MonoPoly
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Bosley
le mardi 25 novembre 2014 à 12h25
@Macareux-Moi & @Lulutine...
Je parle d'images mentales qui s'"imposent". Faites-moi la grâce de concevoir que, de temps à autre et dans des périodes difficiles, ces images arrivent sans que vous le souhaitiez, quelque soit votre activité.
C'est comme si vous demandiez à un dépressif de ne plus penser à son malheur, qu'il lui suffirait de "diriger" ses pensées d'une certaine façon et, pire, lui demander de faire le contraire de ce qu'il ressent parce que finalement il est responsable de ses actes et qu'il faudrait qu'il arrête de s'apitoyer sur son sort...
Pour simplifier la méthode : "y qu'à, faut qu'on".
A écumer les forums "psy" il semble que des milliers d'autres personnes réagissent un peu de cette manière, alors placez-y ce que vous voulez : "Tu es jaloux parce que tu n'a pas confiance en toi", "Le problème c'est toi, pas elle", "Rends-toi autonome affectivement", "Tu ne t'es donc rendu compte de rien ? C'est donc aussi de ta faute !", "Force toi à ne pas penser à ce qu'il ou elle fait avec l'autre !", etc.
Comme je le dis à mon épouse qui souhaiterait sans doute que j'ai d'autres expériences sur les sites de rencontre, probablement pour trouver une raison de ne plus s'en vouloir de m'avoir fait souffrir, je n'ai pas forcément envie de me "forcer" à le faire mais plutôt à discuter avec elle pour voir ce qu'on a raté et ce qu'il faut changer dans notre relation. Statistiquement des couples de plus de 30 ans qui n'ont pas de problème, ça n'existe pas.
Très égoïstement j'étais dans mon contexte de Mono qui découvre une "Poly" qui ne s'assumait pas et commence à le faire, avec tout ce que cela sous-entend : "on se voit quand on veut", "on baise avec qui on veut", "les périodes où nous sommes ensembles ben ça va ça vient en fonction de mes envies" (pas d'images mentales la, svp ;-)...
Ah évidemment le modèle monogame/monoandre des arriérés dont il semble que je fasse partie en prend un coup... ;-)
C'est un peu flou quand même le concept de polyamour finalement, une manière d'assumer à 100% ses sentiments, de prétexter par exemple, que la NRE est aussi utile au conjoint/partenaire/ami/amant "primaire" et que bon, tant qu'on s'envoie en l'air avec qui bon nous semble, sans faire souffrir l'autre, ou alors d'une manière qui nous permette très égoïstement de faire ce qu'on veut de son emploi du temps, ben ça va quoi... L'autre n'a qu'à tolérer après tout. Et on le rappelle : le polyamour, c'est d'abord l'amour hein, le sexe est secondaire... Mouais....
Que chaque mono "repenti" qui a "accordé" à son partenaire "poly" d'assumer son statut me jette la première pierre, d'autant que passée la période ou on dit oui à tout, il pensait peut-être y trouver un quelconque bénéfice et s'aperçoit avec le temps que dans ses tripes, il ne le supporte que très difficilement. Mais dire "oui à tout" c'est déjà faire preuve d'un problème d'estime de soi, donc de risque de dépendance affective me direz-vous ?
C'est aussi mettre à distance toute hiérarchie comme je l'ai lu quelque part : "ah oui mais c'est pas parce que je dis que que j'ai une relation "primaire" qu'elle est plus importante que la "secondaire", juste une manière de nommer les relations sans y voir de priorité."... Mouais...
Je crois d'ailleurs que même dans les harem, et d'une manière séculaire, il y a toujours eu des notions de cheminement amoureux ou le mari polygame ne peut voir telle épouse que s'il a d'abord "vu" telle autre et que la notion de jalousie est tout à fait présente.
Ici, beaucoup de messages de mono "pommés" et de poly "transis" qui tentent de trouver la pommade magique pour ne surtout pas blesser l'autre.
Grâce soit rendue aux polys qui ont toujours été clairs dans leur manière de vivre leur amour/sexualité en informant leur partenaire dès le départ, "paix" aux monos qui le découvrent quelquefois avec fracas et luttent avec les affres de ces images mentales, dont il apparaît saugrenu qu'elles se "présentent" à moi sans que, consciemment, je fasse le moindre effort pour qu'elles émergent.
Croyez que je m'en passerais bien et je vous remercie néanmoins pour vos réponses même s'il elles ne m'apportent pas grand réconfort, voire même me ferait considérer que ce n'est pas très "normal".
LuLutine
(Bon, moi je suis poly)
Et oui, c'est bien ça le problème ;-)
Oui, oui Lulutine, de la colère dans mon message, bien évidemment ;-)
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Siestacorta
le mardi 25 novembre 2014 à 14h43
On est pas responsable de ce qu'on ressent (amours ou jalousie), ni même de notre besoin de l'exprimer, mais on demeure responsable de comment on va l'exprimer, combien de fois, combien de temps, avec quelle écoute de l'autre.
Autrement dit : il n'y a faute ni à aimer ni à souffrir, mais assumer ce qu'on désire malgré l'autre, et faire son choix soi-même quand ça ne lui convient pas, ça reste la bonne chose à faire.
C'est une souffrance contre l'autre (tu rejettes mes attentes quand elles te concernent pas / tu m'abandonnes), choisir laquelle est la plus "juste" me semble un problème insoluble.
En revanche, être aimant et bienveillant envers quelqu'un, c'est être capable, face à la réalité d'une souffrance (la notre, celle de l'autre),d'éloigner autant que possible notre rôle dans celle-ci d'un rôle dans un drame : les interactions tragiques faisant de la souffrance un ressort durable de l'action, et pas seulement un développement.
Bosley, tu travailles beaucoup sur toi, sur cette situation, on ne peut que t'en féliciter. Et espérer que ton épouse en fait autant, puisque dans la situation, c'est elle qui est la plus agissante.
Mais réduire le besoin de liberté affective à un déni de l'autre n'est pas plus efficace que de nier la réalité de la jalousie.
Et, tu as dû le lire régulièrement ici, la jalousie, beaucoup de poly l'éprouvent. Pas plus le choix que les monos. C'est pas l'absence de jalousie qui "fait" le poly, effectivement dans ce cas ça ne pourrait pas concerner beaucoup de situations !
Par contre, une fois la jalousie vécue et reconnue, en faire le déterminant central de la suite est un choix.
Parfois un bon choix pour soi-même, d'ailleurs.
Faire autre chose en est un aussi, et si les poly semblent souvent dire que c'est nécessaire, c'est que ça leur est nécessaire, pour eux-même, qu'en réalité on peut effectivement en tirer bénéfices pour la relation, et, de façon plus générale, qu'il y a des vertus morales aussi valables que celles en jeux dans l'engagement exclusif qui méritent d'être valorisées.
Donc, jugement de valeur, il y a parfois, oui, et je comprend que ça soit conflictuel, que ça mette en colère.
(Et au cas où des anges du Bien me tombent dessus, je vais en rajouter une couche pour leur donner une bonne raison de le faire : on peut pas vivre, selon moi, sans jugement de valeur. Juger les gens parce qu'ils expriment un jugement de valeur est un aveuglement. On peut juste avoir le recul de savoir qu'on le fait, qu'un autre le fait. Avec un peu de bonne foi, ce recul permet de ne pas en vouloir aux autres d'exprimer ce qu'ils pensent juste). Par contre, je reprend, il ne faut pas voir une condamnation dans ce jugement, juste des positions et des choix opposés.
Fais le tien avec tes valeurs, tes besoins, tes refus, et les autres feront de même. Ce sera pas forcément bon pour tout le monde, mais ça reste le mieux à faire...
Voilà, désolé pour l'envolée un peu abstraite, j'espère qu'on peut garder à l'esprit que je parle bien des sentiments vécus avec ça.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Siestacorta
le mardi 25 novembre 2014 à 15h21
SInon, j'ai réagi à ta colère, mais je voudrais aussi t'approuver, Bosley :
- oui, le côté égalitariste systématique des amours poly (appeler toute relation aimante "amour", nier les réalités concrètes de "primaire" et "secondaires") c'est effectivement du baume magique, c'est pas du travail sur soi
- le sexe n'est pas une réalité secondaire dans tout ça
Bon, par contre, "discuter de ce qu'on a raté" avec ton épouse, c'est nécessaire, probablement, mais je sais pas si c'est avant ou après d'autres expérimentation. En gros, "oui à tout", je suis d'accord avec toi ça mène facilement à la sortie de route, mais "on regarde dans le rétro en priorité", c'est pas non-plus une garantie si prudente que ça pour avancer. Faut pas foncer bêtement, pas "forcer", d'ailleurs tu as déjà éprouvé toi-même les limites d'une impatience déçue, mais comme la vie continue de passer, faut trouver le rythme plutôt que chercher la pause (rien à voir avec la vie amoureuse, mais ce soucis de "foncer/analyser/s'adapter" est central dans mes propres problèmes :-) ) .
Et arriver à une situation de poly n'est pas un échec du couple, faire du poly n'est pas "seulement" un changement dans la relation qu'on pourrait choisir aussi bien que d'autres amélioration dans le rapport. C'est comme avoir un enfant, c'est clair que ça se passe dans la relation, mais c'est aussi quelque chose d'autre, qui sort de ce cadre. Tous les choix valent d'être réfléchis, mais ils ne sont pas faits d'avance uniquement en fonction de la forme antérieure de la relation, il y a des responsabilités individuelles, des besoins et des conditions nouvelles. Donc consolider ce qui marche, améliorer ce qui peut l'être ET aussi faire du neuf (que ce soit rencontrer quelqu'un (et ça se fait pas tout seul, c'est ton choix et tes envies, ce serait artificiel de faire ça et tu as raison de pas attendre que la symétrie fera pas le travail à votre place) ou travailler sur soi-même comme tu es en train de le faire).
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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MagentadeMars
le mardi 25 novembre 2014 à 16h53
J'ose poser une question à troubler : s'il arrive que j'aie des images d'une amante dans le bras d'un autre... pourquoi cela doit me troubler ? N'est-ce pas le vrai base de la jalousie, de ne pas vouloir que ma partenaire éprouve du plaisir ailleurs ? Pourquoi je ne ressentirais pas de la joie d'imaginer une amante éclater avec qui que ce soit ?
Ou pour inverser la question : si on imagine sa partenaire s'ennuie avec un autre, cela te fait quoi ?
Et si elle masturbe devant toi ?
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LuLutine
le mardi 25 novembre 2014 à 17h13
Bosley
Je parle d'images mentales qui s'"imposent". Faites-moi la grâce de concevoir que, de temps à autre et dans des périodes difficiles, ces images arrivent sans que vous le souhaitiez, quelque soit votre activité.
Non, pas chez moi. Du moins, je peux m'en détourner.
Cela dit, je veux bien entendre que ça t'arrive à toi de ne rien pouvoir y faire (enfin y a sans doute un moyen de les "balayer" de ton esprit, après je ne sais pas lequel vu que je n'ai que mon expérience pour répondre, rien de plus rien de moins ; je ne prétends pas t'apporter THE solution, je ne peux que te dire ce qui a fonctionné dans mon cas).
Mais si tu ne peux rien y faire, alors par définition personne ne t'apportera de solution, et je ne vois même pas pourquoi tu demandes de l'aide.
Bosley
C'est comme si vous demandiez à un dépressif de ne plus penser à son malheur,
Quand j'étais dans des états dépressifs, je me concentrais sur tout ce qu'il y avait de positif. Je n'y arrivais pas toujours à 100% bien sûr, mais ça m'a bien aidée.
Personne ne t'a dit de te "forcer" (c'est une interprétation de ta part). Pour ma part je n'y arrivais pas toujours mais je m'en suis sortie comme ça. Comme je disais plus haut je ne peux t'apporter que mon témoignage.
Je ne te demande pas de réussir à faire pareil. Si tu n'y arrives pas, je n'ai rien à t'apporter, tout simplement.
Bosley
ce qu'on a raté et ce qu'il faut changer dans notre relation.
Parfois, on n'a rien "raté". Parfois simplement, chacun suit son chemin...et c'est comme ça.
Parfois aussi l'un des deux déconne. Ca peut être l'un, l'autre, les deux, la relations, tout ça en même temps ou rien de tout ça.
Bosley
"les périodes où nous sommes ensembles ben ça va ça vient en fonction de mes envies"
Si ta compagne t'a vraiment dit ça, je pense qu'il y a un souci. Les poly (ou les mono-poly) ne se voient pas en fonction de l'envie d'un des deux uniquement.
Ils se voient en fonction de leurs envies réciproques, et c'est très différent.
Bosley
le modèle monogame/monoandre des arriérés dont il semble que je fasse partie
Beaucoup de personnes ici te diront que l'exclusivité est un modèle aussi valable que le polyamour.
On se bat pour que chacun puisse choisir ce qui lui convient, pas pour imposer le poly en tant que nouvelle norme...
Le choix d'être exclusif (monogame) n'est pas plus "arriéré" que celui d'être poly. Simplement, certains choix correspondent à certaines personnes.
Pour d'autres choses dont tu parles, je pense que le compte-rendu du café poly du 28 octobre à la Cantada (que j'ai commencé à rédiger, tu peux le trouver sur le forum) t'apportera peut-être des éléments de réflexion.
Il me semble en effet que ton discours soulève des questions de responsabilité (ex. : si le poly décide "je fais ce que je veux", dans quelle mesure est-il responsable des sentiments de l'autre ?) et de comment on gère la recherche d'une solution où tout le monde se sent aussi bien que possible.
A part ça, Siesta il écrit trop bien !
Siestacorta
Mais réduire le besoin de liberté affective à un déni de l'autre n'est pas plus efficace que de nier la réalité de la jalousie.
(+) (+) (+)
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Bosley
le mercredi 26 novembre 2014 à 10h48
LuLutine
"les périodes où nous sommes ensembles ben ça va ça vient en fonction de mes envies"
C'était une interprétation du discours que je lis de temps à autre sur le net, ma femme oscille clairement entre les deux situations (moi vs son amant), mais le problème c'est pas vraiment l'amant du moment mais une "vraie" situation amoureuse qui s'est installée (dans un contexte qui n'est pas comparable à la difficulté de la vie à deux au quotidien) et qui démontre que depuis toujours ma femme ne trouve pas vraiment satisfaction dans une relation exclusive. Je suis son "primaire", je n'en doute pas (et j'y mets volontairement de la hiérarchie) mais qu'elle quitte cette relation secondaire et se reproduira le même schéma à l'avenir. A moi de voir si on peut intégrer ça d'une manière mieux "construite" (libertinage, etc.) plutôt que chacun fasse des escapades des son côté histoire de "combler" un manque. Elle se rend bien compte que nous sommes dans un nouveau cap et une nouvelle forme d'histoire entre nous, notamment par mon comportement, et que cela la questionne sur les vraies raisons qui les poussent dans les bras d'un autre, c'est donc évidemment moins caricatural.
Je vais regarder le compte-rendu je te remercie.
MagentadeMars
J'ose poser une question à troubler : s'il arrive que j'aie des images d'une amante dans le bras d'un autre... pourquoi cela doit me troubler ? N'est-ce pas la vraie base de la jalousie, de ne pas vouloir que ma partenaire éprouve du plaisir ailleurs ? Pourquoi je ne ressentirais pas de la joie d'imaginer une amante éclater avec qui que ce soit ?
De prime abord tu m'as choqué effectivement ;-)
Cela rejoint le fait que l'amour se superpose, pas le temps et que tout résulte d'un choix. Mais je veux bien développer car c'est le noeud gordien pour moi actuellement, ne pouvant le démêler je me voie régulièrement à dire qu'il faut que je le tranche brutalement, tel Alexandre le Grand, avec toutes les conséquences induites, pour que cessent enfin mes tourments.
Je te donne un exemple : j'échange en fin de journée avec ma femme des sms un peu "hot", je me dis "youpi c'est la fête du slip ce soir", finalement elle voit son amant le soir même (c'est pas le cas actuellement mais supposons, car je ne suis pas supposé savoir quand elle est avec lui). Elle fait l'amour avec lui, elle rentre fatiguée et avec un gentil bâillement me dit "tu comprends pas ce soir, chéri".
Il est clair que dans sa tête le désir ne se construit pas de la même manière, ses échanges avec moi sont "comme ça" et effectivement ça nourrit un désir pour "peut-être ce soir, demain ou plus tard mais ça va arriver tu sais"... Moi, vil mâle en rut primaire, je me dis qu'elle fait donc le choix conscient de m'exciter à mort tout en se donnant à un autre.
Première réaction à chaud : crise de jalousie, double humiliation (je t'appâte et je vais voir un autre....), j'en suis là mais j'en suis conscient ;-)
Deuxième réaction, plus à froid : si je n'étais pas au courant de cette histoire : pas de sms "hot" avec moi, pas de sexualité débridée ni d'autres conséquences sur mon évolution (en finir notamment avec la dépendance affective). Au final je finis par me rendre compte que la manière dont ma femme conduit sa vie affective "produit" tout cela d'autant qu'il n'y a pas de "planning" sexuel fixé dans le marbre, j'ai plus de relations avec elle et de bien meilleure qualité que dans toute notre vie conjugale (y pas photo), je suis obligé de le reconnaître. Ceci peut nous emmener vers plus d'"équité" sentimentale et sexuelle. Je pense que beaucoup de monos se sentent le parent pauvre de la relation, notamment comme dans mon cas, quand la relation poly est révélée accidentellement.
Troisième réaction, plus analytique : est-ce une étape "obligatoire" qu'il me faut accepter pour un mieux être général du couple, voire permettre une séparation mais étant guéri de ma dépendance affective, capable d'imaginer que je peux refaire ma vie ailleurs ? Voire mieux, de sublimer tout ceci en une relation plus ouverte et du coup inclure des nouveautés dans mon couple ? Si l'amour entre moi et ma femme n'existait plus, que la sexualité était au point mort (c'était quasiment le cas avant cette histoire) et qu'il n'y avait plus de complicité je ne me poserais même pas la question.
A ceci s'ajoute l'âge, la cinquantaine approche et les bonnes années s'amenuisent, paramètre qu'on prend rarement en compte quand on a moins de 40 ans, donc actuellement c'est "now or never" pour ma part. Ma femme se rend compte que je ne réagis pas comme avant (ou je m'agitais pour revenir au statu quo, sans volonté réelle de progresser, ni pour moi, ni pour notre relation)
MagentadeMars
Ou pour inverser la question : si on imagine sa partenaire s'ennuie avec un autre, cela te fait quoi
J'ai tout imaginé Magenta ;-) d'autant que ma femme n'étant pas la championne de la discrétion j'ai compris au détour d'une conversion que ce monsieur avait aussi des "pannes", ce qui évidemment m'arrange de temps à autre ;-) Mais par définition si elle a envie de la voir c'est qu'elle ne s'ennuie pas où alors qu'ils ont passé l'étape purement passionnelle du début de la relation et que d'autres choses plus profondes se sont installées, de l'amour quoi. Je me rends compte en écrivant que je me foutais un peu de l'exclusivité sexuelle avant car ma femme me disait que j'étais le seule à la faire jouir (oui ok c'est pas forcément la vérité...) mais qu'en fait c'est la rupture de l'exclusivité amoureuse qui me fait le plus souffrir.
MagentadeMars
Et si elle masturbe devant toi ?
Déjà fait, pourquoi ? ou veux-tu en venir ?
Le problème n'est pas qu'elle prenne son pied seule, mais qu'elle le prenne en ayant choisi de ne pas être avec moi systématiquement (hors masturbation)
Je n'ai jamais considéré que les fois ou je m'étais masturbé était une forme d'infidélité mais plutôt une facilité, une envie d'un moment, voire souvent une compensation si ma femme ne voulait pas de moi, voir même en la "préservant" puisque je fantasmais sur elle en le faisant.
Mais entre prendre son pied en se masturbant plutôt que de faire l'amour avec un autre il y a un pas je trouve.
Je comprends peut-être mal le sens de ta question...
Et merci aussi à SiestaCorta pour tes réponses constructives, je dirais néanmoins que ma situation tiendrait plus du "poly complémentaire" (amant qui comble le manque) que du "poly superposable" ("vrais amours en parallèle")...
A y bien réfléchir ma situation est probablement d'une banalité affligeante, avec le classique d'une femme insatisfaite qui tombe amoureuse de son sex-friend (alors que ce n'était pas son souhait). Elle sait bien que cette situation est une construction très fragile d'autant que j'agite son cocotier comme jamais actuellement. En fait c'est ma réaction qui provoque ces remous et je ne soupçonnais pas que cela aurait autant d'effet (sur moi comme sur elle)...
Il est probable, enfin, que le seul forum qui semblait répondre à mes questions, sans tomber dans les réponses qu'un dépendant affectif du dernier degré que je suis n'est pas capable d'entendre ni de mettre en pratique, était bien le vôtre...
Mais je progresse... (+)
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MagentadeMars
le mercredi 26 novembre 2014 à 15h55
Merci pour les réponses :-)
Pour l'histoire des sms hot... oui, je vois bien que là, il y a un sorte de vole... vous vous êtes lancés dans une séduction et un autre en a profité. Même si ta partenaire ne t'appartienne pas, son état échauffé te revient !
J'ai eu des fois la même impression d'avoir chauffé madame quand je flirte avec une dame mariée et mono. Mais bon, c'est la vie :-) Cela dépend de l'attente... dans mon cas j'ai pu en être content d'avoir éveiller le désir, c'est flatteur même s'il était consommé ailleurs. Mais tu était plutôt dans l'anticipation... voilà ta femme t'a joué l'allumeuse. C'est la différence d'être en dessus ou dessous de l'attente.
La question sur la masturbation était de trouver une situation entre "je fais plaisir à ma femme" et "un autre fait plaisir à ma femme". On pose "ma femme se fait plaisir tout seule". Évidemment ce n'est pas simple, car si elle te regarde dans les yeux pendant, ce n'est pas comme si elle te tourne le dos pour y faire seule dans son monde imaginaire.
Mes questions ne sont pas sorties de rien : je sais que dans certains pratiques de tantra (normalement des pays au nord moins à risque des lois ambiguës sur la prostitution), un-e troisième s'ajoute à un couple et un des partenaires regarde l'autre s'accouple avec la troisième personne. Ce serait justement pour observer les mécanismes de la jalousie... mais cela suppose un long chemin de préparation.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Bosley
le jeudi 27 novembre 2014 à 11h07
MagentadeMars
Mais tu était plutôt dans l'anticipation... voilà ta femme t'a joué l'allumeuse. C'est la différence d'être en dessus ou dessous de l'attente.
Ha pour ça c'est une championne, mais je pense que c'est un mécanisme chez elle. Restons même dans la mécanique "théâtrale" puisque tu m'y invites :
Ce matin dans la salle de bain, elle se change à côté de moi, quand elle est nue, je la regarde du haut en bas, je voie bien qu'à ce moment, et presque d'une manière conditionnée qui ne dépend que de mon regard, elle commence à faire la "nymphe" (déanchements suggestifs, yeux qui roulent, se caresse voluptueusement les seins, etc.), à ce moment, n'y tenant plus (déjà qu'en temps normal je résiste pas, la jalousie actuelle booste ma libido), je l'enlace par derrière doucement, commence à la caresser, etc. Mais bon c'est le matin, donc on ne batifole trop, pas le temps. J'évoque ensuite une éventuelle ouverture pour plus tard dans la soirée : mon chéri j'ai mes règles actuellement, etc. Petit dialogue (moi ça me dérange pas etc.), discussions "techniques" : mais tes règles ne sont pas très abondantes, etc. Sans insister je sens bien qu'elle a voulu m'allumer mais sans plus, règles ou pas règles, je précise en retour que j'en ai marre de "quémander" et que compte tenu de la situation qu'elle réfléchisse un peu aux conséquences de son attitude et que son petit jeu était sans équivoque, je quitte ensuite la salle de bain mais sans que l'on soit fâché, inutile d'insister, ça sera pour plus tard et puis tant mieux elle ne ferait pas ça à un homme qu'elle souhaiterait vraiment quitter.
Je repense à une scène du récent film "Puzzle" actuellement en salle et sans trop de "spoiler" ou on voit une scène avec Liam Neeson, amant mâture, devant la jeune et belle Olivia Wilde qui vient à sa porte, nue sous un peignoir, s'offrant à lui... Devant la porte il prend son peignoir, la regarde de la tête aux pieds, attardant son regard, puis fait un "Ouahou" admiratif puis lui claque la porte au nez ! Réaction effarée de la belle, trop sûre de ses atours et qui finit par en rire car il a gardé son peignoir. Penaude, elle cours nue dans l'hôtel pour rejoindre sa chambre deux étages plus bas... Il ne se passera rien cette nuit entre elle et lui ;-)
J'aimerais avoir ce culot, ce toupet, cette capacité à ne pas avoir ma bite à la place du cerveau dans ces moments, récupérer un peu de l'équité sexuelle dont je parlais précédemment. Pour le moment, me sentant "volé" comme tu le signifiais, je récupère petit à petit ce qu'il m'est possible de récupérer... Enfin j'analyse ça comme cela...
Mais je travaille sur le désir féminin actuellement, je vais progresser, je sais que pour les couples "au long cours" le désir se construit en permanence et qu'il n'est pas de la même nature que ce qu'on peut vivre avec un sex friend, que ces petits jeux sont finalement une manière régulière d'entretenir la flamme... Reste à gérer la suexcitation qui me domine dans ces moments-là.
MagentadeMars
un-e troisième s'ajoute à un couple et un des partenaires regarde l'autre s'accouple avec la troisième personne. Ce serait justement pour observer les mécanismes de la jalousie...
Dans un cadre de libertinage je peux concevoir ce futur comme étant possible, voir excitant, bien qu'il faille s'y confronter pour être certain que ça apporte quelque chose à la relation. Tu le décris même comme une technique "thérapeutique" ;-)
Là tu évoques ce qui est le plus pénible pour moi mais qui prend dans mon imaginaire la forme d'un supplice. je suis dans la pièce, avec "eux", libre de mes mouvements, mais sachant que les autres ne désirent pas que je vienne, et ils me regardent pour bien me faire comprendre qu'ils prennent du plaisir, et que je n'y aurais pas droit sachant combien cela me fait souffrir. A ce moment c'est plutôt ma femme que je voie, elle m'ignore, entièrement occupée à ses propres sensations, j'ai du mal à voir la tête de l'autre, juste un corps qui s'agite "sous" elle, mais j'y voie un profit, ma femme qui se donne, et l'autre qui prend, pas vraiment un échange, une forme de "vol" sans doute.
Il se pourrait qu'en évoluant avec ce que tu évoques, que cette douleur soit à la frontière d'une nouvelle forme d'excitation, mais compte-tenu de la situation, de ce sex-friend "amoureux", je vis pas ça comme un petit "bonus" pour elle mais comme une blessure profonde car il n'y a pas que du sexe en ce moment.
Un dernier exemple, mais qui illustrera bien ton idée. Dernièrement, il y a une semaine, nous avons été faire une cure de thalasso pendant plusieurs jours à l'étranger, c'était super, nous avons fait l'amour tous les jours. Le dernier jour, par un concours de cirsconstance, nous nous sommes retrouvés seuls dans le hammam. Elle m'a joué très, mais alors très vite, la nymphe des brumes avec la peur de se faire découvrir : masturbation face à face, puis accouplement et jouissance extatique, nous avons été seuls tout le temps en fait... pendant les préliminaires je sentais bien que n'importe quel homme de passage, justement sans tête visible dans la brume de la vapeur d'eau, aurait pu faire l'affaire... Que j'aurais pu être confronté exactement à ce que tu décris... L'idée m'a traversé l'esprit à ce moment-là, voyant bien que ma femme se lâchait complètement étant dans un état second, et je dois bien avouer que cela a provoqué une forme de "peur" de dépossession de ma part... cela s'est reproduit aussi récemment avec ma femme qui me dit qu'elle aimerait bien qu'une autre lui léche les seins pendant qu'elle est en amazone sur moi... Idée plus réjouissante peut-être pour moi ;-)
Bref, il y a un pas entre le fantasme et la réalité mais il y a bien une évolution que je vais devoir prendre en compte, je ne sais pas encore la forme que ça va prendre... Ma femme semble se questionner actuellement sur son "besoin" d'allumer et d'être aimée par d'autres hommes à qui elle se donne... Elle me donne néanmoins quotidiennement des preuves "flagrantes" de son amour tout en souhaitant conserver ce petit confort qui m'agace souverainement, je dois l'avouer.
MagentadeMars
mais cela suppose un long chemin de préparation. .
Tu m'étonnes ! ;-)
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MagentadeMars
le jeudi 27 novembre 2014 à 12h41
Bosley
Là tu évoques ce qui est le plus pénible pour moi mais qui prend dans mon imaginaire la forme d'un supplice. je suis dans la pièce, avec "eux", libre de mes mouvements, mais sachant que les autres ne désirent pas que je vienne, et ils me regardent pour bien me faire comprendre qu'ils prennent du plaisir, et que je n'y aurais pas droit sachant combien cela me fait souffrir.
On arrive au truc, je crois. Il y a un scène en Trois Couleurs Blanc, où Julie Delpy téléphone son mari pendant qu'elle est en train de faire l'amour avec son amant. Cela dans le contexte que le mari est devenu impuissant depuis qu'il a quitté son pays pour venir en France. Julie laisse la ligne ouverte lors qu'elle crie sa jouissance.
C'est un acte extrême de méchanceté, qui déclenche enfin une vengeance extraordinaire, mais bon. C'est tout à fait autre que le processus tantric, où la personne qui s'accouple se montre joyeuse de la présence de sa partenaire, elle se montre toujours amoureuse de lui ou d'elle bien que son corps est accouplé avec l'autre... avec lequel elle est *aussi* amoureuse dans ce moment. Ce n'est pas, en ce que je comprenne, une situation libertine ou les émotions sont en contraste avec les action du corps, mais encore moins une action à faire mal.
Il semble alors que ta femme cherche à te provoquer, en supposant que tu sois un observateur objectif (ce qui n'est pas évident pour personne). Je suppose que tu aies deux choix : tu entres dans le jeu (sans connaître le règlement) en répondant à la provocation (sans comprendre à quoi elle cherche à te provoquer), ou tu la confrontes avec la situation.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Bosley
le jeudi 27 novembre 2014 à 15h28
MagentaMars
On arrive au truc, je crois. Il y a un scène en Trois Couleurs Blanc, où Julie Delpy téléphone son mari pendant qu'elle est en train de faire l'amour avec son amant. Cela dans le contexte que le mari est devenu impuissant depuis qu'il a quitté son pays pour venir en France. Julie laisse la ligne ouverte lors qu'elle crie sa jouissance.
Terrible... C'est en substance le même ressenti, purement intellectuel certes, mais vécu tout de même dans ma chair. Je ne suis pas impuissant mais lors d'une indélicatesse elle m'a fait comprendre qu'elle préférait son corps au mien, ce qui revient au même et vous aurez raison de signaler que c'est à peu près le cas de toutes les relations adulterines ou l'on trouve le nouveau partenaire plus séduisant que l'"ancien", ça parait logique, mais un dépendant affectif se dévalorise facilement ;-)
Le double effet kisskool c'est la dépression nerveuse, réelle cette fois, et 12 kg perdus en moins de 2 mois. Ok je vous rassure hein.. J'étais à 138kg et je suis à 126kg ce qui laisse une marge de manoeuvre conséquente. A y réfléchir "mieux" que moi ne veut pas dire grand chose dans ce contexte ;-) mais bref tout ça ne s'est pas fait en un jour et m'a femme m'a toujours aimé plutôt rond...
MagentaMars
Il semble alors que ta femme cherche à te provoquer, en supposant que tu sois un observateur objectif (ce qui n'est pas évident pour personne). Je suppose que tu aies deux choix : tu entres dans le jeu (sans connaître le règlement) en répondant à la provocation (sans comprendre à quoi elle cherche à te provoquer), ou tu la confrontes avec la situation.
Il y a un peu de tout ça dans ce que tu dis. La situation est que ma femme m'a demandé depuis son indiscrétion à ce que j'ai plus d'expérience du type "bravo mon chéri tu viens de t'inscrire à un site pour infideles c'est fabuleux pour ton développement personnel, tu vas faire plein de rencontres sympas". OK. Ca fera sans doute bien rire ceux qui sont en couple "mono" ou alors mono aspirant poly comme moi ;-)
Ceci s'ajoutant au fait d'avoir un appartement qu'on lui prête "au cas ou" où ça deviendrait insupportable "pour moi", car elle ne souhaite pas partir. Dans la série "fais ta vie de ton côté mon chéri moi je fais la mienne, restons ensemble pour le reste car nous sommes trop vieux pour refaire notre vie"...
Alors moi c'est N-I-E-T.
J'aime toujours ma femme ? OUI.
Elle m'aime toujours même si elle n'est pas claire avec elle-même ni avec les autres ? OUI.
Ai-je expérimenté avec les sites pour infidèles ? Oula que oui, et plutôt 2x qu'une et c'est même allé assez loin (RDV, etc.) mais je n'ai jamais "consommé" alors qu'il y a eu matière pour cela. Pas parce que je n'en avais pas envie mais je m'en rends compte que je l'aime et que certes le sexe n'a pas toujours été idéal mais que baiser pour baiser parce qu'on a pas ce qu'il faut chez soi, ben c'est pas ma came et que c'est la meilleure chose à faire pour tout foutre en l'air. Je lui ai dit que si elle comptait refaire sa vie avec une personne rencontrée sur un site pour infidèles, il serait bon qu'elle s'interroge sur ce qui se passerait à l'avenir entre eux, il ne me semble pas que cela soit le "lieu" idéal pour rencontrer un nouvel amour durable, mais c'est pas mon problème non plus.
Donc pour répondre plus directement je ne suis pas entré dans son jeu pour "chacun sa life et on gère la logistique façon Bosley" par contre pour la vie de couple clairement oui, ce qui d'ailleurs va presque trop vite pour elle (je suis un geek, désolé mais quand j'ai décidé un truc j'ai du mal à capter qu'il faille des mois pour se décider, mais je comprends à présent son questionnement) puisque je propose des trucs "exotiques" qu'elle n'est encore pas prête à faire alors qu'elle m'en parlait elle-même il y a plusieurs mois, enfin exotique pour un couple à la "papa-maman", soyons clairs, rien de transcendantal non plus. Et la MagentaMars tu comprendras qu'il n'y a aucun réglement à suivre puisqu'elle ne le connaît même pas elle même !
Par contre, sur ce dernier point, oui, je réponds clairement à sa provocation, et comme je le disais dans un message plus ancien Charles Ingalls ne va pas tout de suite sodomiser Caroline ;-) Mais ce sont aussi des horaires décalés, des abandons d'activité au profit d'autres, un narcissisme redécouvert au jour le jour, une envie profonde d'avancer pour moi... Si j'avais pas ces putains d'angoisses !... Mais sont-elles le moteur ?
Je suis donc entré dans un nouveau jeu, mais pas dans le sien, qui l'inclut elle (je l'aime, je veux continuer à vivre avec elle, je veux changer : d'abord pour moi, ensuite pour nous).
Je constate qu'elle commence à bouger d'elle-même, je ne connais pas le détail de sa vie ni de son emploi tu temps et je n'ai envie de RIEN savoir quand elle n'est pas avec moi. Il faut maintenant ré-intégrer des "bonnes pratiques", avoir du temps ensemble de qualité, que les sorties à tout bout de champ et jusqu'à pas d'heure avec les copines, ben c'est assez révélateur, et ça se calme d'ailleurs... Mais qu'il ne faut pas non plus qu'elle rentre la boule au ventre parce qu'elle à peur de mes crises de jalousie "épiques" ! Elle m'a dit être prête à comprendre mon exaspération c'est déjà un pas, si je me sens écouté j'ai moins envie d'exploser.
Quant au polyamour, honnêtement la "configuration" ne me paraît pas idéale actuellement pour ça, à la limite si "l'autre" était célibataire je comprendrais un peu, mais là non, c'est pour faire mumuse et peut-être aussi pour me provoquer (ce n'était pas son intention initiale mais elle s'est un peu arrangé inconsciemment pour que je le découvre).
Suivre la voie du détachement est mon souhait, tant qu'il n'entame pas mon amour pour elle tout en sachant différencier le plaisir pris avec un autre du plaisir pris au détriment de l'autre, dans la tête de ma femme ce n'est pas clair, j'ai néanmoins pris position, après il faut tenir le cap.
Vous avez des pistes pour se détacher sans "dé"-aimer ? ;-)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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(compte clôturé)
le jeudi 27 novembre 2014 à 18h09
Bosley
Vous avez des pistes pour se détacher sans "dé"-aimer ?
Bonjour Bosley,
Ca dépend de ce que tu veux dire par "se détacher". Je vais répondre par rapport à ma propre expérience de la non-exclusivité, ça tombera peut-être à côté de la plaque. Ou pas.
Pour moi, "se détacher" = "lâcher prise", ne pas chercher à contrôler. Par exemple, il y a des choses dont j'avais besoin à une époque (règles de fonctionnement fixées avec un partenaire, certaines attentions de sa part, degré d'information sur ses activités, etc.) dont j'ai appris à me passer, qui ne me manquent pas. Les outils pour ça : confiance, dialogue, écoute, bienveillance.
Je crois que la confiance est la clé de l'affaire : si j'ai confiance en l'autre, en son amour pour moi (qui ne se manifeste pas forcément sous la forme que j'attendais au départ), en son désir d'être avec moi, de poursuivre notre relation, en le fait qu'il me veut du bien, etc. alors je peux lâcher prise et ne plus attendre des choses dont j'aurais eu besoin auparavant. Parfois ça relève de la méthode Coué, je me répète un peu en boucle des trucs comme "il m'aime, il tient à moi", etc. mais ça fonctionne, ça contribue à me rassurer (vu que cette volonté de contrôle c'est pour faire face à des peurs, en me rassurant je n'ai plus peur).
Ca semble sans doute très simple et très rose dit comme ça (genre : "y'a qu'à faire confiance et tout ira bien, c'est pourtant pas compliqué") alors qu'évidemment dans les faits c'est énormément de travail sur soi, de moments difficiles, de souffrance parfois quand les choses ne se déroulent pas comme on le voudrait.
Ce qui fait que je n'ai jamais lâché le cap, c'est ma conviction que c'est ce mode de vie que je veux et ma détermination à travailler sur moi autant qu'il le faut pour finir par vivre sereinement ce qui pouvait autrefois me faire souffrir.
Je n'aurai pas pu tenir sans la conviction de vouloir vivre sur un mode non-exclusif. Ca peut être vraiment usant, on m'a dit un jour que j'étais terriblement dure avec moi-même en agissant comme ça. Dont acte. Mais je garde le cap et je reste déterminée parce que c'est cette vie que je veux vivre.
Bon dit comme ça, ça doit faire un peu "warrior". J'essaie aussi de cultiver le détachement en douceur, l'acceptation de ce qui est plutôt de ce qu'on voudrait que les choses soient. On peut faire les deux en parallèle :)
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homme_partit
le jeudi 27 novembre 2014 à 18h44
Bosley
Vous avez des pistes pour se détacher sans "dé"-aimer ?
Je te répondrai par une autre question : à qui profiterait ce détachement?
Maintenant, vouloir se détacher de son conjoint signifie que ce dernier doit également suivre ce même processus histoire de ne pas rompre l'équilibre du couple.
Mais à te lire, ne serait pas plutôt une volonté de t'adapter à une situation plutôt que d'y adhérer réellement?
Bosley
Dans un cadre de libertinage je peux concevoir ce futur comme étant possible, voir excitant, bien qu'il faille s'y confronter pour être certain que ça apporte quelque chose à la relation. Tu le décris même comme une technique "thérapeutique" ;-)Là tu évoques ce qui est le plus pénible pour moi mais qui prend dans mon imaginaire la forme d'un supplice. je suis dans la pièce, avec "eux", libre de mes mouvements, mais sachant que les autres ne désirent pas que je vienne, et ils me regardent pour bien me faire comprendre qu'ils prennent du plaisir, et que je n'y aurais pas droit sachant combien cela me fait souffrir. A ce moment c'est plutôt ma femme que je voie, elle m'ignore, entièrement occupée à ses propres sensations, j'ai du mal à voir la tête de l'autre, juste un corps qui s'agite "sous" elle, mais j'y voie un profit, ma femme qui se donne, et l'autre qui prend, pas vraiment un échange, une forme de "vol" sans doute.
Ceci renforce mon idée de soumission à ta femme. Cela n'est que mon analyse, mais tu serais prêt à accepter une sorte de deal à ton propre dépend, car une telle crise de couple doit se gérer à deux et tu ne parles pas beaucoup d'une compassion de ta femme.
J'ai également relevé que tu as implicitement accepté qu'elle soit volage au début de votre relation. Les précédentes crises traversées ont-elles été réglé et accepté?
J'ai une sorte d'impression que tu as accepté beaucoup pour lui faire plaisir, que tes limites n'ont jamais été réellement défini mais sont atteintes aujourd'hui.
aimerplusieurshommes a écrit ceci : Pour un certain nombre de personnes, le polyamour est un habillage pratique pour s'offrir un adultère autorisé, qu'en penses-tu?
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Bosley
le jeudi 27 novembre 2014 à 20h24
Shamal
Pour moi, "se détacher" = "lâcher prise", ne pas chercher à contrôler. Par exemple, il y a des choses dont j'avais besoin à une époque (règles de fonctionnement fixées avec un partenaire, certaines attentions de sa part, degré d'information sur ses activités, etc.) dont j'ai appris à me passer
Ca ressemble à ça. Je suis tout à fait conscient du but à atteindre. J'ai fixé les règles au minimum pour que la situation me soit supportable (pas de sortie avec l'autre le soir). Pour le reste elle a tendance à elle-même se restreindre car elle voit mes réactions, ce qui n'est pas sans difficulté mais on dialogue, j'essaie dans la mesure de mes faibles moyens d'avoir la réaction la plus neutre possible et je ne demande JAMAIS de preuve de quoique ce soit et ce depuis le début. Après c'est à voir comment ça tient avec ça, comme je l'ai évoqué il y une telle tension en moi, avec des effets si forts (mais plutôt positifs), que je ne sais pas ce que ça va donner... day by day, on laisse un peu le temps passer.
homme_partit
Ceci renforce mon idée de soumission à ta femme. Cela n'est que mon analyse, mais tu serais prêt à accepter une sorte de deal à ton propre dépend, car une telle crise de couple doit se gérer à deux et tu ne parles pas beaucoup d'une compassion de ta femme.
Dans un cadre de dépendance affectif révélé, il est évident que je suis soumis à mon épouse. Je pense néanmoins que la vérité est que j'ai toujours eu grand mal à faire des choix, à prendre des décisions ce qui laisse un vaste champ pour ma femme à qui je n'ai jamais fixé les limites (et ce depuis le début de notre relation). Je me rappelle néanmoins d'une phase 'tendue" mais c'était il y a très longtemps, ou elle a tout fait pour me récupérer, j'étais un peu allé voir ailleurs compte tenu de la situation : distance géographique, des visites une fois tous les deux mois, j'avais 19/20 ans, bref une autre vie, d'autres conditions. Mais toujours ce lien entre nous, dont je n'arrive à bien décrire la nature (Amour vs dépendance). Je ressens un peu de compassion à présent, ma femme voit que ce n'est pas du "flan", et prend peu à peu conscience sans pour autant tout remettre en question, elle se protège. Ayant un fonctionnement très binaire, elle peut paraître tout à fait insensible mais s'effondrer complètement si la pression est trop forte, à moi d'équilibrer cette pression.
homme_partit
J'ai également relevé que tu as implicitement accepté qu'elle soit volage au début de votre relation. Les précédentes crises traversées ont-elles été réglé et accepté ?
Non, car jamais vécues comme des "crises", dans une forme de dénégation ("elle me reviendra"), il est probable d'ailleurs que je ne connaisse que la moitié des faits... peu importe.
homme_partit
J'ai une sorte d'impression que tu as accepté beaucoup pour lui faire plaisir, que tes limites n'ont jamais été réellement défini mais sont atteintes aujourd'hui.
Oui (que puis-je ajouter ?) :-/
Ah si ! que j'avais tellement peur de la perdre (une si belle fille amoureuse de moi ?) que j'étais prêt à tout accepter (tant que rien ne s'installait dans la durée, un coup d'un soir, ça allait, surtout quand je n'étais pas au courant)... D'ailleurs à bien me souvenir elle m'a avoué en 2006 dans la foulée avoir couché avec un de ses clients et être tombé amoureuse de son patron mais n'avoir en fait rien fait avec lui... assez habile... du genre "chéri je viens de renverser un piéton et le pressing à perdu ton pantalon, mais t'inquiète hein... Ils vont te rembourser ! "... Ha ouf ! ;-)...
Quelques larmes de mon côté, "mon pauvre petit Bosley... je t'en fais voir de toutes les couleurs hein ? Mais je t'aime toujours tu sais ? Bon allez pas dis comme ça mais vu que j'ai une capacité pathologique à encaisser...
Avec une telle latitude de mouvement que pouvais-je espérer ?
homme_partit
aimerplusieurshommes a écrit ceci : Pour un certain nombre de personnes, le polyamour est un habillage pratique pour s'offrir un adultère autorisé, qu'en penses-tu ?
C'est exactement ça. Mais le polyamour c'est moi qui en parle, pas elle. C'est moi qui me suis trouvé cette excuse pour "supporter" cette histoire le temps que les choses se tassent. Et c'est bien pour ça que je poste ici et pas ailleurs, pour éviter les réactions qui m'amèneraient à ta conclusion, car il me semble y avoir ici une compréhension de la psyché humaine un peu plus élevée que ce que je lis ailleurs sur le net, sur le sujet inépuisable des relations amoureuses.
Qu'y a-t-il d'étonnant à ce qui m'arrive ? Ayant toujours autorisé ses incartades pourquoi aurait-elle fait autrement ? Si ce n'est que la situation est devenue invivable pour moi du moins jusqu'à il y a peu. Les choses commencent à s'articuler différemment. Avec ou sans elle ma vie continuera, je l'aime toujours, elle aussi, il faudrait tenter de résoudre notre situation et trouver un modus vivendi, ça va prendre beaucoup de temps.
Certes j'avais effectivement pensé à du polyamour à cause de l'"historique" de notre relation, la voyant "volage" mais c'est plus d'un manque de communication dont il est question entre nous et de la fragilité psychologique de mon épouse pour laquelle j'ai toujours été un soutien sans faille et de tous les instants. Elle a beau faire la "belle", je connais les coulisses.
Il semble que je devienne capable de prendre des décisions, j'ai un genou à terre, tout n'est pas encore possible pour moi, mais je me relève doucement, je sors de l'adulescence pour entrer dans le monde adulte, dans la douleur.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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homme_partit
le jeudi 27 novembre 2014 à 21h34
Bosley
Ayant un fonctionnement très binaire, elle peut paraître tout à fait insensible mais s'effondrer complètement si la pression est trop forte, à moi d'équilibrer cette pression
Tu dois donc gérer tes propres émotions et la pression de ta femme, mais qui prend soin de toi?
Bosley
Mais le polyamour c'est moi qui en parle, pas elle. C'est moi qui me suis trouvé cette excuse pour "supporter" cette histoire le temps que les choses se tassent. Et c'est bien pour ça que je poste ici et pas ailleurs, pour éviter les réactions qui m'amèneraient à ta conclusion, car il me semble y avoir ici une compréhension de la psyché humaine un peu plus élevée que ce que je lis ailleurs sur le net, sur le sujet inépuisable des relations amoureuses.
Le poly amour dans ton couple n'existe pas. C'est juste une illusion que tu te donnes afin d'excuser, voire d'expliquer, le comportement de ta femme tout en prenant sur toi.
En fait, ton couple est dans une sorte d'équilibre dont tu es l'unique contre poids.
La question donc est : peut on tout accepter par amour sur un long terme?
A force d'encaisser, tu ne penses pas que soit tu vas tomber par une surestimation de tes capacités, soit tu vas riposter par un principe de survit?
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Bosley
le jeudi 27 novembre 2014 à 23h22
homme_partit
A force d'encaisser, tu ne penses pas que soit tu vas tomber par une surestimation de tes capacités, soit tu vas riposter par un principe de survit ?
Je pense que c'est une vision un peu extrême et que la limite a déjà été atteinte.
La prise en compte sérieuse de ma dépendance affective est un progrès notable.
Le seul qui peut faire le chemin vers plus d'autonomie affective c'est moi, "exiger de me femme qu'elle quitte l'autre ou sinon je la quitte" dans ce contexte est totalement illusoire.
Tout est imbriqué : ma jalousie de l'autre, mes visions précédemment évoquées (avec TOUS les autres), ma dépendance affective et ce qu'elle aura "autorisée" à mon épouse depuis des années... cette fois j'y fais face, comme je peux, avec mes moyens mais ENFIN je le fais pour moi.
Il se trouve justement que ma femme est perturbée à présent par cette situation, grande discussion avec elle ce soir, elle ne sait plus ou elle en est, on se donne du temps dans la mesure ou elle respecte son engagement avec moi, que justement elle me préserve autant que possible...
Il semble que je sais ou j'en suis et ou je veux aller.
Etant suivi, ayant la conviction que ma vie d'avant ne me convient plus en l'état, je ne pense pas être dans une des situations que tu évoques, pour le moment.
Je crois avoir vraiment compris ce que la notion d'"au jour le jour"signifie et que la "sainte trinité" précédemment évoquée (Temps, Patience, Dialogue) prend tout son sens.
Ok c'est peut être pas du polyamour mais le site m'aura permis de progresser dans la réflexion, c'est l'essentiel, rien n'est résolu mais pour moi le cap est fixé à présent, il y aura des intempéries c'est sûr, et je viendrais sans doute compléter l'évolution ici tout de même.
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Siestacorta
le jeudi 27 novembre 2014 à 23h50
homme_partit
Le poly amour dans ton couple n'existe pas. C'est juste une illusion que tu te donnes afin d'excuser, voire d'expliquer, le comportement de ta femme tout en prenant sur toi.
Heu, si d'une manière ou d'une autre, Bosley arrive à accepter que sa femme vive d'autres histoires, que lui-même use de cette liberté n'est pas nécessaire pour qu'il puisse se définir polyamoureux.
Autant la part de dépendance affective est une motivation pour ne pas affronter le réel, autant elle n'est pas une impasse en soi. C'est un constat, un travail sur soi, et on a la possibilité d'agir dessus ensuite.
Dans son témoignage, Bosley parle beaucoup plus de ses propres ressorts internes ; pas tellement de "oh, ma partenaire s'en va, revient, et puis m'a dit ça, pis ça, alors je sais pas si je comprend ce qu'elle dit ou pas"... Vraiment peu par rapport à ce qu'on lit souvent ici. Il fait un travail sur lui-même, pas seulement par contrainte, mais parce qu'il a des motivations internes à le faire. Et ce questionnement, cette connaissance de soi, le recul sur ses réactions, ça sonne pas du tout comme les doutes d'un lapin pris dans la lumière des phares, mais comme une capacité de perspective.
C'est un couple de 30 ans, où le découchage a eu lieu sans rupture auparavant... Il est pas idiot d'envisager que la façon dont la relation se vit aujourd'hui puisse se renouveler sans briser ce qui ne l'avait pas été par d'autres épisodes critiques.
Je vais pas jurer que Bosley et sa compagne finiront poly dans deux semaines et sans complications, mais, pour peu qu'elle aussi prenne part à la reconstruction de la relation, il me parait pas du tout impossible que leur relation sorte du cadre exclusif et se prolonge encore quand même.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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homme_partit
le jeudi 27 novembre 2014 à 23h57
Bosley
Le seul qui peut faire le chemin vers plus d'autonomie affective c'est moi, "exiger de me femme qu'elle quitte l'autre ou sinon je la quitte" dans ce contexte est totalement illusoire.
Actuellement, je pense que c'est ta femme qui impose et non toi. L'autonomie affective est une norme propre à chacun.
Qu'est ce qui perturbe ta femme? Le fait de te rebeller, de montrer ta souffrance, d'avoir exprimer tes limites?
Une chose est assez contradictoire dans le sens où elle veut vous donner du temps tout en te préservant. Pourquoi ne pas faire une pause de son autre relation, simplifiant ainsi la situation?
Tu as besoin d'être préservé, mais surtout de trouver tes repères, ceux que tu n'as jamais eu. Le risque est que si madame ne fait pas attention à tes angoisses, alors tu chercheras à fuir ces souffrances plutôt que de les surmonter, débutera alors un détachement de l'autre, non par désamour, mais par une incapacité à subir davantage.
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Bosley
le vendredi 28 novembre 2014 à 09h21
homme_partit
Qu'est ce qui perturbe ta femme ? Le fait de te rebeller, de montrer ta souffrance, d'avoir exprimer tes limites ?
Une chose est assez contradictoire dans le sens où elle veut vous donner du temps tout en te préservant. Pourquoi ne pas faire une pause de son autre relation, simplifiant ainsi la situation ?
Ce qui la perturbe c'est que je ne réagis plus comme "avant". Je ne me rebelle que contre moi-même actuellement, le reste est la jalousie que j'éprouve de la relation qu'entretient ma femme. Elle sait que j'ai du mal à la "partager" même si les choses bougent et mes angoisses insurmontables en sont la conséquence. Demander qu'elle fasse une pause actuellement, n'est-ce pas lui demander de le "quitter" pour un temps ? Ce qui revient au même. Le risque que tu évoques sur le détachement est à courir, si nous sommes dans une relation de co-dépendance et que je change... Les choses changeront d'elle-même, tout cela est long et ma souffrance elle-même évolue même si c'est très dur parfois (comme ce matin par exemple).
Elle sait très bien qu'elle ne plus avoir en même temps un mari serein et une relation extra-conjugale qui n'est plus qu'un plan cul, elle s'est mise elle-même dans une situation difficile, ça c'est nouveau, comme ma réaction. Elle peut bien se chercher toutes les "excuses" du monde sur notre passé pour justifier ses actes, mais nous ne pouvons plus agir sur le passé, donc j'avance comme je peux, avec ou sans elle : avec c'est mieux, sans, je survivrais.
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LuLutine
le dimanche 30 novembre 2014 à 02h28
Bosley
j'y voie un profit, ma femme qui se donne, et l'autre qui prend,
Je voulais seulement rebondir sur cette phrase.
Est-ce qu'il n'y a pas là une vision un peu sexiste ?
Toujours l'homme qui "prend", et la femme qui nécessairement "se donne" : j'irais jusqu'à dire, la femme vue comme une propriété...ta propriété !
Si tu considères (avec un petit effort intellectuel peut-être...) que c'est l'homme qui "se donne" à ta femme et elle qui "prend", ressens-tu les choses exactement de la même façon ?