommation sexuelle, mais que si les gens viennent me rapporter tout ça, c'est par ce qu'ils sont jaloux et voient que notre relation est spéciale, par ce que "tout le monde est amoureux" de lui.

Bon, autant dire qu'à ce moment, je comprends pleinement qu'il est malade. Mais je reste attaché néanmoins. Il réussit à me reséduire à ce moment-là et on s'engage dans une relation intime. Pour qu'ensuite, lorsque je pars de chez lui, je remarque qu'il m'a bloqué sur les réseaux 1h après. Je me suis toujours senti un peu utilisé sexuellement par lui, mais là, c'était le point culminant. Depuis, je l'ai recroisé une fois en soirée, mais je n'ai plus d'affections, mon cerveau l'a identifié comme une personne plutôt dangereuse.

J'en viens au plus important :

J'ai eu un contact ensuite avec ces personnes qui ont subi des violences sexuelles. Pour le moment, elles sont au nombre de deux. Elles m'ont indiqué que leur envie était de me prévenir pour que je m'en sorte avant que ce ne soit trop violent, mais qu'elles ne voulaient pas plus s'exposer en place publique, ne voulaient pas le discréditer, car elles ont mis du temps à soigner leurs histoires. D'un autre côté, il m'a fait des aveux de sa violence et je me rends bien compte au fur et à mesure que j'avance que nos relations sexuelles étaient utilisées à son avantage, qu'il s'amusait à me maltraiter psychologiquement la journée pour concrétiser ensuite son emprise sexuelle sur moi le soir.

Aussi, durant cette nouvelle semaine de relation, il avait commencé à évoquer des réflexions personnelles sur l'âge limite de la majorité sexuelle, que ça ne le choque pas une relation d'un adulte bien plus vieux avec un adolescent de 15 ans par exemple, qu'il "ne faut pas nier que les enfants ont une sexualité", etc. Puis, il m'a parlé d'un mineur sdf qu'il a hébergé dans son lit qui s'était fait virer de chez ses parents pour son homosexualité. Ça m'interpelle forcément, avec ce qu'il a évoqué avant, et aussi par ce qu'il y'a une chambre en plus dans sa maison pour les invités normalement... Et puis j'ai appris récemment de ses proches que ce jeune sdf était parti en catastrophe un jour en laissant toutes ses affaires. Tout ce récit et ses propos sont un peu borders et je ne sais pas quoi en penser, ni quoi en faire.

Je suis passé par une phase de colère, bien sûr, mais j'ai évacué rapidement les pulsions de vengeance puériles. Mais je me demande ce qu'il reste à faire avec toutes ces infos en main. Je m'inquiète surtout des futures victimes et de son entourage ; lui est juste malade. Tout ce que j'ai pu faire pour le moment, c'est mettre au courant mes proches, dans le milieu queer, de ce qu'il s'est passé et ce que je sais, qu'ils n'hésitent pas à leur tour à en parler. Ses proches, en revanche, ne veulent plus évoquer le sujet et se réjouissent seulement que je m'en sois sorti. Pour être très clair, je suis abasourdi par la complicité de ces personnes qui, j'ai l'impression, attendent le pire (un vi*l ?) pour lui mettre en face ses torts. Il faut bien comprendre qu'il est plutôt admiré par son entourage, c'est un artiste et un militant, et il dégage de lui une grande confiance et une grande présence dans le milieu, une petite renommée. Et dans le même temps, la plupart des gens savent ou ont entendu des rumeurs, mais font comme si de rien n'était ou que c'était de simples dramas.

Aujourd'hui, j'ai décidé de ne plus rien faire, simplement me protéger, car sa présence en soirée me provoque encore des crises d'angoisse. Il n'est pas juste spectateur dans ces moments-là, il essaie toujours de m'approcher, de danser près de moi discrètement, me suivre au bar, etc. Il tente.
Mais d'un point de vue moral, qu'est-ce qu'il reste à faire selon vous pour au moins limiter les dégâts ? Je sais bien qu'il n'y a pas assez de matière pour une dénonciation publique - les victimes ne voulant pas parler - mais c'est réellement terrible de le voir continuer d'agir sur d'autres garçons impunément, en public, avec les mêmes patterns toxiques, et ne pouvoir rien faire du tout !

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Désolé encore de déterrer un sujet comme ça, surtout en rajoutant du sombre à toute cette histoire, mais je ne sais pas quoi faire. J'en viens à être résigné et à me dire qu'il n'y a au final rien à faire contre les prédateurs sexuels tant qu'ils n'ont pas commis l'irréparable.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Phoebus

le lundi 03 juin 2024 à 01h20

Alors, merci, mais comme dit Intermittent, je crois que Benhur, tu projettes un peu, ou du moins tu analyses rapidement sans te dire que tu n'as peut-être pas toutes les infos. Je ne me suis pas étalé sur ma relation précédente, car les histoires d'amour sont compliquées, mais oui il s'agissait d'une relation très saine et tendre, qui se termine doucement en ce moment sans éclats. Mais on sait pourquoi on en est arrivé là, et ça fait des années qu'on parle de rupture.
Je l'ai donc mentionné seulement à titre d'information pour indiquer dans quel état psychique je pouvais être lorsque j'ai rencontré cet autre garçon.
Et puis après, concernant le "plan cul", j'ai envie de répondre que c'est assez courant (pas automatique) de débuter ainsi dans la culture gay, en tout cas dans mon expérience. Ça n'enlève rien à la tendresse ou la complicité qu'on peut développer par la suite, qui peut mener alors vers quelque chose de tout à fait sérieux. Plan cul ne veut pas forcément dire plan facile.

Je comprends ton raisonnement, ceci dit, mais dans les faits, on a réellement parlé de relation entre lui et moi. On s'est beaucoup vu au début, avons pas mal partagé notre quotidien, de façon très intense et en faisant des sorties qu'on peut qualifier "de couple". Là-dessus, vraiment crois-moi, une fois la première "baise" réalisée, on est passé à un tout autre niveau de relation (beaucoup trop intense pour être sain d'ailleurs). Et si je dois rajouter quelque chose que j'ai omis (car ça ne me semblait pas nécessaire et trivial), c'est un garçon avec qui je parle sur Grindr depuis 1 an et demi, on a eu le temps de se connaître un peu, virtuellement. Et si le plan cul était sa seule destination, il ne se serait pas embêté à dialoguer et patienter aussi longtemps. Il fonctionne ainsi, dans tous les cas, avec des "amants" très occasionnels (là, pour le coup, on tombe dans ta définition du plan cul certainement), et quelques relations suivies comme j'ai pu l'être où on développe d'autres choses (je l'ai mentionné, je crois, mais non, on ne couchait pas ensemble tout le temps). Voilà pour les éléments un peu triviaux qui peuvent permettre d'éclaircir ton jugement. Je ne prends pas mal ta virulence, je comprends et ça m'a plutôt amusé. Comprends juste que je me suis "laissé traité comme ça", car il y a un moment de faiblesse mentale, et par ce qu'il a usé de techniques manipulatoires - ça n'a donc pas été conscient de ma part, et les victimes d'autres bourreaux savent bien qu'elles ne devraient pas être entre leurs bras, ce n'est pas la question. C'est révoltant, ça me révoltait moi-même quand j'étais chez lui, à ne pas dormir de la nuit, me demandant ce que je foutais là, mais c'est le propre de ce genre de relation.

Et oui, il a grand un carnet de personnes... J'ai contacté quelques personnes du milieu pour savoir si j'étais un cas à part, et à priori non. Beaucoup m'ont parlé de violences sexuelles (ce qui n'est pas du tout arrivé avec moi), mais ce n'est pas forcément étonnant.

Alinea7
Quoiqu'il fasse pour se rendre désirable reste dissonant avec la façon dont il te répond quand il ne veut pas voir en quoi il participe à créer des situations blessantes pour toi sans chercher comment faire pour l'éviter, d'une manière qui même pourrait lui convenir ou lui demander très peu d'énergie.

Tu as tout compris. Je suis dans une autre ville en ce moment, donc j'arrive mieux à me défaire de mon attachement pour lui, mais il y a toujours des instants d'égarement où je me dis que je devrais m'excuser, que je peux peut-être travailler sur moi pour qu'on y arrive, que ses intentions n'étaient pas toutes mauvaises après tout... Mais je me répète que si moi, je me dis ça, c'est par ce que j'ai, comme la plupart des gens qui veulent relationner, une capacité à se remettre en question, à avoir de l'empathie. Mais que ça n'arrivera jamais chez lui. J'essaie de ne pas trop le pathologiser/diaboliser, mais je lis beaucoup de bouquins anglophones pour essayer de comprendre pourquoi c'est arrivé, s'il a des traits narcissiques ou de personnalité évitante, et si ça n'est pas allé de pair avec une petite codépendance de ma part. Dans tous les cas, c'est toujours bon de travailler sur soi, et faire tomber son masque me permet de mieux m'en dégager. J'arrive ainsi à me rappeler de l'état dans lequel il m'avais mis juste avant l'écriture de ce fil de discussion, et il me faudra des ressources pour éviter de retomber dedans - il m'a retextoté hier pour me dire qu'on se laissait du temps, mais qu'on finirait par se recontacter. Et je sais la force de mon attachement pour lui, au fond. La Pride arrive, les soirées avec, je redoute énormément...

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Phoebus

le samedi 01 juin 2024 à 15h26

De passage aussi ....
Citation :
"je l'ai rencontré au moment où j'ai quitté une relation de 10 ans, très fusionnelle et saine, "

Pourquoi as-tu donc quitté cette relation ?

Il n'y avait plus d'intimité physique entre nous, depuis plusieurs années, et quoi qu'on essayât de faire, ça ne marchait pas, vraiment pas. On est passé à une relation intellectuelle, très tendre, avec énormément de souvenirs et de complicité, mais pas forcément amoureuse sur la fin. On a tenté d'être un couple libre, mais clairement, il s'obligeait de son côté à accepter cela, alors qu'il est profondément exclusif.

Lorsque j'ai rencontré l'autre personne, la décision avait déjà été prise de se séparer. Et cette autre personne est venue confirmer des choses sur ce que je voulais vraiment, c'est-à-dire d'être à l'aise physiquement, d'être proche à ce niveau-là, d'avoir une connexion physique (et pas forcément sexuelle). Mais je me rends bien compte aussi que cette connexion physique très intense que j'ai eue avec l'autre personne a pu s'apparenter à du love bombing, voire m'apporter ce que je voulais sur le moment pour m'aggriper. Mais c'est encore à prendre avec des pincettes.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Phoebus

le vendredi 31 mai 2024 à 17h41

Bon, je l'ai confronté à mes limites hier soir, je lui ai demandé d'essayer de faire preuve de responsabilité affective envers moi, comme moi j'en fais en essayant de le comprendre, de rejoindre son monde non-monogame, de ne pas le contraindre dans ce qu'il est...

Il a extrêmement mal réagi, s'est tout de suite mis en colère. Selon lui, j'en demande trop par rapport au temps qu'il a, qu'il me donne plus d'attention et de temps qu'à la majorité de ses relations, qu'il vit comme une perte de temps le fait de devoir s'expliquer, qu'enfin, il ne veut pas avoir à charge de me rassurer. Il a fini la discussion en disant que tout ce qu'il pouvait me proposer, c'était que je décide d'être la source de ma propre sécurité affective et le laisser tranquille, afin qu'il puisse se concentrer sur la tendresse qu'il peut me donner pour l'instant.

Cela m'a complètement choqué et je l'ai trouvé violent... Résultat, ça m'a décidé à arrêter. J'ai simplement demandé à ce qu'on se retrouve ensemble sur nos besoins spécifiques, qu'on aménage quelque chose pour que personne ne se retrouve stressé ou insécure dans la relation. Mais il ne souhaite clairement pas fonctionner à plusieurs dans ses relations, il fonctionne d'abord avec lui-même.
Pour me sevrer, j'ai commencé à faire une liste des attitudes problématiques qu'il a pu avoir ce dernier mois, le gaslight, la violence psy, être auto-centré, etc. Mais je pense me rendre compte petit à petit qu'il était dans une attitude narcissique, ou du moins avec des traits narcissiques.

Tout ça pour vous dire merci ! Je suis venu aussi ici pour avoir une énième motivation à arrêter, car je n'y arrivais pas (et que mon entourage commençait à être fatigué de me voir sombrer là-dedans). Il faut maintenant que je me tienne à ma décision, car il va forcément essayer de me récupérer. Et je ne suis pas forcément fort mentalement en ce moment; je l'ai rencontré au moment où j'ai quitté une relation de 10 ans, très fusionnelle et saine, et je suis encore en train d'organiser ce qu'il faut pour la séparation définitive. Il a donc été un pansement très chouette au début, me couvrait de tout ce dont j'avais besoin pour être mieux, mais ça s'est vite transformé en quelque chose d'encore plus insécure.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Phoebus

le jeudi 30 mai 2024 à 14h37

Alinea7
Tout ça me semble miné, terrain au gaslighting : tu reçois des messages contradictoires, tu ne sais déjà plus à quels signes te fier.

Je ne juge pas cette personne qui investit les relations de la manière qui lui est possible, mais pour moi cette incohérence entre les actes et les mots ça me lève des red flags.
Pour moi ça relève de la manipulation : il sait qu'il ne veut pas et ne peut pas donner ce que tu demandes mais il te donne de quoi en entretenir l'espoir.

Je n'étais pas très informé sur le gaslighting, mais depuis que je l'ai rencontré, on m'en a beaucoup parlé autour de moi, et oui, il présume de mes ressentis ou les invalide. J'ai pensé pendant un moment qu'il pouvait ne pas avoir tort, après tout, je ne connais rien à la non-monogamie, je n'ai pas les codes, je voulais apprendre auprès de lui. En vrai, je le pense encore parfois.

Tous mes amis m'ont prévenu sur des éventuels red flags, mais ils sont tous dans des relations exclusives, donc j'ai décidé d'évacuer un peu leur opinion.

Mais en vrai vos messages ne font que confirmer tout ce qu'on me dit et ce que je pense au fond. J'ai juste besoin qu'on me soutienne un peu dans cette prise de décision radicale, comme vous le faites (merci !) car ce n'est pas facile de se détacher de lui.

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Phoebus

le jeudi 30 mai 2024 à 14h29

Alabama
De mon expérience, quand tu commences à t.écouter toi, sans juger l'autre, et que tu acceptes que poser ta limite puisse te faire perdre la relation, c'est là que le meilleur arrive. Soit parce que l'autre sent que là s'il ne bouge pas, ne fait pas un pas vers toi il te perd et il n'a pas envie alors il fait ce pas. Soit parce que tu perds la relation et que cela te libère d'une situation invivable pour toi, et te donne l'opportunité de chercher ailleurs ce dont tu as besoin. Et le faire te donne alors la preuve que tu peux très bien vivre sans cette personne, une fois sevré.

Merci beaucoup beaucoup pour ce passage. J'ai un peu besoin d'entendre que je peux me libérer de lui, car oui je n'arrive pas encore à me sevrer, et oui je sens des éléments de manipulation depuis le début. C'est juste que pour l'instant je décide tacitement de les ignorer pour savourer ses affections.

Ce que tu dis, même, sur la souffrance promise, il me l'a lui-même annoncé, en me disant que si je ne changeais pas de paradigme romantique, j'allais forcément souffrir. Alors j'essaie, mais comme tu dis le corps ne ment pas. Je pense clairement qu'il faut que je coupe tout lien avec lui pour ne pas retomber sous son charme, mais on fréquente les mêmes milieux gays et militants, avons quelques fréquentations en commun. Il n'arrête pas de dire que si on arrête, lui voudra recommencer plus tard, rouvrir la parenthèse, mais ce n'est pas sain pour moi, il faut que je trouve des moyens de l'évacuer.

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Phoebus

le jeudi 30 mai 2024 à 13h32

Merci beaucoup pour ta réponse ! Bien entendu, si j'écoute mes premiers instincts, je sais au fond que tout cela ne me va pas et que je ne me sens pas respecté dans mon identité. Tu as raison là-dessus... Mais j'ai un tout petit espoir de réussir un moment à me caler sur ses intentions et son format, d'être autant détaché et profiter avec lui enfin.

Pour l'instant, quand je dors chez lui, je fais des insomnies, je suis en hyper-vigilance, je cherche constamment à comprendre. Je n'arrive pas à savoir réellement ses intentions, il n'est jamais clair là-dessus, si ce n'est qu'il m'a juste exprimé qu'il adorait faire l'amour avec moi. Ce flou émotionnel, c'est ce qui me fait m'accrocher à lui, et il en rajoute parfois en disant que c'est différent avec moi, qu'on n'a pas à prendre de décision, qu'il a l'impression de beaucoup me ressembler...

Et non, il n'a pas l'air ok pour réfléchir ensemble... Je lui ai dit que dans toute relation il fallait s'apprivoiser ensemble pour se rejoindre, que j'avais besoin qu'il fasse un pas vers moi. Dans ces moments-là il ne fait qu'exposer ses envies, son refus d'engagement (alors que je ne lui demande rien à ce sujet !), et qu'en gros c'est à prendre ou à laisser. Il répète sans cesse ce truc : Donne ce qu'il y a à donner, et prends ce qu'il y a à prendre.

Bref, je me rends bien compte en écrivant et en te lisant que j'ai toutes les réponses bien sûr, mais j'ai quelques sentiments qui viennent saboter ma raison, et lui dans ses réponses ne m'aide pas à y voir clair.

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Discussion : A-t-il un manque d'empathie ?

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Phoebus

le jeudi 30 mai 2024 à 10h10

Bonjour à tous,
Je suis un peu perdu dans une nouvelle relation qui me semble être du polya. Il faut savoir que je n'en suis pas adepte originellement, un peu par défaut plus qu'autre chose, mais du coup, je découvre et ce site m'aide à y voir plus clair.

J'ai rencontré un garçon il y a un petit mois, au début pour être un plan cul grossièrement, mais qui est devenu beaucoup plus très vite. En quelques jours, la relation s'est transformée en quelque chose de très intense, avec des marques d'affection que je n'avais jamais reçu jusque-là.
Puis, il y a eu des événements publics où il m'a invité, mais il évitait d'être trop démonstratif avec moi, voire me rejetait et m'a expliqué qu'il y avait des amants à lui dans la salle, que c'était compliqué... En fumant parfois un joint, il a aussi commencé à me confondre avec une autre de ses relations, à mélanger des souvenirs, ou à parler ouvertement de ses exploits sexuels avec les autres devant moi.

Je lui ai expliqué que de mon coté je revenais d'une longue période de monogamie, que je n'étais pas habitué, mais que virtuellement je peux tout à fait accepter sa façon de relationner. Qu'il doit juste me ménager un peu et prendre en compte mes insécurités, car quand il fait ça, ça me blesse. Mais si je parle de cela, il me rejette la faute, il prétend que ces insécurités et ces ressentis m'appartiennent et qu'il n'a pas à les prendre en compte, qu'il n'est pas responsable de ce qu'il peut provoquer chez moi, ou alors il invoque la jalousie. Je tiens à dire que je lui ai demandé des choses concrètes, comme me prévenir s'il y avait des "amants" dans la salle, s'il allait se passer quelque chose, ou qu'il pouvait éviter de me confondre avec un autre... Je suis convaincu de ne pas ressentir de jalousie, mais clairement de l'insécurité car j'aurai juste besoin qu'il me démontre un peu plus que je ne suis pas un pion dans sa collection.

J'ai souhaité en savoir plus sur son format, mais il dit qu'il n'en a pas. Il veut juste être libre, et avoue qu'il n'aime pas rassurer les autres, car ce serait contraire à sa façon de relationner, cela le limiterait. Je ne sais vraiment pas quoi penser de tout cela, normalement je sais ce que je veux, mais avec lui j'ai l'impression que ce que je ressens est à retravailler continuellement (alors que de son coté, non).
Quand je lui expose mon ressenti, il ne réagit pas, ou alors c'est pour me dire qu'il n'est pas concerné, ou l'invalide en me disant où j'ai tort. Et cela est contrebalancé, dans l'intimité, dans le privé, de grands élans romantiques et de preuves d'affections. Mais voilà, dans les faits, je l'écoute beaucoup (il parle beaucoup de lui) afin de le comprendre, j'essaie d'aller vers sa façon de fonctionner, mais lui ne veut faire aucun pas vers moi, ne me pose pas de questions sur comment je vais, mon fonctionnement, etc.

Je vois bien qu'il y a un grand désiquilibre entre nous, je lui ai dit par deux fois qu'il fallait peut-être qu'on arrête, mais dans ces moments là il panique et me réinvestit d'amours, et ça me refait tomber dans l'espoir qu'il peut m'écouter et s'adapter un peu car il semble me prouver à ce moment là qu'il tient à moi.

Est-ce naturel d'être dans un tel détachement de culpabilité dans le polya ?
J'ai la sensation que son polya est un polya léger où les angoisses des autres sont vues comme des atteintes à la liberté personnelle, est-ce normal ?
Il a aussi beaucoup de mal à me dire quand il veut me voir ou que c'est une invitation romantique, il refuse catégoriquement d'exprimer ça; il préfère me dire qu'il a un moment de libre à telle date et que je peux m'y joindre. Est-ce normal ?

J'ai la sensation qu'il confond polya et une façon auto-centrée d'être en relation, mais je ne sais pas, je suis perdu.

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