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Discussion : Un peu de mon, de notre histoire...

FredSyl
le mercredi 07 octobre 2015 à 18h35
La plupart du temps, et aujourd'hui je suis heureux.
Mais il est certain que c'est un sentiment fragile, et que parfois les situations peuvent s'avérer décourageantes. Certaisn jours ne sont pas forcément heureux. Il y a eu de longs mois difficiles.
Marianne est revenue dans ma vie il y a un peu plus d'un an, au mois de Mai 2014. J'avais vécu 25 ans avec une absence presque totale de sa personne dans ma vie. Je l'avais quitté quand nous avions 18 ans. J'ai eu beaucoup de remords à ce geste, et depuis elle n'avait jamais quitté mon cœur et mon esprit, mais je n'aurai pu la recontacter avant longtemps , ressentant toujours une profonde culpabilité à l'avoir laissée alors que je l'aimais.
Et à 18 ans on comprend si peu de choses de la vie, je croyais devoir la quitter, je croyais que ce serait sans retour possible, je me sentais profondément lâche et trahissant de le faire, de l'avoir fait.
J'ai construit ma vie sans elle mais en chérissant son souvenir,ces quelques instants de bonheur que nous avions pu partager à nos 18 ans.
Marianne est belge, je suis français. Et il y a 25 ans, tout juste adulte, sans internet, sans "Schengen", les frontières étaient une sacrée réalité.
Nous nous sommes connus à 15 ans en Angleterre, lors d'un court séjour linguistique. Le coup de foudre sûrement, et une semaine de pur bonheur adolescent. Nous nous sommes embrassés sans avoir échangé un seul mot je crois, sinon que je l'ai invitée à danser un slow.
Ce retour a bouleversée ma vie à nouveau. Des retrouvailles sous couvert d'un déplacement professionnel à Paris. 2 nuits, nous nous sommes aimés, et j'ai eu à nouveau la certitude de mes sentiments.
Ainsi à mon retour il fallait que je le dise. Je ne voulais pas vivre une situation de mensonge.
Et une dizaine de jours après, j'annonçai à mon épouse que je souhaitais la quitter, pour une autre.
Sauf que ce souhait n'était pas réel, mais juste ce que je croyais devoir faire en pareil situation, n'imaginant pas perdre Marianne à nouveau.
Mon épouse a été transformée par cela, en bien comme en mal probablement. Et beaucoup de choses impossibles le sont devenues, bonnes ou non.
La première réaction fut violente. Ma femme m'a violentée plusieurs fois. Sans conséquence et sans réponse de ma part, mais le geste a été répété à plusieurs reprises, et ça laisse des traces, des bleus à l'ame. Ma femme a très vite commencé à s'alcooliser, est tombé en dépression, a arrêté de travailler.
Ce que j'avais fait était visiblement suffisant pour l'autoriser à tout faire, envers moi, envers elle, et en négligence par rapport aux enfants.
Les discussions ont été longtemps dures, violentes psychologiquement, et courant décembre 2014, après une énième alcoolisation, elle a même tenté de m'empoisonner, avec mes propres médicaments. Ayant tenté de se réfugier ce soir là chez ma soeur, et ma soeur ayant sollicité les urgences pour qu'elle soit internée, ce n'est qu'au dernier moment qu'elle a dit à ma souer que je ne devais pas boire le jus de fruits qu'elle avait trafiqué.
Mes enfants, au moins un appréciant ce même jus de fruits, aurait pu en consommer.
Après cela, c'était trop pour moi. J'ai le lendemain après failli lever la main sur elle. Ensuite je lui ai offert mon épaule, que je ne lui avais jamais refusé jusqu'alors. Nous faisions avant ce temps l'amour comme de nouveaux amants, intensément, passionnément.
Je lui fait s'avouer malade, avouer son geste qu'elle ne reconnaissait plus (elle s'était empressée de vider ce jus de fruits à l'évier). J'ai commencé à en parler, à sa famille, à mon médecin, au sien, à une psychologue qui suivait mon cadet. En évoquant les risques réels, en évoquant que la prochaine fois je demanderai un internement psychiatrique,du fait du danger pour nous tous.
Nous avons passé Noël ensemble et le lendemain je suis parti retrouver Marianne en Belgique. J'ai passé le nouvel an avec elle, en étant toujours le sujet de la haine de mon épouse.
A mon retour, j'ai pris un gîte en location près de mon domicile, car je voulais rester près de mes enfants.
Cela a duré un mois et demi, nous nous retrouvions les WE et nous refaisions l'amour, passionnément. Je passais tous les jours à la maison, il était hors de question pour moi d'être écarté de mes enfants, chassé pour avoir aimé.
Au bout de ce temps, mi-février, elle m'a demandé de revenir, proposant de faire une place à Marianne. Cette dernière notion est très litigieuse pour moi, car c'est de moi dont on parle, et je ne suis pas sur que les choses étaient encore bien claires à l'époque.
Je connaissais donc cette notion de polyamour depuis plusieurs mois, je lisais ici vos témoignages et le blog d'Audren, et je voulais croire cela possible. C'est c qque j'ai mis en vaant et c'est sur cette base que j'ai bien voulu accepter.
La suite je vous la raconterais demain, je vais devoir rentrer chez moi... Et autant je peux être lu par Marianne ou Nathalie, autant c'est quelque chose dont je veux pouvoir témoigner seul lorsque je l'écris.
Message modifié par son auteur il y a 10 ans.
Discussion : Un peu de mon, de notre histoire...

FredSyl
le mercredi 07 octobre 2015 à 11h37
Car cette histoire n'est pas seulement la mienne... Elle se construit à plusieurs, depuis des années...? probablement...
Vendredi à venir, ce 9 Octobre, cela fera 20 ans que j'embrassais pour la 1ère fois Nathalie qui est devenue mon épouse 10 ans plus tard.
Et ce dimanche, je revenais d'un séjour avec Marianne, personne que je connais depuis plus de 28 ans, que j'aime depuis plus de 28 ans, depuis mes 15 ans. 550 km nous séparent, une frontière aussi.
J'ai 44 ans, je suis marié depuis 10 ans, papa de 3 enfants de 16, 13 et 7 ans.
Polyamour ? Pluri-amour ? Ces mots m'étaient inconnus il y a un an. Après cette année de recul je me sens comme un véritable idiot d'une telle ignorance, d'un tel aveuglement, d'un tel "conformisme" qu'il était capable de m'occulter tant de réalités qui sont les fruits de tant de vies.
J'aime 2 femmes, ça c'est ma réalité, plus simplement que des termes.
J'ai cherché si "aimer plusieurs femmes" pouvait arriver à d'autres. Quand même... merci Google...
Je me doutais bien que cela existait, je cherchais des recettes, des témoignages... quelque chose qui m'aide à affronter cette situation que je ne savais pas comprendre, que je ne savais pas dénouer.
Beaucoup de chemin parcouru depuis, de nombreux incidents, la volonté de vivre mon amour, mes amours, quoiqu'il arrive tant que je ne porte préjudice à quiconque et surtout à mes enfants.
Cette volonté aussi de rester fidèle aux personnes que j'aime, à mes propres sentiments, à faire de la vie qu'il me reste quelque chose que je vive et non que je subisse.
Et un désir de vérité.
La vie s'est arrêtée quelques minutes pour moi il y a 4 ans, infarctus du myocarde, 2 arrêts cardiaques et un mon cœur qui repart, un stent pour maintenir l'artère ouverte et comme une renaissance. Une deuxième chance, un bonus dont on ne sait quand il prendra fin.
Et une autre façon de voir la vie, de la vivre. L'envie de ne pas blesser, de ne pas haïr. La prise de conscience de tant de choses futiles. L'envie de vivre la beauté de la vie dans toutes ses dimensions.
Le bonheur d'aimer, de déborder d'amour, de déborder d'énergie, de jouir de la force des sentiments, du regard de l'autre, de nos corps qui s'aiment.
Aimer, je crois que je commence tout juste à comprendre ce qu'est l'amour en réalité. Que cela peut être simple, sans enjeu, que les enjeux sont ailleurs, peut-être dans tout ce qui "fait" notre place dans la société, peut être face à ce que l'on croit être le regard des autres, ce que l'on en intériorise.
L'amour, je crois que je n'en ai jamais ressenti autant que depuis que j'aime deux femmes.
Mais aussi la violence, la violence des sentiments, des croyances, des faux-semblants. La violence de ces mythes qui perdurent, que l'on cultive. Celui de la robe blanche, du prince charmant, de l'éternel, de la possession des êtres, des droits sur l'autre.
La violence de certaines paroles, de certains actes...
L'impossibilité pour moi de choisir dès le départ et toujours aujourd'hui. Quelquefois l'envie de tout arrêter, saisi par des bouffées de désespoir ou de lassitude... de vivre seul, loin de ces situations à la fois merveilleuses et vivifiantes, mais aussi stressantes, sources de violences potentielles ou mises en œuvre.
Et si j'écris ici, c'est peut-être que j'ai besoin de vos avis, de vos conseils, de vos témoignages ou de votre expérience.
De votre soutien si cela a du sens...
C'est surtout que j'ai besoin d'en parler... et donc à défaut de mieux de l'écrire ici... pour en parler avec vous