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(Canada)

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Discussion : Polyamour : quand la tête et la bête ne s'accordent pas

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lgnqc

le lundi 26 mars 2018 à 20h26

Bonjour TBTC,

Je salue moi-même ton courage. Dans plusieurs cas, c'est peut-être plus courageux de regarder les choses en face et d'avouer que le temps est venu de mettre fin à une relation plutôt que de s'y accrocher.

Pour ma part, bien qu'ayant développé un syndrome d'anxiété à un point que je n'ai jamais vécu auparavant, je pense que je ne suis pas prêt à prendre une réelle décision.

Même si tout abandonner pourrait peut-être - mais peut-être pas non plus? - me soulager et me permettre de repartir sur de nouvelles bases, ça ne serait pas facile non plus. La situation familiale et économique sera difficile à gérer, du moins à court terme.

Est-ce que je peux devenir un véritable polyamoureux? Est-ce que je peux me libérer du sentiment de « dépendance affective » et du sentiment d'anxiété / angoisse qui m'étreint par vagues?

Je l'ignore.

Pour l'instant, j'ai décidé de me réinvestir à fond dans ma relation, en prenant soin de verbaliser et de rédiger mes attentes, mes désirs, mes limites.

Je me laisse d'ici la fin de l'année pour essayer de me dégager, seul, mais aussi avec un peu d'aide autour de moi, une zone de confort. Si ça ne fonctionne pas, je réfléchirai de nouveau à mes options.

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lgnqc

le jeudi 22 mars 2018 à 14h27

Bonjour Missm,

Je te remercie pour l'échange, c'est fort apprécié.

De mon côté, je suis chanceux en un certain sens, car la relation secondaire se déroule à raison d'une fois par semaine, dans la journée, alors que je suis au travail.

Ça nuit un peu à ma productivité au boulot, mais je réussis à contourner le stress en me plongeant dans mille et uns projets.

J'ai fait un test cette semaine : j'ai demandé à ma conjointe de passer du temps avec elle le soir après cette journée de la semaine.

Les enfants ne nous ont pas fait de cadeaux, mais la soirée fût tendre... sans plus. Or, j'ai réalisé en faisant de l'insomnie cette nuit-là que je n'en suis pas là dans ma vie.

J'ai besoin de me sentir désiré et, pour l'instant, ma conjointe est la seule personne qui me désire. J'ai ressenti ceci à deux reprises au début de la semaine et nous avons passé de très beaux moments.

Hier soir, même si j'ai senti tout son amour, je ne suis pas parvenu à allumer son désir. Ceci m'a frustré. J'ai donc discuté avec elle ce matin et je lui ais proposé de prévoir des moments intimes à deux jours d'intervalle et aussi de me rendre indisponible le soir après la journée où elle voit son amoureux, afin de créer le manque, l'envie de me revoir le lendemain soir. Ceci implique un certain réaménagement de nos activités de soir respectives.

Elle a semblé accueillir ma proposition avec intérêt. J'ai bien hâte de connaître la suite... là, ce sera difficile d'ici dimanche, car elle se consacrera à des activités sociales (non sexuelles) en dehors de ses deux relations.

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lgnqc

le vendredi 16 mars 2018 à 20h06

La situation continue à évoluer, plus lentement, mais sûrement.

Je suis en plein développement de mes compétences relationnelles. J'ai renoué des amitiés avec des femmes et je me suis confié à elles, recevant un accueil bien au-delà de mes espérances les plus folles.

J'ai même développé un lien relationnel à distance avec l'une d'elles, qui vivait une situation de polyamour similaire à la mienne - son partenaire principal vit une relation principale et une relation secondaire. Ce lien est à la fois positif et difficile à vivre, puisque son couple vit d'autres défis en ce moment. Nous aurons peut-être l'occasion de se voir cet été.

Dans le milieu BDSM, je me fraie un chemin, tranquillement. J'ai même l'occasion de « jouer » avec une personne trans (homme-à-femme), ce qui m'a fait vivre un sentiment de bonheur que je ne croyais pas possible.

Avec ma conjointe, notre exploration de la sexualité est toujours passionnante. Nous nous aimons beaucoup. Mais je n'arrive pas à développer de compersion pour son partenaire secondaire. Bien que je tolère en personne, que j'essaie de communiquer, même d'établir une relation d'amitié, je ne cesse de le jalouser lorsqu'il texte à ma conjointe, lorsqu'il est seul avec ma conjointe ou même tout simplement lorsque je pense à lui. Ou à eux ensemble, surtout.

Je continue à vivre avec une boule d'anxiété au ventre. J'ai souvent le goût de fuir, même si je ne fais rien en ce sens.

La semaine prochaine, j'en serai à ma troisième séance de pscyhologie. Nous allons explorer les émotions. La psychologue souhaite que je vive mes émotions, que je lâche prise et que je les expérimente au maximum. Je suis bien curieux d'essayer ça. Si ça peut m'aider... je veux tout sauf vivre avec de l'anxiété. J'ai terriblement peur de ne pas arriver à exprimer mes émotions et à finir par développer des maladies.

Je vais aussi lire le livre "More than two". J'aimerais expérimenter des relations avec d'autres personnes. Mais au final, je me demande si j'y arriverai. Parfois, je me demande si ce ne serait pas mieux de repartir à zéro. Mais je sais que, même ça, ça ne sera pas ni simple, ni le meilleur choix.

Ma conjointe me répète souvent qu'elle m'aime, qu'elle comprend ce que je vis. De mon côté, j'ai l'impression que toutes les issues, tous les chemins me mènent à la destruction.

J'ai des pistes d'action pour la suite, mais j'ai souvent envie de baisser les bras.

Comment transformer mon anxiété en compersion, pour arrêter de souffrir?

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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lgnqc

le vendredi 23 février 2018 à 19h21

Bonjour Siestacorta,

Je te remercie pour ton soutien et ton regard éclairé sur la situation, c'est très aidant. La phase la plus récente (cette semaine) à vraiment été très difficile, mais ma conjointe et moi avons accentué nos communications et élargis nos horizons sexuels, ce qui a contribué à lancer les bases d'un début de dénouement à cette crise. Au point de vue personnel, je me suis fixé l'objectif de développer mes compétences relationnelles et j'ai mis en branle plusieurs chantiers : plan d'action, achat et lecture d'un livre spécialisé sur les relations ouvertes, dont le polyamour, développement d'une communication avec le partenaire secondaire de ma partenaire primaire et intégration progressive d'une communauté bdsm, malgré mon côté vanille.J'ai longtemps rêvé de joindre une communauté. Celle-ci m'accueille à bras ouverts. Hier, j'ai participé à une activité d'échange et de discussion de ce milieu. J'ai pu faire part de mon expérience. Une personne trans m'a complimenté. J'en ai été ému.

Je vais revenir poursuivre la conversation un peu plus tard, ma tablette électronique va manquer de courant.

Encore merci.

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lgnqc

le jeudi 22 février 2018 à 17h48

Bonjour,

Merci aux gestionnaires de ce site et merci d’avance à vous toutes et tous qui prendrez le temps de lire ceci et de m’accompagner dans ma démarche.

Contexte de départ
J’ai 38 ans et je vis au Québec. Toute ma vie, je me suis senti et j’ai été souvent perçu comme l’intrus dans les différentes collectivités dans lesquelles j’ai grandi – famille, école, cercles d’amis, emploi et milieux professionnels. Bien que les gens reconnaissent mes qualités et mes compétences, ils considèrent souvent mes positions sur les grandes et les petites choses de la vie avec étonnement.

De l’enfance à aujourd’hui, j’ai vécu des expériences difficiles avec la gent féminine. J’ai subi en certaines occasions des formes de harcèlement psychologique qui m’ont laissé fragile dans mes relations hommes-femmes. Pour compenser, j’ai tenté de devenir un homme égalitaire et serviable, appliqué à la tâche et soucieux du bonheur de l’autre. Malgré mes tentatives en ce sens, je n’ai pas suffisamment développé mon sens de l’écoute et de l’analyse de l’autre.

De l’école au marché du travail, j’ai vécu l’avortement de nombreuses relations avec la gent féminine, pour plusieurs raisons : 1. J’ai pas compris les signaux, 2. Je n’ai pas eu le courage de donner suite, 3. J’ai dit ou fait la mauvaise affaire au mauvais moment. 95% de mes relations se sont terminées avant même d’avoir commencé.

Relation de couple
Il y a 12 ans, j’ai rencontré une jeune femme formidable qui m’a littéralement sauté dessus, après des débuts où j’avais réussi à ne pas commettre trop de faux pas. Comme pour bien d’autres, la relation s’est déroulée de manière intense durant les premières années. Elle est devenue plus tendre par la suite, avec des moments de questionnements. Puis, il y a 7 ans, nous avons emménagé dans une maison unifamiliale. Il y a 2 et 4 ans naissaient nos deux enfants.

À partir de la naissance de nos enfants, nos relations personnelles se sont mises à stagner.

En parallèle, depuis 20 ans, je me suis surinvesti dans des projets professionnels et j’ai fréquenté le même petit cercle d’amis, qui s’est désagrégé petit à petit tout au long de cette période.

Le polyamour en trame de fond
En rétrospective, j’ai l’impression qu’il y a eu des signes de la question du désir et du besoin irrépressible des femmes et des hommes de vivre une sexualité ouverte (via le polyamour, par exemple). Plus récemment, j’ai lu plusieurs essais sur la sexualité qui ont pointé dans cette direction. Même l’auteur Alexandre Jardin en a parlé, en racontant l’expérience familiale vécue via sa mère et ses multiples amants.

Il y a quelques années, je me suis investi avec mon cercle d’amis rapprochés dans un jeu de rôle (style Donjons et dragons, mais personnalisé) dans lequel nous devions créer chacun une civilisation géopolitique qui nous était propre. Dans la mienne, les citoyens étaient ouvertement polyamoureux. Je trouvais l’idée formidable et naturelle.

Transition pénible vers le polyamour
Il y a quelques mois, ma conjointe m’a annoncé qu’elle avait commencé à fréquenter le milieu BDSM. Elle m’a demandé la permission de développer des relations de jeu avec des partenaires, ce que je lui ai permis. Petit à petit, elle a nourri les débuts d’un amour-passion-désir (je ne sais trop, en fait) pour un partenaire de jeu âgé de 20 ans.

Mon surmoi (l’ange, le bon gars, celui qui veut la logique) a accepté la situation et lui a donné la permission, en autant que la communication soit transparente et que je sois inclus à un certain niveau dans la relation.

Ce que je n’avais pas prévu, c’est la réaction de mon ventre, de mon cœur, de la bête qui sommeille dans mes tripes. Alors que la situation amoureuse de ma conjointe et son implication dans la scène BDSM se développaient, j’ai commencé à ressentir des manifestations physiques de malaise, d’anxiété, de douleur, comme je n’en ai jamais ressenties auparavant. J’ai perdu le goût de travailler, de dormir, de manger.

Même si nous avons communiqué plus que jamais, même si nos relations sexuelles ont été plus intenses que jamais, même si ma conjointe me rassure en me disant que notre relation primaire et la plus importante et que la relation secondaire en est une temporaire (en ce sens que son partenaire secondaire est jeune et que sa situation personnelle changera un jour), je n’arrive pas à juguler le malaise qui me paralyse, qui me ronge, qui détruit ma vie.

Pour faire simple, je me sens comme la première femme d’un chef de famille africain polygame. Dans les faits, ma conjointe m’encourage à développer une relation secondaire bien à moi. Ceci m’aiderait beaucoup, car je suis souvent seul les soirs et les fins de semaine avec mes deux enfants, ma conjointe ayant beaucoup d’activités (surtout sociales, non sexuelles).

Malheureusement, je ne peux pas parler ouvertement de notre relation pour le moment (c’est trop tôt, nous avons un cheminement de couple-trio à faire), sauf bientôt dans le milieu BDSM (je suis vanille, mais on m’accepte et on tente de m’aider) et bientôt auprès de certaines personnes.

Le hic, c’est que je souffre maintenant, sur une base constante. Je n’ai jamais vécu une telle désorientation physique et psychologique. En bref, je me retrouve à près de 40 ans avec peu d’amis, trop de projets professionnels, souvent seul de soir et de fin de semaine avec deux enfants, avec le désir de nouer une relation secondaire pour combler les manques.

Je travaille sur moi. Je travaille à diminuer mes implications professionnelles, à réinvestir le champ social, à retrouver des amitiés perdues et à en développer de nouvelles. Ma conjointe et moi communiquons. Je peux tout lui dire, même si ça la blesse à certains moments. J’ai peur plus que tout de la perdre, même si elle me rassure constamment à ce sujet et me rappelle l’importance que j’ai pour elle.

J’ai besoin de temps, je sens que tout va trop vite. Le poids du secret, le fait de devoir faire notre « sortie de placard » (coming-out en anglais) si lentement me gruge. J’ai besoin de faire appel à des gens qui ne sont pas au courant pour me reconstruire.

Bref, avant d’écrire un roman sur le sujet, je m’arrête ici.
J’aimerais avoir votre avis sur ma situation. Merci d’avoir de demeurer constructif.

Message modifié par son auteur il y a 8 ans.

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