Suis-je fait pour le polyamour… ou est-ce juste une réponse à une fatigue dans mon couple ?
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Capuccino313 (invité)
le lundi 02 juin 2025 à 07h25
Bonjour à tou·te·s,
Je me permets de partager ici mon histoire, un peu longue, mais sincère — dans l’espoir de récolter des retours, des expériences ou simplement un regard extérieur. J’écris autant pour me clarifier que pour ouvrir le dialogue.
Je suis en couple depuis 15 ans. Une relation solide, construite dans le respect, la confiance, l’affection. On a une maison, un chien, des rituels qui fonctionnent, des valeurs communes, et même le projet d’avoir des enfants.
On se dispute très rarement. Il y a une vraie stabilité.
Mais dans cette stabilité, deux tensions sont là depuis plusieurs années, même si elles n’ont jamais fait exploser le lien.
La première, c’est le décalage de libido. Je suis très demandeur, elle beaucoup moins. Ce n’est pas un tabou : on en a parlé, parfois avec douceur, parfois avec lassitude, mais sans que ça change vraiment.
J’ai toujours essayé de ne pas faire reposer l’équilibre de notre couple là-dessus, mais avec le temps, ça me pèse.
Et surtout, j’ai peur qu’un projet d’enfant (que nous envisageons) vienne aggraver ce décalage déjà fragile.
Je le dis sans orgueil, mais avec franchise : ce manque m’a conduit, à quelques rares moments, à aller voir ailleurs au fil des années.
Jamais de relation parallèle, jamais de double vie. Plutôt des moments “off”, jamais planifiés, sans lendemain, mais qui me permettaient — paradoxalement — de revenir dans mon couple avec plus de tendresse, de patience, presque comme “rechargé”.
Je n’en ai jamais été fier, et je ne dis pas ça pour les justifier. C’était une gestion maladroite d’un besoin que je n’arrivais pas à formuler autrement.
Aujourd’hui, la situation est différente.
Il y a quelques semaines, j’ai rencontré une collègue. La connexion a été progressive mais puissante. On a parlé, beaucoup. Rires, silences, balades, regards. Puis un rapprochement. Puis des gestes. Puis l’intimité.
Elle aussi est en couple depuis 10 ans, mais avec un homme qui ne veut pas d’enfants (il a fait une vasectomie). Elle a toujours été en relation libre sur le papier, mais ne l’avait jamais “activée” jusqu’ici.
Moi, jamais vécu ça.
Et pourtant, là, tout me semble différent.
C’est fluide, respectueux, réfléchi, tendre.
Et surtout : je ne ressens plus ce besoin de “voir ailleurs”. Je n’ai pas envie de plus, de “mieux”, d’excitation gratuite.
Je suis dans un lien qui me stimule, qui m’apaise, qui me fait me sentir moi-même.
Et c’est là que je doute.
D’un côté, je suis avec une personne que j’aime profondément, avec qui j’ai construit ma vie, et qui m’apporte de la stabilité, de l’intelligence, du soutien.
Mais je suis aussi confronté à une routine très cadrée, très posée, qui va souvent à l’encontre de ma personnalité profonde.
Je suis quelqu’un de spontané, intuitif, qui aime improviser, faire les choses “juste parce que c’est beau ou drôle” — et ça, je l’ai souvent mis de côté dans mon couple pour ne pas créer de tensions.
Mais avec cette collègue, je retrouve cette version de moi-même. Plus légère, plus vivante, parfois même un peu irréfléchie… mais que j’adore. Que j’avais oubliée.
Et pourtant, il reste un angle mort : la jalousie.
Je me suis toujours dit exclusif. J’ai été jaloux dans mes premières relations, parfois trop.
J’ai bossé là-dessus, j’ai avancé. Mais je vois bien qu’il y a encore des traces : quand elle passe du temps avec son compagnon, je ressens un mélange de gêne, d’envie, et de sincère joie pour elle.
C’est étrange, mais c’est là.
J’ai aussi tenté, très doucement, d’évoquer la possibilité du polyamour avec ma compagne principale. Elle a été catégorique : c’est un non total, non négociable. Ce n’est pas une option pour elle.
Je comprends. Et je n’insiste pas.
Mais alors… que faire de tout ce que je ressens ?
Je ne sais pas si :
– Je découvre une orientation relationnelle (polyamoureuse), que j’ai toujours eue sans la nommer,
– Ou si je suis en train de fuir un déséquilibre dans mon couple, en habillant ça d’un mot qui me rassure,
– Ou si je suis juste en train de passer un cap personnel, une bascule intérieure, où j’apprends à aimer autrement, et que ce chaos est nécessaire.
Merci à toutes celles et ceux qui prendront le temps de me lire, ou de me répondre.
Je cherche pas à convaincre, juste à comprendre ce que je ressens. Et peut-être à l’assumer pleinement.
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Miamou (invité)
le lundi 02 juin 2025 à 08h58
Bonjour,
Je dirais qu'il y a plusieurs éléments contradictoires dans ce que tu évoques.
D'une part la relation construite, au travers du respect et de la confiance me pose question puisque tu peux nommer que ta compagne refuse le mode relationnel polyamouureux et que tu la trompes. Il fut un temps où cette relation était basée sur la confiance, le respect et la construction mais ça ne me semble plus être le cas.
Tu opposes construction et insouciance.
Ce que tu exprimes par rapport à ta relation avec ta collègue me semble être le reflet tout à fait classique de la passion du début, d'une part, et de ce que permet une relation qui ne se construit pas au travers du quotidien. Il y a peu d'enjeux avec cette personne, c'est aussi ce qui laisse libre d'être ce "soi" plus insouscient et déconnecté d'une partie plus ancrée de soi-même.
Je dirais qu'une question à se poser est de savoir ce que tu es prêt à investir et surtout à perdre par rapport à ta compagne. j'imagine en tous cas qu'il n'est plus temps de penser à fonder une famille avec ta compagne si tu nourris cette relation en parallèle dans un questionnement de changement de mode relationnel.
En effet, en dehors de cela, la sexualité asymétrique peut être accentuée avec la présence d'une grossesse et d'enfants et si la relation est déjà mise en péril suite à cette asymétrie de base, un enfant ne pourra pas en être le sauveur. Et ne devrait pas non plus.
Ça me semble plutôt être un point spécifique à travailler ensemble si tu souhaites sauver ce couple que tu as construit avec ta compagne, avec l'aide d'un tiers, pour pouvoir mettre en mots mais aussi réfléchir à vos besoins, attentes etc.
A nouveau, ce qui est problématique, pour une orientation vers la non exclusivité, c'est le mensonge, le début d'une construction ailleurs, le sentiment de trahison que cela pourrait représenter, le fait que ce soit une collègue que tu vois peut-être régulièrement, ce qui n'est en rien sécurisant au vu de la situation actuelle que tu nommes.
Entamer un travail sur toi et prendre des distances avec ta collègue, le temps que tu puisses y voir plus clair, me semble être la première étape pour que tu puisses avoir des ébauches de réponses à tes questions.
En dehors de cela, les questions essentielles à se poser seraient de savoir ce que tu attends d'un tel mode relationnel, comment imagines-tu la gestion du temps, de la prise de soin de ton couple primaire et de ton couple avec ta collègue, comment envisages-tu le fait que ta compagne nourrisses aussi une relation extérieure à votre couple, où il pourrait être question de sexe et de sentiments pour elle? Comment gérer les asymétrie de désir dans le(s) couple(s), la jalousie, l'honnêteté, et puis tout simplement, le risque de perdre ce couple.
Bon cheminement
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Cappuccino313 (invité)
le lundi 02 juin 2025 à 10h57
Merci infiniment pour ta réponse.
Tu as raison sur plusieurs points :
- Oui, j’ai vécu des infidélités.
- Oui, ma partenaire actuelle est catégoriquement contre toute forme de polyamour.
Et oui, j’entretiens aujourd’hui une relation forte et émotionnellement engagée avec une collègue, en parallèle.
Mais je ne suis pas dupe.
Je sais que le cadre dans lequel mon couple s’est construit – confiance, exclusivité, respect – est aujourd’hui mis à l’épreuve. Et j’en porte une part de responsabilité. Mais je veux aussi dire que je n’ai jamais fait ce choix dans le but de trahir ou de “remplacer”. J’ai toujours été en relation exclusive, et j’ai aussi été de nature très jalouse dans le passé. C’est quelque chose que j’ai beaucoup travaillé et déconstruit avec le temps. Pourtant, je le vois : quand ma collègue passe du temps avec son compagnon, je ressens parfois des piques d’envie ou d’interrogation… mais aussi une forme de joie sincère pour elle. Ce tiraillement m’habite, mais je ne le subis pas sans conscience.
Autre élément pour être tout à fait honnête : la question de la parentalité a toujours été forte pour moi. J’en ai très envie. Mais je suis aussi conscient que cela peut être un point de rupture dans mon couple actuel. Ma compagne n’a pas cette libido, ni cette appétence pour la spontanéité ou les surprises du quotidien. Elle est très ancrée, très dans le cadre, ce qui me fait parfois me sentir en décalage. Et pourtant… cette routine me fait aussi du bien. Elle m’apaise.
Le paradoxe, c’est que cette relation extérieure m’a reconnecté à moi-même. Pas dans une fuite ou une culpabilité – bien au contraire. Depuis cette rencontre, je me sens plus vivant, plus impliqué dans mon couple, plus épanoui de manière générale. Mon entourage me le dit : je vais mieux. J’ai moins cette sensation de chercher ailleurs. Car oui, dans les 15 années de mon couple, il m’est arrivé quelques fois d’aller voir ailleurs. Pas par vengeance ou envie de tout casser, mais plutôt comme un “réveil”, une recharge. Ce n’était jamais assumé, ni très glorieux. Mais aujourd’hui, ce que je vis avec cette collègue est d’une autre nature.
Nous avons parlé de tout. De ce que nous ressentons, des peurs, des limites, du fait même que cette relation peut être perçue comme égoïste – de mon côté en particulier. Elle est en couple libre, donc plus libre de ce point de vue, mais elle sait tout. Je ne lui ai jamais rien caché de ma situation.
Ce qui est encore plus troublant, c’est cette sensation étrange et puissante que nous nous sommes toujours connus. Même dans la découverte physique, il y a eu cette impression que ce n’était pas la première fois. Une fusion à la fois corporelle et cérébrale, qui m’est totalement inédite. Et pourtant, j’ai eu des histoires, des rencontres… mais jamais quelque chose d’aussi limpide et déroutant.
Et pourtant, je reste très attaché à ma compagne. Ce que nous avons construit est immense. Je ne veux pas d’un amour “contre” un autre. Je ne cherche pas une complémentarité dans deux personnes. Je cherche une forme d’alignement intérieur.
Je ne sais pas encore si je suis fait pour le polyamour, ou si c’est une manière de répondre à un manque. Mais je veux au moins me donner les moyens de réfléchir honnêtement à tout ça. Ce chemin de déconstruction est long, il me secoue, il m’émeut, mais je veux le faire avec honnêteté et courage.
Navré pour cette réponse (peut-être) un peu destructuré mais mille mercis encore pour ton message. Il me donne de la matière, du recul et surtout, des questions auxquelles je vais vraiment prendre le temps de répondre.
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LeGrandStyle
le lundi 02 juin 2025 à 13h10
Cappuccino313
– Je découvre une orientation relationnelle (polyamoureuse), que j’ai toujours eue sans la nommer,
Probablement que non, sinon tu aurais activement cherché ce type de relation.
Cappuccino313
– Ou si je suis en train de fuir un déséquilibre dans mon couple, en habillant ça d’un mot qui me rassure,
Plutôt probable, m’enfin tu as surtout l’air d’essayer de trouver des solutions à ce déséquilibre sur le plan sexuel.
Cappuccino313
– Ou si je suis juste en train de passer un cap personnel, une bascule intérieure, où j’apprends à aimer autrement, et que ce chaos est nécessaire.
Désolé mais c’est difficile d’y croire sachant qu’il y a déjà une personne dans le paysage. Par exemple, accepterai-tu que ta compagne ait des relations avec d’autres hommes? Comment vivrai-tu le fait qu’elle s’y donne plus qu’avec toi? Voilà des questionnement qui grattent et peuvent te guider.
Si ta compagne avait une libido similaire à la tienne, chercherai-tu d’autres relations?
D’après tes dires la réponse semble être non, donc j’ai plus l’impression que tu es plus polyamoureux de circonstances plutôt que dans un véritable besoin d’avoir des relations multiples.
Après c’est peut-être une expérience qui t’ouvrira au polyamour, et si c’est le cas, il faudra de toute évidence te séparer de ta compagne.
Le polyamour c’est aussi parfois (souvent?) moins de sexe (contrairement aux idées reçues) que dans les relations monogames.
Pour l’instant tu es juste dans l’adultère.
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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Miamou (invité)
le lundi 02 juin 2025 à 14h24
Avec plaisir.
Ce qui me semble aussi à interroger, c'est la place de chacune.
Comment ne pas donner cette impression de "la sécurité, ma compagne qui m'aide à me stabiliser", "ma deuxième relation, mon âme sœur". Je pense que c'est une sensibilité vraiment particulière chez moi, je ne peux pas m'empêcher d'y revenir parce que la majorité des discours en semblent emprunts et le tien n'y échappe pas dutout. Je me demande comment accepter ce mode relationnel lorsqu'on ne se ressent pas dutout être une source autre que celle de la sécurité pour son partenaire. En résumé, pour ta compagne, si les choses sont assumées, c'est nécessaire que tu puisses aussi nommer ce que tu aimes en elle et dans la relation pour qu'elle se sente aimée et pas uniquement l'objet de ta stabilité affective.
Dans les propos que tu tiens, j'ai l'impression que tu les mets déjà "en rivalité".
Je me questionnerais aussi sur le fait que tu as précisé que ta collègue n'avait pas d'enfant. Quel est exactement ton projet avec elle? Comment te permettre de ne pas basculer dans cette forme de recherche avec elle si c'est ce que tu souhaites mais dont tu as peur avec ta compagne ? Comment te vois-tu continuer avec ta compagne? En construisant, en vous distanciant? Quelles sont tes attentes par rapport à cette relation?
Tu parles de ton mieux-être. Est-ce que tu penses pouvoir continuer d'entretenir la relation à ta compagne sans l'existence de celle-ci? Ta relation extérieure est-elle une condition au fait de pouvoir aimer ou être en lien avec ta compagne?
Enfin, si tu ressens de la compersion avec ta collègue, ce n'est pas étonnant. D'une part tu sais être arrivé dans une relation qui a déjà un couple existant. D'autre part, elle active le fait d'être en relation libre pour la première fois dans son couple pour toi, ce qui est rassurant et nourrit l'ego d'une manière ou d'une autre. Et aussi, il y a moins d'enjeu. Par contre, si ta compagne te quitte, ou que tu la quittes, cet état de faits me semblerait possiblement être soumis à beaucoup plus de tensions (elle en couple et plus toi).
Ce n'est pas sûr que ce soit la même chose si ta compagne nourris à son tour une relation. D'autant plus si sa libido est relancée ailleurs. Le polyamour, c'est surtout laisser l'Autre être en relation à l'extérieur, pas aimer deux personnes.
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Miamou (invité)
le lundi 02 juin 2025 à 21h35
Après, priver quelqu'un de réalité, de son pouvoir décisionnel en fonction de la réalité, pas en fonction de ce qu'elle s'imagine...ce n'est pas juste un cadre mis à l'épreuve. C'est plutôt là pour moi que se situerait une forme de trahison.
Quand est nommé le besoin d'exclusivité, et que tu dis ne pas insister, je ne suis pas sûre que tu sois dans une démarche de prise de soin plutôt que dans une démarche de sauvegarder cette possibilité d'être toi-même comblé à tous les niveaux.
Tu évoques que la relation peut paraître égoïste, surtout de ton côté, car ta collègue est en relation libre (mais quand on en a parlé il y a 10 ans, il faut vérifier que c'est un accord qui est toujours valable cela dit), puis que ta collègue sait tout. Dans ce paragraphe, les choses de mélangent d'après moi. Comme si tu inversais les places. La relation ne paraît pas égoïste vis-à-vis de ta collègue. Le fait que ta collègue sache tout, n'a en soit rien de rassurant ou d'exceptionnel, c'est juste ce qui témoigne de la relation que tu crées avec elle, au travers des difficultés que tu as avec ta compagne et qui te permettent de percevoir cette nouvelle relation comme une révélation.
Je pense vraiment que tu as besoin de prendre de la distance et du recul, peut-être avec les deux personnes concernées.
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Cappuccino313 (invité)
le mardi 03 juin 2025 à 06h50
Merci pour ta réponse, très dense et stimulante. Elle m’a beaucoup fait réfléchir, et je veux te répondre avec honnêteté.
Tu soulèves quelque chose de très juste sur la rivalité implicite entre ma compagne et cette collègue. C’est un écueil que je veux éviter, justement. Je ne souhaite pas tomber dans la facilité du cliché : l’une serait la stabilité, l’autre la passion. Ce que j’essaie de dire (peut-être maladroitement), c’est que j’aime profondément ma partenaire actuelle. Cela fait quinze ans que nous avançons ensemble, et cette relation reste fondée sur de l’estime, de l’affection et une complicité précieuse. Oui, une routine s’est installée. Mais même cette routine, je ne la rejette pas entièrement : elle a aussi quelque chose de rassurant, de doux, de fidèle à une certaine forme de tendresse et de sécurité que j'apprécie.
Au quotidien, j’aime passer du temps avec elle. On rit ensemble, on se soutient, on partage une vision du monde, des valeurs communes. Je me projette avec elle : on parle logement, projets, avenir. Ce n’est pas uniquement une relation de confort, c’est un lien réel que je respecte profondément, et je n’en minimise pas la valeur.
Mais en parallèle, je ne peux pas nier que la rencontre avec ma collègue m’a bouleversé. Ce n’est pas un crush passager, ni une échappée pour compenser un manque. C’est comme si cette personne avait ouvert une autre partie de moi, une part de ma sensibilité et de mon énergie que je croyais endormie. Elle m’inspire, m’anime, me stimule intellectuellement et émotionnellement. Elle est devenue très importante dans ma vie, et je le dis avec sérieux et lucidité.
Tu me poses la question de savoir ce que j’attends de cette relation avec elle. Là aussi, je suis franc : ce n’est pas une passade. J’ai connu des écarts dans le passé, que je n’assume pas forcément, mais qui étaient de nature complètement différente. Ici, chaque étape a été parlée, pensée, traversée à deux, dans le respect de nos fragilités et de nos contextes. On n’a rien idéalisé, au contraire : on a beaucoup réfléchi, beaucoup verbalisé, même l’inconfort ou l’ambiguïté de ce que l’on vit.
Je suis conscient que cette relation fonctionne aussi parce qu’elle n’a pas encore le poids du quotidien, ni les défis du long terme. Mais en même temps, je n’ai jamais ressenti cette forme de fluidité et de familiarité avec quelqu’un. Tout est facile, profond, et même dans l’intimité corporelle, il y a une forme d’évidence très troublante. Je n’ai jamais vécu ça avec personne d’autre, et ça me pousse forcément à m’interroger.
Tu évoques aussi le fait que ma compagne ne souhaite pas de relation polyamoureuse. C’est vrai. Et c’est une limite que je respecte, même si elle m’amène aujourd’hui à des conflits intérieurs. Je viens d’un modèle monogame, j’ai été jaloux par le passé, et je suis en pleine déconstruction de tout ça. Mais j’essaie de le faire sans trahir, ni moi, ni les autres.
Enfin, tu as raison : je ne peux pas avoir tout sans conséquences. Mais je ne cherche pas à tout prendre, je cherche à comprendre. Et c’est justement pour éviter la trahison à long terme que je me pose toutes ces questions. Je veux être capable de choisir, d’assumer, et d’avancer en conscience.
Je ne sais pas encore où cela mènera, mais j’essaie de faire le chemin avec honnêteté.
Merci encore pour ton regard.
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Caoline
le mardi 03 juin 2025 à 11h19
Bonjour Cappuccino313,
Je vais être très directe mais j'ai l'impression que tu ne lis pas vraiment ce que Miamou t'écris et que tu te fais une jolie image de toi en occultant la réalité.
La trahison à long terme existe déjà si ta compagne n'est pas d'accord pour une relation non exclusive et que tu as eu d'autres relations, même si elles ont été ponctuelles et sans sentiments, sans que ta compagne soit au courant, j'imagine. La trahison a juste pris une toute autre échelle depuis quelques semaines.
Autre point où tu es susceptible de te voiler la face ou plutôt de t'illusionner, c'est sur la qualité de ta nouvelle relation. Tu es dans l'énergie de nouvelle relation, tout parait bien plus idyllique que la réalité si la relation dure.
Tu ne sembles pas non plus vouloir comprendre qu'être polyamoureux ce n'est pas seulement aimer plusieurs personnes et ressentir de la compersion. C'est avant tout que toutes les personnes avec qui on relationne soit au courant et consentantes pour que ce soit le cas. Le consentement c'est avant qu'il doit avoir lieu, pas après quand une autre relation existe déjà et donc que l'autre découvre avoir été trahie, ici pendant des années et potentiellement ne peut pas quitter par dépendance affective ou financière.
Donc voilà, tu fais bien ce que tu veux, et surtout que tu peux, mais je trouve totalement injuste les mots que tu utilises qui n'ont rien à voir avec la réalité de ce que tu fais subir à ta compagne.
Bon courage à toi mais surtout à elle quand elle découvrira.
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Cappuccino313 (invité)
le mardi 03 juin 2025 à 12h37
Merci pour ton retour, je l’entends et je comprends le ton direct — il est sûrement nécessaire face à ce que je raconte.
Tu as raison sur un point fondamental : je ne suis pas dans une situation éthique, ni conforme à ce que je défendrais moi-même dans d’autres contextes. Ma compagne n’a jamais consenti à une relation ouverte, et malgré tout, j’ai construit quelque chose ailleurs, ce qui est une forme de trahison, peu importe la façon dont je l’habille.
Cela dit, je ne cherche pas à me donner le beau rôle. Je me pose ces questions justement parce que je suis conscient du glissement, parce que j’ai conscience du mal que cela peut faire et de la complexité que cela implique, pour tout le monde. Je ne cherche pas à me faire passer pour une victime, ni à romantiser la situation. Je suis en plein paradoxe entre ce que je vis, ce que je ressens, et ce que je devrais incarner.
Tu évoques aussi la peur de la perte, la dépendance éventuelle de ma compagne. Je l’ai en tête et je le mets dans l'équation. C’est une des choses qui me retiennent encore de tout exploser, justement. Cependant, nous avons toujours eu une grande forme d'autonomie entre nous que ce soit amoureusement, financier ou même d'un point de vue "amicale" (si je puis dire) et donc pas une dépendance mais une grande affection.
Néanmoins, je ne veux pas qu’elle découvre quoi que ce soit dans la douleur ou l’humiliation. C’est aussi pour cela que j’essaie d’avancer, à mon rythme, pour ne pas poser un acte irréversible avant d’avoir clarifié ce que je ressens et ce que je veux faire de tout ça.
Et pour être encore plus honnête : j’ai vraiment l’impression d’aimer ces deux personnes en même temps, et je n’arrive pas à contrôler cet aspect. Avant de franchir ce cap avec cette collègue, je me suis longtemps retenu, j’ai lutté et je me suis torturé l’esprit, parce que je ne voulais justement pas basculer dans la trahison. Oui, je l’ai dit avec transparence : j’ai déjà trompé ma partenaire dans le passé, trois fois en 15 ans. Et c’est déjà trop. Il n’y a pas de justification valable, juste des moments de faiblesse, d’immaturité, et une forme de confusion que j’ai tenté de déconstruire ensuite, seul. Cela ne s’est plus reproduit depuis presque 7 ans.
Quand j’ai commencé à fréquenter cette collègue, j’ai cru que mes vieux démons revenaient. J’ai donc cherché à en parler, à évacuer, à comprendre ce qui se passait, en lui disant que je tenais à notre amitié et que je ne voulais rien risquer. Et c’est là que nous avons compris que c’était réciproque, même si nous avons tenté un temps de maintenir le statu quo.
Mais une grande franchise s’est installée entre nous. Nous avons tout discuté : chaque tension, chaque désir, chaque crainte, chaque limite. Et cela a paradoxalement renforcé notre lien. C’est elle qui m’a parlé pour la première fois de polyamour. Je ne connaissais pas le mot, ou plutôt, il me faisait peur. Mais en écoutant des podcasts, en lisant, en échangeant, j’ai commencé à sentir qu’il y avait là une forme de résonance, d’où mes questionnements actuels.
Tu évoques l’illusion de la nouvelle relation. Je ne la nie pas. L’idéalisation est un piège courant, et je suis vigilant là-dessus, même si ce que je ressens est très fort. Mais ce qui est certain, c’est que cette autre relation m’a aussi mis face à mes propres zones d’ombre, de fragilité, de confusion. Elle ne m’a pas fait fuir mes responsabilités : elle les a rendues encore plus visibles.
Je ne prétends pas être déjà dans une posture polyamoureuse. Justement, je questionne cette possibilité, parce que je sais que la base même du polyamour, c’est le consentement éclairé de toutes les personnes concernées, et je n’y suis pas. Je ne cherche donc pas à justifier ce que je fais au nom d’un "mode relationnel" — je suis en train de m’interroger, et je n’ai pas encore les réponses.
Je ne cherche pas à te convaincre, mais je te remercie sincèrement d’avoir pris le temps de confronter ma lecture à d’autres angles plus durs. Ça fait partie du processus.
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Miamou (invité)
le mardi 03 juin 2025 à 13h14
"Je ne veux pas qu’elle découvre quoi que ce soit dans la douleur ou l’humiliation".
C'est déjà beaucoup trop tard pour que ça ne soit pas le cas. Vraiment.
Ce n'est pas elle que tu protèges et tu n'as aucune idée de ce que tu lui fais vivre ou fera vivre à cause de cet état de faits.
Le minimum du minimum à te poser comme question c'est "est-ce que je pourrai mettre ma deuxième relation en pause le temps que les choses puissent se poser entre ta compagne et toi, si tu décides de parler". Parce que du temps, il en faudra si tu veux poursuivre dans ce sens-là et que ta compagne n'a pas assez de ressources personnelles que pour pouvoir partir.
Merci à toi @Caoline d'avoir dit autrement ce que je ne sais pas si dire de cette manière-là.
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Miamou (invité)
le mardi 03 juin 2025 à 19h30
"Quand j’ai commencé à fréquenter cette collègue, j’ai cru que mes vieux démons revenaient. J’ai donc cherché à en parler, à évacuer, à comprendre ce qui se passait, en lui disant que je tenais à notre amitié et que je ne voulais rien risquer. Et c’est là que nous avons compris que c’était réciproque, même si nous avons tenté un temps de maintenir le statu quo."
Au risque d'être pressante, je me permets de revenir là-dessus.
J'ai l'impression que ce qui aurait pu se faire, (aurait dû se faire?) c'est d'en parler avec ta compagne en premier lieu.
Je t'inviterais à te questionner sur ce qui fait qu'il n'a pas été possible de parler de tout cela à ta compagne avant qu'il ne se passe quelque chose avec ta collègue.
Tu n'es pas prêt à risquer votre amitié mais tu es prêt à risquer ton couple. Ça me semble un élément super important et essentiel à prendre en compte pour la suite de ta réflexion parce que le choix, tu l'as posé là. Pas en terme d'adultère mais en terme de choix de la relation que tu cherches à privilégier.
Quant au fait de ressentir des sentiments très forts etc, oui, c'est aussi chimique et ça se passe à un niveau hormonal. Je t'invite vraiment à te renseigner sur la NRE et à tout ce qui s'y rapporte pour pouvoir rationnaliser ce qui se passe là, en grande partie.
Je ne nie pas les sentiments, je dis simplement qu'ils sont liés à des réactions hormonales et chimiques et que c'est un très mauvais conseillé.
Je le répète, il est nécessaire que tu prennes du recul.
Je te laisse cheminer avec d'autres réponses que les miennes qui pourront t'aider dans ta reflexion.
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Florflore
le mardi 03 juin 2025 à 21h21
Bonsoir,
J'ai lu ton post et forcément j'ai été interpellée, c'est malheureusement une histoire commune.
Je la vis actuellement, je suis là femme trompée, et bien qu'il me l'ai dit aussitôt le mal est fait alors lui cacher pendant aussi longtemps est vraiment plus impactant pour elle. Je ne peux pas être objective vu ma situation je l'entends. Mais écoute vraiment les conseils de Miamou, elle a de très bons conseils qui aident bcp à avancer.
Nous sommes des êtres humains nous faisons des erreurs mais il y a une différence entre faire une erreur et persévérer dans une situation qui sera inévitablement source de souffrance et crois moi, ce type de souffrances est très dure et le temps n'arrange rien. Tu trouveras bcp d'exemples d'adultère, et non de polyamour, sur ce site qui pourront te prouver que ces situations ne sont pas vivables sur le long terme.
Choisir c'est renoncer ! Mais c'est indispensable.
Bon courage à toi.
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invité (invité)
le mercredi 04 juin 2025 à 09h36
c'est très étonnant comme tu n'entends pas que ta relation n'est ni exclusive, ni honnête, ni respectueuse, c'est incroyable ce que l'humain est capable de se raconter...A ce point, ta relation principale a de grandes chances d'être terminée de toute façon, difficile de pardonner ce que tu confies ici, ça va être d'une telle violence pour celle que tu trompes... tu n'as donc pas tant à te poser les questions qui semblent te tirailler...
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Miamou (invité)
le mercredi 04 juin 2025 à 10h03
Bonjour,
Ce n'est pas dutout ce que je comprends de la situation.
Je pense qu'il a très bien compris qu'il n'était pas honnête et qu'il se questionne. Qu'il aurait peut-être moins accès actuellement à quel point ce qu'il vit pourra être destructeur pour sa compagne.
Que les projets (habitation, enfant, construction...) n'auront plus aucun sens pendant des mois et des mois après ça.
Qu'il y a un aveuglément (d'après moi) absolument certain face à la nouveauté de la relation et l'énergie qui va avec, hormones etc, qui l'amènent possiblement à mettre son couple en péril sans savoir s'il s'agit de la volonté de vivre un nouveau mode relationnel ou alors, juste de la fin de son couple.
Que sans vouloir mettre les relations en rivalité, il parle d'affection pour l'une et d'amour pour l'autre, sans être en mesure pour le moment de choisir son couple.
D'après moi, il y a trop peu de prise en considération de ce que signifierait pour lui la fin de son couple et de la jalousie qui pourrait naître de l'ouverture de couple si elle devait avoir lieu (parce que sa compagne de 15 ans qui s'investit sentimentalement et sexuellement ailleurs, c'est très différent d'une personne que l'on sait en couple au départ et pour qui on ressent une relative compersion et que la relation est surtout très courte et fusionnelle mais avec une maigre réelle connaissance de l'Autre, autrement que fantasmée- ça a déjà été vu tellement de fois que c'est impossible de ne pas le nommer) du temps nécessaire pour permettre quelque chose de relativement viable, trop peu de prise en compte de l'impact de la construction extérieure actuelle sur sa compagne, trop peu de lucidité quant à beaucoup de choses. Et essentiellement face à un consentement éclairé et enthousiaste, difficile à obtenir dans ces conditions.
Mais avec une volonté d'essayer de mieux faire et j'imagine que ça compte.
Qu'il cherche et ne serait pas ici, sinon.
Qu'il n'est pas le premier et le dernier dans cette situation et que c'est difficile de s'en sortir.
Qu'il est difficile aussi de faire ces démarches pour une relation de quelques semaines, qui ne pourra pas être à priori, une relation exclusive, unique mode relationnel jusqu'alors expérimenté.
Alors, peut-être est-ce difficile de s'imaginer quitter l'une pour se lancer avec l'autre et que l'idée du polyamour serait celle qui s'imposerait, d'abord pour ne pas se trouver face à la difficulté de quitter ce qui a été construit et pour ne pas renoncer totalement au projet d'enfant qui reste présent même si emprunt de doutes.
Après, je n'ai pas l'impression que l'idée pour lui soit de revenir sur les infidélités passées dans ce contexte et donc la durée, sera quand-même relative si elle n'a que des infos partielles.
Bref, je trouve que même si cette situation me pose vraiment question et peut même m'insupporter par certains aspects, les jugements sont quand-même vraiment durs, au regard des enjeux et des conflits internes qui peuvent animer cette personne qui vient chercher de l'aide dans sa réflexion
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Caoline
le mercredi 04 juin 2025 à 11h07
@Cappuccino313
Merci pour ta réponse même si en effet je ne suis pas à convaincre, je cherche juste à te faire regarder les choses en face et donc avancer avec plus de clarté dans tes questionnements. Tu me sembles en effet moins te voiler la face que je ne le craignais, même si je crains comme Miamou que tu n'ai pas suffisamment conscience de l'impact probable de tes actes.
Si je comprends bien, en fait tu n'es même pas sûr toi de souhaiter une relation polyamoureuse même si ta compagne acceptait ?
Quelles sont les possibilités que tu arrives à envisager ?
Pour ce qui est de la possibilité d'acceptation, elle me semble en effet assez faible compte tenu de son refus de l'envisager lors de vos précédentes discussions et de la trahison que constitue pour elle ce que tu vis actuellement. Et dans ce cas que choisirais tu ? Si tant est qu'elle accepte de continuer votre relation si tu t'engageais à ne plus rien vivre d'autre, j'imagine qu'il y a des gens capables d'y croire et peut-être même parfois des gens capables de le respecter.
Je ne sais pas si la pause avec ta collègue qu'évoque Miamou peut changer quelque chose et personnellement je ne trouve pas ça respectueux du tout de cette dernière. Cela dit elle a commencé cette relation en sachant que ta compagne n'était pas d'accord, donc je ne serais pas trop émue des conséquences sur elle que ça peut avoir.
Personnellement, je n'imagine pas faire vivre ou accepter une pause, mais pas non plus accepter une relation avec quelqu'un qui a une relation avec une autre personne pas au courant. Je n'ai pas réussi à quitter quelqu'un qui avait une autre relation dont je n'ai appris l'existence qu'aux 18 mois de notre relation. Je l'ai extrêmement mal vécu et les 1 an jusqu'à ce qu'il arrive à lui parler de notre relation aussi et j'en reste d'une certaine façon traumatisée. Je parle de ça pour montrer que mes propos ne sont pas des jugements, comme déjà écrit dans mon premier message, on fait ce qu'on peut.
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Cappuccino313 (invité)
le mercredi 04 juin 2025 à 14h03
Merci à vous tou·te·s. Vraiment.
Je ne suis pas ici pour me chercher des excuses, ni pour passer pour un "bon gars". Ce n’est pas une opération de blanchiment moral. Si j’écris ici, c’est parce que je suis dans le doute, que je cherche à faire mieux, pas à avoir raison. J’ai déjà pris de mauvaises décisions, et ce que je cherche aujourd’hui, c’est à les regarder en face pour comprendre comment avancer avec intégrité.
@Miamou, @Caoline, @Florflore, @invité, et toutes les autres personnes qui ont pris le temps d’écrire :
Merci. Vos réponses m’ont touché, parfois bousculé, mais c’est exactement ce que je suis venu chercher.
Et je veux dire aussi que je suis conscient que certaines d’entre vous ont parlé de leur propre vécu, parfois très douloureux. Je le lis avec beaucoup d’empathie. Je n’ai pas envie d’être ce genre d’homme qui laisse des cicatrices profondes dans la vie de quelqu’un. Et pourtant, je dois faire face à l’idée que je suis peut-être déjà cette personne pour ma compagne.
J’ai lu plusieurs fois ce que vous avez écrit, et notamment les passages sur la NRE, sur la trahison réelle déjà en cours, sur le déséquilibre entre préserver une amitié et mettre en danger son couple. J’essaie d’entendre ces angles morts que je ne voulais peut-être pas voir. Et ça secoue, oui.
Je veux aussi clarifier certains points essentiels : 👉 Oui, j’ai trompé ma compagne. Trois fois en quinze ans. Et c’était déjà trop. À chaque fois, j’ai enfoui ça au fond de moi, honteux, sans vraiment savoir quoi en faire. Je ne les justifie pas. Ce n’étaient ni des actes d’amour, ni des formes assumées de polyamour. C’étaient des failles, de l’immaturité.
👉 Et pourtant, je l’aime profondément. Ce n’est pas juste une relation d’ancrage. J’aime passer du temps avec elle, la regarder vivre, penser à des projets ensemble. Je suis fier d’elle, et de ce qu’on a construit.
👉 Mais oui aussi, cette autre relation m’a bouleversé. Et plus encore : quand j’ai commencé à ressentir quelque chose pour elle, j’étais mal, absent, comme éteint dans mon couple. Je me torturais l’esprit, je me sentais comme un imposteur. Le jour où j’ai pu lui parler (en posant que je ne voulais rien risquer, ni casser notre amitié), quelque chose s’est réaligné en moi. J’ai retrouvé de l’énergie, du souffle… et c’est là que j’ai eu encore plus envie de m’investir dans mon couple. Non pas par culpabilité, mais parce que je me sentais entier.
@Miamou : merci aussi pour ta relecture lucide sur les risques, la compersion, les illusions de symétrie, l’impossible comparaison entre une relation de quinze ans et une rencontre récente, aussi forte soit-elle. Ce sont des points que je vais continuer à creuser.
Aujourd’hui, j’ai parlé à ma compagne. Pour la première fois avec autant de transparence. Elle a reconnu qu’on n’était pas alignés sexuellement. Et, malgré tout, nous avons décidé d’explorer ensemble : thérapie de couple, sexothérapie, voire, à sa grande surprise (et à la mienne aussi), la possibilité d’ouvrir notre couple. Rien n’est décidé. On se donne deux semaines pour tout mettre sur la table, en adulte.
Je sais que cette démarche arrive trop tard pour certains ici. Je comprends la colère, la déception. Mais je suis là. Et je veux continuer à faire ce travail, même si c’est inconfortable. Pour moi, pour elle, pour nous.
Merci encore pour vos mots. Même les plus durs. Je les lis. Je les garde. Je vous lis.
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Miamou (invité)
le mercredi 04 juin 2025 à 15h27
Bonjour Cappuccino313,
Merci d'avoir pris la peine de lire, de répondre et surtout de répondre malgré l'aspect confrontant.
Merci aussi de prendre en considération, en effet, que les réponses sont l'écho d'un vécu.
Je ne vais pas revenir sur tout ce qui a été dit, c'est déjà là, tu porteras ton attention sur ce que tu souhaites.
Si ta relation n'est pas qu'une relation d'ancrage et que le travail que visiblement vous allez entamer vous permet de continuer celle-ci, il me semble qu'il te serait utile d'être au clair sur "est-ce que je veux continuer avec elle".
C'est la première chose à clarifier.
Si vous négociez l'ouverture de votre couple, et pour le moment ce que tu évoques, c'est l'aspect sexuel, il y a de fortes chances que ta compagne se focalise là-dessus et pas forcément vers une relation avec des sentiments.
Si ce n'est pas ce que tu souhaites, il va falloir le clarifier rapidement. Pour ne pas trahir d'autant plus ta compagne en la laissant penser que ce ne serait qu'une ouverture sexuelle, pour plus tard parler d'une relation sentimentale, puis amener cette relation comme une nouveauté, avec tout l'aspect écoeurant que ça comporterait.
Sans clarté, il n'y aura pas de consentement éclairé.
Alors, il faut voir, est-ce que l'ouverture du couple est plus importante que cette autre relation? Est-ce que cette configuration pourrait te rendre heureux? Ou est-ce la relation extérieure à ton couple qui est davantage nécessaire que l'ouverture du couple, auquel cas, il va falloir passer obligatoirement par le côté aveux et tout ce que ça va impliquer.
Donc, la question est "est-il possible que cette relation soit uniquement le symptôme du dysfonctionnement ressenti dans ton couple, symptôme qui pourrait ne plus avoir de fonction, si le dysfonctionnement est travaillé par vous deux conjointement?".
Pour le coup, il faut que ta compagne ait les éléments en mains pour pouvoir faire des choix conscients et c'est à toi de le lui permettre.
Je pense que ça ne peut passer que par une meilleure clarification de tes besoins et attentes, mais aussi, la prise d'un recul plus important par rapport à ce que tu es entrain de mettre en place, pour quoi, pourquoi, pour quelle(s) raison(s) et de quelle manière.
Tout tourne autour également de ce que tu es prêt à perdre, ce couple, celui avec ta collègue, les deux, ton intégrité...il est possible que tu aies tout à gagner mais j'y crois vraiment fort peu au vu du contexte que tu rapportes, mais je comprendrais le besoin d'y croire.