extrait de la page 200, conclusion de la deuxième partie (1+1=2) ; chapitre 6 "la construction de l'amour chrétien" sous chapitre "l'évolution de l'Eglise"
Le fait de lier l'amour au couple, au mariage, au conjugal est pourtant supercherie que dénonce Eugen Drewermann. L'amour selon Dieu n'a rien à voir avec la forme que prend le mariage, qui est, elle, culturelle. "Ce qu'il y a de paradisiaque dans le mariage, c'est l'amour qui s'enracine dans la foi ; si cet amour se réalise dans un mariage polygamique ou polyandrique, cela pose une question culturelle, institutionnelle et morale absolument impossible à confondre avec le problème théologique de la nature de l'amour et de la fondation de celui-ci sur la foi en Dieu". Ceci veut dire que l'amour en dieu n'est pas obligatoirement exclusif, dual, mais qu'il peut être ouvert et multiple. L'amour véritable, "paradisiaque", n'a rien à voir avec la conformité de la relation à une morale idéologique dominante. Ce n'est pas la nature de l'alliance qui fait la qualité de l'amour échangé entre les personnes. L'amour peut donc être moral et être ouvert sur le tiers, voire multiple, ce que l'Eglise s'est toujours refusée à admettre. C'est pourtant le nouveau modèle qui se dessine dans la société contemporaine, sous la pression des évolutions sociologiques et devant les contradictions de références antérieures. Transformation qui amènera inéluctablement l'Eglise à devoir une fois encore adapter ses discours de vérité...