Liberté ou fuite ?
#

(compte clôturé)
le vendredi 22 juillet 2011 à 16h21
Je ne sais pas si je suis polyamoureuse, Ce que je sais, c'est que je n'ai jamais pris en compte la norme sociale, et ce depuis l'adolescence.. Je ne peux pas dire que c'était par esprit de contradiction ou rebellion, car en fait, je ne me posais même pas la question.. Ou plutôt, je n'ai jamais compris pourquoi il fallait y répondre.
Tous les hommes qui ont croisés ma route sentimentale avaient par ailleurs une autre relation (mariés ou en couple).. ça ne m'a jamais posé de problème de jalousie, très honnêtement... Je crois même qu'au fond, ça m'arrangeait, bien que je les ai aimés. Mais je ne me suis jamais posé la question de savoir si moi je pouvais également envisager d'avoir une relation avec quelqu'un d'autre, car j'étais en fait totalement dans l'acceptation de leur liberté, et la préservation purement symbolique de mon "territoire", sans éprouver l'envi d'aller voir ailleurs.
Toutefois, si la jalousie ne m'a pas posée de problème, trois autres raisons dans ces relations m'ont fait souffrir :
- Ma complicité dans leurs mensonges (culpabilité)
- Le sentiment de ne pas exister du fait de vivre une relation "cachée" (abandon)
- L'attente (vide)
Ce qui est très étrange, c'est que dans une relation "classique", à savoir avec un homme "libre", je me sens hyper angoissée.. et jalouse ! Je les fuis, mets la relation en échec. La question que je me pose est la suivante : est-ce qu'on peut "chercher" une relation avec un polyamoureux par angoisse de quelque chose, et quoi ?
Merci par avance pour vos points de vue.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
#

(compte clôturé)
le vendredi 22 juillet 2011 à 16h35
Il y a-t-il des personnes qui ont vécues avec des polyamoureux sans que ça les gène, mais sans avoir aimé en même temps quelqu'un d'autre ? (je crois que j'en ai vu sur le forum). Si oui, comment avez vous vécu cette relation avec un polyamoureux, et avez vous ressentit également lors d'une relation avec un "mono" que votre "territoire était menacé" ? ou autre chose ? (c'est assez mal défini en ce qui me concerne).
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
#

gdf
le vendredi 22 juillet 2011 à 16h57
A te lire, il semble que tu as eu des relations avec des hommes déjà en couple mais pas forcément polyamoureux, si leur compagne n'était pas au courant.
La situation est sans doute plus complexe mais les quelques éléments que tu donnes me font penser que tu ne souhaites pas / peux pas / as peur de t'engager. La compagnie d'un homme déjà pris par ailleurs est donc sécurisante car il ne risque pas de te demander d'aller plus loin, de renoncer à ta liberté (tiens...n'ai-je pas utilisé ces mots là récemment ? :)
#

(compte clôturé)
le vendredi 22 juillet 2011 à 17h04
Merci pour ta réponse.
Oui c'est vrai qu'il y a une nuance entre le polyamoureux et l'infidèle. Je comprends.. Je les appelle tout de même polyamoureux car ils aimaient leur femme, et je pense que pour la majorité, ils m'aimaient aussi.. Ils n'ont juste pas eu le courage d'en parler.. Mais je ne les juge pas. Le fait que leurs femmes soient au courant n'aurait rien changé en matière d'approche... enfin je crois :-/ ! Par contre je l'aurai bien mieux vécu, dans la mesure bien sûr où la compagne des mes amoureux aurait été d'accord.
En effet, le seul qui ait fait une démarche d'engagement de vie à deux envers moi... je l'ai quitté :-/ !
Est-ce un refus de l'engagement... j'avoue que je ne sais pas. J'y réfléchis.. En vrai je suis sûre que oui.. :-) mais pourquoi ? Pour ma liberté ? Mais en quoi notre liberté serait elle menacée ?
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
#

(compte clôturé)
le vendredi 22 juillet 2011 à 17h09
Je parlais tout à l'heure de liberté individuelle du droit de choisir sa façon de concevoir nos relations amoureuses (ça te va mieux comme ça :-) ?). Dans la mesure où on se fout de la norme, (ce qui est clairement mon cas) notre liberté ne devrait pas se sentir menacée... C'est pourquoi je me pose cette question...
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
#

(compte clôturé)
le vendredi 22 juillet 2011 à 17h27
Je n ai pas la solution, mais je me retrouve un peu dans ton ressenti même si je n ai pas vécu cette situation.
La vie de couple me modifie : j ai l impression d'y perdre mon identité, ma liberté, mon indépendance, mon authenticité, ma fraîcheur. Le quotidien me fait dépérir à petits feux.
Je ne pense pas que ça vienne des compagnes avec qui j ai vecu.
Sans doute es tu trop indépendante pour partager le quotidien d'une vie couple ?
J ai longtemps culpabilisé de ces échecs mais l essentiel pour moi maintenant est de rester moi-même.
Alors je vis mes relations amoureuses sans compagne "principale" et j'apprécie ces moments de solitude qui ne sont pas des moments d'esseulement.
#

(compte clôturé)
le vendredi 22 juillet 2011 à 17h51
Bonjour Laslo et merci pour votre réponse.
Je dirai oui pour la première partie de celle ci :
"La vie de couple me modifie : j ai l impression d'y perdre mon identité, ma liberté, mon indépendance, mon authenticité, ma fraîcheur. Le quotidien me fait dépérir à petits feux."
Par contre, à l'inverse de toi, les moments de solitude sont souvent pesants pour moi.. j'y retrouve le vide de l'attente, ce terrible sentiment de vide par moment, et l'impression d'être tiraillée en permanence entre le désir de partager et celui de protéger ma liberté.. ou quoi d'autre..?
"J ai longtemps culpabilisé de ces échecs mais l essentiel pour moi maintenant est de rester moi-même."
Rester soi-même, ça me parait primordial.. J'ai fait un gros travail là-dessus en me questionnant régulièrement sur ce que je faisais (pourquoi je le fais, est-ce pour répondre à ce qu'on attend de moi, est-ce pour faire plaisir à l'autre ? Est ce que ça me correspond?). Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas tenir compte des autres, mais c'est en s'interrogeant que l'on se trouve .. et que l'on peut trouver un point d'équilibre.
#

Clown_Triste
le vendredi 22 juillet 2011 à 17h59
Maya
Est-ce un refus de l'engagement... j'avoue que je ne sais pas. J'y réfléchis.. En vrai je suis sûre que oui.. :-) mais pourquoi ? Pour ma liberté ? Mais en quoi notre liberté serait elle menacée ?
On entend très souvent parler de "peur de l'engagement", notamment à propos des hommes qui seraient nombreux à avoir ce problème.
A vrai dire, cette expression me gêne. Car elle associe implicitement "engagement" et "exclusivité" et/ou "renoncement". Or, je crois que l'engagement peut prendre bien des formes.
Certes, le choix de donner l'exclusivité et la priorité à quelqu'un est une manière plutôt explicite d'exprimer son engagement envers la personne, mais est-ce bien la seule façon de faire ?
Je ne le crois pas.
Je pense que l'on peut refuser l'exclusivité, refuser de fermer les portes du possible, sans pour autant refuser de s'engager à respecter, aimer, soutenir quelqu'un.
Enfin, Maya, il se peut que ta liberté soit menacée par la forme que prend l'engagement attendu (explicitement ou pas) par les autres. Ce n'est pas forcément un mal et - notre temps étant limité et l'ubiquité toujours impossible pour la plupart d'entre nous - il faut parfois faire des choix et se priver de certaines liberté pour le bien des autres. Mais ce n'est pas forcément un bien non plus, dans la mesure où notre liberté d'être et d'agir selon nos convictions profondes contribue certainement à notre capacité à être heureux et en paix.
C.T.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
#

(compte clôturé)
le vendredi 22 juillet 2011 à 18h09
"Je pense que l'on peut refuser l'exclusivité, refuser de fermer les portes du possible, sans pour autant refuser de s'engager à respecter, aimer, soutenir quelqu'un."
Je crois que c'est exactement ça :-) !
Pour autant, je n'ai pas envi de poursuivre avec des hommes qui mentent, tout simplement, et que parmi ceux qui ne mentent pas, les polyamoureux se font rares. En général on tombe sur des personnes qui veulent un engagement.... D'ailleurs, mon ex, celui que j'ai quitté, comparait notre relation avec un .... contrat de travail (avec une période d'essai.. ) .. Sisi.. oui j'ai eu bien fait de le quitter :-) !
Ok.. super vos points de vue et expériences m'éclairent !!
Sur ce, à très bientôt (j'espère en lire encore ..et encore merci!)
#

(compte clôturé)
le dimanche 24 juillet 2011 à 19h37
Salut Maya !
Même si je suis beaucoup plus posé aujourd'hui, j'avoue avoir la plupart du temps vécu mes relations de cette façon, sans me poser trop de question, sur la forme de ces relations, mon identité sexuelle et j'en passe.
C'est plutôt au feeling.
Aujourd'hui si j'essaye d'y répondre un tant soit peu c'est plus pour éviter les catastrophes :-)
Bon, je ne vais pas faire de la psychologie de comptoir en te disant que c'est ce type de relation qui t'apporte réellement ce dont tu as besoin.
Mais c'est peut être le cas :-)
Peut être as-tu pris goût au jeu ? Que sans culpabilité ta relation manque de saveur ?
Pourtant tu as l'air de souffrir de l'absence de l'autre, au lieu d'en apprécier le sentiment de liberté qu'elle pourrait t'apporter.
L'idée du mensonge m'insupporte assez également et pour moi le polyamour s'en détache complètement ; c'est peut être vers une relation de ce type, c'est à dire plus saine, que tu devrais t'orienter.
je prêche très certainement une convaincue ;-)
#

(compte clôturé)
le dimanche 24 juillet 2011 à 22h53
Salut Pouet et merci pour ta réponse.
Non je n'ai pas le goût à la culpabilité :-/ !
Je pense que la souffrance que j'ai éprouvée y compris dans l'attente était liée au fait que je vivais dans le mensonge et du coup l'attente.. Peut être de la fin du mensonge. Le fait de pouvoir vivre à ciel ouvert et d'avoir des relations amoureuses sur une base saine devrait en effet me convenir. De plus, je ne me refuse plus à avoir de mon coté une autre relation ( sans chercher). Les attentes je les vivais mal du fait aussi que je me sentais en reste car pas sur un pied d' égalité.
Ma nouvelle façon d' envisager l'amour se précise bien qu'entre la théorie et la pratique... ;-)!
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
#

(compte clôturé)
le lundi 25 juillet 2011 à 17h13
C'est vrai, c'est assez facile à dire mais pas simple à mettre en application. Déjà faut rencontrer les bonnes personnes...
Bon courage Maya :-)
#

lam
le mardi 26 juillet 2011 à 10h24
Maya
Dans la mesure où on se fout de la norme, (ce qui est clairement mon cas) notre liberté ne devrait pas se sentir menacée... C'est pourquoi je me pose cette question...
Salut Maya. Je me retrouve dans ce que tu dis sur la norme sociale, par contre je ne pense pas que "s'en foutre" suffit à s'en libérer, ni à préserver notre liberté.
Dans ma vision des choses je me vois comme un être qui a tendance à assouvir ses désirs, et n'hésite pas à utiliser l'auto-aveuglement pour y parvenir. Autrement dit, je me pose des questions plus facilement si quelque chose me pose problème que si tout va bien!
D'où mon point de vue sur le fait que seule la remise en question constante (de la norme, de mes comportements, de mes conditionnements, (et de la remise en question elle-même!)) me permet de préserver au mieux ma liberté, mon être libre.
En gros rester libre c'est forcement un démarche consciente qui demande une vigilance permanente, ça n'arrive pas tout seul.
#

(compte clôturé)
le mardi 26 juillet 2011 à 20h16
Bonjour Iam, en effet ça ne suffit pas et d'accord aussi sur la remise en question. Pas d' aveuglement non plus..
Je préfère préserver mon libre arbitre qu'une liberté qui n'appartiendrait qu'à moi .. Car lorsqu'on s'aime, on est deux (par relation), et si l'on aime plusieurs personnes, on aime toujours à deux.. (J'aime un homme et il m'aime, j'aime un autre homme et il m'aime).
On peut donc garder son libre arbitre, mais il y a toujours une part de concession dans l'amour.. A moins de n'aimer que soi.
#

OhCapitaine
le mercredi 27 juillet 2011 à 13h56
Bonjour Maya.
Je prends en cours ton sujet mais j'y viens un peu comme en écho aux choses que nous avons échangé il y a très peu sur un de mes sujets.
Alors moi, je n'ai pas eu de relation avec des femmes non libres au cours de ma vie mais comme tu as pu le voir, j'ai aussi ce ressenti quand à l'attaque de ma liberté individuelle avec mon amie actuelle (et aussi les précédentes depuis 10 ans...).
Et j'avoue que je souhaiterai très souvent que mon amie ne soit pas exclusive avec moi mais puisse être poly. J'ai l'impression que "notre relation" y gagnerai. On va dire que c'est la manière dont moi je la vivrais alors qui y gagnerai en théorie.
Je n'ai pas l'impression que ce soit une peur de l'engagement...
Les avis de certains ci-dessus sont instructifs.
Comme toi, la solitude a tendance à me peser, d'autant plus lorsque je ne l'ai pas choisie.
Mais notre peur est peut-être, en effet, liée au mode d'engagement qu'on nous propose plutôt qu'à notre engagement réel. Car moi, j'ai bien envie de construire des choses à long terme avec les personnes que j'aime dans ma vie.
Le contrat d'exclusivité ferme des possibles et n'est peut-être pas un chemin où l'on peut avancer et se projeter à terme pour des esprits ouverts, curieux et probablement indépendants. Différents en quelque sorte de la norme sociale...
Rester sois-même devient alors primordial pour ne pas sombrer dans un marasme de vie qui ne nous conviendrai pas...
Mais, sincèrement, je ne crois pas que le problème vienne de "nous" et qu'il faille changer. C'est notre nature. Il faut plutôt prendre le chemin qui nous corresponde.
Voilà, ce sont mes réflexions du moment sur ce sujet et cela n'engage que moi...
#

gdf
le mercredi 27 juillet 2011 à 18h07
OhCapitaine
je ne crois pas que le problème vienne de "nous" et qu'il faille changer.
Si problème il y a, et s'il faut changer quelqu'un, ça ne peut être que soi-même : on ne peut pas changer les autres.
Ceci dit, il n'y a peut-être pas de problème, mais il y a au moins une question : que voulez vous ? Quel type d'engagement ? Tu peux rêver d'un petit pavillon de banlieue avec conjoint, enfants et chien, mais ce n'est pas le seul type d'engagement. Par contre, si c'est ce que tu veux, mieux vaut viser un mec qui n'a pas déjà tout ça, parce que lui cherchera sûrement autre chose dans cette nouvelle relation.
Il n'y a pas de problème dans le type d'engagement que l'on veut, mais il peut y avoir un problème s'il y a un écart entre ce qu'on veut et ce qu'on a. Là, on peut se morfondre, se contenter de ce qu'on a, ou se donner les chances d'avoir ce qu'on veut. Dans tous les cas, "le problème ne vient pas de nous" mais nous sommes seuls maîtres de sa résolution.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
#

(compte clôturé)
le jeudi 28 juillet 2011 à 21h15
C'est rare qu'il n'y ait pas d' écart entre ce qu'on voudrait et ce qu'on a (et court ;)!) mais le principal est de ne pas faire le grand écart :)! On ne peut pas tout avoir.
Je sais ce que je ne veux pas. Et je ne sais pas ce que je veux, à part me sentir exister, être présente pour ceux et celles que j'aime en général, et être présente en moi..
Voilà. De toute manière je ne saurai rien de plus sans de nouvelles expériences .. Et c'est ça mon angoisse.. Mais je ne tiens pas particulièrement à finir dans un monastère, donc .. ;)!
A bientôt !