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Discussion : Transition et polyA

julie14
le lundi 31 octobre 2022 à 22h56
Merci pour vos réponses.
alabama
"Moi je dirais qu’il faut prendre le temps plutôt que vouloir aller plus vite."
Je suis d'accord. Quand ma femme a évoqué l'idée, je n'y étais pas opposée, j'ai essayé d'en parler avec elle, je lui ai proposé de réfléchir au trouple, car en introduisant un homme dans nos vies, ça lui permettrait d'avoir la présence masculine qu'elle demande et ça me permettrait d'expérimenter, mais l'idée ne semble pas lui avoir plu. Elle a déjà commencé à parler avec quelqu'un, qui semble beaucoup l’intéresser, et j'ai l'impression que mes doutes et mes peurs passent à la trappe à côté de cet échappatoire. Apparemment, il lui a déjà proposé de se voir, et je ne pense pas qu'elle accepte de laisser tomber cette personne.
J'ai l'impression que c'est moi la méchante, qui refuse d'accepter le polya, qui ne fait aucun effort pour comprendre ses besoins, alors qu'elle en fait tant pour moi. Quand je pensais être un homme, j'étais souvent malheureuse, et elle me soutenait. Ellle m'a dit, lors d'une discussion houleuse, que ça lui avait couté, qu'elle s'était oubliée en tant que personne dans notre relation pour essayer de me rendre heureuse.
Pour elle, c'est une suite logique, car, n'étant plus un homme alors qu'elle est hétérosexuelle, il lui en faut un dans sa vie, et comme elle m'accepte et m'aime, je peux bien faire ça pour elle. C'est peut-être seulement une question de temporalité et de rythme dans l'approche, mais le rythme m'a été imposé et je ne pense pas pouvoir revenir dessus.
Pour ce qui est du besoin absolu de devenir polya, c'en est un si je souhaite sauver mon couple, et c'est ce que je souhaite, j'aime ma femme et notre petite famille.
Siestacorta, tu identifies parfaitement les problématiques. Concernant le premier point, oui, mon couple est la condition de mon épanouissement. Si pour elle le polya ne change rien, c'est n'est pas (peut-être temporairement seulement) mon cas. Le second joue aussi beaucoup, je viens seulement de commencer les hormones, j'en ai pour au moins plusieurs mois avant de me sentir à l'aise dans mon corps. Oui, serais-je capable de séduire, et comment ? Je n'ai pas envie de créer une relation avec un homme gay ou avec une femme hétéro, car je ne suis pas un homme, mais je ne me sens pas capable d'attirer l'attention ou de créer du désir chez un homme hétéro ou une femme lesbienne, car je suis loin d'avoir l'apparence d'une femme.
Peut-être que, si elle m'avait laissé le temps de me découvrir, de m'accepter, de m'aimer, j'aurais pu aborder avec moins de difficulté ce changement de forme du couple.
Discussion : Transition et polyA

julie14
le lundi 31 octobre 2022 à 00h23
Bonjour,
J'ai fait mon coming-out trans à ma femme il y a de cela un mois. Au début, juste après mon CO, je n'ai pas remarqué qu'elle en souffrait, j'étais egocentrée et, du coup, heureuse du soutien qu'elle me donnait, de l'attention qu'elle me portait. De la complicité nouvelle qui naissait entre nous : on parlait davantage, elle m'aidait pendant mes séances d'essayage, elle m'a aidée à faire mon CO à mes parents (qui s'est plutôt bien passé).
Après deux semaines dans cette bulle, je commençais à voir que quelque chose n'allait pas, qu'elle avait des problèmes de sommeil entre autres.
Et à un moment, alors que j'avais l'impression que tout allait pour le mieux et qu'on s'en sortirait ensemble, elle m'a parlé de son envie de devenir polyamoureuse, de son besoin d'avoir un homme puisque je n'en était plus un. Elle semblait me demander mon avis, mais avait déjà commencé à discuter avec un homme, ce qu'elle m'a dit quelques jours après. Elle est transparente si ce n'est ce délai.
Mais ça a détruit la confiance que j'avais en moi, l'ancien moi et la nouvelle moi, en elle, en nous. Je sais qu'elle me soutient, qu'elle m'aime (en tout cas elle me le dit souvent), et je l'aime aussi. Si elle ne m'aimait pas ou plus, elle serait certainement partie.
Je ne suis même pas nécessairement contre l'idée d'être poly, parce que, en acceptant ma féminité, je découvre ou j'accepte de nouvelles envies et de nouveaux désirs.
J'ai envie de déconstruire ce besoin de posséder ma femme, car je sais que c'est de ça qu'il s'agit, mais je suis déjà en train de déconstruire beaucoup de ce que j'étais. A chaque fois que j'y pense, ou que j'essaie de rechercher des gens à rencontrer de mon côté, je me sens mal, je me sens sale et je perds tous mes moyens. Évidemment, ma femme s'en rend compte, ce qui mène à des discussions houleuses, ce qui nous pousse toujours plus au pied du mur.
Je n'ai pas envie de divorcer, j'imagine qu'elle non plus sinon les démarches seraient déjà entamées.
Comment puis-je faire pour accepter plus vite ce qui de toutes façons est maintenant inéluctable si je veux sauver notre relation ?