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Tereza

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(France)

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Discussion : Le polyamour et les deuils familiaux

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Tereza

le dimanche 16 juillet 2023 à 19h50

Caoline
@Tereza, je n'ai pas l'impression que la triste évolution de cette relation ai un rapport avec le deuil vécu de ce que tu décris.

Je le pense aussi, malheureusement :(

J'espère que la rencontre familiale de ce weekend s'est bien passée !

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Discussion : Le polyamour et les deuils familiaux

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Tereza

le jeudi 13 juillet 2023 à 15h36

C'est un sujet intéressant et delicat.
Même si on "s'étale pas sur sa vie amoureuse", les membres d'une famille peuvent se demander qui est telle ou telle personne présente à des obseques, car cela reste un moment de réunion familiale.
Je pense que, tout comme les réunions plus heureuses, la participation à ce type d'évènements est importante si la relation est installée : la définition même d'une relation amoureuse est pour moi le fait d'être présent dans les bons et mauvais moments. Je vivrais mal le fait que mon/ma partenaire ne souhaite pas ma présence –même si je pourrais le comprendre en cas de famille vraiment conservatrice/situation familiale tendue– au même titre que je serais blessée de ne pas être invitée à son anniversaire.

Tout ça est lié au besoin d'une certaine "légitimité" vis à vis de l'entourage.

Personnellement, j'ai vécu une situation très dure récemment à ce propos : un déces brutal est survenu dans la famille d'un partenaire, et la nouvelle est arrivée pendant une soirée/nuit que on partageait à deux.

Nous nous connaissions depuis 4 mois seulement, mais cette période avait été très sereine : pour la première fois j'avais la sensation de vivre une relation poly viable sur la durée, on avait des habitudes, intérets et rhytmes de vie compatibles, et le fait que il ait une relation "principale" ne me faisait pas sentir limitée. Lui et son amoureuse (une relation de 3 ans) habitent séparement, n'ont pas d'enfants ni de projets immobiliers, les agendas sont flexibles... dans les faits, nous avons pu nous voir chaque semaine depuis le début, et j'ai été touchée par le soin qu'il a toujours mis dans la planification de nos rdv, le fait qu'il soit présent régulièrement par sms même en cas de petits coups durs pour moi. Aussi j'avais posé mes attentes tout de suite sur le fait de ne pas chercher de relation type "amants/sex friends", cela ne me convenait pas.
Il est timide et introverti, pas très à l'aise avec les mots mais la somme et la régularité de tous ses gestes ont su me mettre en confiance. Nous avons partagé beaucoup de discussions intimes sur notre passé, nos familles, nos relations, nos cheminements dans les relations non exclusives. Il était prévu que je rencontre sa meilleure amie, et on était même en train de planifier un weekend. Physiquement et sexuellement aussi, nous étions alignés (beaucoup de tendresse, des gestes visibles comme se tenir toujours la main en public, un goût partagé pour certaines pratiques sexuelles...).

Au moment du déces, j'étais en train de commencer à tomber amoureuse depuis quelques semaine, même si je ne l'avais pas encore verbalisé. J'ai essayé mieux que j'ai pu d'être présente même à distance (il est resté une dizaine de jours avec sa famille), avec parfois la sensation de presque déranger. Ayant vecu ce moment choquant avec lui, j'ai été particulièrement sécouée et surtout inquiète, alors que il était dans un état de retenue, au moins avec moi. Au point de me dire de "pas trop m'inquièter pour lui".

Quelques semaines après cet évènement, lors d'un moment particulièrement intense emotionnellement (j'allais partir à mon tour pendant 2 semaines et nous étions en train de nous dire au-revoir, difficilement) je lui ai avoué, mot pour mot, "commencer à éprouver des sentiments". Je voulais le faire parce que je n'arrivais plus à retenir ces mots, et je n'attendais même pas que il me réponde de la même façon. Je n'attendais absolument rien de ce moment, ni que notre mode de relation change, ni de devenir sa priorité... Je ne me suis jamais sentie en compétition avec son amoureuse, justement car je trouvais que il m'apportait suffisamment d'attention et de soin.

Et à partir de là, tout est parti en cacahuète. À mon retour, son comportement a changé : il m'a avoué se sentir sous pression, que mes mots l'avaient déstabilisé, il n'avait plus envie qu'on parte en weekend, et même physiquement il n'a plus voulu de rapprochement. Le tout, en me disant vouloir continuer à me voir, sans préciser sous quelle forme.
Cela a été une douche froide pour moi, surtout que la raison évoquée a été le fait que j'aie avoué mes sentiments, que ça "s'emballe trop", et non pas la période très difficile pour lui ce que j'aurais compris clairement, j'aurais été prête à l'accompagner, m'adapter sur pas mal de choses... je l'avais d'ailleurs invité à exprimer ses besoins en ce sens, mais il n'a rien formulé de precis.

J'ai vecu une anxiété très forte, avec des symptomes physiques aussi, le tout couplé à un environnement professionnel stressant. Résultat, arrêt maladie pendant une semaine.
Pour me préserver, et car je suis totalement incapable de rester dans le flou relationnel pendant longtemps, j'ai proposé une rupture ou une pause, et nous avons convenu pour cette dernière.
Mais je reste dans l'incomprension : si au début je me disais que tout cela venait du traumatisme du deuil et que il fallait être patiente, maintenant à tête froide j'ai des réflexions beaucoup plus banales et peu glorieuses.
Je me dis que peut-être, depuis le début, je n'ai été que un espèce de "pansement", une relation secondaire démarrée avec le but de se rassurer émotionnellement (car sa relation principale lui fait vivre parfois des moments d'insecurité dont on avait parlé, je sais aussi que il est très amoureux de sa partenaire). Que le deuil a été seulement le déclencheur pour qu'il se rende compte, tout d'un coup, ne pas vouloir la même chose que moi.

Quelle que soit la raison, c'est très dur à vivre, je suis tombée de haut. :-(

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