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Discussion : Je ressens ce besoin de ne pas cantonner ma vie amoureuse et tendre au couple.

Marin-des-forets
le dimanche 17 mars 2013 à 14h10
Bonjour MétaZet
Je me permets de m'inviter ici, ayant eu à faire il y a quelques années un choix très similaire à celui que vous exposez.
Quand je lis « je ne sais pas quelle décision prendre », suivi de « je suis malheureux à l'idée de ne pouvoir être moi-même », j'ai l'impression qu'il y a déjà de bonnes indications...
Être soi-même, c'est à dire s'identifier à ce que l'on est, mettre en correspondance nos actes et nos idées, n'est-ce pas ce à quoi chacun aspire ? N'est-ce pas à cela qu'on peut estimer une vie réussie ? Dès lors, tout autre choix demande à être sérieusement argumenté et tendre vers un bien-être supérieur.
Vous vous souciez de votre épouse, ce qui montre l'intérêt que vous portez à son bien être... mais qui s'occupe du votre ? Et où se situe t-il ? Aux côtés de votre épouse ou dans la liberté qui vous attire ? Vous seul pouvez percevoir ce qu'il en est.
Manifestement vos aspirations respectives sont incompatibles. Si vous voulez rester ensemble, l'un ou l'autre doit renoncer aux siennes... et en payer le prix. En échange de quoi ? Que pourra vous offrir votre femme si vous sacrifiez cette part de vous-même ? Ou comment vous-mêmes parviendrez à transcender le manque auquel conduit le renoncement ? Inversement, qu'est-ce qui pourrait dédommager votre femme si elle se pliait à votre demande ?
Je note que vous parlez aussi de peur : du divorce, de la solitude... Mettre en évidence ses peurs, les reconnaître, est absolument nécessaire pour bien prendre conscience des enjeux en présence. Si les peurs sont puissantes, on peut choisir de renoncer à une aspiration forte, mais est-ce satisfaisant à long terme ? Est-ce que, là encore, le prix à payer ne deviendra pas excessif ? Pour une décision aussi difficile et engageante, dans la même situation que vous, je me suis projeté vers le moment de ma mort : quel regard porterais-je sur mon choix ? A l'évidence je sentais bien vers où se portait mon choix, malgré les peurs. Mais je n'ai pas voulu que mes peurs me dirigent en ce domaine.
Ce choix sera toujours très personnel et aucun conseil ne vaut en la matière.
J'aime bien cette phrase : « J'ai peur de lâcher la proie pour l'ombre, de poursuivre une illusion. ». Votre épouse comparée à une proie ? :-) La métaphore est intéressante... Quant à l'illusion, oui, c'est un risque, mais comment savoir sans essayer ? Prendre le risque de l'illusion... ou rêver toute sa vie de ce qui n'a jamais été tenté ? Car c'est bien ce qui est en jeu : une vie (et même deux, en l'occurrence).
Cela dit je crois comprendre votre dilemme, que la phrase citée exprime bien. D'autres diraient : mieux vaut tenir que courir. Lâcher une situation pas tout à fait satisfaisante pour autre, incertaine mais possiblement meilleure, n'est pas chose facile. Pour ma part j'ai eu la chance, dans ma situation, d'être très fortement motivé par une relation "extérieure". J'avais goûté au sentiment de liberté...